Dans moins d'un quart d'heure, elle sera morte.
Pas juste morte. Pas d'un coup. Mais d'une mort lente, très lente, infiniment lente.
Morte dans d'atroces souffrances.
Elle le sait.
Le livre commence ainsi. Il commence bien.
Léa, 22 ans, fait de la plongée spéléologique. Le samedi 26 janvier 2013, elle se livre à son sport favori dans le siphon de Lucelle, près de l'abbaye, manque d'y laisser la vie et y découvre une grotte inconnue.
En l'an de grâce 1149, Raoul, le jeune disciple d'Antoine, un moine cistercien, y cache Le livre à la demande de celui-ci et se voit interdire de lui révéler la cachette, car seul le pape est habilité à lire un tel livre.
Les deux premières pages en ont été copiées par Antoine. L'évêque de Bâle les a fait parvenir au pape. Il s'agit d'un livre si litigieux que seuls les papes successifs et leurs archivistes s'en transmettront l'existence.
Le 27 janvier, Léa retourne à la grotte et trouve dans une niche un colis d'au moins 5 kilos, épais d'environ 10 cm, de la surface d'une page de format A4, couvert de cuir, fermé par une ceinture à la boucle métallique.
Rentrée chez elle, Léa ouvre le colis et un livre ancien lui apparaît, rédigé dans une langue qu'elle parvient à identifier à de l'araméen. Sur Internet, elle trouve le nom d'un spécialiste de cette langue: Giuseppe Rossi.
Léa adresse un courriel à ce professeur de l'Università Cattolica del Sacro Cuore à Brescia, avec en pièce jointe la photographie de la première page du manuscrit, en lui demandant s'il pourrait traduire le livre.
Deux jours plus tard, Rossi est assassiné à Rome... Le domicile de Léa est cambriolé par deux fois par des inconnus. Rossi lui a envoyé un courriel, dont elle ne prend connaissance que le lendemain de sa mort.
Dans ce courriel, le professeur lui propose de la rencontrer d'urgence en Suisse - il sera accompagné d'un collègue responsable des archives du Vatican -, et lui demande donc de lui communiquer son adresse.
En découvrant le livre, Léa ne se doutait évidemment pas qu'elle allait déclencher de gros remous. Elle va y faire face avec beaucoup de cran, car elle a un fort tempérament et un franc-parler qui ne l'est pas moins.
Après bien des péripéties, Léa connaîtra le contenu du livre pour lequel tant de gens se seront battus. C'est là peut-être la faiblesse du livre de Christophe Meyer, par ailleurs très documenté et d'une grande cohérence.
En effet le contenu du livre est totalement improbable, historiquement parlant. Mais, après tout, il faut prendre ce thriller pour ce qu'il est, une fiction divertissante qui a la couleur de la vérité, mais ne prétend pas l'être.
Francis Richard
Le livre, Christophe Meyer, 326 pages, Slatkine