Philippe Jean abandonne (provisoirement) Les Têtes, qu'il exposa naguère en ce même lieu:
Tête à Tête, Philippe Jean, à la Galerie du Château, à Renens (2017)
puis en un autre:
Têtes à Tête, Philippe Jean, au Vieux Pressoir, à Onnens près Grandson (2018)
Un jour, pour se changer de ce sujet, qu'il a arpenté depuis plus de vingt années, il a l'envie impérative de peindre la mer, donc le ciel...
Comme il le dit fort bien les deux sont liés:
Là où commence le ciel s'arrête la mer. Là où finit la mer commence le ciel. Et la mer ne finit pas.
Il aime les variations et, dans ce travail, il varie les proportions:
La mer peut déborder la toile, et revendiquer l'entier du territoire. Ou alors elle s'incline face au ciel, et se fait très basse sur l'horizon, laissant au ciel tout le temps pour se déployer.
La mer et le ciel peuvent même prendre la place l'une de l'autre. Philippe Jean en fait la démonstration en retournant un de ses tableaux...
Comment peint-il? En se faisant des recommandations d'ordre général:
Ne pas jouer d'effet de profondeur pour donner la sensation de l'infini. Poser simplement le ciel sur le socle. La limite est donnée par la mer, mur d'eau, sur lequel vient flotter la lumière.
des recommandations matérielles:
Privilégier les huiles pour le traitement de l'élément liquide, et l'acrylique [...] pour tenter de dire le ciel.
des recommandations pour le support: le carton pour les petits formats et la toile pour les plus grands.
Aux vingt-sept tableaux accrochés, il donne des noms.
Pour certains d'entre eux, il s'inspire de poètes tels que Baudelaire (La mer est ton miroir, Toujours tu chériras la mer), Ronsard (La mer me porte) ou Musset (Cherche un rayon d'or).
Pour d'autres, les plus grands en taille, il donne des noms en proportion: La mer infiniment, Lumières crépusculaires, La mer au carré...
Mais est-il sérieux quand il en nomme un Sur la plage abandonnés (qui fait penser à La Madrague chantée par Brigitte Bardot), et un autre L'origine du monde (qui fait penser à la peinture de Gustave Courbet)? Mais, dans ce dernier cas, peut-être faut-il y voir une allusion à la mer, mère de toutes les mères...
Quoi qu'il en soit, si le peintre trouve ainsi dans son art des correspondances avec d'autres, le thème de la mer s'est bien imposé à lui, pour le moment, et il l'écoute, dit-il, avec l'ivresse des profondeurs.
Francis Richard
Première présentation de Face à la mer, de Philippe Jean:
Vendredi 24 janvier 2020 de 17h à 20h
Samedi 25 janvier 2020 de 14h30 à 17h
Lieu:
Avenue du Château 16
1020 Renens
Contact:
Tél.: 076 527 90 43