Sur le site des Dissidents de Genève, en qui j'ai pourtant grande confiance, je l'avais lu (ici). Mais je reconnais que, par moments, je suis comme saint Thomas, j'ai besoin de voir pour croire. Ce soir, au
téléjournal de 19 heures 30 sur TSR1, j'ai vu et j'ai cru.
J'ai vu Jacques Neirynck, conseiller national PDC, interrogé par Darius Rochebin au sujet d'une motion, qu'il va déposer en septembre au Parlement pour interdire l'eau en
bouteille en Suisse. Et je l'ai cru quand il a développé ses arguments.
Il veut interdire l'eau en bouteille, qu'elle soit eau de source ou eau minérale, parce qu'elle coûterait écologiquement parlant et qu'elle représenterait selon lui un gaspillage
énergétique. Elle coûterait selon lui l'équivalent de trois litres d'eau et d'un quart de litre de pétrole...
De plus le consommateur, toujours selon lui, serait victime des campagnes marketing qui lui ferait boire de l'eau, dont la formule de base est tout bêtement H2O, mille fois plus chère que
l'eau du robinet, et moins bonne qu'elle puisqu'il s'agit dans tous les cas d'eau stagnante.
Il n'y a guère de tels propos auraient relevé du traitement psychiatrique. Aujourd'hui dans la société hygiéniste dans laquelle nous sommes entrés, ces propos sont devenus d'un banal à crever
d'ennui. Il y a toujours des gens tels que Jacques Neirynck pour vous interdire ceci ou cela pour votre plus grand bien, sans vous demander votre avis d'ailleurs. Parce que, lui, il sait et que, vous, vous ne savez pas.
Personnellement je n'aime pas l'eau du robinet, même celle de Lausanne que l'on prétend si bonne pour la santé et si pure, mais qui, je l'ai constaté à maintes reprises, en observant mon verre à
dent, dépose du calcaire et ne me réussit pas du tout sur le plan digestif.
Je n'aime pas l'eau du robinet, mais n'empêche pas ce professeur, tout juste élu en octobre dernier, et sur le déclin de la vie, d'en boire tout à son aise. Ce qui, à le
regarder, ne semble pas lui réussir et qui prouve qu'il n'a aucun goût pour les bonnes choses, et que ... ses papilles ne savent pas faire la différence entre telle et telle eau
minérale, peut-être stagnante mais bien meilleure au palais que l'eau du robinet. Je doute donc qu'il s'y connaisse en vins...
Cette mesure délirante, si elle était adoptée, après l'interdiction de fumer dans les lieux soi-disant publics (voir mon article sur Les dissidents de Genève pour la liberté de fumer ), réduirait une fois de plus nos libertés et surtout porterait une nouvelle
atteinte à ces petits plaisirs qui font que la vie vaut d'être vécue.
Francis Richard