Il commence par décrire ce qu'est l'escroquerie de type cavalerie financière :
"Le principe est simple: un gérant de fonds vous promet un rendement supérieur à la normale, et, ne pouvant obtenir effectivement un tel taux, il rémunère les épargnants avec l'argent des nouveaux entrants. Tant que les nouveaux sont toujours plus nombreux que les anciens, la pyramide tient debout. Seul problème, lorsque les clients sont nombreux à vouloir retirer leurs billes, le système s'écroule".
Puis il pose la question faussement naïve :
"Un système où on promet à ceux qui cotisent un retour sur cotisation intenable à terme, qui ne tient que par la grâce de l'expansion démographique, où l'argent des derniers arrivants sert à payer la promesse faite aux premiers, et dont les prestations ont été plusieurs fois revues à la bais(s)e, cela ne vous rappelle rien ?".
La réponse tombe comme un couperet : le système de retraite par répartition.
En France il est généralisé. Il s'applique aussi bien à la retraite de base de la sécurité sociale qu'aux
retraites complémentaires. C'est dire le gouffre financier qui s'y creuse tous les jours...
Il y a quelques mois Vincent Bénard écrivait ( ici ) à propos de ce système sévissant en France
:
"Ses instigateurs n'ont pas pu prévoir, en 1945, que l'espérance de vie croîtrait dans de telles proportions, et que les années 60-70 marqueraient l'essor de la contraception, marquant un
changement décisif dans la structure démographique du pays. Mais dès la fin des années 70, des économistes ont alerté les pouvoirs publics sur les conséquences de ces changements, et les
modifications qu'ils impliquaient".
Il ajoute aujourd'hui :
"Il est trop tôt pour chiffrer les pertes des salariés floués par nos retraites Madoff. Mais il est question, selon un obscur "Conseil d'orientation des Retraites", d'un déficit de 24
Milliards d'euros en 2020 et de 70 Milliards de brozoufs en 2050 (à ce train, l'Euro ne vaudra plus un clou en 2050...). Soit encore, en nouvelles unités financières, 1 à 3 Madoff, bref, beaucoup
beaucoup de pognon... Et nous ne sommes que la petite France. Car la même arnaque est officiellement en usage dans de nombreux autres pays, à commencer par les USA, où les déficits à terme
du système de social security (la retraite) atteindraient plus de 120 Madoffs".
En Suisse ce système d'arnaque s'appelle l'AVS. Une récente initiative, rejetée fort heureusement le 30 novembre dernier, voulait en accentuer encore les méfaits (voir mon
article Le mensonge démographique des
initiants pour l'âge de l'AVS flexible ).
La conclusion de Vincent Bénard est rien de moins qu'ironique :
"Si Bernard Madoff avait été fonctionnaires du "service public", il serait une figure symbolique des acquis sociaux conquis de haute lutte par les travailleurs spoliés par le grand méchant capital. Peut-être aurait-il une place, un square, ou une fontaine publique à son nom quelque part. On rebaptiserait un col des alpes le "Grand Saint Bernard Madoff".
La finance privée est complètement folle. Les finances publiques sont complètement Madoff !".
En Suisse, l'escroquerie fait l'objet de l'article 146 du Code pénal (
ici ) libellé comme suit :
Escroquerie
1 Celui qui, dans le dessein de se procurer ou de procurer à un tiers un enrichissement illégitime, aura astucieusement induit en erreur une personne par des affirmations fallacieuses ou par la dissimulation de faits vrais ou l’aura astucieusement confortée dans son erreur et aura de la sorte déterminé la victime à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers sera puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire.
2 Si l’auteur fait métier de l’escroquerie, la peine sera une peine privative de liberté de dix ans au plus ou une peine pécuniaire de 90 jours-amende au moins.
3 L’escroquerie commise au préjudice des proches ou des familiers ne sera poursuivie que sur plainte."
Je laisse l'internaute en tirer les conclusions.
Francis Richard