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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 15:08

Académie des SciencesA la demande de Valérie Pécresse, l'Académie des Sciences [la photo provient d'ici] a organisé un débat pluridisciplinaire pour faire le point sur les connaissances actuelles en matière de changement climatique. Ce débat a eu lieu le 20 septembre 2010 et a fait l'objet d'un rapport de synthèse en date du 26 octobre 2010 qui a été publié ici.

 

A la suite de cette publication les agences de presse telles que l'AFP ont fait un large écho aux propos de Jean Jouzel, vice-président du GIEC, selon lequel ce rapport serait un "désaveu des thèses de Claude Allègre, de Vincent Courtillot et d'autres."ici

 

Aussitôt des analyses pertinentes ont été faites de ce rapport : le 29 octobre 2010 par Véronique Anger ici, qui a souligné le silence des médias sur les incertitudes relevées par le rapport et sur la nécessité de poursuivre les recherches pour les lever; le 1er novembre 2010 par Jean-Michel Bélouve ici qui écrivait en introduction à son étude détaillée du rapport :

 

"La lecture du texte de cette institution montre au contraire [de ce que disent les médias qui se recopient les uns les autres] que, si certaines connaissances climatologiques sont considérées comme fiables, les incertitudes demeurent nombreuses et exigent qu'on poursuive les recherches dans bien des domaines."

 

Selon le rapport il y aurait forte augmentation de la température de surface du globe sur les périodes 1910-1940 et 1975-2000, au total  + 0,8°C plus ou moins 0,2°C depuis 1870. Ce réchauffement ne serait toutefois pas uniforme au Nord et au Sud et il y aurait de grandes variations régionales. En dehors de la température de surface, les indicateurs d'un réchauffement, qui ne s'est pas poursuivi depuis, seraient l'augmentation de la température moyenne des océans, qui n'est pas uniforme non plus, la réduction des glaces océaniques arctiques, le recul des glaciers continentaux, le bilan de masse négatif des calottes polaires de l'Antarctique et du Groenland, l'augmentation du niveau des océans, qui serait en moyenne de 3,4 mm par an depuis 1992 et des indicateurs biologiques, qui sont "difficiles à quantifier".    

 

Prudemment le rapport passe alors en revue les facteurs "susceptibles d'avoir un effet plus ou moins important sur l'équilibre du climat" : les gaz à effet de serre - la concentration de CO2 a indéniablement augmenté entre 1870 et 2009 et dans cette augmentation l'homme a sa part -, la radiation du soleil qui ne peut être "le facteur dominant" du réchaufement, même si "tous les mécanismes de transmission et du forçage solaire, et en particulier de l'activité solaire, ne sont pas encore bien compris"[sic]. Cette partie du rapport se termine par cette conclusion :

 

"Les incertitudes sur l'effet global indirect d'un changement de concentration de CO2, avec toutes les rétroactions prises en compte, font l'objet de débats au sein de la communauté des climatologues."

 

On lira avec profit ce que dit Jean-Michel Bélouve sur cette controverse dans l'article cité plus haut. De même que l'on lira avec profit ce qu'il dit des modèles climatiques, au sujet desquels l'Académie des Sciences dit, en termes alambiqués, combien ils sont peu fiables :

 

"La validité des projections pour les décennies à venir et leurs incertitudes sont une question centrale. La comparaison des résultats de ces projections fournit une indication sur les incertitudes dues aux différences de modélisation de certains mécanismes. De plus, les mécanismes non encore identifiés ne sont naturellement pas inclus dans ces modèles."

 

A la fin de son article Jean-Michel Bélouve écrit de manière sensée :

 

"Ce qui apparaît avec évidence au lecteur attentif de ce rapport, c'est que la somme des incertitudes est telle qu'on ne peut considérer comme science avérée les théories professées par le GIEC, et que les critiques de personnalités telles que Claude Allègre et Vincent Courtillot ne sont aucunement réfutées par le travail de l'Académie, quand bien même on ne saurait affirmer que tous les arguments de ces deux "climato-sceptiques" sont irréfutables. Le champ de l'incertitude reste ample, et les décisions politiques qui se prennent en fonction des propositions du GIEC sont bien téméraires."

 

Or la plupart des conclusions du rapport sont en parfaite contradiction avec les incertitudes qui émaillent tout le rapport, à l'instar du GIEC dont les rapports destinés aux décideurs sont souvent en parfaite contradiction avec les études sur lesquelles ils sont censés s'appuyer.

 

Le débat de l'Académie des Sciences avait pour but de répondre à une demande politique. Au lieu que le rapport soit une synthèse de l'état scientifique de la question du changement climatique, comme les rédacteurs l'affirment en préambule, il s'agit bien d'un compromis politique, sans valeur scientifique, ce qui n'est pas à l'honneur de la vénérable institution. Mais pouvait-il en être autrement ? 

 

Quel rapport avec Cancun ? Le sommet de Cancun qui se déroulera dès demain jusqu'au 10 décembre 2010 se base sur des conclusions analogues, tout aussi peu étayées, des scientifiques du GIEC. Hâtivement l'activité humaine est considérée comme responsable principal du réchauffement climatique observé, réchauffement qui marque d'ailleurs une pause depuis une dizaine d'années sans que les émissions de gaz à effet de serre n'aient diminué... 

 

A Cancun ici on s'obstinera donc à vouloir trouver un compromis sur "les objectifs communs de lutte contre le réchauffement climatique". Autrement dit, on augmentera, sans précautions, les dépenses publiques des uns au profit des autres pour remédier à des effets dont on ne connaît pas les causes de manière certaine...

 

Francis Richard

 

Voici la version de Vincent Courtillot, membre de l'Académie des Sciences, sur le débat qui s'y est déroulé le 20 septembre 2010 :

 

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commentaires

M
<br /> <br /> Tout d'abord MERCI de suivre ce dossier. Merci encore pour les liens et la vidéo.<br /> <br /> <br /> Avec les connaissances, tirées d'études sur 5 siècles en ma possession et sur mes connaissances et expériences de pilote d'Avion PP-IFR, j'ai exactement le même point de vue technique que ce Mr<br /> COURTILLOT. J'ai aussi le même respect pour la nécessaire contre-expérientation croisée de tous les points de vue, faute de laquelle il n'y a point de "science possible". Il a donc raison de<br /> réclamer une nouvelle forme de concertation sur le sujet... les dérives totalitaires constatées remontent loin et ont peuplé le monde de fausses connaissances et de faux savants qui sevissent<br /> encore après leurs morts par leurs théories fausses mais dogmatiquement imposées.<br /> <br /> <br /> De manière générale, on peut constater la lenteur avec laquelle l'humanité progresse dans ses connaissances des conditions de la vie dont elle continue à ignorer certains des moteurs principaux<br /> complètement. Quant à l'appréhension de l'environnement elle est encore loin d'être effectuée. Il a raison de souligner les efforts à faire qui prendront encore bien des décennies et sans doute<br /> des siècles.<br /> <br /> <br /> Il est évident que les politiques ont été conditionnés par des lobies cruels anti-humains qui ont argumenté sur des notions faussées et ce qui est plus criminel, volontairement. Il est donc<br /> impératif de ROUVRIR les portes toutes grandes du dialogue des idées, des travaux et des expérimentations. Il en sortira enfin le rejet des faux savants des fausses sciences et un authentique<br /> progrès de l'humanité dans les conditions de la vie et peut-être de la connaissance de la Création, azujourd'hui ignorée à... bien plus que 90% ! On a donc bien besoin de toutes les ompétences et<br /> de tous les travaux pour avancer honnêtement.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Pascal disait :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Car enfin, qu'est-ce que l'homme dans la nature? - Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il y a donc du pain sur la planche...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Tout cela on le savait avant le rapport de l'Académie des Sciences si l'on a suivi comme vous et moi ce qui a été écrit, dit, débattu depuis des années sur le sujet. mais l'imposture va continuer<br /> car les intérêts économiques (pas ceux des pétroliers ici !) sont gigantesques.<br /> <br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> En fait j'ai pris le prétexte du rapport de l'Académie des Sciences pour faire une piqûre de rappel et surtout pour montrer qu'il n'y a pas de consensus sur le sujet comme on l'a prétendu<br /> naguère.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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