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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 20:40
Pourquoi les chars russes n'envahiront pas la Suisse, de Pierre-Alain Fridez

Que les choses soient claires: je condamne la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine, une agression qui représente une atteinte aux règles fondamentales qui régissent le droit international tel que fondé sur la Charte des Nations Unies, ainsi qu'au droit humanitaire international tel que consigné dans les Conventions de Genève qui contiennent les règles essentielles du droit international qui fixe des limites à la barbarie provoquée par la guerre.

 

À plusieurs reprises, Pierre-Alain Fridez fait cette mise au point, qui a le mérite d'être claire.

 

En fait ce livre est une réponse argumentée à ceux qui veulent augmenter notablement les budgets militaires de la Suisse à la suite de l'attaque des armées de Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

 

De deux choses l'une:

  • soit Vladimir Poutine est fou et nous aurons alors réellement des raisons d'avoir peur,
  • soit il est sensé et, dans ce cas, il faut connaître ses motivations et tempérer certaines ardeurs.

 

C'est cette branche de l'alternative qui est développée dans ce livre.

 

Il y a vraisemblablement plusieurs motivations à cette attaque qui ne se déroule pas aussi bien que prévu.

 

Avant que ce ne soit plus possible:

 

1. Il s'agit de reconstituer l'empire russe:

 

  • Il y a en Ukraine une forte minorité russe, qui se trouve principalement dans l'est et le sud du pays (comme il y a de fortes minorités russes en Estonie, en Lettonie et en Moldavie), suite à la dissolution de l'URSS.
  • Après l'accession au pouvoir en 2014 d'un gouvernement pro-occidental en Ukraine, cette minorité russe n'a pas été bien traitée.
  • Les deux visions du pays, qui, historiquement, ne formaient qu'un seul peuple, remontent au début du XVIIIe siècle, la partie occidentale ayant vécu dès lors sous la domination austro-hongroise, la partie orientale dans l'empire russe.

 

Pour Poutine, la Fédération de Russie représente plus qu'un État, c'est un "État-civilisation" reposant sur la langue russe qui se différencie de l'Occident décadent et qui a vocation à inclure tous les Russes, qu'ils résident en Russie ou en dehors de Russie, selon un code culturel propre au peuple russe.

 

 2. Il s'agit d'empêcher une invasion par les plaines de l'Ouest, autrement dit de maintenir l'OTAN à distance et ainsi protéger la Russie:

 

  • Depuis quatre siècles, les Russes ont été envahi par l'Ouest: les Polonais en 1605, les Suédois en 1708, Napoléon en 1812, la guerre de Crimée de 1853 à 1856, les Allemands en 1914 et 1941...
  • Poutine craindrait que l'OTAN ne s'étende jusqu'aux frontières de la Russie en intégrant l'Ukraine, après que l'Alliance Atlantique, dominée par les États-Unis, s'est élargie avec la Hongrie, la Pologne, la République tchèque en 1999; la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie en 2004.

 

Or, par le passé, la Russie n'est parvenue à vaincre ses ennemis qui cherchaient à l'envahir qu'à la condition de posséder une profondeur stratégique, lui permettant de disposer du temps offert par la distance pour se replier, se renforcer, user et affaiblir l'envahisseur par le froid et les privations en lien avec les problèmes d'approvisionnement, puis de fondre sur lui et le vaincre.

 

3. Il s'agit de conserver un accès aux mers chaudes:

 

Possession russe depuis environ trois siècles, le président de l'URSS Nikita Khrouchtchev a fait cadeau en 1954 de la Crimée à l'Ukraine sans imaginer l'hypothèse incroyable à l'époque de la disparition de l'Union soviétique et de la possible perte de contrôle sur l'Ukraine.

 

4. Il s'agit d'éviter la contamination des Russes par des valeurs démocratiques venant d'Ukraine:

 

Imaginer l'éclosion d'une véritable démocratie en Ukraine, un "mal" potentiellement contagieux jusqu'en Russie toute proche, représenterait quelque chose d'intolérable pour Vladimir Poutine.

 

Si l'auteur ne se trompe pas, ces motivations n'ont rien avoir avec un projet d'invasion par les chars russes de la Suisse.

 

Quand bien même Vladimir Poutine envisagerait une telle invasion, il ne pourrait la mener à bien, pour plusieurs raisons:

 

1. Compte tenu d'une démographie problématique, la Russie n'aurait pas les moyens en hommes pour attaquer et occuper les pays situés entre la Russie et la Suisse, ce qui représente une superficie de 1'800'000 km2, peuplée de 200 millions d'habitants.

 

2. La Russie est à 2'000 km de distance de la Suisse: La profondeur stratégique est un point fort pour se défendre, mais un point faible pour mener des conquêtes au loin.

 

3. L'armée russe est affaiblie après deux ans de guerre et a montré ses limites. Pour parvenir jusqu'en Suisse, il lui faudrait d'abord battre l'OTAN...

 

4. Vladimir Poutine pourrait craindre des réactions dans la population russe: Moscou et les grandes villes où vivent une grande partie de la population dans l'opulence pourraient traverser des moments difficiles.

 

5. La Russie a pu utiliser son parapluie nucléaire pour agresser l'Ukraine, mais dans le même temps Poutine doit assister sans possibilité de réagir à l'armement de l'Ukraine par les pays membres de l'OTAN, États-Unis en tête.

 

C'est Pourquoi les chars russes n'envahiront pas la Suisse.

 

Ce que la Suisse peut craindre, au contraire, ce n'est donc pas une invasion par les chars russes, hautement improbable, mais d'autres menaces pour sa sécurité, telles que:

  • le terrorisme,
  • les cyberattaques,
  • la cybercriminalité,
  • la criminalité organisée,
  • la désinformation ou guerre de l'information,
  • les attaques à distance par des missiles ou des drones.

 

Les efforts budgétaires devraient donc être faits pour protéger le pays contre ces menaces plutôt que contre cette menace imaginaire d'invasion.

 

L'auteur ajoute à ces menaces le réchauffement climatique et les pandémies, mais, là, il n'est guère convaincant...

 

L'auteur est convaincant quand il rappelle que la Suisse doit aider l'Ukraine par tous les moyens, sauf par l'envoi d'armes:

 

  • Sur le terrain humanitaire, en apportant des aides médicales et des aides matérielles qui ne puissent pas servir à des fins militaires.
  • Sur le terrain diplomatique, en travaillant au dialogue entre les belligérants, mais, pour cela, elle doit être réellement neutre, c'est-à-dire que l'ensemble des nations puissent la considérer comme telle.

 

La neutralité n'est pas une condition indispensable pour la fourniture de bons offices et pour les activités humanitaires. Mais elle contribue à la crédibilité de cet engagement, et si la Suisse en prime peut témoigner d'une neutralité véritablement crédible, c'est-à-dire sans appliquer deux poids, deux mesures, c'est encore mieux.

 

Francis Richard

 

Pourquoi les chars russes n'envahiront pas la Suisse, Pierre-Alain Fridez, 192 pages, Favre

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14 février 2024 3 14 /02 /février /2024 20:50
À la votation populaire sur l'AVS du 3 mars 2024, dire deux fois non

Les deux initiatives relatives à l'AVS, objets de la votation du 3 mars 2024, se fondent toutes deux sur une vision collectiviste et immorale de la société. Une vision collectiviste et immorale parce qu'il s'agit de donner aux bénéficiaires de rentes ce que l'on prend aux actifs, ce qui s'appelle du vol.

 

Les cotisants à l'AVS, retraite par répartition, croient naïvement que ce sont leurs cotisations qui génèrent leurs rentes futures: que nenni ! Les bénéficiaires de l'AVS croient tout aussi naïvement que leurs rentes correspondent aux cotisations qu'ils ont versées pendant leur activité: que nenni !

 

Pour s'en convaincre il suffit de consulter les finances de l'AVS, qui porte bien mal son nom - Assurance vieillesse et survivants -, puisqu'il s'agit de tout sauf d'une assurance, mais plutôt d'un puits sans fond.

 

Comment cela fonctionne-t-il ? En 2022, dernière année connue, le résultat de la répartition, qui s'élève à 49'439 millions de francs, se décompose comme suit:

  • cotisations: 36'266 millions, soit 73,5%,
  • contributions des pouvoirs publics: 13'170 millions, soit 26,5%

 

À ce résultat il faut ajouter le produit du capital, 569 millions, et les variations de valeur du capital, - 4'906 millions (2022 est une année particulièrement mauvaise, après trois années positives), pour obtenir le résultat d'exploitation, soit 45'102 millions.

 

Que représentent les prestations sociales, c'est-à-dire les dépenses? 47'597 millions de francs. Et le capital? 98% de ce montant, soit moins d'une année de rentes.

 

Qu'est-ce que cela signifie ? Que les cotisations sont largement insuffisantes pour payer les rentes et que les pouvoirs publics, c'est-à-dire les contribuables, doivent indéfiniment mettre la main au portefeuille pour assurer lesdites rentes.

 

Dans la classe politique, rares sont ceux qui rappellent le principe avoué de l'AVS dont les comptes désastreux sont la conséquence:

L'AVS se fonde en premier lieu sur le principe de la solidarité entre les générations. Les rentes en cours sont avant tout financées par les générations dites actives qui, à leur tour, bénéficieront des cotisations apportées par les jeunes générations.

 

Autrement dit, il s'agit d'une prétendue solidarité et d'un système de Ponzi, lequel consiste à utiliser le produit des contributeurs actuels pour payer les promesses faites aux contributeurs précédents, comme le rappelaient à juste titre Pierre Bessard et Paolo Pamini dans leur étude Au-delà du mythe des trois piliers.

 

Or un tel système est considéré, quand il est utilisé dans le privé, comme une escroquerie, un système illégal et frauduleux, contraire à La loi fédérale contre la concurrence déloyale. Mais, dans le public, tout semble permis, même le pire...

 

Les deux objets de la votation du 3 mars consistent à faire  davantage encore payer les actifs d'aujourd'hui au profit des actifs d'hier:

  • soit en augmentant leurs cotisations pour payer une 13e rente,
  • soit en repoussant l'âge de la retraite ordinaire suivant une formule mathématique et technocratique pour éviter l'inéluctable collision contre le mur de la réalité.

 

Il faut donc dire deux fois non, et, plutôt que de chercher à pérenniser un système frauduleux, le remettre en cause et revenir à l'éthique sans laquelle il n'est pas de réelle efficacité.

 

Le système des retraites par répartition s'effondrera, tôt ou tard, en raison d'une démographie et d'une longévité qui accentueront les effets de son principe immoral. Les solutions existent. Pierre Bessard et Paolo Pamini en proposaient dans leur étude citée plus haut...

 

Francis Richard 

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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19 septembre 2023 2 19 /09 /septembre /2023 19:30
La Suisse n'existe plus, de Nicolas Jutzet

La Suisse n'existe pas plus ? Telle est la question à laquelle répond Nicolas Jutzet dans cet essai. La Suisse n'est plus ce qu'elle était, même si elle a de beaux restes. Son déclin est en effet furtif. Il est rien moins qu'évident.

 

Ce qui a fait la prospérité de la Suisse et le bonheur d'y vivre?

  • Ses institutions inclusives qui garantissent le droit de propriété, le respect des contrats, l'égalité devant la loi, bref qui sont respectueuses de la liberté.
  • Sa culture de la promotion au mérite, de la prise de risque, de l'importance de la figure de l'entrepreneur et de la responsabilité individuelle.

 

La Suisse n'est pas devenue prospère en un jour. L'immigration des huguenots, la révolution industrielle, les innovations techniques sont à l'origine de sa prospérité et ... l'absence d'intervention de l'État dans son économie.

 

L'instauration de l'État fédéral en 1848 a été un passage crucial. Des singularités institutionnelles ont alors été adoptées. Un équilibre en a résulté permettant de réduire les mécontentements en limitant le pouvoir de chacun:

  • la démocratie semi-directe
  • le principe de milice
  • la décentralisation
  • la concordance.

 

Les signes de déclin sont pourtant là avec le vieillissement de la population, la faible natalité - facteurs de décroissance et de baisse de la productivité -, l'augmentation des dépenses publiques et du nombre d'emplois publics.

 

Deux mutations se sont produites depuis les années 1990 qui ont eu pour conséquence un divorce préjudiciable entre économie, politique et population:

  • L'internationalisation de l'économie: les dirigeants des grandes entreprises suisses sont de plus en plus des étrangers, qui plus est des salariés, qui ne font plus valoir d'arguments économiques dans les décisions politiques.
  • La professionnalisation des politiques: le principe de milice est abandonné et l'emprise de l'État sur la société s'en trouve aggravée parce que les politiques n'exercent plus d'activité dans la société et finissent par s'homogénéiser.

 

Ces deux mutations se sont traduites par une étatisation et une centralisation qui sont néfastes pour la population:

 

Un pouvoir d'achat moins élevé, davantage d'impôts et taxes, moins de liberté car étouffée par la bureaucratie et, surtout, des réponses étatiques de moindre qualité, car moins soumises à la concurrence et à la comparaison que par le passé.

 

Pour remédier au fait que le Parlement aurait trop à faire, ce qui justifierait sa professionnalisation, l'auteur suggère quelques pistes:

  • Décentraliser massivement les responsabilités de la Confédération aux cantons et aux communes, ce qui renforcerait l'engagement à un échelon plus local.
  • Limiter la possibilité d'intervention de chaque élu, la quantité et la densité réglementaire: par exemple toute nouvelle subvention devrait être accompagnée de la suppression d'une subvention de même montant.
  • Limiter le nombre de mandats sans possibilité de dérogation.
  • Introduire une dose de tirage au sort dans le processus électoral: par exemple, pour l'élection au Conseil national, les députés seraient tirés au sort sur la liste proposée par un parti en proportion du score obtenu au lieu que soient élus les premiers de la liste.

 

Pourquoi pas? L'auteur rappelle, à raison et à titre d'exemple, que le frein à l'endettement introduit au début des années 2000 explique pourquoi l'étatisation observable en Suisse n'est pas aussi étendue que dans d'autres pays.

 

L'immixtion croissante de l'État n'en est pas moins observable et conduit, hélas, au désengagement des citoyens, à leur passivité, à leur déresponsabilisation, à un désamour pour la liberté, à une servitude volontaire moderne

 

L'auteur propose une autre piste, qui revient à convaincre par l'exemple. L'idée qui la sous-tend est de concurrencer les modèles de gouvernance existants par la création d'un canton de la liberté, de façon virtuelle puis physique.

 

Cette création s'inspirerait du modèle des zones économiques spéciales, s'affranchirait des obligations des autres cantons, ne recevrait aucune aide de la Confédération1 et serait complètement libre et responsable de sa gestion:

 

Il s'agirait d'un laboratoire démocratique ambitieux, qui permettrait à une échelle réduite des solutions impossibles ailleurs à cause de l'étendue de la bureaucratie et de l'inertie qu'elle engendre.

 

Cet essai roboratif bouscule les idées reçues sur une Suisse fantasmée qui n'existe plus, ne se contente pas de souligner les dérives du modèle qui l'a rendu prospère, propose des pistes crédibles pour qu'elle ressuscite.  

 

Francis Richard

 

1 - La péréquation financière, qui sanctionne les cantons qui réussissent en les forçant à redistribuer une partie de leurs recettes aux cantons à la peine, freine la concurrence entre les cantons et masque toujours davantage les choix hasardeux de certains mauvais élèves...

(voir mon article sur la péréquation financière en France du 6 mais 2023: les mêmes causes y produisent les mêmes effets...)

 

La Suisse n'existe plus, Nicolas Jutzet, 152 pages, Slatkine

 

Collectif sous la direction de Nicolas Jutzet:

Faut-il tolérer l'intolérance ? - Défis pour la liberté (2022)

 

Collectif sous la direction de Nicolas Jutzet et Victoria Curzon-Price:

Les défis de l'après-Covid (2021)

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 19:45
Aux votations fédérales du 18 juin 2023, dire trois fois NON

Le peuple suisse va se prononcer le 18 juin 2023 sur trois objets, qui tous trois, si le OUI l'emporte, porteront atteinte aux libertés et/ou favoriseront l'accroissement du rôle de l'État aux dépens des personnes.

 

Mise en oeuvre du projet de l'OCDE et du G20 sur l'imposition des grands groupes d'entreprises

 

Il s'agit d'une harmonisation fiscale qui, contrairement à la concurrence fiscale, favorise l'obésité des États et, par conséquent, l'asservissement des peuples et le renchérissement mécanique des prix pour les consommateurs.

 

Cette harmonisation est obtenue par deux moyens:

- l'imposition dans l'État du marché: les grands groupes réalisant un chiffre d'affaires d'au moins 20 milliards d'euros et d'une rentabilité d'au moins 10% sont taxés dans les pays où ils vendent leurs produits et leurs services;

- l'imposition, dans chaque pays, d'au moins 15% du bénéfice des grands groupes ayant des entreprises dans plus d'un pays et réalisant un chiffre d'affaires d'au moins 750 millions d'euros.  

 

Le résultat est que ce sont les États qui sont les grands gagnants au détriment des entreprises et des consommateurs.

 

Pour être sûr que le bon peuple accepte cette disposition qui favorise les États les moins vertueux, la Suisse, si elle adopte le taux minimal de 15%, percevra sur son marché la différence 1 entre ce taux et le taux plus bas du pays où est imposé le grand groupe. Si elle ne l'adopte pas, ce seront les autres pays, qui la percevront.

 

C'est cette rouerie qui a conduit l'UDC à fouler aux pieds ses principes libéraux en recommandant de voter OUI ...

 

Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l'innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique

 

Qu'il y ait un réchauffement climatique depuis 150 ans n'est pas contestable, qu'il soit inégalement réparti sur la planète ne l'est pas non plus. Mais ce réchauffement reste minime au regard de l'histoire du climat et l'attribuer aux émissions de CO2 de l'homme n'est pas du tout prouvé: le réchauffement pourrait même bien précéder l'augmentation de sa teneur...

 

La pensée dominante d'origine onusienne, sous influence écologiste, est de dire que le COdont la teneur est infime dans l'atmosphère, quelques centièmes de pour cent, est un gaz à effet de serre redoutable, alors qu'il est ridicule en comparaison de la vapeur d'eau, voire de dire qu'il est un terrible polluant, alors qu'il favorise la végétation.

 

En attendant que survienne une nouvelle période de refroidissement 2, comme la planète en a connu par le passé, il faut s'adapter, c'est indéniable. Mais cela nécessite de continuer à produire au moins autant d'énergie, voire plus. Ce n'est donc pas en ayant recours aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques, coûteux et certainement pas écologiques, que l'on y parviendra, ni en renonçant aux énergies fossiles, d'autant que la Suisse a bêtement décidé de ne pas accepter de nouvelles centrales nucléaires après Fukushima sous la pression des écologistes...

 

Modification du 16 décembre 2022 de la loi COVID-19

 

Il s'agit là de voter pour ou contre la prolongation d'une partie de la loi COVID-19 jusqu'au 30 juin 2024, c'est-à-dire de prévoir la possibilité de recourir à nouveau à des atteintes discriminatoires aux libertés individuelles, prises pour lutter contre une maladie dont la dangerosité a été surestimée pour la population âgée de moins de 65 ans.

 

Le certificat COVID par exemple a donné la fausse assurance pour soi-même et pour les autres d'être immunisé contre cette maladie, alors que l'on sait depuis un certain temps maintenant que les vaccins promus n'empêchent pas du tout d'être contagieux pour les autres et qu'ils ne protègent que très partiellement.

 

Conclusion 

 

Même si les sondages donnent un triple OUI aux trois objets des votations fédérales du 18 juin 2023, pour ma part ce sera un triple NON.

 

Francis Richard

 

1 - La Confédération aura 25% de cette différence et les cantons 75%, qu'ils affecteront, entre autres, à la péréquation financière, qui relève de la même philosophie socialiste de grever les riches ou les vertueux.

2 - Plus redoutable qu'un réchauffement.

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch

 

PS

Les résultats prévisibles de ces votations:

- Imposition minimale OCDE/G20: 78,45% de oui

- Loi sur le climat et l'innovation: 59,07% de oui

- Loi Covid-19: 61,94% de oui

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 20:10
Sous haute protection, de Dick Marty

Le 18 novembre 2020, Dick Marty reçoit un coup de téléphone du commandant de la Police cantonale. Il lui communique qu'il est en danger et que des mesures de protection vont immédiatement être mises en oeuvre.

 

Pourquoi est-il mis, lui et sa famille, Sous haute protection? Parce qu'il est l'auteur d'un rapport 1, dix ans plus tôt, sur les allégations de traitement inhumain de personnes et de trafic illicite d'organes humains au Kosovo:

 

En juin 2020, le président du Kosovo est formellement accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Le 5 novembre de la même année, ce même Thaçi est contraint de démissionner.

 

Les Kosovars, suite à cette décision de justice tardive, peuvent en vouloir à l'ancien rapporteur, désigné à l'époque par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, d'avoir relevé de nombreux indices selon lesquels:

 

- Des Serbes ainsi que des Kosovars albanais ont été tenus prisonniers dans des lieux de détention secrets sous contrôle de l'UÇK au nord de l'Albanie et soumis à des traitements inhumains et dégradants, pour finalement disparaître.

 

- Immédiatement après la fin du conflit, [...] des organes auraient été prélevés sur des prisonniers dans une clinique en territoire albanais, près de Fushë-Krujë, et transportés ensuite à l'étranger à des fins de transplantation.

 

Dix ans après, il est pourtant difficile de rendre responsable Dick Marty de la déchéance du président albanais, mais des Serbes voient dans l'assassinat de l'ancien Conseiller d'État, et Président, du Tessin, l'occasion d'incriminer des Albanais...

 

Dick Marty, dans ce livre, raconte comment il a vécu ces plus de deux ans de protection de degré 4, exceptionnelle et qui n'a pu être autorisée que par le Conseil fédéral, et décrit les manques de décisions des autorités pour y mettre fin.

 

C'est aussi l'occasion pour lui de s'exprimer sur d'autres sujets, sur son engagement quasi messianique pour la justice et sa répugnance viscérale pour les lâches et les opportunistes, pour reprendre les termes qu'emploieraient ses amis psychiatres.

 

Cet engagement est cependant parfois contestable. Ainsi admire-t-il les militants de l'Ocean Viking, qu'il considère comme un bateau humanitaire, alors que de nombreux indices confirment leur complicité avec les passeurs de migrants.

 

Cet engagement l'est moins, même s'il remet en cause le concept de neutralité et se dit plutôt favorable au principe d'une politique éthique, quand, défenseur de l'aide humanitaire, il l'oppose à la fourniture de matériel militaire à l'Ukraine.

 

Francis Richard

 

1 - Voir mon article du 21 décembre 2010:  Les gentils Kosovars auraient prélevé des organes sur les méchants Serbes

 

Sous haute protection, Dick Marty, 152 pages, Favre

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 22:45
Éloge funèbre de Guillaume Tell, de François Cherix

Que l'histoire de Guillaume Tell soit vraie ou qu'elle soit légendaire n'a au fond pas d'importance. Ce qui importe, c'est la signification qu'on lui donne et sur laquelle il ne devrait pas y avoir polémique.

 

Guillaume Tell n'a pas voulu s'incliner devant le chapeau, placé en haut d'un mât, du bailli des Habsbourg, Hermann Gessler. Il n'a donc pas voulu rendre hommage à l'effigie d'un oppresseur par délégation.

 

Guillaume Tell symbolise sans conteste la liberté, la résistance à l'oppression. Cependant François Cherix a une autre version. Il voit en effet dans son histoire comme l'inverse d'un isolationnisme craintif.

 

Son raisonnement est le suivant: l'Union européenne ferait comme Tell, en ne s'inclinant pas devant des régimes autoritaires ou des marchés sans contrôle. Refuser de la rallier serait tuer Guillaume Tell.

 

Le 26 mai 2021, chose aurait été faite. Ce jour-là, pourtant, la Suisse ne s'est pas inclinée devant l'Union européenne et n'a pas signé, pour accéder à son marché, son projet d'accord institutionnel contraignant.

 

François Cherix, dont la plume est talentueuse, peut dès lors prononcer l'Éloge funèbre de Guillaume Tell. Mais c'est un tour de passe-passe, parce que l'Union européenne n'est pas du tout ce qu'il prétend.

 

L'Union européenne n'est pas la construction voulue à l'origine, p.ex., par un Robert Schuman. Pour faire la paix entre les pays membres de l'Union, il souhaitait seulement qu'ils commercent entre eux.

 

Par idéologie, un Jean Monnet, lui, a voulu bâtir son unité politique. L'idéal de liberté originel a alors été abandonné pour faire place à un monstre technocratique multipliant lois, normes, réglementations.

 

Au lieu que le droit naturel soit défendu, un droit positif ne respectant pas les libertés individuelles a été élaboré et imposé d'en haut avec pour résultat de réduire l'autonomie des membres et leur soumission.

 

Cette idéologie, qui donne un pouvoir exorbitant à des dirigeants non élus, plaît à l'auteur, qui ne rêve que de mutualisation des dettes, de relance keynésienne, de green new deal et de régulation numérique.

 

Rien n'est moins suisse que cette idéologie interventionniste, à des années-lumières du fédéralisme et de la prospérité suisse, qu'elle doit à une grande liberté et notamment dans le domaine économique1.

 

Les échanges libres, bien que relativement en raison des obstacles bureaucratiques dressés par Bruxelles, ont permis aux pays membres de se développer et non pas les aides, qui sont oreillers de paresse.

 

Aujourd'hui le danger pour l'Europe ne vient pas des nationalismes mais du super-étatisme bruxellois, qui a remplacé désavantageusement les Habsbourg et dont l'un des baillis s'appelle von der Leyen.

 

Francis Richard

 

1 - La Suisse n'est donc pas repliée sur elle-même. Si, comme le dit l'auteur, elle représente les beaux quartiers européens, elle le doit aux libertés individuelles qu'elle défend chez elle et à son ouverture sur le monde qui ne se réduit pas à l'Europe.

 

Éloge funèbre de Guillaume Tell, 160 pages, Éditions de l'Aire

 

Publication commune avec Lesobservateurs.ch

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10 juin 2022 5 10 /06 /juin /2022 22:55
Suisse, ne m'appelez plus jamais neutre...

Le 10 mars 2022, le Conseil national a malheureusement confirmé son soutien au Conseil fédéral qui entendait obtenir pour la Suisse, après qu'elle a déposé sa candidature en 2011, un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

Le 9 juin 2022, l'Assemblée générale de l'ONU a approuvé par 187 voix sur 190, l'entrée de la Suisse à ce Conseil, enterrant définitivement la neutralité de la Suisse, déjà relativisée par son adhésion à l'ONU, effective depuis le 11 septembre 2002.

 

Il n'est pas inutile de rappeler ce que dit le Conseil de sécurité dans sa page d'accueil à propos de la paix et de la sécurité:

 

La Charte des Nations Unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le Conseil compte 15 membres disposant chacun d'une voix. Aux termes de la Charte, tous les États Membres sont tenus d'appliquer les décisions du Conseil.

 

Ce qui veut dire qu'en adhérant à l'ONU, la Suisse renonçait déjà à son indépendance, mais qu'elle pouvait encore arguer qu'elle n'était pas décisionnaire, qu'elle restait relativement neutre, bien que ce fût d'une rare hypocrisie. Ce ne sera plus le cas.

 

Quelles décisions le Conseil de sécurité peut-il prendre? Sa page d'accueil l'explicite en ces termes:

 

Le Conseil de sécurité est compétent au premier chef pour constater l'existence d'une menace contre la paix ou d'un acte d'agression. Il invite les parties à un différend à régler ce différend par des moyens pacifiques et recommande les méthodes d'ajustement et les termes de règlement qu'il juge appropriés. Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l'emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix ou la sécurité internationales.

 

La dernière phrase indique clairement que le Conseil de sécurité peut imposer des sanctions voire autoriser l'emploi de la force, ce qui signifie que la Suisse, devenue membre pour deux ans, en 2023 et 2024, pourra codécider des actes de guerre.

 

Les sanctions, quelles que soient les justifications qu'on leur donne, sont des actes de guerre, ne parlons pas de l'emploi de la force. Aussi la Suisse de soumise aux décisions de l'ONU en deviendra désormais co-auteur et coresponsable.

 

Que restera-t-il de l'indépendance et de la neutralité de la Suisse? Rien. Elle ne pourra désormais plus prétendre proposer ses bons offices. Pis, sa présence au Conseil de sécurité sera une caution de respectabilité donnée à ses prédateurs permanents:

 

Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni1.

 

Avant de faire approuver ce siège au Conseil de sécurité, les autorités helvétiques ont-elles seulement consulté le peuple souverain, alors que la paix et la sécurité des Suisses sont en jeu? Que nenni. La croix blanche est désormais l'inversion de la rouge:

 

Suisse, ne m'appelez plus jamais neutre...

 

Francis Richard

 

1 - En 2020-2021, les opérations de maintien de la paix étaient financées à hauteur de 15,21% par la Chine, de 27,89% par les États-Unis, 3,4% par la Fédération de Russie, 5,61% par la France, 5,79% par le Royaume-Uni:

 

Qui paie, commande...

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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19 mai 2022 4 19 /05 /mai /2022 19:45
La neutralité de la Suisse et la guerre en Ukraine 2

Le 6 août 2014, je publiais un article sur La neutralité de la Suisse et la guerre en Ukraine. J'y rappelais que la neutralité de la Suisse trouvait son origine dans la défaite de Marignan (1515) à partir de laquelle fut mis fin à la politique d'expansion des Confédérés.

 

Après une courte période, entre 1798 et 1815, la neutralité de la Suisse a toujours été effective, jusqu'en 1989. Depuis, notamment à la suite de son adhésion à l'ONU en 2002, la neutralité suisse d'absolue est devenue de plus en plus relative, bien que deux articles de la Constitution suisse stipulent qu'elle doive être préservée.

 

Ainsi l'article 173 de la Constitution précise-t-il que la première des tâches et compétences de l’Assemblée fédérale est de prendre les mesures nécessaires pour préserver la sécurité extérieure, l’indépendance et la neutralité de la Suisse.

 

Ainsi l'article 185 de la Constitution précise-t-il dans son premier alinéa que le Conseil fédéral prend des mesures pour préserver la sécurité extérieure, l’indépendance et la neutralité de la Suisse.

 

Ce qu'est, ou n'est pas, la neutralité de la Suisse n'est toutefois pas inscrit dans la Constitution, ce qui - c'est regrettable - permet à d'aucuns de dire et/ou de faire n'importe quoi à son sujet, à d'autres de la violer carrément en relativisant la neutralité, en la rendant prétendument flexible.  

 

Déjà en 2014, au moment de l'annexion de la Crimée, la Suisse a pris des sanctions économiques contre la Russie, assimilables à de véritables actes de guerre 1, emboîtant le pas aux États-Unis et à l'Union européenne.

 

À l'époque, il ne s'agissait pas encore de rapprochement de la Suisse avec l'OTAN, comme le souhaite la Cheffe du Département de la Défense Viola Amherd, représentant le Centre, ou de rattachement à cette organisation militaire comme le voudrait le président du Parti Libéral Radical Thierry Burcart.

 

À l'époque, il ne s'agissait pas non plus d'exporter des armes et des munitions à l'un des belligérants, en plein conflit, c'est-à-dire de favoriser un soi-disant Camp du Bien contre ce qui serait le Camp du Mal.

 

À titre individuel, un Suisse peut avoir une opinion sur le conflit, condamner l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine et/ou en rechercher les causes profondes, mais les autorités suisses ont le devoir constitutionnel et moral de préserver la neutralité du pays.

 

En effet la neutralité de la Suisse originelle lui a permis d'assurer sa cohésion intérieure, de rester à l'écart des conflits, de poursuivre des échanges avec des belligérants, de remplir au XXe siècle une fonction d'équilibre européen, d'offrir ses bons offices 1.

 

Cet abandon progressif de la neutralité de la Suisse, qui se traduit aujourd'hui par un parti pris effectif du pays pour l'un des belligérants contre un autre, est donc contraire à la fois à la sécurité et au bien-être des habitants de la Suisse et à l'instauration d'un dialogue de paix entre les nations.

 

Alors que, pendant plus de deux siècles, tant bien que mal, la Suisse a su conserver ce rôle de médiateur entre les nations, il serait dommageable aussi bien pour les habitants de la Suisse que pour les pays occidentaux d'y renoncer réellement, définitivement. 

 

À défaut de médiation de la Suisse, orfèvre en la matière, entre l'Occident, d'une part, et la Chine, l'Inde et la Russie, d'autre part, c'est le monde qui pourrait en subir les conséquences et la Suisse, en premier lieu, petit pays de Guillaume Tell, qui ne pèse lourd dans ce concert que par son indépendance et sa neutralité.    

 

Francis Richard

 

1 - Citation de mon article évoqué plus haut.

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 19:45
En Suisse, le oui à l'interdiction de se dissimuler le visage l'a emporté

Le 7 mars 2021, l'interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public en Suisse a été votée, avec un taux de participation de 51,40%, à la majorité des votants (51,21%) et à la majorité des cantons (16 sur 20 cantons et 4 sur 6 demi-cantons).

 

L'initiative populaire Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage a été déposée le 15 septembre 2017. Le Conseil fédéral l'a rejetée le 15 mars 2019 et le Parlement a recommandé de la rejeter le 19 juin 2020 en lui opposant un contre-projet indirect... 

 

Maintenant les cantons ont deux ans pour la mettre en application...

 

 

LE CONTRE-PROJET

 

Si l'initiative n'avait pas abouti, le contre-projet proposé par le Parlement aurait été adopté. Il prévoyait non pas l'interdiction de se dissimuler le visage, mais l'obligation de le montrer en cas de vérification d'identité sous peine d'amende ou de refus de prestation.

 

De plus il visait à renforcer le droit des femmes: il prévoyait dans les domaines de l'intégration, de l'égalité et de la coopération au développement, des modifications de loi qui [auraient permis] à la Confédération de soutenir des programmes d'encouragement et de contribuer ainsi à améliorer l'égalité entre les sexes.

 

 

UNE ATTEINTE À LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ?

 

C'est le réflexe que la plupart des médias en Suisse et à l'étranger ont eu en apprenant la nouvelle. Mais ce n'est pas si simple. Certes il est évident que ce sont la burqa et le niqab qui sont visés en premier lieu par cette interdiction. Mais pas seulement.

 

L'interdiction vise également les personnes qui dissimulent leur visage pour commettre des crimes et délits, ou encore des actes de destruction terroristes. Il s'agit de renforcer les organes de sécurité dans leur lutte contre les malfaiteurs masqués. 

 

Aussi la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, Cheffe du Département Justice et Police, pourtant opposée à l'initiative, a t-elle pu déclaré le soir de la votation:

 

Il ne s’agit pas d’un vote contre les 400 000 musulmanes et musulmans vivant en Suisse.

 

 

LES MUSULMANS ET LE VOILE

 

De plus, il faut rappeler que, si le voile est imposé aux femmes, sous une forme ou une autre, en Arabie saoudite et en Iran, le voile complet est interdit en Algérie, en Égypte et au Maroc. Il n'y a donc même pas unanimité à ce sujet dans les pays musulmans.

 

En Suisse même, la fondatrice du Forum pour un Islam progressiste, Saïda Keller-Messahli a fait campagne pour le oui à l'initiative: pour elle, la burqa est un uniforme d'asservissement de la femme, rejointe en cela par des féministes telles que Géraldine Savary, rédactrice en cheffe de Femina.

 

 

LES EXCEPTIONS À L'INTERDICTION

 

L'interdiction de se dissimuler le visage est admise dans les lieux de culte, pour des raisons de sécurité ou de santé (par ex. casque de moto ou masque d'hygiène), pour des raisons climatiques (par ex. cagoule) ou lorsqu'elle fait partie intégrante d'une coutume locale (par ex. masque de carnaval).

 

Aucune autre exception n'est admise (par ex. en faveur des touristes voilées). Or, c'est là que se pose la question de l'opportunité de cette modification de la Constitution en son article 10a du fait du nombre de personnes qui se dissimulent le visage en Suisse.

 

 

L'OPPORTUNITÉ DE L'INTERDICTION

 

En effet, bien qu'on se demande comment un tel dénombrement a pu être effectué par l'Université de Lucerne, se basant sur une étude de celle-ci, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a déclaré en substance à la RTS le 2 février 2021 que seules 20 à 30 femmes portent le voile intégral en Suisse par conviction propre...

 

De plus, deux cantons, le Tessin et Saint-Gall, ont déjà interdit le port de pièces vestimentaires dissimulant le visage, telles que la burqa ou le niqab, tandis que quinze autres l'interdisent lors de manifestations ou d'événements sportifs.

 

 

LES PRINCIPES

 

Interdire de se dissimuler le visage dans l'espace public (rue, transports publics, services administratifs, stades de football, magasins ou en pleine nature) est donc plutôt une question de principes selon le comité d'initiative:

 

- L'égalité:

 

Le principe de l'égalité - élémentaire s'il en est - veut que les femmes aient le droit de montrer en tout temps l'intégralité de leur visage en public, comme les hommes.

 

- La liberté:

 

Des femmes du monde entier se battent pour conquérir cette liberté et tentent, au prix de grands sacrifices, d'échapper à l'obligation qui leur est faite de se dissimuler le visage et de faire acte de soumission.

 

À ces principes, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter en opposait un autre le 2 février:

 

Dans une société libérale, on n'interdit pas tout ce qu'on n'apprécie pas...

 

Francis Richard

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3 octobre 2020 6 03 /10 /octobre /2020 19:10
Opération Libero: mouvement suisse réellement libéral ?

Le 14 octobre 2014, est apparu sur la scène politique suisse un nouveau mouvement, Opération Libero, qui se dit indépendant des partis politiques et constitué de jeunes favorables à une politique économique libérale, [qui] ne s’oppose pas à une politique sociale libérale, au contraire, l’une est due à l’autre

 

Ce mouvement a été créé en réaction à la votation du 9 février 2014 sur l'initiative populaire de l'UDC dite Contre l'immigration de masse, qui avait été adoptée par 50,3% des votants et par une large majorité des cantons (12 cantons et 5 demi-cantons sur 20 cantons et 6 demi-cantons).

 

Examinons trois points développés sur le site de ce mouvement et qui, à eux seuls, montrent qu'il n'est pas réellement libéral.

 

 

L'IMMIGRATION

 

Le point de départ d'une réflexion libérale sur l'immigration consiste à reconnaître la liberté d'émigrer et la liberté d'immigrer comme un droit de l'homme fondamental, écrit Pascal Salin dans Libéralisme.

 

La meilleure politique d'immigration consiste à n'en pas avoir, ajoute-t-il. Oui, mais il y met une condition, que les droits de propriété légitimes des uns et des autres soient respectés.

 

Or ce n'est pas le cas en Suisse, ni dans la plupart des pays occidentaux, parce que l'État s'est approprié des droits fondamentaux qui appartiennent aux individus et qui ne peuvent appartenir qu'à eux, le droit de choisir et le droit d'exclure.

 

Opération Libero a donc raison quand il se dit favorable à la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'Union européenne ou les pays tiers. Il a tort de ne pas, dans le même temps, combattre toute politique sociale qui revient à subventionner l'immigration des moins productifs, comme le souligne Pascal Salin.

 

 

LA POLITIQUE SOCIALE D'OPÉRATION LIBERO

 

Nous voulons soutenir les personnes à faible revenu avec une prime pour l'emploi, versée sous forme de crédits d'impôts dépendant du revenu. Cet instrument est plus efficace et plus juste  [?] qu'une aide répartie sur toute une panoplie d'instruments et de subventions peu ciblées.

 

Peut-être que cet instrument est plus efficace puisqu'ils veulent remplacer par ces crédits d'impôts d'autres prestations sociales, comme par exemple la contribution aux frais de logement ou certaines allocations familiales. Mais, il y a un mais.

 

Mais, dans leur esprit il ne s'agit pas pour autant de réduction globale des montants à redistribuer. Ils veulent maintenir l'État-providence tel quel, qui est la marque de tout socialisme, et ne s'en cachent pas:

 

Celui qui gagne très peu, doit pouvoir obtenir un crédit d'impôt pour compléter son revenu. Ce revenu minimum devrait être assuré pour toute personne exerçant une activité lucrative, tel un revenu de base conditionnel ou une prime pour l'emploi.

 

 

L'EUROPE D'OPÉRATION LIBERO

 

La Suisse fait partie de l'Europe et elle a tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec l'Union européenne [la réciproque est vraie]. Les États membres de l'UE sont et resteront les principaux partenaires commerciaux de la Suisse, et notre économie de marché basée sur l'ouverture et l'exportation profite pleinement de sa participation au marché européen [et réciproquement].

 

Jusque-là ça va. Mais, après, ça se gâte:

 

L'UE est une construction libérale.

 

C'est un oxymore, comme l'est l'expression politique sociale libérale...

 

L'Europe, quand elle était un espace de libre échange, un espace de liberté, et qu'elle n'était que cela, sous l'inspiration de Konrad Adenauer ou d'Alcide de Gasperi, était effectivement libérale, Mais, à partir du moment où elle est devenue une puissance politique, sous l'inspiration de Jean Monnet, elle ne l'a plus été.

 

D'ailleurs la suite du texte d'Opération Libero est révélatrice de ce dernier état d'esprit collectiviste:

 

La solution future quant à nos relations envers l'UE doit garantir à la fois une sécurité juridique dans le rapport bilatéral et une participation aux prises de décision. De la même manière, elle doit permettre le cheminement vers une intégration approfondie et défricher le terrain pour un accès croissant au marché de l'UE.

 

Dois-je rappeler à ces jeunes gens le mot définitif de Vladimir Boukovski à propos de ce qu'est devenue l'Europe politique, c'est-à-dire un collectivisme ne justifiant son existence que par toujours plus de réglementations, de toutes sortes:

 

 L'Union européenne est le vieux modèle soviétique habillé à l'occidentale.

 

Francis Richard

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4 avril 2019 4 04 /04 /avril /2019 17:20
La suite des idées, de Pascal Couchepin et Philippe Nantermod

Tous deux sont valaisans, tous deux sont des hommes politiques, tous deux appartiennent au PLR, Parti libéral-radical, fusion en 2009 du Parti libéral suisse et du Parti radical-démocratique.

 

Tous deux se disent libéraux, ce qui n'est pas incongru en Suisse, au contraire d'en France où le terme de "libéral" s'est transformée en injure, dixit Pascal Couchepin. Toutefois, là-bas comme ici, un libéral, afin d'être discrédité d'emblée, est préfixé ultra, turbo ou néo...

 

A l'invitation de l'éditeur, Pierre-Marcel Favre, Pascal Couchepin, PC (né en 1942), et Philippe Nantermod, PN (né en 1984), ont accepté de débattre de La suite des idées.

 

Dans ces entretiens ils ont abordé de nombreux sujets:

- L'État et nous

- L'État social

- L'Europe

- Le libéralisme aujourd'hui

- Culture et médias

- Service public ou service au public

 

Ils ont répondu à des questions en rapport avec ces sujets:

- Peut-on encore défendre le profit?

- Peut-on encore défendre le marché?

- Et l'écologie dans tout cela?

- Peut-on encore défendre la responsabilité individuelle?

- Peut-on encore défendre une société moins contrôlée par l'État?

 

Ils ont évoqué des crises:

- Swissair (2001)

- Swiss Dairy Food (2002)

- UBS (2008)

- Au parlement

 

En filigrane, derrière les sujets abordés, les réponses aux questions posées, la gestion des crises, se profile le rôle que doit jouer l'État en Suisse et, plus généralement, en Europe.

 

Force est de constater que l'ancien conseiller fédéral est plus étatiste que ne l'est le jeune conseiller national. Et ce constat est rassurant parce que c'est tout de même de bon augure pour l'avenir.

 

Tous deux défendent les libertés individuelles et la responsabilité individuelle qui est leur corollaire; et reconnaissent dans le marché la version la plus démocratique de l'économie (PN).

 

Mais c'est sur le degré d'intervention de l'État qu'ils divergent ou qu'ils s'écartent l'un comme l'autre des principes purement libéraux sous couvert de pragmatisme.

 

Comme bien des libéraux, ils s'entendent sur les fonctions régaliennes que doit exercer l'État mais ils y ajoutent d'autres tâches telles que l'éducation ou la santé, voire les assurances sociales.

 

Ce qui les distingue des socialistes, c'est qu'au moins ils se demandent avant qu'une tâche supplémentaire ne soit dévolue à l'État s'il y a un intérêt public à cela. Peut-être ne se demandent-ils pas assez si elle ne pourrait pas être remplie, et mieux remplie, par le privé.

 

Toujours est-il que Philippe Nantermod semble plus inquiet de l'extension de l'État que ne l'est Pascal Couchepin, qui répète à plusieurs reprises qu'il faut se montrer prudent avant de changer les choses.

 

Le livre est donc éclairant sur la mentalité de représentants d'un parti au fond très helvétique, puisque soucieux de cohésion sociale et ayant une forte propension au consensus pour la maintenir. 

 

Selon eux, les libertariens rejettent toute intervention de l'État parce qu'elle prive le citoyen d'une liberté. Mais ils ne se posent peut-être pas assez la question de la nécessité de ses interventions.

 

Bonne nouvelle, cependant, pour un libéral, ou un libertarien, l'un comme l'autre trouve inquiétante la loi française sur les fake news:

 

PN: Avec cette loi sur les fake news, on introduit un procureur de la Vérité.

 

PC: Cela n'a pas sa place dans une démocratie.

 

Francis Richard

 

La suite des idées, Pascal Couchepin, Philippe Nantermod, 160 pages, Favre

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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 22:55
K-Squat-Balade, de Maryelle Budry

Pourquoi lire un livre d'une soixante-huitarde? Pour essayer de comprendre et pour satisfaire sa curiosité sur une de ces soeurs humaines qui n'appartiennent assurément pas au monde bourge...

 

Expliciter le titre de l'ouvrage, c'est déjà un bon début pour ce faire. Car chacun de ses termes - si l'on peut dire - donne une idée de son contenu:

 

- K pour Kommunes: Le K avait son importance, en référence à Kommunen I et II à Berlin, autrement dit à des communautés libertaires, rejetant la famille nucléaire, prônant l'amour libre et soi-disant anarchistes.

 

- Squat pour occupation de locaux vides par ces communautés: locaux d'habitation ou, même, locaux commerciaux.

 

- Balade pour une visite mémorielle de ces Kommunes et de ces Squats à travers le temps (depuis 1976 et pendant quelque 40 ans) et l'espace (en ville de Genève).

 

Pour quelqu'un qui considère, avec Ayn Rand, que Le droit à la vie est la source de tous les droits, et que le droit de propriété est le seul moyen qui en permette la réalisation, les textes des banderoles déployées sur des bâtiments squattés sont insensés:

 

Dans ma maison il y a quelqu'un qui gêne: le proprio.

 

(le possessif dans l'expression ma maison est savoureux...)

 

Abolissons la propriété privée du logement.

 

Ce qui frappe dans ces souvenirs d'ancienne combattante du MLF (Mouvement de Libération des Femmes) et d'ancienne squatteuse libertaire, c'est qu'elle ne renie pas ce passé tumultueux. 

 

Sa fille Galia, qui a eu la bonne idée de faire son atterrissage ici-bas le 22 mars 1978, a la même vision rêvée du monde qu'elle, quoique donnant la priorité au combat sur toute autre chose... 

 

Ce qui rassure le lecteur, c'est quand Maryelle Budry dit à un moment donné qu'elle vit avec des colocataires qu'elle n'a pas choisis et qu'il ne s'agit donc pas d'une communauté: sur la base du volontariat la vie en communauté est bien sûr parfaitement admissible.

 

Ce livre ravira évidemment celles et ceux qui ont participé aux mêmes luttes que l'auteur (comme la lutte pour ce faux droit qu'est le droit au logement), qui s'unissent et se réunissent encore dans le même rejet du système capitaliste...

 

Ce que ces soi-disant alternatifs ignorent, c'est que le système dominant dans les pays occidentaux a abandonné de fait les principes (méconnus) du capitalisme pour la prédation, qu'ils n'ont pratiquée eux qu'à petite échelle..

 

Aujourd'hui, en effet, les atteintes les plus graves et les plus étendues aux droits de propriété ne sont pas, ou plus, de leur méfait mais de celui des États... qui ont la force de la loi du nombre pour le perpétrer.

 

Francis Richard

 

K-Squat-Balade, Maryelle Budry, 160 pages, Éditions Encre Fraîche

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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 21:25
Non à l'initiative AVSPlus

L'initiative AVSplus: pour une AVS forte propose d'augmenter de 10% les rentes AVS, présentes et futures.

 

L'AVS constitue un acquis social fondamental dans l'histoire de la Suisse.

 

Page 22 des Explications du Conseil fédéral pour la Votation populaire du 25 septembre 2016, c'est par cette phrase que commencent les arguments du Conseil fédéral, qui recommande, ainsi que le Parlement, de rejeter l'initiative populaire AVSPlus: pour une AVS forte.

 

Bref c'est un dogme bien établi qu'il serait impudent de remettre en cause. Pourtant ce dogme n'est pas intangible puisque le peuple l'avait sagement refusé lors d'une votation populaire en 1931, avant de l'accepter malheureusement lors d'une autre en 1947...

 

L'AVS est une escroquerie légale

 

Le principe de l'AVS lui-même est une escroquerie. Si un particulier se livre à ce genre de fraude financière, il est passible de sanctions pénales. Mais l'État peut se permettre ce qui est interdit à un particulier, il lui suffit de légiférer pour que soit blanchie toute opération frauduleuse menée par lui.

 

Tout système de retraite par répartition, tel que l'AVS en Suisse ou l'Assurance Vieillesse en France (qui est née sous le régime de Vichy), est en effet un système de Ponzi, c'est-à-dire une escroquerie pour laquelle son inventeur Charles Ponzi a été condamné aux Etats-Unis à plusieurs peines de prison au XXe siècle.

 

Un système de Ponzi est un système par lequel on rémunère les apports des clients précédents avec les apports des nouveaux. Ce magnifique système s'effondre quand les apports des nouveaux clients s'avèrent insuffisants pour rémunérer les apports des précédents.

 

Dans le cas d'un système de retraite par répartition, les rentes, qui correspondent aux cotisations versées par les rentiers tout au long de leur vie, sont payées avec les cotisations des actifs. Ce système de retraite s'effondre quand ces dernières cotisations s'avèrent insuffisantes pour payer les rentes.

 

Un acquis social ?

 

Sous couvert d'acquis social, un vol légal est donc opéré. 

 

Quelle que soit sa rémunération dite brute, un actif verse à l'AVS une cotisation de 8.4% basée sur celle-ci, 4.2% lui sont déduits, 4.2% sont prétendument versés, en sus, par son employeur, alors qu'en réalité c'est une part de rémunération qui lui est soustraite.

 

Après une vie complète de bons et loyaux service, la rente à laquelle l'actif en question peut prétendre est au maximum de 2'350 Fr. par mois, même si, en capitalisant ses cotisations, il aurait obtenu une rente plus élevée: la différence, la part volée, c'est l'acquis social.

 

En fait d'acquis social, il s'agit d'un vol, qui consiste légalement à prendre un montant dans la poche des uns pour le verser dans la poche des autres, au nom d'une solidarité qui n'en a que le nom. Ce vol a pour vertu de donner bonne conscience à celui qui reçoit et de spolier un autre en toute tranquillité.

 

Ce vol a pour résultat mirifique de détruire les solidarités naturelles entre les êtres humains et de favoriser l'individualisme: 10% de plus, c'est pour les uns autant de pris aux autres. Le problème est que déjà les cotisations des actifs ne suffisent pas pour équilibrer l'AVS.

 

Les comptes de l'AVS parlent d'eux-mêmes

 

Aujourd'hui tout un chacun peut consulter les comptes de l'AVS, sur le site de l'OFS, l'Office fédérale de la statistique. Il ressort de cette consultation que:

- les dépenses en 2015 représentent un montant de 41,735 milliards

- les recettes en 2015 sont légèrement inférieures et représentent un montant de 41,177 milliards

- les comptes de 2015 présentent donc une perte de 579 millions

- le capital s'élève à 44,229 milliards et correspond à seulement 12,7 mois de dépenses...

 

Ce qui est remarquable également, c'est que les recettes proviennent pour 26,1% (10,737 milliards) de contributions des pouvoirs publics, pour la bonne et simple raison que les cotisations ne suffisent pas, et de loin, à assurer l'équilibre.

 

Cette insuffisance des cotisations devrait empirer puisqu'il y a de plus en plus de bénéficiaires de rentes (1,825 million au total en 2003 et 2,475 millions en 2015) et de moins en moins d'actifs en proportion. Augmenter les rentes de 10% signifierait qu'il faudrait augmenter les recettes de plus de 4 milliards environ, compte tenu des divers transferts...

 

Bref l'AVS forte des initiants revient à prolonger la durée de vie de l'escroquerie AVS en augmentant les cotisations et les contributions des pouvoirs publics. Et, comme d'habitude avec l'État-providence, dont l'AVS est l'un des ornements, il y aura des gagnants et des perdants, mais ce n'est jamais ceux qu'on croit...

 

Francis Richard

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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