Le danger ne réside [...] pas dans le féminisme lui-même, mais dans la conviction que lutter pour la cause des femmes passe nécessairement par l'invisibilisation, la stigmatisation ou la déconstruction de l'homme...
C'est la conviction du néoféminisme, qui a la couleur violette du féminisme, l'apparence du féminisme, mais n'est plus du féminisme.
À Sciences Po, Pablo Ladam a lui-même été victime de La terreur violette, c'est-à-dire de celle exercée par des néoféministes de l'institut.
Comment cette terreur a-t-elle pu s'installer? Grâce à la complaisance de son énarque de directeur, Mathias Vicherat, nommé en 2021:
Il fit de la lutte contre [les] violences [sexistes et sexuelles] [VSS] sa "priorité absolue".
Cela se retourna contre lui puisqu'il fut l'objet d'une campagne de haine après avoir été mis en garde à vue pour violences conjugales 1.
Pour les néoféministes:
- Le privé est politique 2.
- Un homme est toujours présumé coupable.
- Une femme doit être crue et soutenue aveuglément.
Devant le blocage organisé par cette minorité agissante, la majorité suivit en silence pour ne pas être rangée dans le camp des "fachos".
Et Mathias Vicherat ne voulut pas faire appel à la force publique comme le Code de l'éducation le lui permettait pour lever le blocage.
Sa soumission ne servit de rien et il dut démissionner le 13 mars 2024... Sa compagne et lui seraient tous deux condamnés pour violences 3...
Le cas personnel de Pablo Ladam est édifiant. Le 22 septembre 2023, il prononça dans le cadre de Sciences Polémiques 4 un discours.
Dans ce discours 5, il se mettait d'abord à la place d'un prédateur sexuel d'une certaine élite masculine [...] pour le dénoncer ensuite sans ambiguïté.
Il provoqua un tsunami dans l'assistance. Une néoféministe le traita de violeur, de macho; une autre l'accusa d'avoir fait l'apologie du viol...
Dès lors son sort était scellé:
- Un cordon sanitaire se forma autour de lui: il devenait infréquentable et toutes ses amitiés furent rompues.
- Son couple fut attaqué et sa petite amie, prenant sa défense, subit le même sort que lui.
- Il fut exclu de toutes les associations étudiantes et sportives.
- Toutes soirées étudiantes lui furent interdites.
- Il fut l'objet de calomnies anonymes et de dénonciations mensongères.
- Il fut banni du gala de fin d'année.
- Il fut harcelé sur les réseaux sociaux.
Comment expliquer ce déchaînement? Il y voit ce que Gustave Le Bon nomme l'âme collective, dont tout esprit critique est exclu et qui commande d'agir:
Les militants woke et néoféministes de Sciences Po, sûrs de l'impunité que leur confère leur nombre, ne se sentent concernés par aucune limite, ni morale, ni légale...
Et l'institution? Sciences Po s'est avérée complice des néoféministes:
- Après avoir signalé tout ce qu'il avait subi, il fut convoqué sur Zoom devant la Cellule d'enquêtes internes préalables, CEIP, créée par Mathias Vicherat... et composée uniquement de femmes, tout à la fois juges d'instruction, enquêtrices et procureures.
- Pendant deux heures, les deux enquêtrices, refusant de lui donner le motif de l'entretien, l'assénèrent avec violence de griefs fantaisistes et grotesques. Et passèrent au crible sa vie privée avec un voyeurisme et une impudeur obscènes.
- Tous les témoignages produits par les deux enquêtrices étaient à charge, notamment celui d'une ex avec laquelle il avait rompu parce qu'elle s'était montrée violente à son égard et qui se vengeait d'avoir été éconduite...
- Bref la CEIP s'est montrée arbitraire, partiale et sexiste.
Un autre legs, consenti aux néoféministes par Mathias Vicherat, est l'automaticité des mesures conservatoires contre les étudiants mis en cause, c'est-à-dire:
L'exclusion préventive et systématique de tout étudiant accusé de VSS et faisant l'objet d'une enquête disciplinaire.
Pablo Ladam fut donc exclu trois mois avant d'être traduit devant la Section disciplinaire, composée d'un triumvirat néoféministe de la Terreur violette, qui applique le logiciel:
- présomption de culpabilité,
- sacralisation de la parole des femmes et dénigrement de celle des hommes,
- absence de gradation (une main aux fesses vaut un viol; une gifle vaut un féminicide),
- instructions à charge et condamnations sans preuve.
Pour ne pas aller à l'encontre de l'instruction de la CEIP, la Section disciplinaire décida son exclusion d'un mois de l'Institut d'études politiques de Paris:
La décision concédait que le dossier était dénué de toute preuve matérielle, et qu'aucun comportement relevant des violences sexuelles ou sexistes n'avait été établi. [...] C'était [sa] "difficulté au cours de l'instruction à comprendre la portée" de ce qui [lui] était reproché qui justifiait [sa] sanction...
À la fin de l'ouvrage, Pablo Ladam produit quatre témoignages d'étudiants qui ont subi les mêmes mauvais traitements que lui sans que l'institution intervienne...
Dans la conclusion de son essai, il reprend, en les résumant, toutes les injustices dont se rendent coupables à Sciences Po:
- les militants woke,
- les militants néoféministes,
- les directeurs de campus,
- les enquêtrices de la CEIP,
- le triumvirat de la Section disciplinaire.
Il termine par cette adresse:
J'implore enfin tous les étudiants écoeurés par les délires d'une minorité bruyante d'affirmer avec moi leur refus du sectarisme et de la violence politique, et de défendre face aux extrémistes la cause la plus essentielle, celle dont dépendent toutes les autres: la justice.
Francis Richard
1 - Le 4 décembre 2023 à 14h43, une notification du Monde afficha la nouvelle sur les 14'000 smartphones des étudiants de Sciences Po...
2 - En Suisse, la sphère privée est garantie par la Constitution...
3 - Par la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris, le 24 octobre 2024.
4 - Une association d'éloquence.
5 - Il figure en annexe.
La terreur violette, Pablo Ladam, 176 pages, Éditions de l'Observatoire