Nous sommes en guerre, bien au-delà du cirque politique, nous sommes en guerre, et c'est pire qu'un rhume, nous sommes en guerre, et trop peu de gens le savent.
Rien à voir avec la prétendue guerre menée par Micron contre un virus couronné.
Le problème, c'est que notre ennemi est une secte qui a réussi.
LA SECTE
Pour combattre un ennemi, il faut le connaître. Laurent Obertone1 nous le présente:
Il s'agit d'une croyance, partagée par l'immense majorité des élites médiatiques, culturelles, universitaires. Les faiseurs de morale publique qui ont pignon sur écran.
En quoi la Secte2, avec une majuscule, croit-elle?
Notre Secte croit en l'Égalité, donc à la nécessité d'une "justice sociale", donc en le contrôle des richesses pour le bien de tous. Elle repose sur le vol administré. Ce qui offre aux voleurs des pouvoirs considérables, postes, revenus, notoriété, supériorité morale, etc.
La Secte ne se dit pas secte, mais elle l'est, au grand jour. Elle est la phase terminale de la domestication, mot plus juste que servitude, dont parlaient La Boétie et Hayek, et qui se décline en fascisme domestique.
Derrière l'idéal du soi-disant agir au nom du Bien, il n'y a qu'un seul but pour la Secte, LE POUVOIR:
La Secte s'efforce d'étendre toujours plus son emprise, fiscale et mentale, ce qui correspond à l'intérêt de ses adeptes les plus puissants. Entre eux, c'est à qui ira le plus loin dans le progressisme, qui par définition n'a pas de fin.
Pas besoin de tête pensante, ni de vrai chef, la Secte se développe de manière métastatique:
La demande de vol et de redistribution ne cesse de croître.
Les adeptes de la Secte sont en fait des parasites qui profitent de sa réussite et y contribuent. Les meilleurs d'entre eux croient sincèrement vivre une situation critique, au bord de la défaite et du chaos:
Ils n'hésitent pas à engueuler les tièdes et les menacer de l'enfer. Tout ce qui résiste doit être balayé. Tout ce qui ne fonctionne pas est manque de ferveur.
Les idées hérétiques sont majoritaires, comme par exemple:
- le rejet de l'immigration et du laxisme,
- la volonté de contrôler les frontières,
- le fait que naître ici ne soit pas l'équivalent de naître là-bas.
Les adeptes n'en continuent pas moins leur agenda, comme par exemple:
- parler de bloqueurs de puberté,
- jeter de la soupe sur la Joconde contre le réchauffement.
Et, quand les hérétiques se rebiffent, la Secte ne comprend pas qu'ils soient nombreux, sans pour autant vouloir faire de concessions:
Elle veut son immigration qui est une chance et nous enrichit. Sa morale est infaillible.
Face à la Secte, il y a le vrai libéralisme (pas celui de Micron), celui qui ne redistribue pas, donc ne contribue pas au progressisme:
Les esprits sont si encalaminés par l'État social qu'une révolution politique ne semble envisageable qu'avec une crise économique majeure, comme en Argentine.
ÊTRE HÉRÉTIQUE
Comment en sortir?
D'abord remonter la pente. Ensuite, cadrer et unir l'hérésie. Lui montrer son incroyable pouvoir libérateur. Elle a des armes qu'elle ignore. D'immenses possibilités.
Pour cela, il faut que des hérétiques3 deviennent dangereux pour la Secte, autrement dit qu'ils soient des guerriers sans peur, ce qui ne peut se faire qu'individuellement:
- en identifiant ses mauvais penchants, ses pertes de temps et d'énergie,
- en faisant fructifier ses aptitudes,
- en exploitant son potentiel,
- en étant moteur et non suiveur.
L'auteur n'emploie pas la fameuse citation de Juvénal, mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain, mais c'est tout comme. Il préconise de libérer les hormones en dérouillant la mécanique tous les jours et de ne pas sous-traiter aux machines ce qui peut être fait par les muscles.
Il recommande au candidat guerrier d'écrire, c'est-à-dire de mettre son esprit à l'épreuve, et de lire pour nourrir l'écriture, mais pas n'importe quoi:
Intéresse-toi à ce qu'on peut éprouver et qui dure, comme le vin ou les cathédrales. [...] Assimile avec méfiance, médite longuement. Ne sois pas ce converti fanatique, illuminé par un seul livre. Laisse cela à la Secte.
Il lui recommande de rechercher le pouvoir, mais pas n'importe lequel. Le pouvoir est la meilleure manière de défendre ses intérêts. Encore faut-il que ce pouvoir soit honorable, à la différence de celui de la Secte qui repose sur la corruption et le parasitisme:
Gagner sans honneur, c'est perdre. Ne transige pas avec ça.
Le lecteur est prévenu. L'auteur ne porte pas de projet machiavélique, il n'est le larbin de personne:
Mon projet d'écriture est exposé ici en pleine lumière. On peut le résumer comme suit: influencer les gens pour qu'ils cessent de l'être.
Il prévient le candidat guerrier:
Les pires saloperies t'attendent. Pars du principe que tu as le mental pour y faire face, que tu les survoleras en souriant, sans haine et sans crainte - mais pas sans arme.
Parmi les nombreux conseils judicieux qu'il lui donne, il y a celui-ci:
Si tu ne montres pas ta peur, elle est déjà vaincue.
Et celui-là:
Se dominer, c'est dominer le monde. Qui impressionne n'est pas impressionnable.
Ou encore cet autre:
Comment devenir dangereux? En commençant par penser dangereusement, sans suivre les préceptes qu'on t'inculque, en ne craignant pas de te frotter au danger.
Devenir dangereux pour la Secte ne signifie pas oublier d'être bon, mais précise-t-il:
Cultive l'art d'être bon sans chercher le public ni ta jouissance.
Quant aux enfants, s'il en a, il doit leur enseigner combien la victoire aime l'effort.
LA VICTOIRE
La démocratie n'est pas une solution. Je dirais même qu'elle constitue le problème. Son principe consiste à attiser la peur et la crédulité des foules pour les manipuler de plus belle et légitimer un pouvoir inefficace et totalitaire, qui restera soumis dans tous ses rouages aux lois de la Secte tant que la Secte fera la loi.
Quelle est la solution pour tuer la Secte?
Le nombre impressionne les faibles ou les démocrates, c'est la valeur individuelle qui compte.
D'où la nécessité de forger une élite forte, combative, formée, dotée d'objectifs précis. Aucun succès politique, révolutionnaire ou autre n'est possible sans passer par là.
L'auteur ne recommande pas pour autant de recourir à la violence politique. Car la Secte a toujours besoin d'épouvantails. Il ne prône pas non plus la révolution armée.
Alors?
La contre-offensive par Internet. La vidéo, le réseau social. La Secte n'a pas su contrôler ça.
Mais cela ne suffit pas:
On ne peut gagner sans convertir et structurer une part suffisante, critique, de l'élite intellectuelle, en rendant la compromission sectaire infâme - et payante l'hérésie. C'est ici que nous trouverons nos capitaines susceptibles de faire basculer le pays.
Tout se joue dans une guerre au centre de gravité:
- Celui de l'hérétique: le moral.
- Celui de la Secte: son emprise morale.
L'hérétique doit rester debout, afficher force et moral d'acier, en toute circonstance. Voilà le plus important. Ce qui n'exclut pas la souplesse tactique.
L'hérétique doit résister à l'emprise de la Secte, contester son pouvoir en montrant combien sa politique est suicidaire, combien ses crises activistes nous révulsent, combien ses impôts relèvent du banditisme organisé:
Montrons sa puissance mauvaise, sa nature perfide. L'adepte, quel qu'il soit, doit être radicalement déconsidéré. Pas crédible. Pas audible. Seulement nuisible.
L'hérétique doit incarner la porte de sortie: une offre alternative de puissance, libre et assumée.
Autrement dit:
- L'hérésie est identitaire et refuse l'universalisme de la Secte qui se traduit par l'immigration de quantité, toujours nuisible à une société.
- L'hérésie est libérale: dans un pays vraiment libéral, l'État serait petit, ne pourrait s'endetter, ni octroyer de privilèges, ni extorquer des sommes délirantes aux travailleurs et entreprises, ni "redistribuer" cet argent, placer les amis, manipuler la monnaie, les marchés et les prix, ni entretenir une caste corrompue, [...] ni forcer les gens à financer tel service, média ou comique.
L'hérétique doit démonter les leurres et les chausses-trappes de la Secte, qui lui ont servi, ou lui servent, à infliger toujours plus d'État, moins de libertés:
- le réchauffement climatique,
- le féminisme,
- le wokisme,
- la covid.
CONCLUSION
L'hérétique doit incarner une offre de puissance radicalement alternative, qui ne passera que par l'accomplissement et la grandeur, admettre que le combat sera sans fin, en partant de l'individu jusqu'au monde entier, adhérer aux commandements de la force, se mobiliser pleinement:
Voilà le putsch des consciences, la sécession domestique. Le coup d'État contre soi. La stratégie la plus payante, de très loin. Si tu ne gagnes pas, tu y gagneras.
Francis Richard
1 - Obertone signifie ton supérieur.
2 - Javier Milei la désigne par casta. À son propos, l'auteur dit: Milei a sa tronçonneuse, j'ai ma hache. Plus précis, jamais en panne...
3 - Tout le monde ne peut pas l'être...
Guerre, Laurent Obertone, 256 pages, Magnus (sortie le 26 septembre 2024)
Livres précédents:
La France Orange Mécanique (2013)
Utoya (2013)
La France Big Brother (2015)
Guerilla I, le jour où tout s'embrasa (2017)
La France interdite (2018)
Guerilla II, le temps des barbares (2019)
Éloge de la force (2020)
Game over (2022)
Guerilla III, le dernier combat (2022)
Raisonnablement sexiste (2023)
Publication commune avec LesObservateurs.ch.