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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 22:55
La terreur violette, de Pablo Ladam

Le danger ne réside [...] pas dans le féminisme lui-même, mais dans la conviction que lutter pour la cause des femmes passe nécessairement par l'invisibilisation, la stigmatisation ou la déconstruction de l'homme...

 

C'est la conviction du néoféminisme, qui a la couleur violette du féminisme, l'apparence du féminisme, mais n'est plus du féminisme.

 

À Sciences Po, Pablo Ladam a lui-même été victime de La terreur violette, c'est-à-dire de celle exercée par des néoféministes de l'institut.

 

Comment cette terreur a-t-elle pu s'installer? Grâce à la complaisance de son énarque de directeur, Mathias Vicherat, nommé en 2021:

 

Il fit de la lutte contre [les] violences [sexistes et sexuelles] [VSS] sa "priorité absolue".

 

Cela se retourna contre lui puisqu'il fut l'objet d'une campagne de haine après avoir été mis en garde à vue pour violences conjugales 1.

 

Pour les néoféministes:

  • Le privé est politique 2.
  • Un homme est toujours présumé coupable.
  • Une femme doit être crue et soutenue aveuglément.

 

Devant le blocage organisé par cette minorité agissante, la majorité suivit en silence pour ne pas être rangée dans le camp des "fachos".

 

Et Mathias Vicherat ne voulut pas faire appel à la force publique comme le Code de l'éducation le lui permettait pour lever le blocage.

 

Sa soumission ne servit de rien et il dut démissionner le 13 mars 2024... Sa compagne et lui seraient tous deux condamnés pour violences 3...

 

Le cas personnel de Pablo Ladam est édifiant. Le 22 septembre 2023, il prononça dans le cadre de Sciences Polémiques 4 un discours.

 

Dans ce discours 5, il se mettait d'abord à la place d'un prédateur sexuel d'une certaine élite masculine [...] pour le dénoncer ensuite sans ambiguïté.

 

Il provoqua un tsunami dans l'assistance. Une néoféministe le traita de violeur, de macho; une autre l'accusa d'avoir fait l'apologie du viol...  

 

Dès lors son sort était scellé:

  • Un cordon sanitaire se forma autour de lui: il devenait infréquentable et toutes ses amitiés furent rompues.
  • Son couple fut attaqué et sa petite amie, prenant sa défense, subit le même sort que lui.
  • Il fut exclu de toutes les associations étudiantes et sportives.
  • Toutes soirées étudiantes lui furent interdites.
  • Il fut l'objet de calomnies anonymes et de dénonciations mensongères.
  • Il fut banni du gala de fin d'année.
  • Il fut harcelé sur les réseaux sociaux.

 

Comment expliquer ce déchaînement? Il y voit ce que Gustave Le Bon nomme l'âme collective, dont tout esprit critique est exclu et qui commande d'agir:

 

Les militants woke et néoféministes de Sciences Po, sûrs de l'impunité que leur confère leur nombre, ne se sentent concernés par aucune limite, ni morale, ni légale...

 

Et l'institution? Sciences Po s'est avérée complice des néoféministes:

  • Après avoir signalé tout ce qu'il avait subi, il fut convoqué sur Zoom devant la Cellule d'enquêtes internes préalables, CEIP, créée par Mathias Vicherat... et composée uniquement de femmes, tout à la fois juges d'instruction, enquêtrices et procureures.
  • Pendant deux heures, les deux enquêtrices, refusant de lui donner le motif de l'entretien, l'assénèrent avec violence de griefs fantaisistes et grotesques. Et passèrent au crible sa vie privée avec un voyeurisme et une impudeur obscènes.
  • Tous les témoignages produits par les deux enquêtrices étaient à charge, notamment celui d'une ex avec laquelle il avait rompu parce qu'elle s'était montrée violente à son égard et qui se vengeait d'avoir été éconduite...
  • Bref la CEIP s'est montrée arbitraire, partiale et sexiste.

 

Un autre legs, consenti aux néoféministes par Mathias Vicherat, est l'automaticité des mesures conservatoires contre les étudiants mis en cause, c'est-à-dire:

 

L'exclusion préventive et systématique de tout étudiant accusé de VSS et faisant l'objet d'une enquête disciplinaire.

 

Pablo Ladam fut donc exclu trois mois avant d'être traduit devant la Section disciplinaire, composée d'un triumvirat néoféministe de la Terreur violette, qui applique le logiciel:

  • présomption de culpabilité,
  • sacralisation de la parole des femmes et dénigrement de celle des hommes,
  • absence de gradation (une main aux fesses vaut un viol; une gifle vaut un féminicide),
  • instructions à charge et condamnations sans preuve.

 

Pour ne pas aller à l'encontre de l'instruction de la CEIP, la Section disciplinaire décida son exclusion d'un mois de l'Institut d'études politiques de Paris:

 

La décision concédait que le dossier était dénué de toute preuve matérielle, et qu'aucun comportement relevant des violences sexuelles ou sexistes n'avait été établi. [...] C'était [sa] "difficulté au cours de l'instruction à comprendre la portée" de ce qui [lui] était reproché qui justifiait [sa] sanction...

 

À la fin de l'ouvrage, Pablo Ladam produit quatre témoignages d'étudiants qui ont subi les mêmes mauvais traitements que lui sans que l'institution intervienne...

 

Dans la conclusion de son essai, il reprend, en les résumant, toutes les injustices dont se rendent coupables à Sciences Po

  • les militants woke,
  • les militants néoféministes,
  • les directeurs de campus,
  • les enquêtrices de la CEIP,
  • le triumvirat de la Section disciplinaire.

 

Il termine par cette adresse:

 

J'implore enfin tous les étudiants écoeurés par les délires d'une minorité bruyante d'affirmer avec moi leur refus du sectarisme et de la violence politique, et de défendre face aux extrémistes la cause la plus essentielle, celle dont dépendent toutes les autres: la justice.

 

Francis Richard

 

1 - Le 4 décembre 2023 à 14h43, une notification du Monde afficha la nouvelle sur les 14'000 smartphones des étudiants de Sciences Po...

2 - En Suisse, la sphère privée est garantie par la Constitution...

3 - Par la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris, le 24 octobre 2024.

4 - Une association d'éloquence.

5 - Il figure en annexe.

 

La terreur violette, Pablo Ladam, 176 pages, Éditions de l'Observatoire

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13 avril 2025 7 13 /04 /avril /2025 22:50
Drôle de justice, de Jean-Marie Rouart

Ce livre comprend deux parties.

 

Dans la première, intitulée Justice, ma cruelle illusion, Jean-Marie Rouart écrit, en guise d'introduction:

Les liaisons secrètes qui existent entre la littérature et la justice n'ont cessé de me troubler. En réalité, tous mes ouvrages et l'essentiel de mes articles sont reliés étroitement à cette question.

 

C'est en particulier l'affaire Omar Raddad, en 1991, qui l'a mobilisé:

Pourquoi une famille très honorable acceptait-elle de faire porter la responsabilité d'un crime à un innocent manifeste plutôt que de risquer d'être compromise en laissant la justice suspecter l'un de ses membres?

 

Pendant trente ans, avec ses avocats successifs, il a combattu et combat encore pour que les magistrats révisent sa condamnation. Ce qui lui a valu d'être accusé, puis condamné pour diffamation...

 

Ce n'était pas la première fois qu'il se posait la question du bien-fondé des décisions de justice: il avait dans Le Figaro, en 1969, prit la défense de Gabrielle Russier1. Ce ne serait pas la dernière...

 

En dehors des erreurs judiciaires, il s'est intéressé à des affaires où des magistrats fermaient les yeux sur les turpitudes du pouvoir, et dut démissionner du Figaro à cause de l'une d'entre elles.

 

Une expérience, à l'âge de 14 ans, lui fit découvrir une des plus mystérieuses ambiguïtés de la justice et dont seule la littérature rend compte. La part de responsabilité de la société dans le crime:

Ce que montre la littérature, c'est qu'avant de parvenir devant un tribunal, la société a déjà jugé ceux qu'elle veut perdre.

 

Des exemples? Voltaire défendant Calas, Sirven ou le chevalier de La Barre, Balzac défendant le notaire Peytel, Zola défendant Dreyfus etc. Ce qui apporte le témoignage de leur humanité:

Cette humanité inséparable de la forme la plus élevée de la littérature.

 

Dans le domaine de la fiction, l'auteur prend l'exemple d'un des pathétiques héros de Marcel Aymé dans sa nouvelle, La rue de l'Évangile, qui figure dans son recueil Derrière chez Martin:

Marcel Aymé et son pitoyable héros, Abdel Martin, réussissent le miracle de nous permettre d'accéder à ce versant noir de la vie sans pour autant, miracle de la littérature, nous désespérer.

 

Si nous accordons tant de prix à la vérité des romans, c'est qu'ils répondent à une exigence plus profonde qui n'est pas forcément consciente. Ils sont là pour réparer un sentiment d'injustice plus général:

Ainsi ce qui indigne d'abord, réaction primaire, ce sont bien sûr les entorses faites à la loi. Mais ces lois elles-mêmes quelle est leur légitimité?

 

Autrement dit:

  • D'où vient l'ordre juste, ou admis comme tel? D'un vainqueur
  • D'où celui-ci tient-il sa légitimité? D'une mystérieuse ordalie... 

C'est ainsi que s'est édifié l'État moderne constitué sur une bureaucratisation ubuesque de contraintes et de réglementations.

 

La littérature représente pour nous un refuge, le seul asile qui puisse nous aider à affronter une dictature sociale, qu'elle touche à la politique ou à nos moeurs: une croyance dans un ordre inverse:

Qui n'humilie pas nos voeux secrets, mais les respecte. C'est ce qui nous pousse à adhérer à travers elle à tout ce qui se rattache à cette liberté épousant la loi naturelle, et que nous pressentons au fond de nous-mêmes comme un bien inaliénable.

 

Des écrivains, tels Montaigne, Montesquieu, Voltaire, Flaubert, Baudelaire, Valéry, Giono, ou Mauriac, sont le véritable antidote à cette "servitude volontaire" 2 dénoncée par La Boétie. 

 

À leur suite, dans la deuxième partie, Jean-Marie Rouart propose une pièce de théâtre, en trois actes, intitulée Drôle de justice, qui prêche d'exemple pour illustrer ce qu'il écrit dans la première.

 

Francis Richard

 

1 - Gabrielle Russier avait été condamnée à un an de prison avec sursis pour avoir eu une liaison avec un de ses élèves et... s'était suicidée.

2 - Voir mon article du 11 mars 2014.

 

Drôle de justice, Jean-Marie Rouart, 180 pages, Albin Michel

 

Livre de Jean-Marie Rouart précédemment chroniqué, chez Gallimard:

 

Une jeunesse perdue (2016)

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 22:00
La Face cachée de Wikipédia, de Michel Sandrin et Victor Lefebvre

Enquête sur les dérives de l'encyclopédie libre.

 

Tel est le sous-titre du livre de Michel Sandrin et de Victor Lefebvre. Le premier étant un ancien contributeur, le second, un ancien journaliste au Figaro, puis à Factuel.

 

Dans l'avant-propos, Michel Sandrin explique qu'il a été contributeur de l'encyclopédie autoproclamée libre pendant quinze ans, jusqu'en 2021, qu'il a été bloqué indéfiniment, avant d'en être banni pour avoir osé la critiquer.

 

On ne peut pas dire qu'il soit rancunier pour autant. Il considère en effet qu'elle reste l'outil de connaissance le plus efficace de la Toile et que le problème posé aujourd'hui est de nature conjoncturelle plutôt que structurelle:

 

Il ne faut pas changer les règles de fonctionnement de Wikipédia.

 

Comment ça marche.

 

La première partie du livre explique comment Wikipédia marche:

  • Le contrôle est fait a posteriori.
  • Wikimedia Foundation est l'hébergeur, sous licence libre.
  • Wikimédia France est une association 1901, qui est financée par la Fondation et reçoit des subventions de l'État.
  • Wikipédia serait fiable pour ce qui concerne les sujets scientifiques ou les sciences de la nature1.
  • Le wikipédien (ou contributeur) est un homme, diplômé ou très diplômé (bac + 4 minimum), âgé d'une trentaine d'années.
  • Les 4 principaux contributeurs de la Wikipédia en français sont des bots (comptes automatisés qui vérifient et corrigent actes de vandalisme, erreurs, fautes de frappe ou d'orthographe).
  • Les admins jouent le rôle de modérateurs: ils protègent une page ou la supprime, peuvent bloquer un utilisateur qui ne respecte pas les règles. Ils peuvent être secondés par des patrouilleurs, contributeurs qui assurent la veille en temps réel. Ils sont placés sous la tutelle des bureaucrates, au nombre de 7, pour ce qui concerne la Wikipédia en français
  • Les checkusers vérifient l'identité des contributeurs.
  • Les forums de discussion permettent aux contributeurs de délibérer entre eux.
  • Un utilisateur peut être sanctionné s'il enfreint les règles.

 

Les 5 principes fondateurs de la communauté sont:

  • La pertinence encyclopédique.
  • La neutralité de point de vue.
  • Le libre contenu.
  • Le savoir-vivre.
  • Wikipédia n'a pas d'autres règles fixes.

 

Comment ça déraille.

 

Dans la deuxième partie, les auteurs parlent des dérives:

  • Les sources doivent être secondaires et considérées comme fiables: seuls les médias dits de droite, voire d'extrême-droite 2, tels que Causeur, Valeurs actuelles, Le Journal du Dimanche ou CNews ne le sont pas 3.
  • Des journalistes considérées de même, telles Eugénie Bastié ou Sonia Mabrouk, ne peuvent pas obtenir la correction de fausses informations publiées sur leur page (il faudrait qu'elles intentent un procès, et encore...).
  • Il ne fait pas bon de contrevenir à la doxa progressiste érigée en loi coutumière sur Wikipédia.
  • Il ne fait pas bon non plus de critiquer publiquement Wikipédia.
  • Il y a des sujets qui ne doivent pas être abordés: les auteurs en donnent des exemples concrets et édifiants. Et d'autres qui sont caviardés...
  • Le cherry picking est un biais récurrent: on accorde une importance disproportionnée à un point de vue, ou un traitement de faveur à certaines personnalités de la mouvance décoloniale ou de la théorie de genre, rebaptisée études de genre...  
  • Au sein de la communauté, l'association des sans pagEs veut sensibiliser la population générale au biais de genre (le wikipédien est un homme en grande majorité) et créer le maximum de pages sur les femmes, les LGBT et les racisés.
  • Wikipédia française est, par des militants, l'objet d'entrisme pour modifier des pages ou de rameutage pour en supprimer.

 

Conclusion

 

Malgré les exemples donnés, les auteurs affirment: Il ne s'agit pas de dire que la Wikipédia française est aux mains d'une secte d'utilisateurs woke, indigénistes ou racialistes. Mais ce risque existe bel et bien.

 

Si elle n'est pas encore aux mains d'utilisateurs d'une secte woke, indigénistes ou racialistes, la Wikipédia francophone n'est déjà pas aussi fiable que les auteurs, candides, le prétendent ou le croient. 

 

Celui qui la consulte a donc intérêt à exercer son esprit critique et, avant de s'appuyer sur ses notices, pour affirmer quoi que ce soit, à recouper les informations qu'elle diffuse 4.

 

Francis Richard

 

N.B.

 

N'étant pas suffisamment notoire, je n'ai pas droit à une notice: Dieu m'en garde !

 

1 - La preuve: l'OMS a signé avec la Fondation un accord de partenariat en octobre 2020...

2 - C'est-à-dire à droite du Figaro.

3 - Considéré par les auteurs comme complotiste, l'étiquette qui tue, Le Courrier des Stratèges, par exemple, ne serait pas fiable non plus...

4 - Comme Le Monde n'est plus un journal de référence, cette encyclopédie est désormais controversée, pour reprendre un qualificatif qui y apparaît souvent.

 

La Face cachée de Wikipédia, Michel Sandrin et Victor Lefebvre, 224 pages, Les éditions du Cerf

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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30 mars 2025 7 30 /03 /mars /2025 18:50
Les #gueux, d'Alexandre Jardin

Alexandre Jardin, dans ce texte, prend la défense de ceux qu'il appelle les Gueux. Il s'y intéresse aux conséquences sociales de la mise en place des ZFE, un acronyme comme les affectionnent les bureaucrates français, toujours très inventifs.

 

ZFE? Il s'agit des zones à faibles émissions mises en place, en vertu de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, à partir du 1er janvier 2025 pour interdire l'accès aux véhicules anciens dans les agglomérations de plus de 150'000 habitants

 

La justification de ces zones serait la pollution générée par les automobiles, classées selon des normes, également chères aux bureaucrates français, qui ne tiennent compte que de la première année de mise en circulation et de la motorisation:

Les #gueux, d'Alexandre Jardin

Or, comme l'indique Vincent Bénard, dans un article du 7 janvier 2025 paru sur le site de l'IREF, les dernières données disponibles (2022) du Citepa, financé et agréé par le ministère de l'Écologie, montrent que, grâce aux progrès techniques:

 

L’automobile est devenue un acteur mineur de la pollution atmosphérique, tous polluants inclus (CO, NOx, SO2, COVNM, particules fines).

 

De plus, Vincent Bénard rappelle dans cet article que:

 

Tous les véhicules de plus de 4 ans ont l’obligation de passer tous les 2 ans un contrôle technique, une vignette attestant leur droit à circuler. Les véhicules exclus des ZFE selon une norme étatique sont donc souvent considérés comme parfaitement conformes par une autre norme édictée par le même État. Inutile de chercher de la cohérence, il n’y en a pas.

 

Mais revenons au texte d'Alexandre Jardin. Quelles sont les personnes touchées par la mise en place des ZFE? Il interroge Google et ChatGPT pour le savoir:

  • 12 à 13 millions de véhicules.

Soit

  • 22 à 26 millions de gens.

 

La vérité est là, commente-t-il: en triant les voitures, on trie les gens.

 

Sur X, il tweet le 31 décembre 2024:

 

À partir de demain, 2,2 M de gueux ne pourront plus utiliser leur véhicule là où ils vivent. Pas si grave, c’est des gueux. Le système ZFE est remarquable: vous ne savez jamais exactement si vous êtes dans la légalité. Le citoyen devient un suspect.

 

Ce tweet enregistre dès le lendemain 515'000 vues et une avalanche de commentaires:

 

Aucun n'est contre la planète, ça va de soi. Mais tous sont contre l'écologisme qui interdit aux gueux de vivre, les manants incapables de trouver 35 000 €  pour acheter une R5 électrique. Ils n'ont rien contre les phoques ou la biodiversité. Ils sont contre le tri humain. Tous ont compris que quand on trie les voitures, on trie les gens.

 

Il faut lire ce texte qui met en cause tous les partis qui se sont succédé à la tête du pays:

 

  • Les vignettes Crit'Air sont apparues sous Hollande en 2015.
  • La Loi d'orientation des mobilités a été votée sous Macron en 2019.
  • La loi Climat et résilience toujours sous Macron en 2021.

 

L'Union européenne et son Green deal n'est pas de reste:

 

On a [...] gentiment glissé vers une Europe bureaucratique qui peut désormais TOUT OSER contre le citoyen-gueux en enrégimentant les écolotechnocrates du continent puisqu'elle défend le Bien.

 

Comment ne pas être d'accord avec l'auteur quand il écrit: Le milieu technopolitique choisit toujours la sécurité contre la liberté, la trouille contre l'envie... ?

 

Pour abroger les ZFE qui sont des atteintes à la dignité des classes populaires, les gueux vont devoir se battre. Ils auront pour alliés les maires et les conseillers municipaux des 36'000 petites et moyennes communes (La déconnexion n'a frappé que certains maires de très grandes villes.Une quinzaine d'aberrants.):

 

Tout le monde sait désormais que la révolte gronde. D'un côté le peuple exclu ne peut changer de voiture et doit bien aller travailler. De l'autre, les partis mouillés jusqu'au cou ne peuvent renoncer.

 

Il faudra bien que la France populaire combatte, car d'autres délires s'amoncellent:

 

  • Les DPE [diagnostics de performance énergétique] empêchent les gens de se loger.
  • Le régime d'autoentrepreneur [est] menacé régulièrement.

Etc.

 

Pour cela il faut qu'elle reprenne la parole, par les référendums, dont le premier aurait pour objet le droit à provoquer un référendum d'initiative populaire à chaque niveau: national, agglomération, communal.1

 

En effet, la démocratie représentative représentant mal, la démocratie directe doit et peut reprendre ses droits.

 

En attendant, l'association 40 millions d'automobilistes a lancé une pétition pour abroger les ZFE, qui peut être signée sur leur site ici ou sur celui de l'Assemblée nationale 2.

 

Francis Richard

 

1 - Comme en Suisse.

2 - Au moment où paraît cet article, 27'904 signatures ont été récoltées depuis le 14 mars 2025 sur les 100'000 requises d'ici le 19 juin 2029 (sic).

 

N.B. L'auteur a un site: Alexandre Jardin. com

 

Les #gueux, Alexandre Jardin, 48 pages, Michel Lafon

 

Livres précédemment chroniqués:

 

Laissez-nous faire!, Robert Laffont (2015)

Le roman vrai d'Alexandre, Éditions de l'Observatoire (2019)

Française, Albin Michel (2020)

Frères , Albin Michel (2023)

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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27 février 2025 4 27 /02 /février /2025 20:20
L'ère de la flemme, d'Olivier Babeau

L'effort n'intéresse plus. Il n'est plus donné en exemple, ni inscrit au nombre des valeurs qui compte. On lui préfère les vertus égalitaristes de l'humilité et de la passivité. On ne salue plus le héros mais la victime.

 

Plus loin, dans son introduction, l'auteur donne un exemple significatif:

Si l'on écoute les grands débats sur les impôts ou la retraite, on a parfois l'impression que le but essentiel de tout citoyen est de parvenir à capter les prébendes généreuses de la redistribution, durant la vie active ou la retraite. Chacun compte sur le travail des autres beaucoup plus que sur son propre travail.

 

Une dernière phrase que n'aurait pas désavoué Frédéric Bastiat qui disait déjà dans Les harmonies économiques (1850):

L'État, c'est la grande fiction par laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde.

 

Olivier Babeau définit l'effort en ces termes:

C'est le moyen par lequel on change. L'effort est la solution à la tension entre le nécessaire et l'idéal. Autrement dit, entre ce qui suffit et ce à quoi on aspire.

 

Ceux qui nous ont précédé sur Terre ont fait des efforts prodigieux pour accomplir les progrès techniques dont nous bénéficions aujourd'hui.

 

Pourquoi les ont-ils fait? Pour satisfaire à trois catégories de besoins qui peuvent se résumer à trois verbes: 

  • survivre (le monde est hostile), 
  • appartenir (l'homme ne vit pas seul), 
  • s'accomplir (tout n'est pas utile).

 

Or aujourd'hui:

  • survivre n'est plus un exploit, grâce à l'industrialisation, qui a, notamment, permis une baisse du temps de travail, de la précarité et de la pénibilité,
  • appartenir n'est pas difficile, grâce à l'État-providence, qui permet le moindre effort,
  • s'accomplir n'est plus de mise, grâce aux addictions (l'image tue le texte et le temps long) et à l'hédonisme, qui ont substitué le laisser-aller au savoir-vivre: toutefois plus la vie est facile, plus les difficultés qui restent nous semblent insurmontables...

 

Un autre pas risque d'être franchi dans la facilité avec l'intelligence artificielle générative... Ce qui est à craindre alors, c'est que le choix des machines remplace le nôtre.

 

C'est surtout, d'après l'auteur, depuis une vingtaine d'années que, à l'issue d'un long processus, l'effort a perdu sa place centrale qu'il occupait dans la société.

 

Il en rend également responsables:

  • La perte des grands buts collectifs d'hier, tels que les préceptes divins et le service de la patrie, ce qui a favorisé l'extension d'un individualisme farouche 1,
  • Les récits de la déconstruction qui ont délégitimé les hiérarchies,
  • L'inversion des exigences, la société devant s'adapter à toutes les lubies, aux moindres sensibilités.

 

Olivier Babeau se livre cependant avec réticence à un discours de déclin. Mais il est réaliste, ce qui ne l'empêche pas d'être optimiste:

Si l'Histoire nous apprend quelque chose, c'est bien qu'il n'y a pas de fatalité à la mort des civilisations.

 

C'est pourquoi il conclut son livre ainsi:

Si nous le voulons, l'histoire de la fin de l'effort n'est pas écrite.

 

Francis Richard

 

1 - L'État-providence, à mon sens, en est à l'origine, avec ses redistributions qui détruisent les solidarités naturelles.

 

L'ère de la flemme, Olivier Babeau, 288 pages, Buchet-Chastel

 

Livre précédent:

La tyrannie du divertissement (2023)

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 23:30
L'enfant est l'avenir de l'homme, d'Aziliz Le Corre

Après Louis Aragon, Jean Ferrat chantait La femme est l'avenir de l'homme. Une jeune mère de deux enfants, Aziliz Le Corre, chante, elle, aujourd'hui, L'enfant est l'avenir de l'homme.

 

Elle n'est pas dans le tempo de l'époque: L'humanité n'a plus le coeur à la fête. Car l'humanité ne se voit plus d'avenir et ne voit pas de raisons de se reproduire. C'est du moins ce que l'auteure constate en France.

 

Pourquoi ne plus engendrer?

  • Pour sauver la planète.
  • Parce que les ressources de la terre sont limitées et qu'elle risque d'être surpeuplée.

Ce qui ne signifie pas abstinence sexuelle... mais sans que l'enfant paraisse.

 

D'aucuns, des hommes, sont même favorables à l'instauration d'un permis de procréer, qui se traduirait par un contrôle social à la chinoise et par une atteinte de l'État aux libertés individuelles.

 

Quoi qu'il en soit, pour un certain nombre de femmes qui ne veulent tout simplement pas enfanter, le sauvetage de la planète permet de se donner bonne conscience. L'une d'elles a confié à l'auteure:

Tant mieux si ça sert cette cause.

 

Pour l'auteure la maternité n'est pas une aliénation. Elle renvoie dos à dos les féministes universalistes et les nouvelles égéries:

  • Les premières parce qu'elles voient dans la maternité une construction sociale et qu'elles veulent déconstruire le donné naturel et abolir la différence des sexes.
  • Les secondes parce qu'elles rejouent le mythe de la ménagère moderne, en apparence parfaite, dévouée à leur famille sans jamais s'oublier.

 

En connaissance de cause, elle dit que la maternité est faite de joies et d'émerveillement, qu'elle n'est pas pour autant un chemin bordé de roses.

 

La société est devenue liquide, c'est-à-dire une société où il n'existe plus de structures solides, où le mouvement perpétuel a pris le pas sur le durable:

Tout doit être soumis au choix.

 

Et aux désirs:

La famille a été l'une des structures les plus malmenées par cette volonté de transformer le réel selon ses désirs.

 

Mais dans une telle société, où il n'existe plus de relations d'interdépendance, la relation parent-enfant demeure un des seuls attachements qu'on ne peut briser.

 

L'auteure rappelle que:

  • Être une femme, c'est avoir la capacité d'engendrer dans son propre corps. Quand l'homme engendre dans le corps d'autrui.
  • Être femme est à la fois un donné biologique, mais aussi phénoménologique: transformation du corps tout au long de la vie, révélation de l'autre sexe, apogée de la maternité.

 

Il y a donc bel et bien une différence des sexes. On ne devient d'ailleurs pas parent au même moment:

  • On devient mère dans sa chair avec la grossesse.
  • On devient père par reconnaissance de la mère, avant de reconnaître l'enfant.

 

Dans le cas de l'auteure, le père de ses enfants est associé à l'aventure et à la découverte du monde, tandis qu'elle demeure la matrice accueillante.

 

Pour les deux parents, l'enfant est un surplus de vie! Il [leur] permet de renaître à [eux-mêmes] pour devenir profondément libres.

 

Mieux, l'enfant est le trait d'union entre ce que nous avons été, ce que nous sommes et ce que nous serons. Il est la seule possibilité d'une renaissance.

 

Elle ajoute: C'est seulement parce que nous pouvons craindre la disparition de l'humanité que s'impose à nous l'évidence de la préserver.

 

Comment exercer cette responsabilité? En transmettant ce cadeau [de la vie] que nous avons reçu - sans le commander.

 

Comment le transmettre, sinon par l'éducation qui ne doit être ni spartiate, ni positive:

Tout parent est un éducateur. Il n'est pas là pour tirer le meilleur de son enfant, mais pour faire jaillir la vie sans la réprimer. Il est celui qui accueille: il répond à l'appel de son enfant et le prend en charge en acceptant de répondre de sa vie.

 

Tout parent doit donc faire de son mieux et apprendre de cette vie qu'il contribue à faire grandir: Éduquer c'est aussi s'éduquer

 

Aziliz Le Corre n'oublie pas ceux qui ne peuvent avoir d'enfant: La fécondité ne se limite pas au fait d'être parent. Elle réside dans le soin et l'attention portés à l'autre: l'accompagnement des jeunes enfants, des personnes âgées, l'éducation, la transmission des savoirs et des savoir-faire.

 

La fécondité peut aussi être spirituelle, en transmettant la vie de l'âme et de l'esprit. Ce n'est pas un "lot de consolation" pour celles qui n'ont pas d'enfant: elle est simplement d'un autre ordre. Et nécessaire. Pour nous tous. À tout âge.

 

La fécondité est indissociable de l'amour, comme l'amour conjugal l'est de l'amour parental:

L'amour est "un". La cellule familiale est ce lieu exemplaire où s'éprouve la communion des personnes, où se conjugue le "Je" et le "Nous". Mais elle n'est pas un absolu, ni un espace clos. Elle est ce lien entre le particulier et l'universel. Aimer, c'est aussi avoir le monde en partage. Anthropologiquement, la cellule familiale est la matrice de notre civilisation.

 

Après avoir rappelé que la famille relève de la nature, plus encore que de la culture, elle conclut:

C'est à nous, désormais, qu'il incombe de perpétuer la civilisation de l'amour que l'Occident a érigée.

L'avenir nous regarde.

 

Francis Richard

 

PS

En fait le livre se termine par une Lettre à une amie qui ne veut pas d'enfant et qui ne sera peut-être jamais mère, mais qui est féconde et se réalisera sans doute autrement.

 

L'enfant est l'avenir de l'homme, Aziliz Le Corre, 256 pages, Albin Michel

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 23:45
La vertu dangereuse, de Julia de Funès

"Vice" signifie pour Mandeville "tout ce que, sans égard pour l'intérêt public, l'homme commet pour satisfaire un de ses appétits [,et] vertu [...] toute action dans laquelle l'homme allant contre l'impulsion naturelle s'efforce de faire du bien aux autres ou de vaincre ses passions par une ambition rationnelle d'être un homme de bien".

 

Le sous-titre du livre est éloquent: Les entreprises et le piège de la bien-pensance. Il s'adresse aux acteurs des entreprises françaises, mais pas seulement.

 

Julia de Funès déjoue ce piège en trente-cinq chapitres. Comme elle en avertit le lecteur, chacun d'entre eux est une dialectique en trois temps:

 

  • Le temps de la doxa.
  • Le temps de l'analyse critique.
  • Le temps d'une suggestion libératrice.

 

Dans son introduction, elle explique ce que son livre propose:

 

Il ne s'agit pas de critiquer pour s'opposer, mais de libérer pour sortir du politiquement correct et éviter de substituer à la réflexion l'expression vindicative de l'opinion majoritaire.

 

Les thèmes, qui sont abordés dans l'ouvrage et qui caractérisent la bien-pensance, donneront une idée de la libération à laquelle elle invite le lecteur; celui-ci les reconnaîtra, s'il travaille dans une entreprise atteinte par la moraline ambiante:

 

  • la précaution: elle conduit à l'inaction;
  • le consentement: c'est un mot ambigu;
  • la lutte contre les discriminations: elle peut devenir inquisitoriale;
  • les lois: ce sont les tas... de lois;
  • l'égalité: elle est dévoyée en égalitarisme;
  • la réforme des retraites: si elle est rejetée massivement, le manque de reconnaissance y est pour quelque chose;
  • la procédure: elle dérive en bureaucratisation;
  • l'intelligence collective: le collectif relève du sentiment, non pas de la raison;
  • l'écriture inclusive: la langue y est réduite à un enjeu identitaire;
  • les moments "fédérateurs": ils ne peuvent reposer sur l'identité, mais sur la liberté;
  • la bienveillance: en refusant la confrontation, elle n'aboutit à aucune idée vraie;
  • la transversalité: l'autorité ne soumet pas, mais élève, n'assujettit pas, mais grandit;
  • la visibilité: il faut remplacer la transparence par la confiance;
  • les "éléments de langage": il faut renoncer aux expressions convenues qui sclérosent les esprits;
  • le sens du travail et celui de l'entreprise: le travail et l'entreprise ne sont pas des buts en soi;
  • la transition écologique: l'écologisme n'est pas l'écologie, c'est une idéologie, dont les activistes refusent d'entendre que c'est une chose d'exister, mais un art que de vivre;
  • la post-vérité: le réel existe, il n'est pas un point de vue, n'en déplaise aux relativistes;
  • le manifesting: la seule volonté n'oriente pas la vie, mais souvent une perception involontaire;
  • le développement personnel: les recettes ne permettent pas d'être autonome, ni authentique, au contraire de la compréhension de son environnement qui libère et permet de se rendre actif;
  • les biais cognitifs: la décision authentique, personnelle, singulière, provient rarement de causes rationalisables.
  • le bien-être: il ne précède pas l'action, il en est la conséquence;
  • l'empathie: il faut la remplacer par l'exigence (qui n'est pas incompatible avec la sensibilité), l'effort, le travail;
  • la pensée positive: il faudrait, comme toutes les croyances, qu'elle soit ajustée pour devenir salutaire;
  • le slashing (art de cumuler plusieurs activités professionnelles): le tous azimuts peut donner l'impression d'une grande liberté: mais cette liberté n'est qu'éparpillement;
  • les "talents": on ne reconnaît pas des talents, mais des collaborateurs autonomes;
  • les tests et autres "outils d'aide à la décision": l'analyse ne peut remplacer la rencontre réelle;
  • l'entretien annuel d'évaluation: il ne permet pas d'évaluer qualitativement;
  • les soft skills (agilité, capacité à gérer ses émotions, à travailler en équipe, disposition à gérer les conflits): ils ne doivent pas l'emporter sur l'expérience, l'expertise, le savoir, le savoir-faire;
  • la parité: le problème des femmes n'est pas les quotas ou l'égalité d'accès aux fonctions les plus hautes, mais le cumul de leurs vies professionnelle et domestique;
  • la "posture": l'autorité ne s'enseigne pas, il faut se rappeler que seule la liberté permet d'affirmer une singularité et qu'elle passe par le courage d'être soi-même;
  • les fresques (elles abordent, sous forme de jeux de cartes, les sujets sensibles du moment): plutôt que de chercher à prévoir à partir de diagnostics sous forme de modélisations, il est préférable de s'adapter en privilégiant l'intelligence d'action, le bon sens, le pragmatisme
  • le coaching "professionnel": il ne faut pas prendre les qualités pour des compétences;
  • la gamification: sans tomber dans le management juvénile, il est possible de se confronter avec le réel (ce qui suppose un travail, des lectures, un partage d'expérience etc.) dans la gaieté et la bonne humeur;
  • le sport: il est encensé par la bien-pensance depuis les J.O. alors qu'il incarne tout ce qu'elle réprouve: discipline, rigueur, travail, effort, compétition, temps long, hiérarchie, mérite...

 

L'auteure fustige donc à raison la complaisance coupable du monde professionnel envers cette bien-pensance, ces bons sentiments, cette moralisation.

 

Elle invite à désobéir à ces idées dominantes, à ne pas se soumettre à l'air du temps, à faire preuve d'intelligence critique pour parvenir à plus de liberté, de dignité, de justice.

 

Que Simon Blin ait exprimé sa déception, dans un article du 27 octobre 2024 de Libération, est un bon signe: elle n'a pas raté sa cible...

 

Francis Richard

 

La vertu dangereuse, Julia de Funès, 224 pages, Éditions de L'Observatoire

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14 décembre 2024 6 14 /12 /décembre /2024 00:00
Manifeste pour un érotisme existentiel, de Véronique Caye et Barbara Polla

L'érotisme existentiel cultive l'énergie érotique. Il permet de vivre l'instant, de trouver un état de félicité au sein du réel, quel qu'il soit.

 

Quand on parle d'érotisme, le mot est connoté à la sexualité. Mais les deux auteures entendent par érotisme existentiel un érotisme qui consiste à transposer l'énergie sexuelle - l'énergie du désir - dans chaque instant de la vie quotidienne.

 

Cet érotisme est ancré dans le réel. Il ne s'agit pas de changer le réel, mais de l'accepter tel qu'il est, de l'interpréter chacun à sa façon, mais avec la volonté de lever le voile sur ce qu'il a d'aimable, en faisant appel à l'ensemble de ses sens.

 

L'érotisme existentiel est donc incarné et est amour par essence, dans toutes ses dimensions, puisqu'il s'applique aux êtres, aux choses, aux actions, qu'il se partage avec toute présence et même l'absence, qu'il est en somme ouverture au monde:

 

Il n'aime pas tout du monde, il aime au monde.

 

Ce qui meut l'érotisme existentiel? Le désir:

Il est la vie, il est l'éros qu'il faut aller chercher dans les plus modestes choses, les gestes les plus élusifs, les plus indistincts, à chaque instant.

 

Ce qui s'oppose à l'érotisme existentiel? La norme:

[Il] favorise la désobéissance et en découle; il contient la formidable énergie libérée par la désobéissance; il refuse tout mot d'ordre[...] [Il] ne répond à aucune prescription si ce n'est l'auto-prescription.

 

Ce que permet l'érotisme existentiel? La joie:

La joie n'est pas donnée. Elle est une question de choix, de travail, de décision, de volonté et de posture, au quotidien.

 

Qu'est-ce au fond que l'érotisme existentiel?

  • Une manière de vivre qui exige une réflexion et une évaluation constantes sur nous-mêmes.
  • Un accueil de l'existence de l'autre dans tout ce que le réel de l'autre a d'imprévisible, d'inconnu, de mystérieux, de non-dit.
  • Une philosophie dont le langage est la poésie, qui n'impose rien, qui est ouverture, qui n'est pas l'instrument d'un message autre que lui-même.
  • Un constat que le corps de chacun est son pays, un pays qui accueille qui il veut quand il veut, sans qu'aucune norme ne puisse définir ni contraindre celui qui l'habite: J'existe et je suis un corps au monde, un corps dans le monde.

 

Comment vivre en érotisme existentiel?

  • En faisant un pas de côté pour être dans le mouvement de la vie et pour maîtriser nos fluctuations mentales.
  • En pivotant pour regarder les tragédies qui sont les nôtres sous un angle légèrement différent.
  • En se mettant en mouvement pour parcourir le monde: le voyage est le mouvement de la vie et l'érotisme existentiel, un mouvement perpétuel, en nous et dans le monde, avec des allers-retours du micro au macro, de l'atome au cosmos, du singulier au pluriel, de l'intime à l'infini.
  • En écoutant, ce qui veut dire oui: Si nous ne pouvons rien faire dans l'instant présent, nous pouvons en revanche agir sur ce que nous en ferons dans l'instant d'après.
  • En esquivant, ce qui veut dire non: L'esquive n'est pas lâche. Elle est survie.
  • En abandonnant les choses, autant que faire se peut.
  • En se dissolvant dans le cosmos.
  • En s'accordant à une forme de mystique ancienne, d'avant la religion.

 

Bref l'érotisme existentiel choisit l'émerveillement:

Lorsque l'on prend conscience d'être vivant, alors l'émerveillement devient possible parce qu'il n'est rien d'autre que la reconnaissance du privilège de vivre, dans une gratitude profonde envers la nature, envers la vie et sa puissance, quoi qu'elle nous réserve.

 

Il est difficile de ne pas éprouver un tel émerveillement. Aussi l'érotisme existentiel me paraît-il une condition de vie nécessaire mais pas suffisante pour le chrétien que je suis, qui n'en est pas resté à la mystique païenne à laquelle ce manifeste invite à s'accorder.

 

Dans sa Lettre aux artistes du 4 avril 1999, le pape Jean-Paul II disait de même:

Devant le caractère sacré de la vie et de l'être humain, devant les merveilles de l'univers, l'unique attitude adéquate est celle de l'émerveillement.

 

Mais il ajoutait:

La beauté est la clé du mystère et elle renvoie à la transcendance.

 

Et c'est cette absence de transcendance, et de sens, qui me rend aride l'érotisme existentiel.

 

Emmanuel Macron, semble-t-il touché par la grâce, a dit, incroyable mais vrai, lors de La cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris, le 7 décembre 2024:

Notre cathédrale nous dit combien le sens, la transcendance, nous aident à vivre dans ce monde.

 

Francis Richard

 

Manifeste pour un érotisme existentiel, Véronique Caye et Barbara Polla, 80 pages, BSN Press

 

Livres précédents de Barbara Polla:

Victoire, L'Age d'Homme (2009)

Tout à fait femme, Odile Jacob (2012)

Tout à fait homme, Odile Jacob (2014)

Troisième vie, Editions Eclectica (2015)

Vingt-cinq os plus l'astragale Art & Fiction (2016)

Femmes hors normes, Odile Jacob (2017)

Le nouveau féminisme, Odile Jacob (2019)

La favorite, BSN Press (2022)

 

Livres précédents de Barbara Polla avec Julien Serve:

Ivory Honey, New River Press (2018)

Moi, la grue, éditions Plaine page (2019)

Paul pris dans l'écriture , La Muette - Le Bord de l'Eau (2020)

 

Collectifs sous la direction ou la coordination de Barbara Polla:

Noir clair dans tout l'univers, La Muette - Le Bord de l'Eau (2012)

L'ennemi public, La Muette - Le Bord de l'Eau (2013)

Éloge de l'érection, La Muette - Le Bord de l'Eau (2016)

F... moi la paix..., La Muette - Le Bord de l'Eau (2024)

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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 23:45
Le marcheur vertical, de Pierre Yves Lador

Le développement personnel passe par des régiments de régimes. Il coûte d'abord de l'argent car l'argent est ici la mesure de toute chose. Les enseignants, sérieux ou charlatans, veulent en vivre, ce qui est humain.

 

Pierre Yves Lador les a tous goûtés, mais le régime qu'il préfère, c'est la marche, parce qu'il ne recherche pas le filgoude. Ce qu'il recherche, c'est le désir, la quête, la curiosité, la marche ordinaire, la vie incroyable, impitoyable, improbable, et les centaines de possibles...

 

Dans cet essai, il propose un menu gourmand, c'est-à-dire le meilleur des régimes, à déguster sans modération, mais non sans fatigue, lentement, ce qui permettra au lecteur de se joindre à lui pour atteindre non pas le bonheur, mais les buts de la mise en bouche ci-dessus.

 

Le sens de la marche? C'est celui induit par le désir. L'auteur, avec peut-être l'âge et l'expérience, est passé de la femme à la forêt... Il voit dans la marche et l'écriture des analogies: il marche pas à pas et écrit mot à mot. Pourquoi? Parce que l'essentiel est sans doute la lenteur.

 

Marcher? La marche simple dans la nature, sans drogues ni substances, sans tambour ni trompette, plus simple et économique que les méthodes de développement perso, peut engendrer aussi hypnose et transe. Elle est le lieu de la perception de la nature dans la surnature.

 

Si le marcheur dépend du relief, il en est conscient, ce qui le libère. Il est libre à un autre égard. Il ne porte pas de téléphone intelligent et n'emploie donc pas d'applications géographiques. Il récuse pourtant les qualificatifs de sportif et d'écologiste, n'appartenant à aucun ghetto.

 

Par leur lenteur, les sentiers l'incitent à regarder le ciel immuable et changeant, à contempler la terre et ses créatures, à ralentir encore, voire à s'arrêter. Quand il les parcourt à nouveau, ils lui semblent différents, ce qui lui convient, lui qui écrit l'impermanence en permanence.

 

Il marche volontiers seul ou avec un compagnon: il aime les gens, mais un à un. Il aime marcher le long des cours d'eau: les écoulements m'enseignent la lenteur; quant aux chutes et aux sources, vers lesquelles il est de ceux qui remontent, elles lui permettent de ressentir le mystère.

 

Il s'interroge: pourquoi partir et pourquoi revenir. Faut-il d'ailleurs parler de retour ou de pli ? Avant il ne revenait pas par le trajet de l'aller. Aujourd'hui il revient, indifféremment, par le même chemin. En fait il constate: en reculant ou en revenant j'avance toujours, je vais de l'avant.

 

S'il récuse d'être un sportif et un écologiste, c'est parce qu'il refuse la mesure, qu'il hait la mensuration: quand on vit dans le présent, on n'a pas besoin de chiffres, de comptes, on vit dans l'instant présent, c'est le hier et le demain qui inclinent à l'invention du nombre, du chiffre...

 

Pour lui, la marche est une ascèse: le mot est venu après la chose. Il en éprouve de la joie, devenu un explorateur immobile, sinon dans la marche lente. Cette ascèse n'est donc pas austère. Il n'est pas ascète par vertu. Il ne compte pas, il énumère parfois parce qu'écrire c'est énumérer:

 

Mon écriture est comme ma marche une exploration de mon cerveau et du monde, du micro au macrocosme et je ne suis la ligne pas à pas que par simplification au lieu de faire semblant...

 

Le fruit de son exploration par l'écriture ou par la marche est qu'il faut rester dans l'unique, le particulier, le singulier et s'y concentrer: L'universel devrait rester innommable. Tenter de l'incarner c'est le relativiser ou le dogmatiser. Ce que font les médias ou ce qu'il appelle les ghettos.

 

Quant aux humains qui veulent vitesse et raccourci, ils devraient observer la neige:

 

S'il faut un siècle pour construire un monument et mille ans pour l'effacer, le ruiner, en faire une belle ruine, je parle ici d'antiques temples, la neige vous offre ce spectacle en quelques heures, jours ou semaines avec des va-et-vient...

 

Francis Richard

 

Le marcheur vertical, Pierre Yves Lador, 216 pages, Olivier Morattel Editeur

 

Livres précédemment chroniqués:

 

Chambranles et embrasures, 192 pages, L'Aire (2013)

Confession d'un repenti, 240 pages, Olivier Morattel Editeur (2014)

Les chevaux sauveurs, 200 pages, Hélice Hélas (2015)

Poussière demain, 360 pages, Olivier Morattel Editeur (2018)

Course, 80 pages, Hélice Hélas (2019), illustré par Baladi

Mon chéri à Gérimont, 248 pages, Hélice Hélas (2022) , sous le pseudo d'Adèle Rose Virpyr

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 21:55
Guerre, de Laurent Obertone

Nous sommes en guerre, bien au-delà du cirque politique, nous sommes en guerre, et c'est pire qu'un rhume, nous sommes en guerre, et trop peu de gens le savent.

 

Rien à voir avec la prétendue guerre menée par Micron contre un virus couronné.

 

Le problème, c'est que notre ennemi est une secte qui a réussi.

 

LA SECTE

 

Pour combattre un ennemi, il faut le connaître. Laurent Obertone1 nous le présente:

 

Il s'agit d'une croyance, partagée par l'immense majorité des élites médiatiques, culturelles, universitaires. Les faiseurs de morale publique qui ont pignon sur écran.

 

En quoi la Secte2, avec une majuscule, croit-elle?

 

Notre Secte croit en l'Égalité, donc à la nécessité d'une "justice sociale", donc en le contrôle des richesses pour le bien de tous. Elle repose sur le vol administré. Ce qui offre aux voleurs des pouvoirs considérables, postes, revenus, notoriété, supériorité morale, etc.

 

La Secte ne se dit pas secte, mais elle l'est, au grand jour. Elle est la phase terminale de la domestication, mot plus juste que servitude, dont parlaient La Boétie et Hayek, et qui se décline en fascisme domestique.

 

Derrière l'idéal du soi-disant agir au nom du Bien, il n'y a qu'un seul but pour la Secte, LE POUVOIR:

 

La Secte s'efforce d'étendre toujours plus son emprise, fiscale et mentale, ce qui correspond à l'intérêt de ses adeptes les plus puissants. Entre eux, c'est à qui ira le plus loin dans le progressisme, qui par définition n'a pas de fin.

 

Pas besoin de tête pensante, ni de vrai chef, la Secte se développe de manière métastatique:

 

La demande de vol et de redistribution ne cesse de croître. 

 

Les adeptes de la Secte sont en fait des parasites qui profitent de sa réussite et y contribuent. Les meilleurs d'entre eux croient sincèrement vivre une situation critique, au bord de la défaite et du chaos:

 

Ils n'hésitent pas à engueuler les tièdes et les menacer de l'enfer. Tout ce qui résiste doit être balayé. Tout ce qui ne fonctionne pas est manque de ferveur.

 

Les idées hérétiques sont majoritaires, comme par exemple:

  • le rejet de l'immigration et du laxisme,
  • la volonté de contrôler les frontières,
  • le fait que naître ici ne soit pas l'équivalent de naître là-bas.

 

Les adeptes n'en continuent pas moins leur agenda, comme par exemple:

  • parler de bloqueurs de puberté,
  • jeter de la soupe sur la Joconde contre le réchauffement.

 

Et, quand les hérétiques se rebiffent, la Secte ne comprend pas qu'ils soient nombreux, sans pour autant vouloir faire de concessions:

 

Elle veut son immigration qui est une chance et nous enrichit. Sa morale est infaillible.

 

Face à la Secte, il y a le vrai libéralisme (pas celui de Micron), celui qui ne redistribue pas, donc ne contribue pas au progressisme:

 

Les esprits sont si encalaminés par l'État social qu'une révolution politique ne semble envisageable qu'avec une crise économique majeure, comme en Argentine.

 

ÊTRE HÉRÉTIQUE

 

Comment en sortir?

 

D'abord remonter la pente. Ensuite, cadrer et unir l'hérésie. Lui montrer son incroyable pouvoir libérateur. Elle a des armes qu'elle ignore. D'immenses possibilités.

 

Pour cela, il faut que des hérétiques3 deviennent dangereux pour la Secte, autrement dit qu'ils soient des guerriers sans peur, ce qui ne peut se faire qu'individuellement:

 

  • en identifiant ses mauvais penchants, ses pertes de temps et d'énergie,
  • en faisant fructifier ses aptitudes,
  • en exploitant son potentiel,
  • en étant moteur et non suiveur.

 

L'auteur n'emploie pas la fameuse citation de Juvénal, mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain, mais c'est tout comme. Il préconise de libérer les hormones en dérouillant la mécanique tous les jours et de ne pas sous-traiter aux machines ce qui peut être fait par les muscles.

 

Il recommande au candidat guerrier d'écrire, c'est-à-dire de mettre son esprit à l'épreuve, et de lire pour nourrir l'écriture, mais pas n'importe quoi:

 

Intéresse-toi à ce qu'on peut éprouver et qui dure, comme le vin ou les cathédrales. [...] Assimile avec méfiance, médite longuement. Ne sois pas ce converti fanatique, illuminé par un seul livre. Laisse cela à la Secte.

 

Il lui recommande de rechercher le pouvoir, mais pas n'importe lequel. Le pouvoir est la meilleure manière de défendre ses intérêts. Encore faut-il que ce pouvoir soit honorable, à la différence de celui de la Secte qui repose sur la corruption et le parasitisme:

 

Gagner sans honneur, c'est perdre. Ne transige pas avec ça.

 

Le lecteur est prévenu. L'auteur ne porte pas de projet machiavélique, il n'est le larbin de personne:

 

Mon projet d'écriture est exposé ici en pleine lumière. On peut le résumer comme suit: influencer les gens pour qu'ils cessent de l'être.

 

Il prévient le candidat guerrier:

 

Les pires saloperies t'attendent. Pars du principe que tu as le mental pour y faire face, que tu les survoleras en souriant, sans haine et sans crainte - mais pas sans arme.

 

Parmi les nombreux conseils judicieux qu'il lui donne, il y a celui-ci:

 

Si tu ne montres pas ta peur, elle est déjà vaincue.

 

Et celui-là:

 

Se dominer, c'est dominer le monde. Qui impressionne n'est pas impressionnable.

 

Ou encore cet autre:

 

Comment devenir dangereux? En commençant par penser dangereusement, sans suivre les préceptes qu'on t'inculque, en ne craignant pas de te frotter au danger.

 

Devenir dangereux pour la Secte ne signifie pas oublier d'être bon, mais précise-t-il:

 

Cultive l'art d'être bon sans chercher le public ni ta jouissance.

 

Quant aux enfants, s'il en a, il doit leur enseigner combien la victoire aime l'effort.

 

LA VICTOIRE

 

La démocratie n'est pas une solution. Je dirais même qu'elle constitue le problème. Son principe consiste à attiser la peur et la crédulité des foules pour les manipuler de plus belle et légitimer un pouvoir inefficace et totalitaire, qui restera soumis dans tous ses rouages aux lois de la Secte tant que la Secte fera la loi.

 

Quelle est la solution pour tuer la Secte?

 

Le nombre impressionne les faibles ou les démocrates, c'est la valeur individuelle qui compte.

D'où la nécessité de forger une élite forte, combative, formée, dotée d'objectifs précis. Aucun succès politique, révolutionnaire ou autre n'est possible sans passer par là.

 

L'auteur ne recommande pas pour autant de recourir à la violence politique. Car la Secte a toujours besoin d'épouvantails. Il ne prône pas non plus la révolution armée.

 

Alors?

 

La contre-offensive par Internet. La vidéo, le réseau social. La Secte n'a pas su contrôler ça.

 

Mais cela ne suffit pas:

 

On ne peut gagner sans convertir et structurer une part suffisante, critique, de l'élite intellectuelle, en rendant la compromission sectaire infâme - et payante l'hérésie. C'est ici que nous trouverons nos capitaines susceptibles de faire basculer le pays.

 

Tout se joue dans une guerre au centre de gravité:

  • Celui de l'hérétique: le moral.
  • Celui de la Secte: son emprise morale.

 

L'hérétique doit rester debout, afficher force et moral d'acier, en toute circonstance. Voilà le plus important. Ce qui n'exclut pas la souplesse tactique.

 

L'hérétique doit résister à l'emprise de la Secte, contester son pouvoir en montrant combien sa politique est suicidaire, combien ses crises activistes nous révulsent, combien ses impôts relèvent du banditisme organisé:

 

Montrons sa puissance mauvaise, sa nature perfide. L'adepte, quel qu'il soit, doit être radicalement déconsidéré. Pas crédible. Pas audible. Seulement nuisible.

 

L'hérétique doit incarner la porte de sortie: une offre alternative de puissance, libre et assumée.

 

Autrement dit:

  • L'hérésie est identitaire et refuse l'universalisme de la Secte qui se traduit par l'immigration de quantité, toujours nuisible à une société.
  • L'hérésie est libérale: dans un pays vraiment libéral, l'État serait petit, ne pourrait s'endetter, ni octroyer de privilèges, ni extorquer des sommes délirantes aux travailleurs et entreprises, ni "redistribuer" cet argent, placer les amis, manipuler la monnaie, les marchés et les prix, ni entretenir une caste corrompue, [...] ni forcer les gens à financer tel service, média ou comique.

 

L'hérétique doit démonter les leurres et les chausses-trappes de la Secte, qui lui ont servi, ou lui servent, à infliger toujours plus d'État, moins de libertés:

  • le réchauffement climatique,
  • le féminisme,
  • le wokisme,
  • la covid.

 

CONCLUSION

 

L'hérétique doit incarner une offre de puissance radicalement alternative, qui ne passera que par l'accomplissement et la grandeur, admettre que le combat sera sans fin, en partant de l'individu jusqu'au monde entier, adhérer aux commandements de la force, se mobiliser pleinement:

 

Voilà le putsch des consciences, la sécession domestique. Le coup d'État contre soi. La stratégie la plus payante, de très loin. Si tu ne gagnes pas, tu y gagneras.

 

Francis Richard

 

1 - Obertone signifie ton supérieur.

2 - Javier Milei la désigne par castaÀ son propos, l'auteur dit: Milei a sa tronçonneuse, j'ai ma hache. Plus précis, jamais en panne...

3 - Tout le monde ne peut pas l'être...

 

Guerre, Laurent Obertone, 256 pages, Magnus (sortie le 26 septembre 2024)

 

Livres précédents:

 

La France Orange Mécanique (2013)

Utoya (2013)

La France Big Brother (2015)

Guerilla I, le jour où tout s'embrasa (2017)

La France interdite (2018)

Guerilla II, le temps des barbares (2019)

Éloge de la force (2020)

Game over (2022)

Guerilla III, le dernier combat (2022)

Raisonnablement sexiste (2023)

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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25 août 2024 7 25 /08 /août /2024 19:00
L'Occident déboussolé, de Jean-Loup Bonnamy

En s'accusant de tous les maux, l'Occident peut ainsi rester au centre du jeu. Lorsqu'il était le plus fort, il se glorifiait de tout; maintenant qu'il se rétracte, il s'accuse de tout; dans les deux cas, il se pense comme l'unique acteur responsable et dénie aux autres civilisations toute action autonome.

 

Si Jean-Loup Bonnamy parle dans ce livre de L'Occident déboussolé en général, il se penche en particulier sur le cas de la France et fait le tour des causes et formes de ce déboussolement.

 

L'IMMIGRATION, STADE ULTIME DU COLONIALISME

 

Les Français, en majorité, ne veulent pas que l'immigration se poursuive. Mais le patronat et la gauche s'allient pour la soutenir et la favorisent.

 

Le patronat veut bénéficier d'une main d'oeuvre bon marché - et de nouveaux consommateurs - dans le bâtiment, le nettoyage, le gardiennage ou l'aide à la personne:

 

Ce n'est pas parce que les Français refusent de faire ces métiers qu'on fait appel à l'immigration. C'est parce qu'on fait appel à l'immigration qu'ils ne veulent plus exercer ces métiers.

 

La gauche fait montre d'un esprit missionnaire et emploie un discours moralisateur:

  • L'esprit missionnaire se manifeste sous la forme du discours antiraciste et du discours immigrationniste.
  • Le discours moralisateur et les sentiments généreux empêchent toute critique de cette nouvelle colonisation.

 

LES IMMIGRÉS VICTIMES DE L'IMMIGRATION

 

Un grand nombre d'immigrés sont les victimes de l'immigration telle qu'elle est pratiquée:

  • Ils sont déracinés et le sont d'autant plus que le pays qui les accueille rejette ses propres racines et sa culture.
  • Ils ne sont pas assimilés parce que le pays qui les accueille ne fait rien pour qu'ils le soient et les incite plutôt à faire valoir leur droit à la différence:

 

La vision française, assimilationniste et anti-communautariste, est le contraire du racisme: elle considère que tous les Français sont égaux, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans distinction d'origine, de couleur de peau ou de religion. 

 

LE NÉO-ANTIRACISME ET LE NÉO-LIBÉRALISME

 

L'auteur écrit, sans rire, que la gauche est devenue capitaliste et libérale sous la présidence de François Mitterrand, après l'échec de sa relance keynésienne et a adopté ce qu'il est improprement convenu d'appeler le néo-libéralisme, qui n'a rien de libéral:

 

La question identitaire efface désormais la question sociale, tandis que la gauche abandonne la lutte des classes pour l'antiracisme, le social pour le sociétal, la défense des ouvriers pour celle des minorités.

 

La gauche, pour continuer d'exister, a effectivement changé de clientèle électorale.

 

En développant  l'État-providence1, qui est intrinsèque au socialisme - l'égalisation des conditions par la redistribution - elle est, entre autres, responsable des délocalisations et de la désindustrialisation et, par voie de conséquence, de l'affaiblissement du monde ouvrier par l'augmentation des coûts salariaux. 

 

L'auteur parle de dégâts de la mondialisation, mais il conviendrait de parler plutôt de dégâts du mondialisme, dont l'Union européenne, telle qu'elle s'est construite, est l'expression, puisque les entreprises des pays membres y ont été affaiblies face à la concurrence internationale par taxes et réglementations...

 

L'ISLAMO-GAUCHISME

 

L'acte fondateur de l'islamo-gauchisme - Bonnamy a raison - remonte à plus d'un siècle, quand les Bolcheviks, en 1920, à Bakou, ont envisagé de s'allier avec l'Orient - essentiellement le monde musulman - pour abattre l'Occident capitaliste et colonialiste.

 

Cette alliance a été réactivée à la fin des années 1980. Mais elle se heurte au conservatisme sociétal des populations issues de l'immigration extra-européenne et braque les classes populaires autochtones qui se tournent vers le populisme... 

 

Bonnamy a raison de dire que, pour combattre l'islamo-gauchisme, il faut éviter deux écueils:

  • affirmer que l'islamisme n'a rien à voir avec l'islam,
  • penser que l'islam se résume à l'islamisme.

et qu'il faut profiter des divisions internes profondes du monde musulman.

 

LE WOKISME

 

"Woke" est le mot sur toutes les lèvres. Signifiant "éveillé" en anglais, il désigne un courant politique qui entend déconstruire les fondements de la société occidentale, perçue comme oppressive. Les militants wokes promeuvent la théorie du genre ainsi qu'un féminisme radical, dénonçant le "racisme systémique" et le "privilège blanc".

 

Ce courant, né dans les universités américaines, est contraire aux Lumières en ce sens qu'il considère la rationalité comme une construction sociale destinée à imposer et promouvoir la "suprématie blanche" et dans leur lignée en ce sens qu'il reprend la promesse d'émancipation et l'utopie de l'égalité parfaite, propres à l'Occident.

 

Les wokes parlent de deux sujets en permanence: le sexe et la race, sujets qui obsèdent de manière névrotique le puritanisme américain.

 

Bonnamy remarque: alors qu'il fustige la domination blanche, le wokisme est un mouvement exclusivement occidental, auquel le reste du monde demeure rétif:

 

Le plus surprenant est que la gauche radicale française, courant radicalement anti-américain il y a encore dix ans, a non seulement mis cette thématique en sourdine, mais s'est totalement convertie à cette réthorique woke.

 

CONCLUSION

 

Il faut:

  • réduire drastiquement l'immigration: pour leur bien et celui de tous, les immigrés doivent s'assimiler ou partir,
  • opérer un redressement intellectuel et moral,
  • faire preuve d'autorité pour être respecté,
  • ne pas s'auto-flageller, ni se repentir,
  • respecter toutes les cultures, y compris la sienne,
  • accepter d'être une civilisation ni pire ni meilleure que les autres,
  • ne plus s'ingérer dans les autres peuples: respecter les autres chez eux, et se faire respecter chez nous.

 

Francis Richard

 

1 - Selon Bonnamy, il existe une incompatibilité profonde entre le modèle communautariste et l'idée d'un État-providence aussi généreux que celui de la France parce que l'excès de diversité culturelle sape la confiance et la solidarité au sein de la nation, comme s'il était justifié de parler de solidarité quand les solidaires de la nation française n'ont de toute façon pas le choix de ne pas l'être...

 

L'Occident déboussolé, Jean-Loup Bonnamy, 238 pages, Éditions de L'Observatoire

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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24 juin 2024 1 24 /06 /juin /2024 19:35
La raison est pro-vie, de Matthieu Lavagna

Le nombre d'avortements est très important chaque année en France comme dans le monde et l'on considère cette pratique comme étant de plus en plus anodine, sans vouloir trop se poser de questions.

 

Alors Matthieu Lavagna pose les questions que d'aucuns écartent d'un revers de main et y répond sans se servir d'arguments religieux, parce que La raison est pro-vie.

 

Pour ce faire, il part de faits scientifiques, que même des partisans de l'avortement ne nient pas. Certains d'entre eux en tirent d'ailleurs des conséquences inimaginables1.

 

Il se garde d'attaques ad personam, qui seraient d'ailleurs contre-productives, s'en tient p.ex. aux arguments que la raison permet de trouver à partir de la biologie.

 

Que dit la biologie?

 

Que l'embryon/foetus est un être humain, car il est un organisme vivant membre de l'espèce homo sapiens et que dès la fécondation il possède la totalité de son ADN.

 

Pour ceux qui l'ignoreraient:

  • L'embryon est un être humain en développement depuis sa conception jusqu'au stade où les principaux organes sont formés (c'est-à-dire jusqu'à la 8e semaine de grossesse).
  • Le foetus 2 est un être humain en développement après les 8 premières semaines de grossesse jusqu'à la naissance.

 

En fait, l'avortement tue directement et volontairement un être humain innocent et n'interrompt pas seulement la grossesse: la césarienne interrompt aussi la grossesse. 

 

Âmes sensibles s'abstenir: l'auteur décrit par le menu les différentes méthodes d'avortement en fonction des divers stades de grossesse et n'occulte donc rien de la réalité de tels actes.

 

Le raisonnement qu'il tient est le suivant:

1 - Il est immoral (et il devrait être illégal) de tuer directement et volontairement un être humain innocent.

2 - Or l'avortement tue directement et volontairement un être humain innocent.

Conclusion: Donc l'avortement est immoral (et devrait être illégal). (par 1 et 2). 

 

L'auteur ne se contente pas de cet argument, il démonte les mauvais arguments aussi bien pro-avortement que pro-vie, puis entame le vrai débat sur ce qu'est l'être prénatal.

 

L'auteur donne une définition objective de la personne qui n'est pas fonction de la taille, de l'environnement, du degré de dépendance ou bien du niveau de développement:

 

Une substance individuelle de nature rationnelle 3.

 

Cette définition s'applique à l'être prénatal, qui a la même dignité intrinsèque que les êtres humains après leur naissance, car il partage avec eux la même nature humaine.

 

Les arguments, sur la notion de personne, sur les différences, sur l'égale dignité des êtres humains, puis sur le risque de tuer un être innocent, militent contre l'avortement.

 

Le lecteur intéressé lira avec profit les raisonnements pro-vie que l'auteur développe sur les cas difficiles (viol ou inceste, handicap ou viabilité du bébé, ou mère en danger).

 

Quant aux catholiques l'auteur rappelle et explique pourquoi ils sont dans l'obligation morale d'être contre l'avortement non seulement à titre individuel, mais à titre général.

 

Avant de donner le mot de la fin à l'auteur, il convient de rappeler que ce qui est légal n'est pas forcément moral. Un exemple? Pendant longtemps l'esclavage était légal 4...

 

Comme l'auteur est français, il évoque l'inscription le 8 mars 2024 de l'avortement dans la Constitution française 5 :

 

Avec la constitutionnalisation de l'IVG, je suis bien conscient que l'abolition de l'avortement n'est pas pour demain, mais cela ne doit pas nous empêcher de lutter au niveau culturel et intellectuel. Même si notre génération 6 ne verra pas l'avortement aboli, nous le faisons pour les générations à venir.

 

Francis Richard

 

1 - Ils défendent l'infanticide.

2 - Le mot vient du latin et veut dire portée de petits.

3 - L'être en question doit avoir ses facultés cognitives naturellement ordonnées à la raison.

4 - L'esclavage a été aboli en France le 27 avril 1848.

5 - Voir mon édito du 4 mars 2024.

6 - Matthieu Lavagna a 25 ans.

 

La raison est pro-vie, Matthieu Lavagna, 280 pages, Artège

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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16 juin 2024 7 16 /06 /juin /2024 18:35
L'Effacement des mères, d'Eve Vaguerlant

Le refus ou le regret de la maternité s'inscrivent [...] dans un ensemble plus vaste qui comprend l'euthanasie, la sacralisation de l'avortement, la promotion d'une écologie qui conçoit l'espèce humaine comme une menace et verrait dans son extinction un bienfait pour la planète, la dévalorisation de toutes nos traditions jusqu'à la haine de notre culture, une immigration massive visant à remplacer nos populations vieillissantes, incapables de se reproduire et n'en ayant plus l'envie.

 

Dès son avant-propos, Eve Vaguerlant donne le contexte dans lequel s'est produit L'Effacement des mères en Occident. Comme elle est Française, elle dresse ce constat pour la France, mais c'est toute la civilisation occidentale qui est atteinte par ce nihilisme.

 

Les fondements idéologiques du rejet de la maternité se trouvent chez des féministes telles que Simone de Beauvoir, qui a eu des rapports difficiles avec mère, n'a jamais enfanté et s'en prend à la caractéristique biologique première du sexe féminin et aux femmes du passé.

 

Aujourd'hui elle aurait le soutien des écoféministes et des minorités LGBT, victimes autoproclamées, pour lesquelles le capitalisme serait responsable de l'exploitation des femmes et de la planète, ce qui conduirait à la surpopulation et à la destruction des ressources:

 

L'ennemi  commun [serait] le mâle blanc hétérosexuel catholique.

 

Écologie, néoféminisme, minorités, même combat contre l'homme responsable de l'asservissement de la Nature et de la femme, sauf que la nature est oubliée avec la sélection des foetus, l'IVG jusqu'au neuvième mois, la PMA sans père, la GPA, les bloqueurs de puberté...

 

Le rejet de la maternité va de pair avec l'ignorance de ce que le christianisme a apporté à la femme avec l'institution du mariage chrétien qui a libéré la femme de la menace de la répudiation et des humiliations de la polygamie et qui a fait d'elle la maîtresse de maison.

 

L'auteure fait, au passage, un rapprochement amusant, détaillé et éclairant, qui vaut le détour, entre le catharisme et l'écoféminisme: ce que révèlent les similitudes entre ces deux idéologies est la tendance nihiliste qui guette toute recherche excessive de pureté:

 

Les cathares voulaient s'extraire d'un monde jugé mauvais, pour tendre vers une vie de purs esprits; les féministes veulent aujourd'hui créer un être féminin entièrement désincarné, indépendant de toute donnée biologique; elles veulent épurer les rapports entre les hommes et les femmes, les rendre parfaitement lisses, vidés de toute pulsion du désir (du côté du mâle en tout cas), afin de les rétablir sur le mode du contrat.

 

Aujourd'hui le père, bien que parent et géniteur au même titre que la femme qui porte l'enfant, n'a pas son mot à dire si celle-ci veut avorter (le foetus [n'est plus] qu'une partie du corps de la femme). De même les féministes se soucient peu des conséquences psychiques:

 

  • L'avortement est un totem et un moyen de contraception.

 

(À la mode également, la stérilisation féminine et... masculine)

 

Aujourd'hui l'enfant est un poids pour l'individu émancipé et/ou un objet de consommation. Quand il ne convient pas aux attentes de ses parents, ces derniers, qui ne savent plus l'être et ne font plus preuve d'autorité, font appel à des experts médicaux ou pédagogues.

 

Les parents ne font dès lors que se mettre dans les pas de psychanalystes telles Françoise Dolto, pour qui, à l'instar de Jean-Jacques Rousseau, les enfants sont la proie des désirs de leurs parents et ne doivent surtout pas être transformés (comme eux?) en adultes:

 

  • L'adulte doit apprendre à se mettre à la place des enfants...

 

En conséquence, comme dans le domaine de l'éducation où l'autorité du parent est détruite, celle de l'enseignant l'est dans celui de l'instruction avec les résultats mirifiques obtenus par des enfants biberonnés à internet, alors que tout le savoir du monde serait à leur portée:

 

C'est l'enseignant qui doit intéresser l'enfant et non l'enfant qui doit s'intéresser.

 

L'auteure termine par un plaidoyer pour une politique nataliste, nécessaire du fait que les mères sont au travail. Tout en sachant bien l'importance de l'autonomie économique et financière dans la lutte pour l'indépendance des femmes, elle en déplore la résolution:

 

Le problème est que ce combat, tel qu'il a été mené, a contribué à nier la valeur du travail domestique - y compris l'éducation des enfants -, et a réduit la liberté des femmes à la possession de l'argent dans le cadre d'une société consumériste.

 

Le lecteur intéressé lira les propositions que l'auteure fait en matière de congé maternité, de congé parental et de garde de l'enfant, pour remédier à une situation sociale dramatique qu'elle attribue à l'individualisme moderne et à la déconstruction des structures familiales.

 

Qu'elle attribue l'individualisme moderne aux idéologies qui veulent sauver la planète ou s'attaquent aux structures familiales traditionnelles, ce n'est pas sans raisons, mais elle devrait ajouter qu'il est favorisé par un État qui se veut providence et qui déresponsabilise.

 

Francis Richard

 

L'Effacement des mères, Eve Vaguerlant, 192 pages, L'Artilleur

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch.

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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