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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 22:30

Initiative UDC 9.02.14Les Cassandre de tous bords prédisent une catastrophe économique et politique pour la Suisse après le vote d'hier contre l'immigration massive. Le oui à l'initiative de l'UDC l'a en effet emporté par 50.3% des voix et par une majorité des cantons (12 5/2 contre 8 1/2).

 

Ce n'est pas seulement parce que je suis d'un naturel optimiste que je pense le contraire.

 

Récemment encore, jusqu'en 2007, les contingents existaient en Suisse pour les ressortissants de l'Union européenne. Cela n'a pas empêché la Suisse d'être prospère, autant jusque-là que par la suite, et, durant le même laps de temps, de conclure avec l'Union européenne des accords bilatéraux.

 

Peut-être les quotas ont-ils même eu un effet bénéfique sur l'économie, puisque, pendant tout un temps, cela a obligé les entrepreneurs à s'adapter et à être ingénieux, comme ce fut le cas plus tard avec la contrainte du franc fort.

 

Il n'y aura pas davantage de catastrophe politique. J'ai expliqué sur ce blog, il y a cinq ans déjà, que ladite clause guillotine dont tous les commentateurs européistes parlent en méconnaissance de cause n'a rien d'automatique.

 

Si la Suisse a besoin de l'Union européenne, l'Union européenne a tout autant besoin de la Suisse. C'est la raison pour laquelle personne n'a intérêt à se fâcher. C'est un des arguments d'ailleurs qui milite en faveur du libre-échange que d'obliger ceux qui s'y livrent à s'entendre, sans quoi il n'y aurait évidemment pas d'échanges libres et de satisfactions réciproques.

 

Cela dit, j'ai voté contre l'initiative UDC. Les quotas ne sont en effet, selon moi, qu'une calamité étatique répondant à des calamités étatiques. Ce qui est tout à fait conforme au principe des calamités énoncé un jour par Michel de Poncins:

 

"Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité publique pour soi-disant corriger la première."

 

A la différence que, cette fois, la future calamité ne tire pas son origine de l'établissement politico-médiatique, parfaitement hostile à l'initiative, mais d'une faible majorité du peuple, qui a totalement perdu confiance dans ses élites, quel que soit l'opprobre que l'on manifeste à son égard.

 

Quelles sont ces calamités étatiques qui sont à l'origine de flux migratoires non désirés?

 

La Suisse, certes dans une moindre mesure que ses voisins européens, est un Etat-providence avec tout ce que cela représente d'appel d'air pour des migrants qui ont compris que l'Etat helvétique était une grande fiction à travers laquelle tout le monde pouvait vivre aux dépens de tout le monde, comme le disait Frédéric Bastiat d'une manière générale.

 

La Suisse, certes dans une moindre mesure que ses voisins européens, est un pays où l'insécurité publique, due aux immigrés, est grandissante et disproportionnée, l'Etat n'assumant que de moins en moins la fonction régalienne qui pourrait pourtant justifier son existence.

 

Dans l'un et l'autre cas, il y a non respect des droits de propriété. Et il n'y aura pas davantage respect des droits de propriété dans l'instauration de quotas...

 

Les quotas ne peuvent en effet qu'être des mesures générales, sans discernement. Dans un chapitre de son livre Libéralisme, paru en 2000, Pascal Salin disait qu'elles aboutissaient "à refuser ou à limiter l'entrée de tous les immigrants, quels que soient leurs talents ou leur valeur humaine":

 

"Ainsi, un grand artiste, un intellectuel renommé ou un entrepreneur performant seront empêchés d'immigrer au nom d'un quelconque quota d'immigration ou d'une quelconque interdiction, même si leur entrée n'aurait pu rencontrer l'hostilité de personne!"

 

Comme la mise en place de quotas mettra pas mal de temps, trois ans au plus, il est vraisemblable que le pragmatisme des hommes politiques suisses, profitant de ce délai, aboutira à des solutions de compromis qui ne satisferont personne, mais qui limiteront les conséquences calamiteuses inhérentes à toutes formes de quotas.

 

Francis Richard

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commentaires

C
<br /> Bonjour Francis<br /> <br /> <br /> Comme vous j'ai voté contre cette initiative mais je respecte ceux qui ont voté pour. Il y a un pays qui ose défier les diktats de l'UE et ça c'est très bien et je crois que beaucoup d'Européens,<br /> notamment en France, rêveraient d'en faire autant. On verra bien ce qui se passera aux élection européennes. Cela dit, on doit écouter des commentaires d'un tas de personnages qui ne connaissent<br /> rien à la politique suisse mais qui donnent des leçons à qui mieux mieux. Comme vous, je pense que les choses ne sont pas tragiques et que la Suisse saura s'en sortir grâce à son pragmatisme.<br /> <br /> <br /> Bonne journée<br /> <br /> <br />  <br />
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F
<br /> <br /> Bonjour Claude<br /> <br /> <br /> Une fois de plus, nous sommes sur la même longueur et je m'en réjouis.<br /> <br /> <br /> Bonne journée<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> en france  , on un taux   de  chomage   de 12% et l on ouvre  les vannes  de l immigration, vous croyez que c est  mieux?<br /> <br /> <br /> en ville , on voit des gens  faire la manche, les restau  du coeur  , c est le plein!!!<br /> <br /> <br /> que  fait  hollande  pour la misere, a part se promener  en scooter!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J en doute<br /> <br /> <br /> cordialement<br />
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F
<br /> <br /> L'immigration est massive grâce à ce qu'on appelle la politique d'immigration...<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci encore pour ce nouvel article, mais pas d'avoir voté NON grâce je crois à votre nouveau passeport. Je n'ai pas encore cette chance ou cet honneur que je continu pourtant à viser. mais pour<br /> voter OUI.<br /> Oui pour contrôler aujourd'hui une immigration de masse. Oui pour que la Suisse garantisse en contrôlant cette immigration que notre pays ne se trouve pas dans les impasses actuelles de la France<br /> entre autres. Oui pour empêcher que les ressortissants de pays intégrés bien trop vite à l'UE viennent simplement "pourrir" notre consensus social et bien d'autres méfaits, en refusant ou<br /> ignorant nos règles du jeu de responsabilité personnelle.<br /> <br /> <br /> Mais aujourd'hui les hurlements des politiciens européens que l'on a entendus ne sont que de dépit. Car la Suisse vient de dire tout haut ce que tous les autres peuples européens pensent et<br /> ceratins Etats avec eux. Et c'est une véritable boîte de Pandorre qui vient d'être ouverte et d'autres vont s'y engouffrer, ne nous y trompons pas et toute leur construction européeenne est en<br /> train d'imploser. A quoi sert l'Europe ? Qu'a-t-elle fait avec son euro à contre-emploi économique depuis plus de 10 ans. Rien si ce n'est d'être encore une fois joué, entre autres, par la Grèce<br /> sur le dos des contribuables pour satisfaire les ego de politiciens qui refusent d'avaler leurs chapeaux.<br /> Demain tous ceux qui le méritent pourront encore entrer en Suisse. Mais il va falloir discriminer et celà les "bonnes âmes socialistes" s'y refusent. Alors que c'est le credo libéral, seul<br /> capable de faire avancer le progrès et de garantir l'avenir même et surtout de ces peuples qui n'ont rien à faire sur le territoire suisse.<br /> Bien cordialement.<br />
Répondre
F
<br /> <br /> Comme je le dis dans mon article, la situation d'immigration massive est due à l'étatisme. Je ne suis pas convaincu qu'une mesure étatique comme les quotas soit la solution.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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