Chris, dix-huit ans, est venu en Angletterre pour parfaire son anglais. Lui, Simon et Tim, après une virée en Écosse en avril 1968, reviennent pour leurs cours à Cambridge:
La radio jouait "Lady Madonna" des Beatles et "Guitar Man" d'Elvis.
Simon est au volant. La Mini Cooper quitte la route. Chris est hospitalisé. Mais il n'est pas mort. Ou alors, s'il l'est, il a désormais une nouvelle vie qui s'ouvre devant lui.
Comme étudiant, Chris occupe une chambre chez les Smith, où il écoute sur sa radio portative l'émission Top of the pops, tout en lisant Justine en traduction anglaise.
Mike, un des amis qu'il s'est fait, joue de la guitare et pense que la musique peut être une grande arme. Depuis le début des sixties, pour Chris et toute une jeunesse:
La vraie force révolutionnaire, bouleversante, celle qui, à l'âge de quatorze, quinze ans bousculait tout, c'était le rock.
Harry, un colossal suisse-alémanique, occupe une autre chambre des Smith. Un soir, il propose à Chris un rendez-vous devant le Kenko, avec une amie et une copine à elle.
Chris fait la connaissance de Barbara, l'amie de Harry, de sa copine, Maybelene, jolie fille, bien habillée, qu'il avait repérée sans savoir que c'était lui qu'elle attendait.
Chris a le plaisir de quitter les Smith qui n'ont pas apprécié qu'ils aient reçu Barbara et Maybelene pendant une demi-heure après minuit dans leur chambre respective:
Je n'avais pas seulement changé de landlord et de landlady. Dès le surlendemain, lundi, neuf heures du mat, je suivais les mêmes cours que Maybelene, assise tout au fond de la salle.
Commence pour Chris l'histoire d'Un amour anglais avec Maybelene, qui aurait été autre sans l'usage de l'anglais, qui créait entre eux une relation tout à fait spéciale :
Cette langue nous inventait en même temps qu'elle inventait notre relation.
Dans ce roman d'une époque révolue, Jean-François Duval fait un usage idiomatique et savoureux de l'anglais dans les conversations animées entre Chris et Maybelene.
Cet anglais parvient aux oreilles du lecteur, qui croit entendre, en fond sonore, pour rythmer le récit de cet amour éphémère, des groupes chanter le rock, en 45 ou 33 tours...
Francis Richard
Un amour anglais, Jean-François Duval, 256 pages, Zoé