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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 11:00

Margaux l'exilée STEULLET-LAMBERTConnaissons-nous nos voisins? Telle est la question que nous pourrions nous poser après avoir refermé le dernier livre d'Anne-Marie Steullet-Lambert.

 

Auteur de nouvelles, de chroniques, de textes courts, cette dernière s'est lancée dans le roman avec Margaux l'exilée. Et le fait est qu'il ne s'agit pas là d'une longue nouvelle, mais bel et bien d'un roman.

 

Que connaît la narratrice de Margaux de la Rosière qui habite à cinq minutes de son logis des Acacias? Pas grand-chose. Il lui faudra des années pour apprendre qui elle est et pourquoi elle vit seule, avec pour seules visiteuses régulières ses deux petites-filles, Laura et Céline.

 

Pourquoi "l'exilée"?

 

"Elle est née de la Rosière, elle a vécu dans son pays, la France, jusqu'à l'âge de quinze ans environ puis ses parents se sont installés au Tessin. Elle a aimé cette région, bien sûr, mais elle regrettait d'avoir été arrachée à son pays d'origine au point de se déclarer en exil, perpétuellement en exil des moeurs, de la culture ancestrale, des paysages de son enfance, de sa famille, de ses amis, des lieux aimés. Ensuite, son mariage avec un brave homme mais alémanique l'a jetée dans un autre exill encore, plus profond que les précédents."

 

Margaux, la bourguignonne, a en effet suivi son mari, Hans Zumwald dans une autre région de Suisse, qui ressemble au Jura, où, bientôt, celui-ci va monter une entreprise, la Maison Zumwald.  Il se montrera moins brave finalement qu'aux débuts et, surtout, sera très malheureux.

 

La narratrice, devenue l'amie de sa voisine, qui pourrait être sa mère, apprend peu à peu que Margaux a perdu très tôt un frère qui avait des préférences amoureuses difficilement admises à l'époque.

 

Margaux a eu trois fils. Le premier, Luca, est mort très vite. Le deuxième, Yves, qui a les mêmes penchants que son oncle, n'a pas voulu prendre la suite de son père et est parti pour San Francisco. Le troisième, Léo, travaille avec son père, mais leurs relations sont tendues.

 

Hans Zumwald meurt dans des circonstances dramatiques et l'ombre de cette mort, qui a complètement changé la vie de la famille, plane sur tout le roman. Margaux profite de cette disparition, comme une nouvelle loi le lui permet, pour reprendre son nom de jeune fille.

 

Margaux finalement, qui travaillait déjà avec son mari, une fois ses deux fils élevés, sera un long temps à la tête de la  Maison Zumwald, jusqu'à ce que son fils Léo lui dise de manière peu amène qu'elle a justement fait son temps.

 

L'amitié entre la narratrice et Margaux dure au moins une huitaine d'années. Les deux dernières, Margaux les passe à l'hôpital, à la suite d'un accident cardiaque. La narratrice, qui s'avère une véritable amie, continuera à lui rendre visite et apprendra pourtant son décès dans le journal après les fêtes d'une fin d'année...

 

Anne-Marie Steullet-Lambert raconte cette histoire à la fois par la voix de la narratrice et par celle de Margaux. Toutes deux s'expriment à la première personne, l'une après l'autre, l'autre après l'une, tout au long du livre, sans qu'il n'y ait de confusion possible entre elles, avec pour résultat que l'une raconte et que l'autre se raconte, en parfaite harmonie.

 

D'une vie qui pourrait paraître banale, l'auteur sait tirer le meilleur et dresser le portrait d'une femme qui reste une grande dame dans les vicissitudes, ce qui est réconfortant. Margaux de la Rosière a peut-être été exilée la majeure partie de sa vie, mais, dans une dernière confidence à la narratrice, elle lui livre le projet secret qui lui permettra de ne plus l'être...

 

Francis Richard

 

Margaux l'exilée, Anne-Marie Steullet-Lambert, 112 pages, L'Age d'Homme

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  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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