Hier le Cosunam organisait une soirée de soutien aux victimes de la catastrophe écologique en mer vietnamienne qui s'est produite fin avril 2016, dont la responsabilité incombe à une compagnie taïwanaise, Formosa.
Formosa a installé une aciérie dans la province de Ha Tinh. En employant 300 tonnes de produits chimiques, dont du phénol, du cyanure et des hydroxydes de fer, pour nettoyer une conduite d'eaux usées, longue d'un kilomètre, cette entreprise a provoqué la mort de millions de poissons sur deux cents kilomètres de côte, portant durement atteinte à l'industrie de la pêche du centre Vietnam.
Ce n'est que le 30 juin 2016 que le gouvernement communiste vietnamien a reconnu officiellement la responsabilité de Formosa dans ce désastre, accusant même les médias indépendants et les réseaux sociaux d'avoir manqué de retenue et de modération en divulguant ce scandale et accusant les manifestants d'être des terroristes.
Le Cosunam faisait circuler une pétition dès le 13 juin 2016, demandant:
- une attitude transparente et responsable du gouvernement vietnamien dans l'enquête sur cette catastrophe écologique et humaine
- la liberté d'expression et de manifestation de la population afin de sauvegarder ses moyens d'existence et de survie
- aux autorités vietnamiennes de ne pas faire usage de brutalités et d'exactions à l'encontre de leurs citoyens lors des manifestations pacifiques.
Après bien d'autres, j'ai apposé ma signature au bas de cette pétition et suis très honoré d'avoir été sollicité pour la signer: toute entreprise, quelle qu'elle soit, doit réparer les dommages qu'elle commet. En l'occurrence, Formosa a présenté ses excuses et promis de verser la somme de 500 millions de dollars US en compensation.
Aujourd'hui, comme l'a révélé mon ami Nguyen Tang Luy, un des organisateurs de la soirée d'hier, les 500 millions de dollars US auraient été versés au gouvernement vietnamien, mais les pêcheurs victimes du désastre n'en ont pas vu la couleur. Il faut dire que le gouvernement communiste se caractérise par un niveau élevé de corruption...
Quoi qu'il en soit, le bénéfice de la soirée d'hier est destiné à porter quelque secours aux victimes, mais surtout à porter plainte contre Formosa afin qu'elles soient réellement et suffisamment indemnisées. Cette soirée avait lieu dans la Salle communale des Délices du Grand-Saconnex qui a vu la naissance du Cosunam il y a maintenant 26 ans...
Au programme de cette soirée il y avait un repas gastronomique, composé de 7 plats préparés par Anna Hoai, pour une centaine de convives. Pour celles et ceux qui habitent Lausanne, je précise qu'elle a récemment ouvert boutique de traiteur, rue Saint-Martin 9, où elle concocte sandwiches vietnamiens et spécialités vietnamiennes, à l'enseigne de My Sandwiches (ouverture du lundi au vendredi de 7:00 à 18:00 et le samedi de 9:00 à 18:00).
Les 7 plats au menu étaient exquis. Ils étaient à la fois légers et succulents. Ils ne pouvaient qu'être un régal pour les gourmets, ceux qui préfèrent la délicatesse à l'abondance, la qualité à la quantité. Tout raffinés qu'ils étaient, ils finissaient par rassasier les convives et ravissaient ceux qui avaient choisi de les accompagner, comme ce fut le cas à ma table, de Donzelle Noire, dont l'étiquette était composée et imprimée pour la circonstance.
De nombreuses personnalités genevoises ont tenu à manifester leur soutien hier soir. Trois Conseillers d'État, Luc Barthassat, Serge Dal Busco et Pierre Maudet, étaient ainsi présents (François Longchamp s'était fait excuser), de même que les trois membres du Conseil administratif de la ville hôte: Jean-Marc Comte, Bertrand Favre et Laurent Jimaja (le maire actuel).
Le maire actuel de Genève, Guillaume Barazzone, bien qu'ayant un emploi chargé, a fait une apparition lors de l'apéritif. L'ancien maire de la ville, Michel Rossetti, ce fidèle parmi les fidèles, était présent toute la soirée. Étant Lausannois, j'oublie certainement de citer d'autres personnalités: je les prie donc de ne pas m'en vouloir. Comment pourrais-je citer tous mes amis vietnamiens présents, qui sont en quelque sorte de ma famille?
Du fond du coeur je remercie mes commensaux (mon ami Luy m'a gâté en m'installant à leur table) qui m'ont réservé un merveilleux et chaleureux accueil.
En partant de ma gauche, il y avait mon ami Michel Tran Duc, du parti Viet Tan, Parti pour la réforme du Vietnam, venu spécialement de Paris, Basile Dacorogna, secrétaire général du PDC de Genève, Sébastien Desfayes, du PDC de Genève, sa femme Natacha, Anne-Marie von Arx, du PDC de Genève, son mari Jean-Luc, Maguette Ndoye, compagne de Luc Barthassat, assis à sa gauche, et enfin Serge Dal Busco (nous nous appelons désormais par nos prénoms).
Au programme devait chanter Anh Chi, une artiste de Paris. Prise dans des embouteillages, elle a malheureusement raté l'avion qu'elle devait prendre à Orly.
Un film de 6 minutes a été projeté, retraçant les combats menés à partir d'ici par le Cosunam, dont la devise ne laisse pas de m'enchanter: Lorsque les hommes sont libres de choisir, ils choisissent la liberté.
Des interventions ont été faites par Rolin Wavre, président du Cosunam (Comité Suisse-Vietnam), par Laurent Jimaja, Serge Dal Busco et par mon ami Michel Tran Duc.
Très touché d'avoir été invité par mes amis Nguyen Tang Luy et Nguyen Dang Khai, je garderai un souvenir lumineux de cette soirée de soutien, qui aura été à la fois un moment amical de détente et de solidarité vraie.
Francis Richard