Avant que la pièce ne commence, des images de Paris défilent sur les panneaux du décor.
Au centre de la scène, un canapé. De chaque côté, un guéridon avec posé dessus un téléphone. Côté jardin, comme côté cour, une porte, un porte-manteau et une corbeille à papier.
Quand la lumière s'allume, les panneaux côté cour sont bleus et côté jardin roses (le spectateur pourra y voir un symbole). De chaque côté de la scène une femme déambule nerveusement.
Les deux femmes décrochent ensemble le téléphone, s'asseyent côte à côte sur le canapé, composent en même temps un numéro et, inquiètes, demandent si c'est bien le commissariat et si on n'a pas des nouvelles de leur mari.
La rousse, côté jardin, s'appelle Charlotte Martin (Laurence Morisot), la brune, côté cour, Mathilde Martin (Julie Despriet). Et leur mari, Jean, Jean Martin...
C'est là que le spectateur comprend qu'elles sont mariées au même homme, puisque leur description de lui est la même, qu'il porte le même prénom et qu'il exerce le même métier, chauffeur de taxi.
Charlotte et Jean habitent au 117 rue Michelet à Ivry-sur-Seine. Mathilde et Jean, au 135 rue Parmentier à Montreuil-sous-Bois. Les deux domiciles de Jean ne sont donc pas très éloignés l'un de l'autre.
Le titre de l'adaptation française, Stationnement alterné, est donc très bien trouvé (en anglais, c'est Run for your wife) puisque, chauffeur de taxi, Jean stationne en alternance à Ivry-sur-Seine et à Montreuil-sous-bois.
En fait, si Jean (Sarkis Ohanessian) est en retard (il devait être à 2 heures du matin à Montreuil et à 7 heures 30 à Ivry), c'est qu'il a eu un accident et a dû être hospitalisé... à l'hôpital de Montreuil.
Au matin du 26 mai 1989 il est d'abord reconduit à Montreuil par l'inspecteur Tréguier (Laurent Baier), qui, opiniâtre, essaie d'éclaircir une zone d'ombre: Jean a donné initialement son adresse d'Ivry, puis celle de Montreuil...
Les mensonges de Jean commencent... et ne s'arrêteront plus, créant des situations inextricables. D'autant qu'il aura sur le dos deux inspecteurs, non seulement, celui de Montreuil, mais celui d'Ivry, l'inspecteur Pontarlier (Fausto Borghini), qui s'avère toutefois plus crédule que son confrère, et... ses deux femmes.
En fait son accident a complètement bouleversé son planning très serré: il le tient dans un agenda où il utilise des codes: MAC, matinée avec Charlotte, AMAM, après-midi avec Mathilde.
Jean aura pour complice malgré lui, dans ses mensonges, son voisin du dessus à Montreuil, Gilbert Jardinier (Christian Baumann). Comme ces mensonges seront de plus en plus tirés par les cheveux, ils donneront lieu à des quiproquos de plus en plus inouïs.
Les réparties, le jeu, la mise en scène, tout est réuni pour faire de cette pièce une comédie où les rires de la salle vont crescendo et culminent même avec le mot de la fin.
Si vous voulez passer une bonne soirée, il faut donc que vous alliez voir cette pièce admirablement bien jouée, menée tambour battant, avec une pause salutaire d'un quart d'heure au milieu.
Cela vous changera certainement d'un monde crispé où les invectives pleuvent davantage que les propos amènes...
Francis Richard
Jeu (dans l'ordre de gauche à droite de l'affiche):
Charlotte Martin: Laurence Morisot
Inspecteur Pontarlier: Fausto Borghini
Gilbert Jardinier: Christian Baumann
Jean Martin: Sarkis Ohanessian
Inspecteur Tréguier: Laurent Baier
Mathilde Martin: Julie Despriet
Mise en scène: Tony Romaniello
Scénographie: Célia Zanghi
Régie: Yannis Marti
Administration: Florane Gruffel
Prochaines représentations:
Mercredi 16 octobre 2019 à 20h
Jeudi 17 octobre 2019 à 20h
Vendredi 18 octobre 2019 à 20h
Samedi 19 octobre 2019 à 20h
Dimanche 20 octobre 2019 à 18h
Lieu:
Théâtre Le Douze Dix-Huit
9 chemin du Pommier
1218 Le Grand-Saconnex
Réservations: