Il y a un certain temps que je n'ai pas composé de poèmes. Aussi suis-je dans mes petits souliers, plus petits encore que ceux que je mettais enfant sous le sapin familial.
Mais j'ai succombé à la tentation, je le confesse, de dire en vers ce que je ressens en cette nuit de Noël en France, qui se déroule dans des circonstances particulières.
Par charité chrétienne, j'ai essayé de ne pas être méchant mais je n'ai pu m'empêcher d'être au moins quelque peu mordant.
Si j'avais été un tantinet méchant, j'aurais pu dire, par exemple, imitant Jean Anouilh dans ses Fables:
Il ne faut pas confondre macronisme et grandeur...
Francis Richard
Nuit de Noël en France
L'État n'a pas couvert le feu en cette nuit.
Il pourra rayonner et réchauffer notre âme,
Et, pendant la trêve, ranimer notre flamme.
Pour un soir seulement, il ne nous aura nui
Celui qui malmène et procure tant d'ennuis.
À la Lanterne il est, et Dieu sait ce qu'il trame.
Rien de bon, sans doute, car ce fauteur de drame
Concoctera, coquin, quelque crime à minuit.
Oublions-le toutefois, pensons à Lui qui sauve,
Qui, dans une crèche et bien misérable alcôve,
De Tout-Puissant se fait pour nous le Tout-Petit.
Imaginons qu'enfin son règne nous arrive,
Qu'Il ne nous laisse plus dès lors sur le qui-vive,
Qu'Il nous donne à jamais de vivre l'appétit.