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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 19:45

BNSAujourd'hui la Banque Nationale Suisse est intervenue en injectant des liquidités ici [d'où provient la photo] à hauteur de 80 milliards de francs pour éviter une nouvelle appréciation du franc suisse.

 

Ce qui porte à 200 milliards de francs le total des liquidités injectées par elle, entendez par là les avoirs en compte de virement détenus chez elle par les banques :

- le 3 août 2011, 50 milliards de francs s'ajoutaient au 30 milliards de francs déjà détenus

- le 10 août 2011, c'était 40 milliards de francs supplémentaires

- aujourd'hui, 17 août 2011, ce sont donc 80 milliards de plus.

 

Le but poursuivi est de rendre le franc suisse moins attractif en abaissant artificiellement ses rendements. Ce qui est arbitraire et ne changera pas le problème de fond que posent les mauvais élèves de l'économie que sont les pays de la zone euro, tous autant qu'ils sont, même s'il y en a parmi eux de moins mauvais, tels que l'Allemagne.

Pour quels résultats ?
 Après avoir frôlé la parité dans la journée du 2 août, l'euro passait de 1,08 franc suisse à 1,10 franc suisse le 3. Il ne valait plus de nouveau que 1,08 le lendemain... et, le 10 août, 1,04. Le 11 août il remontait à 1,09. Avec la reprise des marchés, sans intervention de la BNS, il remontait à plus de 1,10 en fin de semaine dernière.

 

Aujourd'hui, avant l'intervention de la BNS, l'euro plongeait de 1,15 à 1,12 et remontait à seulement 1,14, après cette intervention. En somme un coût élevé pour des résultats modestes. La BNS, qui ne veut pas donner l'impression qu'elle ne fait rien, envisage d'autres mesures tout aussi coûteuses et inutiles telles que l'acquisition d'euros sur le marché des devises. La perte de l'an passé ne semble pas lui avoir servi de leçon.

Dans ces circonstances le Conseil fédéral, réuni ce matin à Sierre, a décidé de consacrer les 2 milliards de francs d'excédent budgétaire prévu cette année à soutenir l'économie suisse ici :

 

"Le Conseil fédéral a conscience que les 2 milliards de francs qu'il entend engager en vue d'atténuer les effets de la force du franc et de soutenir l'économie suisse représentent un montant très élevé. Il souhaite renforcer les secteurs frappés de plein fouet par la situation de change défavorable et prévenir la délocalisation d'emplois à l'étranger."
 
Le but, là encore, est louable, mais il est arbitraire de vouloir "renforcer les secteurs frappés de plein fouet par la situation de change défavorable" et pas les autres. Les secteurs en question seraient le tourisme et l'industrie d'exportation. Des mesures seraient également prises en faveur de l'innovation, de la recherche, des infrastructures et des consommateurs. On retrouve l'idée que c'est l'Etat qui est le mieux à même de redistribuer l'argent ponctionné aux autres.

Pour le moment cette intervention programmée n'est pas détaillée. Elle ne sera effective de toute façon que dans quelques semaines, après approbation par le Parlement. En attendant, on retiendra un seul aspect nettement positif : la volonté d'améliorer les conditions-cadre économiques en Suisse. Il est regrettable que ce ne soit - semble-t-il - qu'au bénéfice de cibles bien déterminées... de manière parfaitement étatique.

 

Francis Richard

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commentaires

C
<br /> <br /> Je suis bien entendu tout à fait d'accord avec vous  mais on n'est pas sorti de l'auberge. J'ai entendu ce matin à Europe1 la candidate d'Europe-Ecologie à la présidentielle affirmer que si<br /> la Grèce était dans la situation où elle est, c'était la faute de la Suisse qui détenait tout l'argent des fraudeurs grecs dans ses banques.  L'ennui c'est qu'il y a sûrement des gens pour<br /> la croire. La Suisse est tellement jalousée que tout est bon pour la discréditer.<br /> <br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Il est toujours plus facile d'accuser les autres de ses propres turpitudes...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Certes, OUI ! Mais pourriez-vous me préciser si les 200 Mds de FS crédités aux comptes des banques l'ont été en opérations de réescomptes de créances commerciales générales précédemment<br /> escomptées par les banques aux entreprises ? De cette manière, comme en 68, en France, il n'y aurait pas un centime d'inflation et en quelques mois, le statu quo ante est retrouvé. Si par contre,<br /> il s'agit de refinancement de dettes bancaires = aides à leurs bilans, cela est inflationniste et rencontre le même souci que vous exprimez, en privilégiant certaines entreprises dans l'économie<br /> et donc créant des effets pervers anti-économiques d'origine étatique !?...<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> En fait ce que fait la BNS n'est ni l'un ni l'autre. En tant que banque centrale elle a le monopole de la création de réserves. Si une banque a épuisé son quota de réserves et qu'elle veut<br /> pouvoir prêter davantage à ses clients, elle va pouvoir s'adresser à la BNS pour lui emprunter les réserves qui lui manquent.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les taux offerts par la BNS sont proches de zéro et donc attractifs pour les banques. Le résultat est que les banques créent de la monnaie, ce qui a pour effet de la déprécier du<br /> fait qu'il y a plus de liquidités en circulation. Mais cet instrument ne peut avoir qu'un effet limité. Comme on peut le constater aujourd'hui : l'euro est redescendu de 1,15 à 1,13.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le plus grand facteur de baisse de l'euro est l'absence de mesures crédibles de la part des pays de la zone euro pour rétablir leurs finances.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> A mon humble avis c'est une grave erreur que de vouloir soutenir l'euro.<br /> <br /> <br /> L'an prochain auront lieu des élections non seulement en France mais également en Allemagne pays où Angela Merkel n'est plus en odeur de sainteté auprès des membres de son parti et de son allié<br /> bavarois la CSU.<br /> <br /> <br /> Qui nous dit que les citoyens paieront encore pour l'Europe eux qui dans la partie est du pays connaissent un taux de chômage de 25 % et une différence de niveau de vie crasse entre les "Wessies"<br /> et les "Ossies".  Une tendance se fait jour au sein des électeurs les plus démunis d'arrêter de payer pour des "paresseux" ou des pays comme la France qui font très peu d'efforts pour<br /> diminuer leurs dépenses.  Ces gens préconisent pour l'Allemagne la sortie de l'euro et le retour au bon vieux et solide DM ce qui aurait comme conséquence que le francs suisse ne saurait<br /> plus une monnaie refuge.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Je suis d'accord avec vous.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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