Il est dommage qu'il ait fallu le Climate Gate [voir mon article Le "climate-gate" pourrait donner raison aux sceptiques du climat ] et le Glacier Gate [voir mon article Glaciergate: il ne faut pas se faire une montagne de l'Himalaya ], entre autres scandales, pour qu'enfin la parole leur soit donnée, pour qu'enfin le débat sur le changement climatique ait lieu sur la place publique entre scientifiques de points de vue opposés et que des arguments scientifiques puissent être échangés au su et au vu de tout le monde.
La première erreur fondamentale du GIEC , Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, a été de se présenter comme la seule source de vérité en matière de climat et de prétendre qu'il y avait un consensus d'experts sur l'existence d'un réchauffement climatique, puis sur le fait que ce réchauffement climatique était d'origine humaine. Fort de ses certitudes, le GIEC a commis l'autre erreur fondamentale de préconiser des mesures à prendre sur la base de conclusions souvent en contradiction avec ses propres rapports.
Il y a seulement deux ou trois ans il était impensable que des sceptiques du climat s'exprimassent dans la presse écrite, dans des émissions de radio ou de télévision, ou sinon isolément, en étant la proie de meutes de contradicteurs, en risquant leur carrière ou en subissant les foudres de médias unanimes, qui tous les jours matraquaient les cerveaux avec des menaces imaginées. Marcel Leroux [voir mon article Mort du climatologue dissident Marcel Leroux ] ou Serge Galam [voir mon article Les scientifiques ont perdu le Nord, par Serge Galam ], par exemple, en ont su quelque chose.
Aujourd'hui les "réchauffistes" ou les "carbo-centristes" - ceux qui défendent la théorie d'un réchauffement climatique ou d'un réchauffement climatique d'origine humaine - adoptent un profil plus bas, qui leur va mieux au teint, et ont perdu quelque peu de leur superbe. Cela apparaît très clairement quand on écoute et regarde l'émission Ce soir (ou jamais) que Frédéric Taddeï a consacrée le 18 février dernier sur le thème "Réchauffement climatique : a-t-on exagéré ?"ici en présence de deux sceptiques du climat, Martine Tabeaud et Serge Galam.
Plutôt que d'opposer des arguments scientifiques aux "climato-sceptiques" et de devoir s'aventurer en terrain mouvant, Le Temps a préféré les attaquer sous le biais de leur efficacité. Le journaliste Olivier Dessibourg a donc rencontré le philosophe Dominique Bourg. Ayant relevé de prétendues "erreurs factuelles" dans le dernier livre de Claude Allègre, L'imposture climatique, et considérant que ce dernier est représentatif de tout "climato-scepticisme", le journaliste opine quand le philosophe généralise ses propos à tous les "climato-sceptiques" :
"Leur but est de conforter leur posture, et non pas d'être dans la vérité".
Le philosophe explique le succès des "climato-sceptiques" par l'espoir secret du public de ne pas être dérangé dans ses habitudes et de ne pas devoir changer de civilisation :
"Certains modèles proposés (comme tout miser sur les potentielles avancées technologiques), ne régleront de loin pas tout. Il faut imaginer un scénario macroéconomique de décroissance. Tout l'enjeu est là. Et le public n'est pas prêt à l'accepter de facto".
Chassez le catastrophisme et il revient au galop !
Pour le philosophe Dominique Bourg le débat scientifique, auquel - semble-t-il - il ne comprend goutte et ne veut rien comprendre, est clos :
"Les gens se sont dits [après le Climate Gate] : puisque cette instance [le GIEC] incarne la culpabilité qu'on nous impose, et qu'elle a fauté moralement, nous avons toute licence pour faire part de notre scepticisme. Ainsi tout ce débat n'a plus lieu sur le plan de la science - car les conclusions générales concernant le réchauffement restent valables - mais sur la forme."
Bref, circulez, il n'y a rien à voir. L'avenir est morose. Il faudra bien que les gens s'y fassent. Employant la méthode Coué Dominique Bourg dit même très doctement :
"J'espère que la vague se calmera. Il peut suffire d'une grosse canicule..."
Pour sa part, le journaliste Olivier Dessibourg commence à peu près bien quand il écrit :
"La science, climatique ou autre, n'a pas pour but de produire des certitudes. Mais de se départir de tout biais pour établir des faits en minimisant les marges d'erreur. Pour ce faire, elle a besoin de méthodes rigoureuses, objectives, transparentes. Des codes qui doivent aussi lui permettre d'évoluer au fil des découvertes. Le GIEC a mal assuré toutes ces conditions"
Ce qui est une critique sans voile des méthodes non scientifiques du GIEC.
Mais le journaliste dérape en se voulant sur la même longueur d'onde que le philosophe :
"Bien plus que sur le fond, c'est sur la forme que ses membres doivent désormais oeuvrer".
Contredisant ce qu'il vient tout juste d'écrire, en tenant pour acquis des résultats obtenus avec des méthodes hasardeuses.
La vague ne se calmera pas avec de telles pirouettes intellectuelles.
Francis Richard
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