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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 17:40
Sound of Freedom, d'Alejandro Monteverde

Quiconque accueille un petit enfant tel que lui à cause de mon Nom, c'est moi qu'il accueille. Mais si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer.

Matthieu XVIII, 5-6

 

Pourquoi ai-je absolument voulu voir ce film? Par esprit (libre) de contradiction. Je ne sache pas que ce film soit sorti en salles en Suisse, mais je me suis procuré le DVD: ce n'est pas la première fois que je contourne ainsi une censure qui ne dit pas son nom.

 

Je ne sais pas si Sound of Freedom a eu du succès en France où il est sorti le 15 novembre 2023. Si l'on en croit, le site Allociné, il a bénéficié chez lui d'une majorité de notes cinq étoiles, ce qui veut dire que ceux qui l'ont vu, l'ont particulièrement bien apprécié.

 

Ce que je sais, c'est qu'il a eu un énorme et indéniable succès aux États-Unis après sa sortie le 4 juillet 2023, en dépit des circonstances dans lesquelles il a vu le jour: 184 millions de dollars de recettes pour un budget de 14,6 millions de dollars, précise, étonné, Allociné...

 

Une particularité de ce film en effet est qu'il est sorti sur les écrans cinq ans après son tournage. Disney, qui, en 2019, a racheté la Twentieth Century Fox, l'avait mis au placard... Une autre est que les critiques de tous les grands médias lui ont été défavorables...

 

Les médias de service public que l'avocat Gilles-William Goldnadel appelle, à raison, de sévices publics, n'ont pas été de reste, aussi bien en Suisse qu'en France, ce qui est un gage de qualité, si ce n'est un honneur pour tous ceux que leur moraline sélective réprouve...

 

La RTS, plutôt que d'analyser le film, relayait les accusations de complotisme, soulignait que le film avait été encensé par Donald Trump, se félicitait que New York Times ou Guardian aient critiqué le film pour sa proximité avec QAnon ou l'aient jugé insipide.

 

Pour ce qui concerne France Inter, la chaîne de radio qui voit et traque l'extrême-droite partout, titrait, pour saluer la sortie du film dans l'hexagone: Le "navet" qui a fait un carton chez les complotistes américains débarque en France. On n'est pas plus aimable...

 

Mais ne tombons pas dans le travers où ces soi-disant progressistes veulent emmener leurs lecteurs ou auditeurs. Le film est une fiction, mais il a été inspiré par des faits réels que la bien-pensance ne saurait voir parce qu'il faut être fort avec les faibles et inversement.

 

Tim Ballard est un agent de la sécurité intérieure américaine. Lui et son équipe surveillent les réseaux pédophiles qui alimentent les nantis en proies sexuelles, petits garçons et petites filles, enlevés à leurs parent au Honduras, après les avoir fait transiter en Colombie.

 

Une belle jeune femme fait croire aux enfants, repérés pour leur joli minois, et à leurs parents, qu'elle les recrute pour du mannequinat et qu'ils connaîtront renommée et fortune. Après qu'ils ont laissé leurs enfants le matin, elle demande aux parents de revenir le soir...

 

Mais le soir la belle et les enfants ont disparu sans laisser de traces. En réalité ils ont été emmenés sans ménagement et transportés par bateau à Carthagène en Colombie, d'où ils seront livrés, sur appel, à des prédateurs moyennant de grosses liasses de billets:

 

C'est plus lucratif que la drogue parce que cela peut se consommer plusieurs fois... 

 

Après avoir confondu un pédophile qu'ils épiaient, et après l'avoir piégé, Tim Ballard et son équipe parviennent à sauver un petit garçon de huit ans, Miguel Aguilar, choisi sur un site internet, au moment où le trafiquant s'apprête à en faire livraison à ce pédophile.

 

Le père de Miguel informe alors Tim que sa fille a été enlevée avec son frère et que lui et son fils ne s'en consolent pas. Tim, lui-même père de famille nombreuse, décide de tout faire pour retrouver la disparue et arrive à convaincre un homme riche de l'aider.

 

Après avoir tendu un piège gigantesque aux trafiquants d'enfants et à leurs clients prédateurs, nombre d'enfants sont sauvés, mais la petite Rocio Aguilar ne fait pas partie du lot. De fait elle est restée en Colombie et a été livrée pour sa consommation à un chef rebelle.

 

Quitte à perdre son emploi s'il est désavoué, Tim, en accord avec sa femme, qui a la même conception chrétienne que lui, se fait passer pour un médecin afin d'infiltrer la rébellion colombienne et sauve la petite fille, juste avant, heureusement, qu'elle ne soit forcée...

 

Tim Ballard est incarné par Jim Caveziel, que les cinéphiles ont vu, dans La Passion du Christ de Mel Gibson, il y a vingt ans, dans le rôle de Jésus. Il personnifie le héros que les grands médias abominent: un catholique dont les oeuvres sont en adéquation avec la foi.

 

Tous les personnages, dans ce film, qu'ils soient bons ou méchants, sont criants de vérité, de même que les lieux où se déroulent ces ignominies que sont les trafics sexuels d'enfants, plus répandus qu'on ne croit à travers le monde, et scandaleux au sens christique du terme:

 

Malheur au monde, à cause des scandales! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!

Matthieu XVIII, 7

 

Francis Richard

 

Sound of Freedom, Alejandro Monteverde, SAJE Distribution

 

Bande annonce du film:

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 19:20
Vaincre ou mourir, de Vincent Mottez et Paul Mignot

Malgré des critiques exécrables parues dans la presse, Vaincre ou mourir, sorti au début de l'année dans un nombre restreint de salles, a réussi, en quelques semaines, à totaliser plus de 300 000 entrées.

 

Ceux qui n'ont pas vu en salle ce film, produit par Le Puy du Fou, peuvent désormais le voir en acquérant le DVD. Le film proprement dit dure une heure trente-cinq minutes, le making of, vingt-cinq.

 

L'incroyable épopée de Charette 1, contrairement à ce qui a été dit dans la presse dominante, est fidèle à l'histoire et c'est bien le bât où elle a été blessée, car la France ne se réduit pas à la république...

 

La république n'y est qu'une forme de gouvernement, comme l'ont été la royauté ou les deux empires. Mais, aujourd'hui, il est convenu, et convenable, de ne parler que de la république et de ses valeurs...

 

Il a fallu attendre longtemps pour que la Révolution soit revisitée par des historiens honnêtes, tels que François Furet, qui ont fait notamment la distinction entre celle de 1789 et celle dévoyée de 1793.

 

Il suffit de lire les deux déclarations des droits de l'homme de l'une et l'autre année pour relever les différences fondamentales qu'il y a entre elles deux, particulièrement pour ce qui concerne l'égalité.

 

Ainsi en 1789 les hommes naissent libres et égaux en droits; en 1793, ils naissent bien libres mais ils sont égaux par nature et devant la loi, ce qui est déjà un sacré changement de paradigme.

 

En effet, aux droits naturels ont été substitués la loi, qui est une construction, modifiable à l'envi et qui, bien souvent, dans nos démocraties, ne les respecte plus à la moindre occasion ou... pandémie.

 

Le péché du film est de rappeler que les Vendéens, qui n'ont pas consenti à la levée en masse de 1793 pour défendre un régime hostile à leur foi catholique, ont été exterminés pour ce qu'ils étaient.

 

(C'est une dérive courante aujourd'hui de s'en prendre aux personnes pour ce qu'elles sont et non pas pour ce qu'elles font quand leurs dirigeants, par exemple, sont voués aux gémonies par la doxa 2...)

 

Ce populicide 3, pour reprendre le mot créé par Gracchus Babeuf, a été perpétré par les noyades de Nantes et par les colonnes infernales de Louis-Marie Turreau, qui ont incendié, violé, et détruit.

 

Rappeler que la république s'est imposée par le sang, le feu et les larmes, n'est pas du goût des héritiers de Robespierre, parmi lesquels il faut, rappelons-le, compter Hitler, Staline ou Pol Pot.

 

Rappeler que, pour des hommes politiques républicains, les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent, comme disait Charles Pasqua, n'est pas non plus du goût des esprits serves.

 

C'est pourtant pourquoi les guerres de Vendée ont perduré, après un traité de dupes, jusqu'à ce que le général Charette soit fait prisonnier puis fusillé à Nantes, ayant tout perdu fors l'honneur.

 

Vaincre ou mourir est essentiel pour cet homme d'un autre temps que le nôtre où l'utilitarisme est roi et où donc l'honneur, qui était plus cher à Cervantes que sa vie, est devenu incompréhensible.

 

Francis Richard

 

1 - Incarné par Hugo Becker.

2 - Voir mon article Il ne fait pas bon être russe en ce moment, en France.

3 - Le mot de génocide n'existe pas encore.

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16 mars 2021 2 16 /03 /mars /2021 18:45
Richard Jewell, un film de Clint Eastwood

Après avoir vu des extraits de la cérémonie des Césars du vendredi 12 mars 2021, on a envie de respirer un air plus pur. Si on n'a pas eu l'occasion de le voir dans une salle obscure, sur grand écran, le temps est venu de regarder le DVD Richard Jewell de Clint Eastwood.

 

Oui, je sais, c'est du cinéma américain. Et alors? Il n'y a pas que le cinéma français qui puisse être exceptionnel... Depuis ses débuts, que ce soit comme acteur, réalisateur ou producteur, le Californien ne m'a jamais déçu, parce qu'il incarne l'Amérique libre que j'aime.

 

Dans le prologue, en 1986, Richard Jewell (Paul Walter Hauser), homme de ménage, sympathise avec l'avocat d'un grand cabinet, Watson Bryant (Sam Rockwell). Au bout de quelques temps, Richard annonce à Watson qu'il s'en va et lui fait cadeau d'un Snickers.

 

Watson aime les Snickers. C'est en examinant sa poubelle que Richard l'a appris... Ce soir-là, il lui dit qu'il veut entrer dans la sécurité, pour protéger les gens. Watson lui tend un billet en quid pro quo, lui demande de ne surtout pas devenir un connard et lui explique:

 

Un peu de pouvoir peut faire de quelqu'un un monstre. Ne faites pas cela.

 

En 1996, Richard assure la police au Piemond College, à Devorest, en Géorgie. Mais les étudiants se plaignent de lui parce qu'il veut les empêcher de boire et de faire du vacarme. Croyant en la loi et l'ordre, il a appliqué à la lettre ce que le président a exigé: il doit partir.

 

Il devient agent de sécurité et, quand les Jeux Olympiques d'été ont lieu en juillet-août, à Atlanta, il est affecté au Parc du Centenaire (les premiers jeux olympiques modernes ont eu lieu à Athènes en 1896), que les organisateurs ont aménagé pour accueillir des festivités.

 

Le 27 juillet, Richard Jewell découvre sous une table un sac à dos suspect, au pied de la tour de contrôle des sons et lumières. Un artificier vient, confirme que le sac contient une bombe. Or un inconnu prévient à peu près au même moment qu'une bombe va exploser.

 

En dépit de l'évacuation opérée grâce au sang-froid de Richard Jewell, la bombe explose, tue une personne, en blesse cent onze autres. Richard est considéré comme un héros, invité sur les plateaux télé. Il ne sait pas que très vite il sera la cent treizième victime de l'attentat.

 

En mal de sensationnel, une journaliste, Kathy Scruggs (Olivia Wilde), fait de Richard Jewell un poseur de bombe solitaire, en quête de notoriété ou, sinon, de reconnaissance. Elle a sur-interprété ce que lui a laissé entendre Tom Shaw (John Hamm), agent du FBI. 

 

Dès lors la vie de Richard Jewell et de sa mère, Bobi Jewell (Kathy Bates), chez qui il vit, devient un enfer. En effet les autorités emboîtent le pas aux médias qui ont tous pris pour argent comptant les allégations de Kathy Scruggs, applaudie par toute sa rédaction.

 

Les médias, de même que les autorités, auxquelles Richard est par nature soumis, abusent de leur pouvoir, dès que Watson Bryant, l'avocat que Richard s'est choisi, tourne le dos, et ne respectent pas la Constitution américaine, qui protège les droits et libertés individuelles.

 

Ce film, en ces temps où les hommes des États portent atteinte sans vergogne aux libertés individuelles, montre qu'il y a un quart de siècle, déjà, les médias, pour faire le buzz, et les forces de l'ordre, pour se faire valoir, ne reculaient pas devant des procédés ignominieux.   

 

Toutes ces viles personnes, quand elles ont affaire à de véritables héros, qui sont droits et n'ont d'autre but que servir, comme les admire Clint Eastwood, n'ont de cesse de les salir, de leur prêter les plus noirs desseins, sans doute parce que ce sont ceux qui les animent...

 

Richard Jewell sera innocenté et ne fera pas de prison. Mais le mal aura été fait, et, même lorsque le véritable coupable sera pris, il y aura toujours des gens qui seront convaincus qu'il n'est pas innocent. Il mourra à 44 ans, en 2007, à la suite d'une défaillance cardiaque.

 

Francis Richard

 

Bande annonce en français:

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18 novembre 2019 1 18 /11 /novembre /2019 20:00
J'accuse, de Roman Polanski

Le film de Roman Polanski commence par la dégradation militaire publique, le 5 janvier 1895, du capitaine Alfred Dreyfus (Louis Garrel) dans la Cour Morlan de l'École militaire à Paris, devant des milliers de soldats.

 

Alfred Dreyfus, drôle de traître, clame alors avec force:

Soldats, on dégrade un innocent, soldats on déshonore un innocent. Vive la France ! Vive l'armée !

 

Précédemment, le 22 décembre 1894 le capitaine Alfred Dreyfus a été déclaré coupable d'intelligence avec une puissance étrangère à l'unanimité des sept juges du Conseil de Guerre et condamné à la déportation perpétuelle.

 

Compte tenu de la gravité de sa trahison, le gouvernement de la République française décide, à la faveur d'une loi de circonstance, de le déporter à l'île du Diable, au large de la Guyane, où il sera le seul et unique prisonnier.

 

Si Dreyfus n'avait pas été juif, il n'est pas sûr qu'il aurait été ainsi convaincu de trahison, à partir des éléments que l'on connaît aujourd'hui, mais le contexte socio-politique conduisait de toute façon à le pré-juger collectivement...

 

C'est par hasard que la culpabilité de Dreyfus est mise en doute par un militaire, comme le montre bien le film dont le scénario est cosigné par Roman Polanski et par Robert Harris, inspiré de son roman D. (An Officer and a Spy).

 

Le colonel Sandherr (Eric Ruf), gravement atteint par la siphyllis est en effet remplacé par le commandant Picquart (Jean Dujardin), qui est promu lieutenant-colonel, à la tête de la Section statistiques du Service de renseignement.

 

Le colonel Picquart, qui fait la différence entre opinion personnelle et opinion professionnelle, a certes formé Dreyfus, mais ne l'a pas favorisé, bien au contraire. Car c'est un militaire qui exerce son métier avec honnêteté.

 

C'est lui qui en plongeant dans le dossier de Dreyfus découvre que le bordereau, le fameux document qui l'accuse, encadré dans son bureau, n'est pas de sa main mais de celle d'un autre, le commandant Esterhazy (Laurent Natrella).

 

A cette découverte s'en ajoute une autre, celle d'un dossier secret qui a achevé de convaincre les juges de la culpabilité de Dreyfus et dont son avocat, Me Edgar Demange (Denis Podalydès) n'a pas eu connaissance.

 

De plus, ce dossier secret, sous prétexte de sécurité du pays, bien que le procès se déroule à huis clos, comporte une pièce, la plus accablante, qui s'avérera être un faux commis par le commandant Henry (Grégory Gadebois).

 

Tous les moyens seront bons pour faire taire le colonel Marie-Georges Picquart, pour lequel la Grande Muette est toute la vie: l'emprisonnement, la révélation de son adultère avec Pauline Monnier (Emmanuelle Seigner) etc.

 

Il faudra douze ans pour que Dreyfus soit réhabilité, notamment grâce à son frère Mathieu, au colonel Picquart et à l'édito J'accuse qu' Émile Zola (André Marcon) signe dans L'Aurore de Clemenceau (Gérard Chaillou) le 13 janvier 1898.

 

Le film, réalisé de main de maître, se déroule comme un thriller, avec des rebondissements jusqu'à la fin. Il est servi par une distribution de très grande qualité dans laquelle on retrouve nombre d'acteurs de la Comédie-Française...

 

Ce film comporte une terrible leçon pour notre époque, où, de plus en plus, on préjuge les gens non pas d'après des faits vérifiés mais d'après des délations sans preuves, et sans que soit laissée à l'accusé la possibilité de se défendre. 

 

Francis Richard

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

 

Bande annonce de J'accuse:

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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 17:45
Roubaix, une lumière, d'Arnaud Desplechin

Comme le titre du film d'Arnaud Desplechin l'indique, l'histoire se passe à Roubaix, qui fut naguère une des capitales du textile avant de connaître la décroissance...

 

Roubaix apparaît bien sombre dans ce film. Que ce soit de nuit ou de jour, tout y a les couleurs du noir et du gris en cette fin décembre, à l'approche des fêtes de fin d'année.

 

Quand le film commence, le commissaire Daoud (Roschdy Zem) circule dans la ville et aperçoit sur sa route, au loin, un véhicule en feu. Il prévient son commissariat.

 

Au cours de l'histoire, lui et ses acolytes auront à traiter plusieurs affaires: l'incendie d'un véhicule, un viol, une fugue, un incendie volontaire, un meurtre. La routine.

 

Louis (Antoine Reinartz) est une nouvelle recrue. Daoud lui confie l'enquête sur l'incendie volontaire, qui a été déclenché dans une typique maison en briques de la ville.

 

Louis est un jeune homme instruit, et religieux. Dans sa chambre d'hôtel, le spectateur ne peut que remarquer, dans sa bibliothèque, Éthique et infini, d'Emmanuel Lévinas.

 

Deux voisines, Claude (Léa Seydoux) et Marie (Sara Forestier), qui vivent en couple dans une maison donnant sur la même cour que la maison incendiée, ont appelé la police.

 

Au début, Marie et Claude (qui a un fils) ne veulent rien dire de peur de représailles... Puis Claude se décide. Un corps est alors découvert à l'étage de la maison voisine.

 

Les autres affaires que le commissariat a à traiter plantent le décor. Roubaix est une ville à forte population immigrée, une ville où le chômage et la misère règnent.

 

Au milieu de toutes ces ténèbres, il y a cependant une lumière: son commissaire de police principal, Daoud. Parce que c'est un homme d'équanimité et d'apaisement.

 

Daoud, arrivé à Roubaix quand il avait sept ans, connaît tous les codes de la ville. Ce qui est fort utile dans son métier, il sait d'emblée si un suspect est coupable ou non.

 

Pourquoi? Parce qu'il se met à la place des autres et parce qu'il est d'une grande humanité. Son amour des animaux en est la preuve: il a trois chats et rêve d'avoir un cheval...

 

Son autre atout, c'est donc qu'il ne s'énerve jamais. Quand il interroge un suspect, il sait le mettre en confiance. Il tranche en cela avec ses subordonnés, qui souvent s'emportent.    

 

C'est ainsi qu'il obtient de Claude et de Marie, belles jeunes femmes abîmées par l'existence, qu'elles lui disent ce qu'aux autres elles ne confieraient sans doute jamais.

 

C'est ainsi qu'à des criminels il sait révéler leur part de lumière - il dit à un pyromane qu'il est un homme bien! - et qu'il leur fait dire très naturellement leur part d'ombre.

 

Roubaix, une lumière est un polar noir, mais son réalisateur, aidé en cela par le jeu de ses acteurs, montre subtilement qu'il y a toujours un point lumineux dans toute noirceur.  

 

Francis Richard

 

Bande annonce du film:

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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 10:45
Silence, de Martin Scorsese

Silence de Shūsaku Endō est le livre éponyme du film de Martin Scorsese. Il raconte le retour de deux prêtres jésuites au Japon, à la moitié du XVIIe siècle. Lesquels sont à la recherche d'un aîné disparu dans l'archipel, au milieu des persécutions dont les chrétiens y sont l'objet depuis l'interdiction de leur religion en 1614.

 

En 1640, le père Sebastiaõ Rodrigues (Andrew Garfield) et le père Francisco Garupe (Adam Driver) viennent demander à leur supérieur, le père Allessandro Valignano (Ciaran Hinds) de partir pour le Japon afin de savoir ce qu'est réellement devenu leur professeur et maître, le père Cristovaõ Ferreira (Liam Neeson).

 

En effet, selon certaines rumeurs, le père Ferreira serait mort. Selon d'autres, il aurait apostasié, ce qui, pour les deux prêtres, est tout simplement inconcevable. Alors, ils veulent en avoir le coeur net. Malgré qu'il en ait, le père Valignano les y autorise et les met en relation avec un Chinois de Macao, lequel connaît un Japonais.

 

Ce Japonais, Kichijiro (Yôsuke Kubozuka), est bourré de remords (et bourré tout court) quand le père Rodrigues et le père Garupe le rencontrent. Pour avoir la vie sauve, catholique baptisé, Kichijiro, seul de sa famille, complètement décimée, a apostasié, et, toujours craintif de se dire chrétien, ne s'en remet pas.

 

Avec l'aide de Kichijiro le père Rodrigues et le père Garupe débarquent clandestinement dans un village de chrétiens du Japon. Ces Kakure Kirishitan, chrétiens cachés, sont tout heureux que des prêtres les aient rejoints. Privés de sacrements, telles que la confession et l'eucharistie, ils n'avaient pas d'autre possibilité que de baptiser.

 

Être chrétien à l'époque, au Japon, est très dangereux. Les autorités nipponnes ne supportent pas qu'une religion étrangère rivalise avec leur bouddhisme local. Alors elles l'ont coupée à la racine en privant ses adeptes de leurs prêtres et continuent en les débusquant: si elles soupçonnent des paysans d'en être, elles les obligent à se renier.

 

Leur épreuve du fumi-e est de demander aux suspects de piétiner une image du Christ, faute de quoi ils encourent la mort, eux et leurs proches, dans de cruelles souffrances. C'est ainsi qu'un jour des soldats débarquent dans le village où se trouvent les deux pères jésuites, accompagnés d'Inoue (Issey Ogata), le mielleux Grand Inquisiteur...

 

Il y a plusieurs degrés de vision de ce film, remarquablement réalisé et tourné par Martin Scorsese, que les problèmes de foi et de religion tourmentent (à 14 ans, pour un an seulement il a été séminariste): les prises de vue des êtres et des choses ne laissent pas d'impressionner le spectateur et de l'émouvoir.

 

On peut voir dans ce film une critique d'une religion, le bouddhisme local, qui, du fait qu'elle est majoritaire et de connivence avec le pouvoir, ne supporte pas la concurrence des autres religions, qui, d'une manière ou d'une autre, même inoffensives, même seulement spirituelles, pourraient porter atteinte au temporel.

 

On peut y voir ensuite la lancinante question du martyre: tous les hommes ne sont pas capables de résister à la torture et à la mise à mort, qu'elles soient infligées à eux-mêmes ou qu'elles soient infligées, devant eux, à leurs proches ou à ceux qui leur sont confiés. C'est le problème de la faiblesse ou de la grandeur humaine face aux épreuves.

 

On peut y voir aussi le thème de la trahison heureuse, de l'intelligence avec l'ennemi: il est tellement plus facile de pactiser avec lui que de lui résister, d'autant que pour emporter la conviction l'exemple de quelqu'un qui s'en porte bien est donné avec tous les avantages que procure la servitude comparée à l'exigence de la liberté.

 

On peut y voir enfin l'interrogation de l'abandon par Dieu de ceux qui ont placé leur foi en lui, de son silence devant le mal qui se fait sous ses yeux sans qu'il intervienne. Et l'on peut dès lors se demander si c'est une tentation du Diable ou une parole de miséricorde de Dieu qui souffle à l'un des protagonistes ce conseil devant une image du Christ:

 

Piétine! Piétine! Mieux que quiconque je connais la souffrance. Piétine! C'est pour être piétiné par les hommes que je suis venu au monde! C'est pour partager la douleur des hommes que j'ai porté ma croix!

 

Francis Richard

 

Bande-annonce:

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 23:55
Sully, un film de Clint Eastwood

Le 15 janvier 2009, il y aura bientôt huit ans, un Airbus de la compagnie US Airways se posait sur l'Hudson avec à son bord 150 passagers et 5 membres d'équipage. Tous eurent la vie sauve. Le commandant de bord s'appelait Chesley Sullenberger, alias Sully.

 

Clint Eastwood, à partir de cette histoire vraie, fait un film à suspense bien que le dénouement soit connu. Et un film roboratif, parce que Sully (Tom Hanks) est comme tous les vrais héros: il n'a pas du tout le sentiment de l'être, mais d'avoir fait son job...

 

Cela fait plus de 40 ans que Sully pilote des avions. Il a donc de nombreuses heures de vol à son actif et c'est cette longue expérience qui va lui permettre de prendre la bonne décision dans le temps très court qui lui est imparti, c'est-à-dire moins d'une minute.

 

Le vol 1549 de l'A320 de l'US Airways à destination de Charlotte vient de décoller de l'aéroport new-yorkais de La Guardia à 15:26. Deux minutes plus tard des oiseaux s'engouffrent dans ses deux réacteurs et les mettent tous deux hors service.

 

Sully et son copilote Jeff Skiles (Aaron Eckhart), dans un premier temps, envisagent de retourner à La Guardia, puis de se poser sur l'aéroport plus proche de Teterboro. Mais, l'appareil perdant trop rapidement de l'altitude, Sully décide d'amerrir sur l'Hudson.

 

Après l'amerrissage, grâce au sang froid de Sully et des autres membres d'équipage, et grâce à l'intervention rapide de plusieurs ferrys, d'hélicoptères et de secouristes, les 155 personnes du vol 1549 sortent vivantes de l'eau glacée du fleuve.

 

Cette décision d'amerrir est toutefois remise en cause par la commission de la NTSB, National Transportation Safety Board, qui, simulations informatiques à l'appui, estime que l'A320 aurait eu le temps de regagner La Guardia, ou, à défaut, Teterboro.

 

Clint Eastwood montre toute l'importance que revêt le facteur humain dans de telles circonstances et ce n'est pas fortuit que les relations de Sully avec sa femme Lorrie (Laura Linney) y jouent un rôle pour en dresser le portrait.

 

Comme c'est un film qui finit bien, qu'il est édifiant - l'action de l'homme confronté aux défaillances de la machine est décisive -, que les personnages sont joués avec beaucoup d'authenticité, le spectateur sort ragaillardi pour un bon moment de l'avoir vu.

 

Francis Richard

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 22:55
Un juif pour l'exemple, un film de Jacob Berger

Un juif pour l'exemple est un film... exemplaire. Certes il est inspiré du livre de Jacques Chessex, mais c'est une véritable oeuvre de création, où le réalisateur, Jacob Berger, dépeint subtilement ce qui peut apparaître comme le basculement d'une société reconnaissable, alors que c'est en fait le résultat furtif de glissements infimes.

 

L'histoire se passe à Payerne en 1942, en Pays de Vaud, en Suisse, c'est-à-dire au paradis. Une bande de jeunes hommes, admirateurs de Hitler, imaginent de faire un cadeau à leur chef nazi adulé, pour l'anniversaire de ses 53 ans, le 20 avril de cette année-là. Quel meilleur cadeau peuvent-ils lui offrir qu'un Juif mort?

 

Après avoir dressé une liste de candidats à ce rôle de bouc émissaire, ils jettent leur dévolu sur Arthur Bloch (Bruno Ganz), un riche maquignon, fin connaisseur des hommes et des bovins. Et c'est lors d'un jour de foire qu'ils vont l'attirer dans une étable isolée sous prétexte de lui vendre une bête intéressante et le tuer, sauvagement.

 

Comme souvent les chefs de bande font faire le sale boulot par ceux à qui ils commandent. Fernand Ischi (Aurélien Patouillard), le garagiste de Payerne, ne fait pas exception à cette règle. Il survient une fois le coup de grâce tiré par l'un de ses comparses, lequel coup de feu vient conclure des coups de barre de fer qui n'ont pas suffi.

 

Comme il n'est pas concevable d'envoyer le corps de ce Juif à Berlin, avec un emballage cadeau, Fernand Ischi ordonne à ses complices de ce crime organisé de le faire disparaître. Pour ce faire, le corps, suspendu à un crochet, est, à l'aide d'une scie, coupé en morceaux, qui sont mis d'abord dans de grandes boilles, puis immergés dans le lac.

 

Ischi est un personnage complexe. Bon père, il cocole sa fille Elizabeth; mauvais mari, il néglige sa femme et a une maîtresse avec laquelle il fait des choses. A l'instar d'Ischi, les autres personnages du film sont complexes, comme dans la vraie vie. Ainsi les comparses d'Ischi sont-ils des gens simples, attachés à leur terre. Mais, pour eux, leur victime n'est qu'un porc...

 

Arthur Bloch, homme de 60 ans, respire la bonté (il est en colère quand il voit des soldats tirer en l'air pour faire fuir des réfugiés). Il aime la Suisse et a été officier dans son armée. Il s'y croit en sécurité ou ne veut pas croire qu'il puisse y être en danger, même si sa femme Myria (Elina Löwensohn) émet des doutes. En même temps, il a le sens et le goût des affaires...

 

C'est un Jacques Chessex tourmenté qui apparaît dans ce film: en petit garçon de 8 ans  au moment des faits (Mathias Svimbersky), en fantôme, témoin de ces faits, qu'il rapporte sur un carnet, et en écrivain (dans ces deux derniers cas joué par André Wilms), qui meurt à 75 ans, invectivé pour son livre, par un médecin, dans une bibliothèque... 

 

Il est difficile de ne pas relever les anachronismes du film. Mais cela a-t-il vraiment de l'importance, puisqu'il n'a pas la prétention d'être historique ou de délivrer un message? L'essentiel n'est-il pas qu'il pose de vraies questions, qui sont d'une terrible actualité? Peut-être même ces anachronismes contribuent-ils à son intemporalité.

 

Francis Richard

 

NB

 

Ce film, en salles le 14 décembre 2016, est librement adapté d'Un juif pour l'exemple, de Jacques Chessex (Grasset, 2009)

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3 juillet 2016 7 03 /07 /juillet /2016 22:55
Roman par Polanski

Il y a un peu plus de trente ans, en 1984, Robert Laffont éditait une autobiographie de Roman Polanski, écrite à chaud, alors que tous [ses] souvenirs étaient encore frais et précis. Aujourd'hui, ce livre, Roman par Polanski, est réédité par Fayard, avec un épilogue du 15 novembre 2015. Si les journalistes qui ont dégoisé sur lui en 2009 l'avaient lu, ils auraient évité de dire bien des contre-vérités.

 

Pour ceux qui aiment le cinéma de ce Franco-polonais d'origine juive, c'est un livre important. Il permet de connaître l'homme qu'il a été pendant les cinquante premières années de sa vie (dont il convient de relever quelques traits marquants) et qu'il n'est plus aujourd'hui, même s'il a continué à faire le même métier: On dirait que mon histoire a été écrite par quelqu'un d'autre, quelqu'un, de surcroît, que j'ai à peine connu.

 

En effet, il y a un avant et un après ce livre, et c'est dû à une rencontre personnelle qui a changé sa vie au moment de sa publication: Mon livre n'était pas encore sorti des presses lorsque mon directeur de casting , Dominique Besnehard, me présenta Emmanuelle Seigner . C'est certainement le plus beau coup de casting de sa carrière. Aujourd'hui, Emmanuelle et moi sommes toujours ensemble, mariés, heureux parents d'une fille et d'un garçon.

 

Roman Polanski  s'était marié en 1958 avec Barbara Kwiatkowska et avait divorcé en 1961. Il s'était marié en 1968 avec Sharon Tate, mais celle-ci, enceinte de lui, avait été assassinée en 1969 par la "famille" de Charles Manson. Ce troisième mariage, qui date de 1989, est donc le bon, bien qu'Emmanuelle soit de trente-trois ans sa cadette et bien qu'il ait été mis à rude épreuve en 2009.

 

Né en 1933 à Paris, Roman Polanski retourne en Pologne avec ses parents à l'âge de trois ans. Il n'en a donc que six quand son pays est envahi par les Allemands d'un côté et par les Russes de l'autre, et il en a douze à l'issue de la guerre. Sa mère est enceinte quand elle est déportée par les nazis, et ne reviendra jamais du camp d'Auschwitz, tandis que son père sera rescapé de celui de Mauthausen.

 

Pendant la guerre, les films, qu'il voit avec son argent de poche, deviennent pour lui une obsession: J'adorais le rectangle lumineux de l'écran, le faisceau qui perçait l'obscurité depuis la cabine du projectionniste, la synchronisation miraculeuse du son et de l'image et jusqu'à l'odeur poussiéreuse des fauteuils basculants. Mais plus que tout encore me fascinait le mécanisme du procédé.

 

Après la guerre, à treize ans, il se découvre un talent naturel, lors d'un camp d'été de boys-scouts où il interprète avec succès, en déclenchant des rires ravis, un morceau traditionnel en patois montagnard: Mon sketch n'était pas terminé que je savais déjà que c'était là ce que je désirais faire toute ma vie: jouer la comédie devant un public, le faire rire, mériter d'être au centre de tous les regards.

 

Il lit toutes les pièces de Shakespeare (traduites en polonais). Il passe le concours de l'école d'art dramatique de Cracovie:

Le vice-recteur Wlozimierz Tecza m'apprit que j'avais été recalé en raison de ma petite taille [il mesure 1 m 65]: il n'existait pas assez de rôles pour les gens de mon gabarit.

- Seulement si l'on mesure le talent en centimètres, répliquai-je.

 

Après avoir suivi l'Ecole nationale de cinéma de Lodz et réalisé son premier long métrage Le couteau dans l'eau, il se rend à Paris pour poursuivre sa carrière de cinéaste. Lui, qui contrairement à nombre de ses anciennes connaissances n'a pas versé une larme à la mort de Staline, peut constater sur place: Même la rue de Charonne et son quartier populaire et pauvre aux yeux des Parisiens me parurent d'une prospérité infinie.

 

Perfectionniste, il réalise des films de qualité, mais que ce soit sous le capitalisme ou le communisme, avec un gros budget ou un petit, les maîtres réagissent de la même façon quand un réalisateur prend du retard sur son plan de tournage. C'est-à-dire qu'ils se lamentent, qu'ils font pression et qu'ils le harcèlent, même s'ils admirent les rushes qu'il leur a donnés à voir, parce qu'en attendant les compteurs tournent.

 

Sa vie personnelle est vagabonde jusqu'à ce qu'il rencontre Sharon Tate: J'ai toujours eu le sentiment que, pour éviter la souffrance, le plus simple est encore d'éviter tout engagement profond. Le danger, l'insécurité, sont inhérents à toute relation - je sais que tout attachement affectif comporte un risque de chagrin. Même la possession d'un chien est une invitation à la tristesse puisque la durée respective de l'existence humaine et canine rend la séparation inéluctable.

 

Avec Sharon tout change: Sharon était plus qu'un visage adorable et une silhouette séduisante. Elle m'enchantait par sa perpétuelle bonne humeur, sa nature enjouée et généreuse, l'amour qu'elle vouait aux hommes et aux animaux - à la vie elle-même. Les femmes trop démonstratives, trop pleines de sollicitude, m'avaient toujours mis mal à l'aise, mais Sharon avait tout naturellement trouvé l'équilibre parfait entre l'affection et le tendre souci.

 

Quand Sharon est assassinée à Los Angeles, il se trouve à Paris. Les médias se branchent sur les pires ragots de Hollywood et commencent à produire toutes sortes d'allusions à des orgies, des drogues-parties, et des pratiques de magie noire . C'est complètement faux mais Newsweek ou Time  ne sont pas de reste: L'art de salir sans affirmer par la seule insinuation était utilisé en abondance. Quand la vérité éclate enfin, pas d'excuses: Le mal fait pendant les premiers jours qui suivirent les meurtres n'a pas été réparé.

 

Quand, en 1977, Roman Polanski est accusé de viol sur une mineure d'un peu moins de 14 ans, la meute se déchaîne. Il raconte sa version des faits qui n'a rien à voir avec un viol et tout à voir avec des rapports sexuels illicites et reconnaît: Voilà que pour un instant de plaisir insouciant, j'avais mis en danger ma liberté et mon avenir dans le pays qui comptait le plus pour moi. En tout cas ce qu'il révèle sur la justice américaine, aussi bien dans son autobiographie de 1984 que dans son épilogue de 2015, n'est pas à l'honneur de celle-ci.

 

Ce qu'il dit de la Pologne de l'été 1981 est révélateur et pas seulement de la Pologne d'alors: A presque tous les niveaux de la société, la prodigieuse aspiration à l'instauration d'un système de libre entreprise allait de pair avec une totale ignorance de ce qu'implique un tel système et avec une profonde dépendance à l'égard de l'Etat providence, même affligé de l'effarante inefficacité de sa version polonaise. Les Polonais avaient été conditionnés à attendre de l'Etat qu'il leur fournît des emplois, des logements, le téléphone, le service de santé et tout le reste...

 

A la fin de son autobiographie Roman Polanski écrit: On a répandu sur mon compte tant d'inexactitudes, de malentendus et de véritables calomnies que les gens qui ne me connaissent pas se font une idée entièrement fausse de ma personnalité. La rumeur publique, désormais amplifiée par l'énorme puissance des médias, vous crée une image qui s'attache à vous à jamais - une espèce de caricature qui passe pour la réalité. Je sais ce que je suis, ce que j'ai fait, et ce que je n'ai pas fait. Ce qui s'est passé et ce qui se passe.

 

Il y aura toujours des gens, disait-il alors, qui préféreront la caricature à la réalité: Ma foi tant pis, je leur aurai fourni des matériaux différents. Il disait aussi - c'était la première phrase du livre: Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, la frontière entre le réel et l'imaginaire a toujours été désespérément brouillée. Aujourd'hui elle ne lui apparaît pas aussi trouble: Sans doute parce qu'aujourd'hui je préfère ma réalité. Et parce que l'imaginaire a pris la forme la plus insidieuse qui soit, celle du mensonge:

 

Ayant troublé le contour des faits, le passage des années leur substitua, couche après couche, une "légende noire". Personne ou presque n'interroge plus la réalité, si éloignée et complexe; on lui préfère la fiction romanesque, ivre de mots qui frappent et de couleurs crues. Vrai, ou pas vrai, on s'en fiche: pourvu que ce soit plus bref et plus sexy que les faits.

 

C'est en quelque sorte le Roman de Roman...

 

Francis Richard

 

Roman par Polanski, 510 pages, Fayard

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 19:00
Les cinq épisodes (pour le moment) de la série Ladies Happy Hour

Le 17 septembre 2015, en avant-premiere, est projeté, au Punk bar, le pilote d'une nouvelle série TV/Web, Ladies Happy Hour.

 

Cette série met en scène cinq jeunes femmes, trentenaires, qui se retrouvent tous les jeudis pour boire un verre dans le bar susnommé pour y parler de leurs relations avec les hommes, sous l'oeil intéressé et amusé de Tiago, le barman du lieu...

 

La série est co-réalisée par Monica De almeida (qui en a eu l'idée) et Marc Décosterd. Ils en sont également les co-scénaristes.

 

Les personnages de cette série sont ainsi décrits sur le site éponyme:

ALEX (Verena Lopes) - La dure à cuire

De caractère fort, elle est franche, parfois un peu dure mais c’est surtout une femme sensible qui se protège. Elle est drôle et n'a pas peur du ridicule.

ESTHER (Elodie Cinquanta) - La sérieuse

Sérieuse, un peu rigide dans son comportement. Elle a énormément de règles qui l’empêchent de profiter pleinement de la vie. C'est une femme saine avec des valeurs bien ancrées.

JESSICA (Laurence Morisot) - La flingueuse

Caractère brutal, parfois un peu mec dans l’âme mais très coquette sur son physique. C’est une maman célibataire endurcie.

KLARA (Marie-Eve Musy) - La douce

Une fille ultra féminine avec un physique très séduisant. Klara est douce et généreuse. Un peu trop rêveuse....c'est une romantique.

MATILDA (Charlotte Deniel) - La sensible

Femme sensible et gentille, trop parfois. Un peu pâte molle dans certaines situations, elle se laisse vite déborder émotionnellement. Son arme, la séduction....

TIAGO (Arthur Lachaize) - L'exubérant

Tiago est le serveur "Gay" du bar préféré des filles. Il a le sens de l’humour, toujours le mot pour rire. Il aime se faire remarquer, très expressif et coquet.... 

 

Cette série comprend (pour le moment) cinq épisodes. Ils ont été diffusés une première fois sur La Télé le lundi soir, du 4 janvier au 1er février 2016, et y sont rediffusés actuellement le mercredi soir.

 

Le format de chaque épisode est court, de 4 à 5 minutes et demie. Ce qui convient très bien à cette série trépidante, produite par Seven Prod, que l'on peut voir aussi sur la page Facebook des Retraites Populaires, qui lui ont accordé leur soutien.

 

En tout cas, ces cinq épisodes tiennent les promesses de leur pilote. Car ces cinq ladies, représentatives de leur génération, sont de bien drôles de dames, dans les deux acceptions du terme: curieuses et amusantes.

 

Toutes les cinq sont en effet séduisantes et intelligentes. Mais cela ne signifie pas que leur quête d'une  vie sentimentale réussie soit couronnée de succès. Certes l'amour est partout. Encore faut-il savoir le trouver. Ce qui n'est pas une mince affaire.

 

Aussi leur arrive-t-il des aventures souvent comiques, voire burlesques. Elles se mettent dans des situations improbables, malgré qu'elles en aient. Et il leur échappe alors des cris du coeur qui sont parfois pathétiques.

 

Pour en juger, le mieux est encore de visionner les cinq épisodes, qui, par la grâce de YouTube, peuvent l'être en cliquant sur chacun d'entre eux ci-dessous.

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 21:15
Avant-première du pilote de la série Ladies Happy Hour au Punk Bar

Ce soir a eu lieu la projection du pilote d'une nouvelle série TV/Web, Ladies Happy Hour, au Punk bar, place de l'Europe 9, à Lausanne, en présence des réalisateurs, de quatre des cinq comédiennes, du comédien, et d'une nombreuse assistance...

 

C'est justement ce soir une happy hour, un peu plus longue qu'une heure d'ailleurs, c'est-à-dire littéralement une heure heureuse, au cours de laquelle les verres se remplissent et se vident dans la bonne humeur, en discutant.

 

Dans ce pilote qui dure 4 minutes et demie, on voit au tout début trois amies Klara, Matilda et Esther (Marie-Eve Musy, Charlotte Déniel, absente ce soir, et Elodie Cinquanta) réunies autour d'un verre dans un bar qui n'est autre que le Punk bar et qui se font des confidences à bâtons rompus.

 

Une quatrième amie, Jessica (Laurence Morisot), arrive . Elle tombe à pic parce que Maltilda, éternelle amoureuse, que taquine gentiment le barman, Tiago (Arthur Lachaize), ne se contente pas ce soir-là de lui commander un verre de rouge mais une bouteille entière...

 

Elles attendent une cinquième amie, Alex (Verena Lopes), qui tarde... et qui finit par arriver toute colère. Elle vient de se faire larguer par Hector, par téléphone, à un arrêt de bus, alors qu'elle s'apprêtait avec sa valise à roulettes à le rejoindre à l'aéroport...

 

 

Avant-première du pilote de la série Ladies Happy Hour au Punk Bar

Les préceptes ci-dessus se trouvent sur le site de la série. Ils sont prometteurs... Ils résument dans quelles dispositions d'esprit se trouvent ces cinq charmantes et belles personnes.

 

Ces cinq ladies sont en effet trentenaires et se retrouvent célibataires pour des raisons diverses et variées.

 

L'une de ces drôles de dames, Jessica, prétend que depuis huit ans elle a choisi le célibat, ce qu'elle trouve peinard, top. Une autre lui demande si ce n'est pas plutôt le célibat qui l'a choisie... La même Jessica est prête à tout pour régler son compte à Hector, l'ex d'Alex, même à utiliser un fusil-mitrailleur...

 

Les esprits des ladies s'échauffent contre les mecs. Alex propose même de constituer une ligue de vengeresses... contre les briseurs de coeur. Esther dit qu'elles perdent complètement les pédales. Tiago, qui est gay et qui passe dans les parages à ce moment-là, demande à la cantonade si on ne parlerait pas de lui...

 

Cette série s'annonce donc bien originale, trépidante (il s'en dit des choses en 4 minutes et demie), décalée, miroir de notre époque dans lequel se reflète une génération de jeunes femmes à qui on a inculqué des valeurs qu'elles ont bien du mal à mettre aujourd'hui en pratique... Mais le doivent-elles?

 

Avant-première du pilote de la série Ladies Happy Hour au Punk Bar

Le pilote, visionné ce soir (il est sur YouTube), comme le seront les épisodes suivants, est inspiré de faits réels.

 

Les deux co-réalisateurs, Monica De almeida, qui a eu l'idée de cette série, et Marc Décosterd, en sont aussi les co-scénaristes et font appel à témoins de la vie amoureuse de trentenaires pour leur apporter de tels faits, heureux ou malheureux, qu'ils sauront mettre en valeur avec humour, légèreté et sensibilité, à preuve ce pilote ovationné par l'assistance.

 

On se réjouit donc de voir cette série quand elle sera programmée. En attendant les contributions pour l'enrichir sont bienvenues. Et, même si le point de vue féminin est celui recherché, le point de vue masculin permettra certainement de le corroborer ou de l'infirmer...

 

Francis Richard

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 22:45

L-amour-est-un-crime-parfait.jpgPour être honnête je préfère le théâtre au cinéma. Aussi me faut-il souvent de mauvaises raisons pour me glisser sur un fauteuil dans une salle obscure.

 

De mauvaises raisons? Par exemple, aller voir un film parce qu'il a été tourné dans le canton de Vaud où j'habite, et parce qu'il est tiré d'un livre, Incidences, de Philippe Djian...

 

Le film des frères Larrieu a en effet été tourné sur les hauteurs vaudoises, à Lausanne et au Rolex Learning Center qui est le joyau architectural de l'EPFL d'aujourd'hui. Qui n'a plus rien à voir avec l'école sur les bancs desquels j'ai usé mes fonds de pantalon...

 

Marc (Mathieu Amalric) est professeur de littérature à l'université de Lausanne. C'est un homme mûr, séduisant, dont les étudiantes sont littéralement, et littérairement, coiffées.

 

Un soir, Marc emmène chez lui l'une d'entre elles, Barbara. Il habite un chalet isolé et enneigé, avec sa soeur, Marianne (Karin Viard), avec laquelle il entretient une relation plus que complice, incestueuse. Marc n'a pas besoin d'enseigner à Barbara l'art d'aimer. Elle fait ça très bien d'elle-même. Il faut dire que, de nos jours, dans ce domaine au moins, la valeur n'attend pas le nombre des années...

 

Après cette partie de jambes en l'air dans le nid d'aigle de Marc, Barbara disparaît. Nul ne sait ce qu'il est advenu d'elle. Marc ne semble pas le savoir plus qu'un autre. Pourtant, un jeune inspecteur (Damien Dorsaz) s'intéresse à ses faits et gestes, de manière discrète, très helvétique. Mais, cela ne va guère loin, en apparence.

 

Plus troublante est l'apparition de la jeune belle-mère de Barbara, Anna (Maïwenn). Cette jeune et séduisante personne ne supporte pas bien la solitude: son mari est en mission en Afrique et, maintenant, elle se retrouve seule depuis que sa belle-fille a disparu.

 

Un courant électrique passe entre Anna, en manque d'affection, et Marc. Et ils se retrouvent dans les bras l'un de l'autre à combler leurs grands moments de solitude.

 

Une jeune étudiante de Marc, Annie (Sara Forestier), fille d'un mafieux très influent, le harcèle. Tant bien que mal il repousse ses assauts répétés. Comme elle n'arrive pas à ses fins, Annie se plaint. Et Marc perdrait son job, sans l'intervention de sa soeur Marianne, qui travaille à la bibliothèque de l'université et dont Richard (Denis Podalydès), le supérieur de Marc, est un peu plus qu'entiché.

 

Par touches successives - le scénario est plein de zones d'ombre, savamment entretenues -, le spectateur est convaincu, sans preuves absolues, de la culpabilité de Marc dans la disparition de Barbara. Aussi la question n'est-elle pas de savoir s'il est coupable ou non, mais s'il se fera prendre.

 

La fin réserve d'ailleurs une surprise qui explique le titre du film, clin d'oeil, sans rapport réel cependant, avec un certain film d'Alfred Hitchcock, où il est question de faille. L'amour peut en définitive s'avérer être un crime parfait, puisqu'irréparable...

 

Quoi qu'il en soit, L'amour est un crime parfait est servi par une brillante et convaincante distribution.

 

Plus particulièrement Karin Viard campe une femme on ne peut plus sensuelle et jalouse, Sara Forestier une étudiante allumeuse et chaude, Maïwenn une femme mystérieuse et amoureuse.

 

Mathieu Amalric incarne un personnage à la fois très séduisant et très inquiétant, ce qui semble être chez lui une seconde nature, qu'accentue un regard perdu et exorbité.

 

Aussi est-ce bien une impression mêlée de séduction et d'inquiétude, que l'on emporte après avoir vu ce film, où les décors de fin d'hiver soufflent eux aussi le chaud et le froid.

 

Francis Richard

 

Ce film sort le 22 janvier en Suisse romande.

 

 

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 19:15

La-Venus-a-la-FourrureLa Vénus à la fourrure de Leopold von Sacher-Masoch est l'oeuvre la plus connue de l'écrivain autrichien. Dans ce roman, un homme, Séverin, est amoureux d'une statue marmoréenne de Vénus, qui se trouve dans un jardin public.

 

Dans ce jardin, il rencontre un jour une femme hors du commun, Wanda, qui ne s'est donné qu'une règle, celle de n'obéir qu'aux lois du plaisir.

 

Séverin se lie et conclut avec Wanda un contrat par lequel il se soumet entièrement à elle: il sera son valet, son esclave, son jouet. Le masochisme ne vient-il pas de Masoch...

 

En contre-partie, Wanda se vêtira d'une seule fourrure et sera alors pour lui d'une animalité divinement érotique.

 

David Ives, qui a fait une adaptation pour le théâtre de ce roman, a écrit le scénario du film de Roman Polanski.

 

Le film se passe à huis clos. De l'extérieur n'est montré que le théâtre délabré dans lequel il se déroule et qui se situe sur un boulevard arboré de Paris, qui n'est pas sans rappeler le boulevard des Batignolles où se trouve le théâtre Hébertot.

 

Thomas (Mathieu Amalric) est dans la salle de ce théâtre. Il téléphone à sa compagne Marie-Cécile. Il est abattu. Il vient d'auditionner de jeunes comédiennes pour incarner le rôle de Wanda dans son adaptation au théâtre de La Vénus à la fourrure et n'a pas trouvé chaussure à son pied.

 

Vanda (Emmanuelle Seigner) arrive en retard pour l'audition. Pour Thomas il n'est d'abord pas question de l'auditionner. C'est trop tard. Mais Vanda, au prénom prédestiné pour le rôle, arrive à l'entortiller tant et si bien qu'il consent à lui donner la réplique pour les trois premières pages de la partition. Dont Vanda s'est procuré un exemplaire original on ne sait trop comment.

 

Thomas a mis le doigt dans un engrenage. L'audition ne se limite pas aux trois premières pages. Car, finalement, Vanda connaît encore mieux le texte de la pièce que son auteur et le joue de manière époustouflante.

 

A chaque interruption, Vanda ne se prive pas de faire des réflexions sur le personnage qu'elle incarne et sur celui de Séverin et s'insurge contre le caractère sexiste de l'oeuvre, que confirme l'épigraphe de la partition, tirée du Livre de Judith:

 

Et le Tout-Puissant le frappa.

Et le livra aux mains d'une femme.

 

Thomas se défend faiblement: cette épigraphe se trouve dans le roman de Sacher-Masoch. Puis, il explose et lui dit qu'elle n'y comprend rien. Ce qui le surprend d'autant plus qu'elle joue merveilleusement bien la Vénus à la fourrure...

 

Peu à peu, Vanda improvise et, comme dans le roman et la pièce, exerce sa domination physique sur Thomas, qui perd complètement le contrôle de la situation... La fiction théâtrale devient réalité.

 

Les scènes ont vite été sensuelles.

 

Je pense notamment à cet instant où Vanda fait mine de ranger le contrat qui la lie à Thomas en le glissant dans son soutien-gorge et en dévoilant l'aréole d'un sein...

 

Et elles sont même devenues très sensuelles.

 

Je pense au moment où Séverin enfile de longues bottes, qui n'en finissent pas de se refermer par fermeture-éclair, sur les longues jambes de Wanda et au moment où Wanda parvient à mettre des chaussures à talons aiguilles aux pieds trop grands de Séverin...

 

Je pense à tous ces moments où les lèvres de Wanda et de Séverin sont près de s'effleurer et s'écartent tout soudain comme si elles se trouvaient au bord d'un acmé et s'y refusaient pour maintenir le désir...

 

Emmanuelle Seigner passe d'un registre à l'autre avec maestria. Elle est tantôt Wanda, tantôt Vanda, deux personnalités très différentes habitant un même corps.

 

Mathieu Amalric est de même tantôt Séverin, tantôt Thomas. Physiquement on dirait un double de Roman Polanski, en plus jeune. Ce qui est d'autant plus troublant qu'Emmanuelle Seigner est Madame Polanski à la ville...


Le film de Roman Polanski ravira les amateurs de théâtre et de cinéma par ses dialogues et son déroulement. Il ravira tous ceux qui s'interrogent sur les rapports troubles de soumission-domination entre hommes et femmes...

 

Francis Richard

 

Ce film, sorti la semaine dernière en Suisse alémanique, sort la semaine prochaine en Suisse romande.

 

En voici la bande-annonce:


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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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