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1 janvier 2023 7 01 /01 /janvier /2023 21:00
A fulgure et tempestate libera nos Domine

A fulgure et tempestate libera nos Domine

Comme chaque année, je présente mes meilleurs voeux à tous mes lecteurs. Mais, cette année, j'ai quelque réticence à le faire, car l'année 2022 fut horribilis.

 

Il faut dire que le monde occidental a conservé à sa tête en 2022 des équipes qui perdent... et qui ont persévéré à ne pas vouloir voir la réalité des choses en face.

 

C'est au point que je me demande de plus en plus, si nous en avons vraiment besoin et s'il ne vaudrait pas mieux tous les ignorer... autant que faire se peut.

 

Une formule résume l'époque. Elle a été employée par le stagiaire qui a été reconduit à l'Élysée: Quoi qu'il en coûte. Il s'est bien gardé d'ajouter: Aux autres.

 

Mais il n'est pas le seul. Je ne sais s'il a été le suivi ou le suivant, qui, comme on le sait depuis Jacques Brel, n'est de toute façon pas une position honorable.

 

L'avantage avec ce blog-notes est qu'il ne coûte rien à personne. Suis-je bête? Si, il coûte du temps à ceux qui ont la gentillesse de me lire, et je leur en sais gré.

 

Pour les remercier, comme il y a tout juste un an, je viens de composer un poème à leur intention. Il se veut plus réaliste que le précédent. Qu'ils me le pardonnent!

 

Catholique un jour, catholique toujours, je n'ai pu m'empêcher d'y mettre un grain de sel chrétien et de m'inspirer d'un sonnet homonyme de mon cher Verlaine.

 

À son poème j'ai emprunté les rimes, sauf une, plus riche. Il fallait bien que je conservasse quelque originalité si le propos rejoignait le sien, publié posthumement.

 

Francis Richard

 

Pour le Nouvel An

 

Si l'année ne meurt pas, une autre ne peut naître.

Depuis que le monde est, ce n'est pas autrement.

De même, l'homme meurt, pour après un moment,

Plus ou moins pénible, transfigurer son être.

 

Pour ceux qui ont la Foi, c'est la bonne nouvelle.

Pour les autres, hélas, tout s'achève en la mort,

Ce qui, convenons-en, est un bien triste sort,

Tout pareil à l'année, qui est sa fin, comme elle.

 

Il ne faut surtout pas regretter une année

Surtout la dernière, qui me rendit odieux,

Alors que prévoyais un avenir radieux.

 

Comment donc faire de bons voeux parbleu !

Quand l'année passée fut l'horreur incarnée.

Ne voyons pas la vie en rose mais en bleus...

 

Saint Jean-de-Luz, le 1er janvier 2022

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1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 23:30
Paris à l'horizon où l'on distingue le faisceau du phare de la Tour Eiffel

Paris à l'horizon où l'on distingue le faisceau du phare de la Tour Eiffel

À mes lecteurs je présente tous mes meilleurs voeux pour l'année qui commence: en résumé, je la leur souhaite bonne et heureuse. Je sais, c'est convenu, mais cela ne fait pas de mal et, j'espère, beaucoup de bien.

 

J'en profite pour les remercier de leur fidélité et de leur amabilité, même lorsqu'ils ne partagent pas mes vues ou qu'ils me font des reproches: personne n'est parfait, ni ne peut plaire à tout le monde.

 

Ma journée ayant été bien remplie, je ne leur adresse ces voeux que tardivement, au soir de ce premier jour de 2022. Mais ceux d'entre eux qui me connaissent ne seront, j'espère, pas déçus, car je leur réserve une petite surprise.

 

En effet je viens de composer une ballade, intitulée Prière pour la délivrance, qui en est une, à mon Créateur, d'envoyer balader le stagiaire de l'Elysée et de le renvoyer à ses chères études pour qu'il cesse enfin de nuire, ce qu'il fait surtout depuis quelque deux ans.

 

Puisse ma prière être exaucée, c'est le voeu que je formule, après cinq ans de malheur, pour la France, pour l'Europe et pour les pays qui ont des relations avec elles.

 

Francis Richard

 

Prière pour la délivrance.

 

Seigneur, il sait ce qu’il nous fait :

Il nous masque. Qu’on se vaccine

Pour libérer : on est refait.

« Pour votre bien ! », qu’il nous serine.

Le croyons-nous ? « En même temps »,

Il nous pourrit par arrogance,

Et diffère toujours l’instant,

Où se fera la délivrance.

 

De ce qu’il fait, est satisfait,

« Content de vous ! », il nous bassine,

Et nous gronde pour ses méfaits.

Il croit même qu’il nous fascine,

Alors qu’il est très inquiétant.

Nous restons donc dans l’ignorance

Du jour, pour nous, lors important,

Où se fera la délivrance.

 

Il persiste dans ses forfaits

Et nous roule dans la farine.

Nous en sommes tout stupéfaits.

Impunément il nous chagrine.

Nous faisons tout qu’il faut pourtant.

Mais, en grande désespérance,

Nous doutons que vienne le temps

Où se fera la délivrance.

 

Envoi

 

Prince, faites donc qu’au printemps   

Soit abrégée notre souffrance,

Que vienne enfin cet heureux temps,

Où se fera la délivrance.

 

Fait à Chatou, le 1er janvier 2022

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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 20:30
Nuit de Noël en France, poème de circonstance

Il y a un certain temps que je n'ai pas composé de poèmes. Aussi suis-je dans mes petits souliers, plus petits encore que ceux que je mettais enfant sous le sapin familial.

 

Mais j'ai succombé à la tentation, je le confesse, de dire en vers ce que je ressens en cette nuit de Noël en France, qui se déroule dans des circonstances particulières.

 

Par charité chrétienne, j'ai essayé de ne pas être méchant mais je n'ai pu m'empêcher d'être au moins quelque peu mordant.

 

Si j'avais été un tantinet méchant, j'aurais pu dire, par exemple, imitant Jean Anouilh dans ses Fables:

 

Il ne faut pas confondre macronisme et grandeur...

 

Francis Richard

 

 

Nuit de Noël en France

 

L'État n'a pas couvert le feu en cette nuit.

Il pourra rayonner et réchauffer notre âme,

Et, pendant la trêve, ranimer notre flamme.

Pour un soir seulement, il ne nous aura nui

 

Celui qui malmène et procure tant d'ennuis.

À la Lanterne il est, et Dieu sait ce qu'il trame.

Rien de bon, sans doute, car ce fauteur de drame

Concoctera, coquin, quelque crime à minuit.

 

Oublions-le toutefois, pensons à Lui qui sauve,

Qui, dans une crèche et bien misérable alcôve,

De Tout-Puissant se fait pour nous le Tout-Petit.

 

Imaginons qu'enfin son règne nous arrive,

Qu'Il ne nous laisse plus dès lors sur le qui-vive,

Qu'Il nous donne à jamais de vivre l'appétit.

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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 12:45
Les Français malades de la peste... étatique

Sur un rythme du Fabuliste:

 

Les Français malades de la peste... étatique

 

Un mal qui répand l'esclavage,

Mal qui le pouvoir avantage

Inventa pour punir les trop riches de France,

L'Étatisme (puisque tel est son petit nom)

Capable d'enrichir en un jour un Macron,

Apportait aux Français la souffrance.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient taxés:

On voyait peu de ces mal-taxés

Cherchant à travailler pour s'assurer pitance;

L'État était leur providence;

Les entrepreneurs n'espéraient

Plus ni bons ni gras profits.

Les plus futés d'eux s'exilaient:

Plus de désir, partant plus de vibrants récits.

Le Président tint conseil, et dit à la télé,

Je crois que tout ça est bien laid

Et dû aux immobiles fortunes;

Que les plus riches de nous

Sacrifient encore au mal quelques billets doux,

Pour que soit conjurée la misère commune.

Le mal empira et fut calamité:

Vain est de vouloir l'égalité;

Les pauvres le furent davantage,

Les riches le furent moins, et ce fut dommage.

Car la richesse se crée avant d'apporter ses bienfaits.

La dilapider n'apporte que des méfaits...

 

Francis Richard

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 20:00
Il lui a suffi de les aimer... un conte poétique d'aujourd'hui, pour Noël

Il lui a suffi de les aimer...

 

Fabrice est au crépuscule du soir de sa vie. Son corps et son âme ne sont désormais plus d'accord que sur un seul point: la rupture. C'est du moins ce qu'aurait dit le poète de Sète en le voyant dans de telles circonstances.

 

On dit que lorsqu'on sent venir sa fin, les images marquantes du passé remontent à la surface de la mémoire. C'est bien ce qui se produit aujourd'hui pour lui. Comme Fabrice est lumineux, il se souvient avec bonheur qu'il a aimé.

 

Au long des saisons de sa vie, Fabrice a aimé une petite fille, une fille, une jeune fille, des jeunes femmes, mais il n'a jamais pu ou su s'en faire aimer. Et, maintenant, il se retrouve tout seul pour vivre ses derniers beaux jours.

 

Fabrice a aimé une petite fille. Il était alors un petit garçon. Sur la photo de classe de l'école maternelle qu'il a conservée, on peut voir cette petite fille à nattes et jupette tenir la main du petit garçon à culottes courtes qu'il était.

 

Fabrice et la petite fille se sont perdus de vue l'année suivante: le petit Fabrice a quitté l'école de filles où se trouvait la maternelle pour aller à l'école de garçons. Car, à l'époque, on séparait petites filles et petits garçons.

 

Fabrice a nagé très tôt. Un été, sur la plage, il a rencontré une fille de son âge. Ils ont construit des châteaux de sable, qui s'écroulaient quand l'eau de la mer montait, et leur idylle n'a pas davantage résisté à la fin des vacances.

 

Fabrice a joué très tôt au tennis. Un été, au club, il a rencontré une jeune fille de son âge. Ils ont fait des parties ensemble. Elle était belle. Il n'était ni beau ni laid. Un jour, ils se sont retrouvés à la plage et se sont même embrassés sous l'eau.

 

Fabrice et la jeune fille se sont vus tout l'été, un bel été, comme Dieu seul sait les faire. Alors que les grandes vacances touchaient à leur fin, ils se sont donné un dernier rendez-vous. Elle n'est pas venue. Il ne l'a jamais revue.

 

Fabrice a rencontré une jeune femme, un réveillon de Nouvel An, dans une boîte. Ils ont tournoyé le temps des rocks. Ils se sont collés l'un à l'autre le temps des slows. Ils se sont revus le lendemain et les jours suivants.

 

Fabrice aimait bien se promener avec elle. Ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Peu après elle a été victime d'un accident de voiture. Elle a été transfusée. Elle est morte du sida après une terrible agonie.

 

Fabrice a aimé plusieurs autres jeunes femmes sans qu'elles l'aiment en retour. Dernièrement il a aimé une jeune femme plus que les autres. Il lui a dédié des poèmes, mais elle ne l'aimait pas davantage que les précédentes et le lui a dit cash.

 

Fabrice était transi amoureux, mais, de ce fait, il était de plus en plus maladroit. Alors elle l'a rejeté sans ménagement, le menaçant même de le dénoncer pour harcèlement. Il ne s'en est jamais complètement remis.

 

Tout dernièrement Fabrice est à nouveau tombé amoureux d'une jeune femme. Il a passé quelques moments merveilleux avec elle. Elle était encore libre. Il ne s'est pas rendu compte tout de suite de ses sentiments.

 

Fabrice a attendu tant et plus que la belle a fini par rencontrer quelqu'un. Et, une fois de plus, cette dernière a rompu toutes relations avec lui. Elle n'a pas apprécié qu'il parle d'elle dans son dernier livre, car Fabrice est romancier.

 

Aujourd'hui, Fabrice dédicace son roman d'amour dans une librairie bien achalandée. Il vit de grands moments de solitude au milieu de cette foule qui se presse pour obtenir de lui un autographe. Mais cette solitude ne dure pas.

 

Fabrice lève les yeux. Il ne croit pas ce que ses yeux voient. Se sont-elles donné le mot ou est-ce un hasard qui fait bien les choses, mais il reconnaît dans la file qui attend nombre de celles qu'il a aimées et qui ne l'aimaient pas.

 

Comme c'est Noël et qu'il est d'un bon naturel, il ne veut pas croire qu'elles soient seulement venues pour sa relative célébrité: il lui a suffi de les aimer pour qu'elles l'aiment un peu et soient attendries par un coeur aussi vaste et profond.

 

Francis Richard

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 00:01
"Qui veut voyager loin ménage sa monture": mais, le veux-je?

On sait ou on devrait savoir que, dans Les plaideurs, de Jean Racine, au tout début de la scène 1 de l'acte I, Petit-Jean, le portier du juge Perrin Dandin trouve qu'il se lève vraiment trop matin, le lui dit et ajoute:

 

Qui veut voyager loin ménage sa monture ;

Buvez, mangez, dormez, et faisons feu qui dure.

 

Eh bien Petit-Jean me ferait certainement plus grandes remontrances qu'à son juge s'il me connaissait. Car je suis un couche-tard et un lève-tôt, et souvent ne dors point du tout.

 

Je réponds pourtant aux deux premières injonctions: je bois et je mange...

 

En fait je ne suis pas sûr de vouloir voyager loin. Alors, pourquoi ménager ma monture?

 

Certes j'aime la vie, peut-être davantage que bien d'autres, parce que je fais partie de ceux qui ont vu la mort de près plusieurs fois et qui en connaissent donc le prix. Et, jusqu'à récemment, je me réjouissais de chaque année gagnée contre la Camarde.

 

Certes j'ai des attaches qui me retiennent à la vie: mes proches avec lesquelles et lesquels je n'ai plus de différends et que j'aime, mes amies et mes amis qui me témoignent souvent leur affection, mes autres soeurs et frères humains qui ont la gentillesse de me saluer et qui se sont toutes et tous réconciliés avec moi, mes amies les bêtes pour qui j'ai la même prédilection que mon saint patron d'Assise, les merveilles de la nature qui ravissent indéfiniment mes yeux éblouis.

 

Certes j'aime boire et manger, comme dit plus haut, et faire d'autres choses que rigoureusement ma mère m'aurait interdit de nommer ici.

 

Certes j'aime lire et écrire et ne ménage pas la monture de mes lunettes, pas plus que l'autre, ce corps qui tremblerait davantage s'il savait où je veux le mener...

 

Certes j'aime me promener, courir, nager, dernière activité que j'exerce quasi quotidiennement.

 

Certes j'aime mon travail dans une entreprise privée, qui accapare beaucoup de mon temps, en principe le jour, mais également souvent la nuit.

 

J'aime tout ça et pourtant je n'ai plus envie de voyager loin, ce depuis quelques mois. Pourquoi? Parce que je souffre moralement et parce que j'ai promis de me taire sur l'origine de cette souffrance qui ne me lâche pas, malgré tous les efforts que je déploie.

 

Douillet, enfant, je ne le suis plus. Je peux supporter la souffrance physique à un point que je n'aurais jamais imaginé. Je dois tenir de mon grand-père maternel, qui a supporté les tortures que lui ont infligées les Allemands pendant la Grande Guerre (ils avaient découvert qu'il opérait dans son pays, la Belgique, pour le Service Secret de Sa Gracieuse Majesté britannique...).

 

Ce que je ne savais pas c'est que j'étais aussi vulnérable à la souffrance morale...Ce qui est d'autant plus curieux que je croyais avoir acquis solidité, maîtrise et sagesse, par la pratique d'un art martial japonais pendant quinze années de ma vie.

 

Alors, parce que je suis croyant et qu'en conséquence je pense que ma vie ne m'appartient pas (je n'empêche bien sûr personne de penser autrement), je n'ai qu'une alternative: prier le Seigneur pour qu'il abrège ma souffrance morale ou qu'il me la rende supportable. C'est cette prière que je lui adresse sous la forme du poème ci-dessous que je publie symboliquement ce jour de mon anniversaire.

 

Francis Richard

 

Prière pour ma délivrance

 

Seigneur, je ne suis pas parfait,

Cette chose, je l’ai comprise.

Que j’aie commis un fort méfait,

Cette chose, je l’ai apprise.

Mais, d’avoir donné tel tourment,

J’étais vraiment dans l’ignorance

Et me demande décidément

D’où viendra lors ma délivrance.

 

Pour me punir de mon forfait,

De me taire on m’autorise

Et, pour cela, on a tôt fait

D’en exiger chose promise.

Depuis, je suis à tout moment

Dans la grande désespérance

Qui fait douter infiniment

D’où viendra lors ma délivrance.

   

Peut-être que mon esprit défait,

Devenu fol, là, dramatise

Et doute que mon cœur mal fait,

Toujours épris, ne cicatrise.

Car je sais que, sans changement,

Je resterai dans mon errance,

Et ne vois point, assurément,

D’où viendra lors ma délivrance.

 

Envoi

 

Prince, du haut du firmament,  

Abolissez cette souffrance

Ou donnez-moi soulagement     

D’où viendra lors ma délivrance.

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 11:20

Reims-chapelle-du-Sacre-Coeur.JPG

Comment rendre hommage à ma feue mère? En étant bien vivant.

 

Hier il y avait tout juste douze ans que ma mère est morte.

 

Je me suis rendu à Reims, au chevet d'un ami gravement malade. Nous avons eu beaucoup de plaisir à nous revoir et nous avons bien ri. Il a retrouvé la foi, non pas celle qui soulève les montagnes, mais celle qui les aplanit...

 

Dans la rue de la clinique où il est hospitalisé il y avait une maison, Etche Churia, clin d'oeil au Pays Basque où ma mère a passé les dernières années de sa vie; il y avait une maison de Champagne, Lanson, clin d'oeil aux bonnes choses que ma mère aimait.

 

Je me suis rendu après à la cathédrale où furent sacrés les rois de France à partir du XIIe siècle, les faisant passer du statut de gentil dauphin à gentil roi...

 

Avant de repartir j'ai pris un chocolat chaud chez Au Bureau, place du Cardinal Luçon...

 

Retourné en région parisienne, j'ai soupé avec mon fils cadet à St Germain-en-Laye, dans un restaurant italien, où nous avons savouré une bruschetta au saumon, puis un risotto aux truffes blanches, enfin un sorbet au limonicello, accompagnés d'un valpolicella classico...

 

Nous avons bavardé jusque tard dans la nuit et refait le monde...

 

Ma mère, de là-haut, a dû se réjouir que sa lignée soit bien vivante...

 

Francis Richard

 

A l'occasion de ses septante-cinq ans, une fête fut donnée en l'honneur de ma mère le 30 septembre 1995.

 

A cette occasion je composai une ballade :

 

Maman

 

Très attendu Papa s'en vient,

L'âme aimante et calcinée,

Au plat pays qui est le tien,

Faire de toi sa dulcinée.

Conquise aussi par la tendresse

De qui n'entend rien au flamand,

Tu perds le temps dans cette presse

De prononcer le mot Maman.

 

Jalousement il te retient

Dans les doux liens de l'hyménée.

Tu es sa reine au doux maintien,

Pour accomplir ta destinée.

De vos amours quatre enfants naissent.

Ils sont tous beaux, évidemment,

Et sous ton aile ils n'ont de cesse

De prononcer le mot Maman.

 

Quand l'un d'entre eux, vieilli, revient,

C'est à l'ombre des Pyrénées

Qu'avec bonheur tu te souviens

Des cependant proches années

Où il pleuvait quelques détresses,

Que tu calmais élégamment.

A nous toujours, pour ta jeunesse,

De prononcer le mot Maman.

 

Envoi

 

Enfin, Prince, dans l'allégresse,

A votre Mère au firmament,

Permettez-nous, avec adresse,

De prononcer le mot Maman.

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 15:00

Etche-Alegera.jpgAujourd'hui, dernier jour de l'an de grâce deux mille treize, j'imprime à ce blog son millième billet. Une façon comme une autre de tourner la page, depuis l'ermitage où je fais retraite, tout seul, loin de tous les miens pendant une petite semaine, et où je fais pèlerinage aux sources, qui ne sont pas celles de Lanza del Vasto.

 

C'est au lecteur de me dire à propos de ces billets s'il s'agit de fausse monnaie.

 

S'il s'agit bien de fausse monnaie, je serai en grande compagnie puisque ceux qui devraient, de par leur position, faire respecter le droit naturel, l'outrepassent en grand nombre, allègrement, dans cette matière.

 

En comparaison, je ne serais qu'un petit joueur, un petit malfaiteur...

 

Il y a plus de cinq ans, maintenant, quand j'ai commencé à émettre des billets sur ce blog, le 28 mai 2008 pour être précis, je n'imaginais pas que ce blog occuperait autant de place dans ma vie et que je parviendrais à ce nombre fatidique de billets...

 

Il s'agissait en effet au départ de m'exprimer "sur tout et sur rien, avec pour seule contrainte d'écrire en liberté". C'est ce que j'ai fait, et que je fais toujours. Mais les recensions de livres y prennent une place toujours plus grande, grâce aux insomnies dont je suis le bénéficiaire à des titres divers.

 

Toutes ces lectures me permettent d'avoir "plus de souvenirs que si j'avais mille ans", comme le dit Charles Baudelaire dans Spleen. Mon écriture, qui est ma béquille dans l'existence, comme elle le fut pour Jacques Laurent, s'en nourrit et s'en repaît.

 

Si j'écris donc pour moi, charité bien ordonnée commence par soi-même, je me sens tellement redevable de ce que m'apportent ces lectures, que je sois ou non en communion de pensée avec leurs auteurs, que je me crois obligé de partager avec d'autres ce que je reçois d'elles. C'est la seule générosité que je me connaisse...

 

Pour terminer l'année avec ce millième billet, ayant lu cette nuit Les deux testaments de Maistre François Villon, dans une édition illustrée d'eaux-fortes de Maurice Leroy, j'ai eu ce matin l'idée et le temps de composer une petite ballade ironique pour remercier mon Créateur, mes lecteurs et mes ami(e)s d'avoir eu déjà la grande bonté de supporter aussi longtemps le trublion que je suis, comme m'a qualifié un jour mon amie Barbara Polla...

 

Une page se tourne. Une autre s'ouvre. Je souhaite donc à tous mes lecteurs, et souvent ami(e)s, mes meilleurs voeux pour l'an quatorze, espérant, si Dieu me prête vie, et que je ne fais pas la fine bouche devant ce cadeau magnifique qu'il me fait, atteindre dans quelque temps le deuxième millier de billets. On devrait alors me supporter encore un bon bout de temps...

 

Francis Richard

 

Le mot merci sort de ma bouche

 

Seigneur, depuis déjà cinq ans,

Suis un blogueur et tiens la plume.

Aurai écrit, pendant ce temps

Mille billets, sans trop d’écume.

A peine si, la nuit, m’endors…

Sans pour autant, quitter ma couche,

Lis tellement qu’en temps record

Le mot merci sort de ma bouche.

 

Lecteur, te suis reconnaissant 

Que tu aies pris cette coutume 

De me lire en te levant

Ou te couchant. Par ton volume, 

Ta qualité, tu es en or. 

Pour toi, les mots, sans fin, retouche. 

Aussi, bénissant tel trésor, 

Le mot merci sort de ma bouche.

 

Amies, amis, suis mécréant. 

Ne vous fiez pas à mon costume, 

A mes propos trop bienséants. 

Pas de gloire, même posthume, 

Pour icelui qu’est trop retors. 

Car ne suis pas de bonne souche. 

De me soutenir quand j’ai grand tort, 

Le mot merci sort de ma bouche.

 

Envoi

Prince, lorsque serai au bord 

De la tombe et serai sur la touche

Verrez bien que, sans trop d’effort, 

Le mot merci sort de ma bouche.

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 20:00

RéconciliationRéconciliations

 

Si j’en crois les autres, qu’ils soient jeunes ou vieux,

Je serais dans la phase ultime de ma vie.

Est-ce réalité, ou pour eux, grande envie

De me voir désormais voguer vers d’autres cieux ?

 

Peu importe après tout, je les prends au sérieux.

Vu mon corps décrépit, n’est-ce pas chose obvie ?

Peut-être est-il trop tard pour prévoir la survie

Et dois-je ne plus perdre un temps des plus précieux.

 

Lors, il me faut prendre quelques dispositions

Et ne pas m’en aller sans réconciliations,

Comme  avec les membres de ma chère fratrie.

 

Parmi d’autres âmes, que maintenant je trie,

Il n’en reste qu’une qui est en différend,

Et ne peux pas dire qu’y suis indifférent.

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Une belle âme, donc, m’a mis en quarantaine.

Pour dire les choses en toute vérité,

Je l’avais bien cherché et, vraiment, mérité.

La faute de ma part est, je l’avoue, certaine.

 

Nous nous croisons souvent, elle reste lointaine.

Je ne conteste pas cette sévérité,

Ni telle soumission à son autorité,

Mais punir sans délai est là chose inhumaine.

 

Car, pour combien de temps serai-je donc banni ?

Mon temps en ce monde n’est plus si infini

Que le laisser couler par trop longtemps il faille.

 

Il se peut bien qu’un jour mon cœur mal fait défaille.

Et je ne voudrais pas voir ma vie résilier,   

Inopportunément, sans nous réconcilier.

 

Francis Richard

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 13:00

Silhouette

"Quelle mouche t'a piqué?" m'a demandé la dédicataire du poème qui suit.

 

Une mouche sans doute aussi insomniaque que moi, et éprise de poésie, comme moi.

 

Comme c'est une belle âme, la dédicataire m'a dit que l'important était que "les mots soient fidèles à mes émotions". Ils le sont.

 

La poésie accorde cette licence d'oser dire ce qu'autrement on garderait pour soi. J'y vois un exutoire qui m'empêche de mal... agir et me permet d'être moi-même.

 

 

J’ai rencontré un ange

 

Il y a quelque temps, j’ai rencontré un ange.

Il a de beaux yeux clairs et ses cheveux sont roux.

Dussé-je de sa part encourir du courroux,

Il me fait un effet des plus étranges.

 

Aussitôt qu’il paraît, mon esprit se dérange.

Je ne vois plus que lui, le reste devient flou.

Cet ange? C’est elle, n’en déplaise aux jaloux.

Mais qu’ils se rassurent, puisque ça les démange,

 

Je suis sous son charme et, simplement, la regarde,

Depuis qu’elle a, un soir, déjoué la Camarde.

Je traversais la rue, complètement distrait,

 

Quand, retenant mon bras, elle m’y a soustrait.

Dès lors, tu es pour moi mon ange, ma gardienne.

Qu’importe que tu sois, dans la vie, comédienne.

 

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Tu nages, mon ange, dans l’eau de la piscine.

Sous ton bonnet tout noir se cachent tes cheveux

Et sous tes lunettes disparaissent tes yeux.

Ton maillot chaste et noir te fait un corps d’ondine,

 

Souligne tes hanches, aplatit ta poitrine.

Arrivée tout au bord, tu dégages tes yeux.

Tu cries mon prénom sur un ton tout joyeux.

Ton sourire est si plein de grâce féminine

 

Que je suis un instant au comble du bonheur.

Sous l’émotion se met à battre mon vieux cœur.

A mon tour je souris avec reconnaissance,

 

Retrouve, grâce à toi, un peu de mon aisance.

Car je sais maintenant que mes jours sont comptés

Et que je ne suis plus pour longtemps indompté.

 

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L’autre jour, mon ange, j’ai failli tout gâcher.

Tu ne répondais pas toujours à mes messages.

J’en souffrais durement et en prenais ombrage.

J’ai même cru vraiment que j’allais te fâcher.

 

Il fallait absolument mes sentiments te cacher,

Te jurer mes grands dieux que j’étais tout bien sage,

N’attendais rien de toi, tout au plus des messages,

Parce qu’à mon âge, gente dame, sachez

 

Qu’on n’attend plus rien, oui, rien du tout, de la vie,

Et que de folâtrer on n’a plus… grande envie.

Vilain petit canard, il te faut barboter

 

Dans l’eau, mais surtout pas, te mettre à radoter

Devant cette belle, jeune et intelligente.

Elle doit désormais, dis, t’être indifférente…

 

Francis Richard

 

Lausanne, le 26 octobre 2013, au petit matin…

 

Dédié à LM par un vilain  petit canard qui ne sera plus jamais cygne – peut-être est-ce d’ailleurs ici son chant –, et qui, tel Cyrano à l’égard de Roxane, saura observer strictement les limites de l’amitié. Il n’y aura plus dès lors d’ambiguïté, ni donc de malentendu…

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 11:50

Nuit de la poésieOrganisée par Barbara Polla et Jean-Philippe Rossignol, la nuit de la poésie qui s'est déroulée à Paris dans la nuit du 9 au 10 février 2013, à la galerie Vanessa Quang, restera mémorable.

 

Pendant toute une nuit des textes ont été lus, des chants et des musiques ont été interprétés, des performances se sont déroulées. Dans la ferveur.

 

Cette nuit de la poésie était un hommage rendu à Varlam Chalamov et à ses nuits athéniennes, qui avaient lieu au Goulag, où il fit plusieurs séjours involontaires.

 

Comme il serait difficile de citer tout le monde, je retiendrai, très subjectivement ce qui m'a personnellement marqué:

 

- les poésies de la jeune poétesse genevoise de 12 ans Xenia Saillard

- Katie t'a quitté de Boby Lapointe interprétée par Laure de Vaugrigneuse

- La lettre 4 des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, lue par Ornela Vorpsi avec son accent charmant (qui avait hésité à plutôt lire du Maître Eckart...)

- Tale et "elles" performent sur le thème du cheval, présentées par Bruno Wajskop

- Moto notre amour, de et par Paul Ardenne

- L'extrait, en français et en anglais, des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar sur l'insomnie (qui est une de mes fidèles compagnes), lu par Bruno Roland Bernard

- Les textes associés à l'image de Robert Montgomery lus par lui-même (la photo en tête de cet article en est une illustration)

- La lecture émouvante du poème en allemand, de Bertolt Brecht, Kinderkreuzzug, par Michaela Spiegel

- La lecture hot, en anglais, de Please Master d'Allen Ginsberg, par la même Michaela Spiegel  

- Le dialogue de Racine entre Titus (Barbara Polla) et Bérénice (Jean-Philippe Rossignol)

- Les interludes musicaux et jaillissants de Nelson Beer

- Les chansons au rythme épatant interprétées par Michele Robecchi

- La lecture intégrale de Qui je suis de Pier Paolo Pasolini par Gianmaria Andreeta

 

Barbara m'avait demandé de lire des poèmes que j'aime. J'ai donc lu quatre poèmes tirés des Tableaux parisiens de Charles Baudelaire: Paysage, Les aveugles, A une passante et Le crépuscule du jour.

 

J'ai eu l'inconscience, mais j'assume, de lire juste après deux poèmes de mon cru, qui ne sont donc plus inédits et que je publie bien volontiers ci-après.

 

Ainsi les participants à cette nuit blanche pourront-ils les relire et les non-participants à cette nuit blanche pourront-ils découvrir quel genre de poèmes profanes j'ai composés pendant ma période catovienne (années 1990).

 

Le premier de ces poèmes est dédié à la Mercedes blanche que m'avait laissée mon père et que j'ai épuisée jusqu'au bout. Le second à la petite chatte noire qui est l'animal totem de ce blog.

 

Francis Richard

 

Avant que de quitter ma Mercedes blanche

 

Nous avons, après tout vécu dix ans ensemble,

Et c'était pour faire cinq ou six tours de Terre.

Dix ans vite passés, en ces temps délétères,

Toujours sur des routes, qui toutes se ressemblent.

 

Ce ne fut pas un brin de conduite il me semble,

Plutôt un long parcours qui tenait du mystère

Et qui se termine, ce qui vraiment m'atterre.

Tandis que ma mémoire en émoi se rassemble,

 

Je t'aime ma blanche dans ce monde tout gris,

Sans crainte de déplaire à la foule d'aigris,

Qui nous dévisagent souvent avec envie.

 

J'emporte ton image avec moi pour la vie.

Je tisse désormais, pour la garder, la toile,

Dans laquelle à jamais se prendra ton étoile.

 

Chatou, le 14.12.1992

 

Viens, petite chatte...

 

Viens, petite chatte, je suis d'humeur chagrine.

Sors donc de ton sommeil, qui rend ton corps tout lourd,

Et traverse la chambre à pattes de velours,

Non sans t'être étirée, tout en faisant tes mines.

 

Que je te caresse de mes ongles l'échine,

Pour la voir qui se dresse à ce plaisir toujours

Et pour t'entendre émettre un ronron des plus sourds.

Est-ce la volupté qui te fait féminine?

 

A ta féminité dois-je attribuer

Cette douce moiteur qui vient tout embuer?

Car tes façons de faire à tout jamais m'épatent.

 

Où est ta pareille pour savoir m'émouvoir?

Qui mieux que toi peut donc m'empêcher de rien voir?

Et comment résister à tes petites pattes?

 

Chatou, le 24.03.1999

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 20:20

Nativité Paolo di StefanoUne mangeoire fit office de berceau

 

Joseph, à Bethléem, possédait quelques terres,

Et il s’y rendait donc pour le recensement.

Il y avait foule pour ce dénombrement

Des contribuables de par toute la terre.

 

Marie était grosse. Ils mirent pied à terre.

Pour elle, d’accoucher arrivait le moment.

Ils ne trouvèrent pas le moindre logement,

Et se résignèrent à se coucher par terre.

 

Leur premier-né, Jésus, naquit dans une étable.

Ce n’était pas vraiment endroit très confortable,

Une mangeoire fit office de berceau.

 

Un bœuf et un âne broutèrent un morceau,

Puis de leurs haleines, chaudement délectables, 

Chauffèrent sa couche qui leur servait de table.     

 

Francis Richard

 

L'image représente un détail de La Nativité de Paolo di Stefano qui se trouve au Musée de Philadelphie.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 00:15

Tombeau du Christ SolesmesMystère de la Résurrection  

 

Lendemain du Sabbat, à l’aube d'un beau jour,

Marie de Magdala, vraiment tôt, s’est levée

Et rendue au tombeau à la pierre enlevée.

Qui donc a pu jouer ce triste et mauvais tour ?

 

Dit-elle à Pierre et Jean, qui le premier y court.

De Pierre, par respect, Jean attend l’arrivée.

Il n’entre pas, aperçoit, sa foi avivée,

Que linceul, suaire, s’y trouvent bien toujours.    

 

Pierre entre donc, puis Jean, qui, dès lors, voit et croit.   

Seul des deux il a vu Jésus-Christ mort en croix.

Maintenant il est sûr que la mort est vaincue.    

 

Marie de Magdala ne sera convaincue

Tant qu’elle n’aura pas vu, sans pouvoir Le toucher,

Et Thomas le sera quand il L’aura touché…

 

Francis Richard

 

Lundi de Pâques 2012

 

Le Tombeau du Christ, qui illustre ce poème, date de 1496 et se trouve à l'Abbaye de Solesmes ici

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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