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1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 21:20
Vaudoise Aréna, 1er avril 2024

Vaudoise Aréna, 1er avril 2024

Le titre de cet article est la parodie d'une réplique d'un homme politique français qui aime que l'on parle de lui...

 

En l'occurrence je suis né sous le signe des Poissons du Zodiaque et sous le signe astrologique vietnamien du Chat.

 

Suis-je pour autant un hybride de ces deux signes? Le poisson-chat est en tout cas un poisson des profondeurs...

 

(Si un poisson vit dans l'eau et est bien obligé de l'aimer, il n'est pas sûr que le chat l'aime, surtout s'il n'est pas obligé.)

 

Aujourd'hui, en bon poisson, je suis allé nager dans la piscine olympique de la Vaudoise Aréna, inaugurée en 2022.

 

Ma piscine habituelle de Pully était fermée pendant quatre jours et je ne me voyais pas sécher mon entraînement...

 

Quatre fois j'y suis allé. Il me fallait de la persévérance puisque la seconde fois j'y ai perdu mes lunettes de vue.

 

Perdre ses lunettes quand on n'a qu'une paire est une petite catastrophe, même pour des yeux de poisson.

 

En effet, sans lunettes, je suis incapable de lire, d'écrire. Commandées le 30 mars, je les aurai en fin de semaine.

 

Cette farce, ce poisson d'avril anticipé, m'aura coûté les yeux de la tête et ne faisait pas partie de mon budget.

 

En attendant de recevoir ma nouvelle, une autre paire m'a été prêtée, me permet de lire et d'écrire à 30 cm de distance.

 

Autant dire que ce n'est pas le pied. Mais je ne pouvais pas me passer de lire et d'écrire, mes béquilles dans la vie.

 

Beaucoup de mes lecteurs se sont inquiétés du sort qui m'échoit. Or le poisson que je suis a une bonne nouvelle pour eux.

 

Bien qu'il s'agisse de ma seconde intervention, elle s'avère moins lourde que celle qui m'avait été annoncée le 20 mars.

 

En effet, par je ne sais quel miracle, il est prévu que je ne serai pas hospitalisé deux semaines, mais une journée.

 

Cette intervention n'est donc pas celle que l'on m'avait dite mais elle durera tout de même une heure et demie.

 

Si ma vie ressemble de plus en plus à une farce, cette fois ce n'en est pas une: le poisson d'avril, c'est moi, et pas elle.

 

Cette intervention se fera le 8 avril 2024 au matin. Je serai hospitalisé en semi-stationnaire, ce que je trouve magique.

 

Je tenais à partager cette bonne nouvelle avec mes lecteurs, même si je ne pourrai pas nager pendant quinze jours.

 

Comme j'aurai une nouvelle paire de lunettes, je pourrai quand même lire et écrire, en principe tout du moins.

 

Cette intervention, si habituelle qu'elle soit, présente un risque, destiné à pallier un autre, celui de la mort subite.

 

Aussi demanderai-je à mes lecteurs de bien vouloir avoir une pensée pour moi ou de dire une prière si affinités.

 

Encore merci à tous ceux qui m'ont soutenu et d'avance merci à ceux qui le feront: que deviendrais-je sans vous?

 

Francis Richard

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 10:45
France voisine depuis le Quai de Belgique à Ouchy

France voisine depuis le Quai de Belgique à Ouchy

Hier était une journée particulière1:

  • Une année s'est ajoutée au compteur de mon âge
  • C'était le dernier jour de l'hiver
  • Il faisait beau.

Comme tous les jours, avant de petit déjeuner - toasts beurrés, confitures, thé vert, jus de fruits - j'ai fait ma gymnastique qui me manquait tellement quand j'étais hospitalisé pendant deux mois et que je devais attendre un mois de plus2

Puis je suis sorti et la première chose que j'ai faite a été de me rendre dans la maison de Dieu la plus proche, en l'occurrence l'église du Sacré Coeur d'Ouchy, pour y rendre grâces et remercier.

Nef de l'église du Sacré Coeur d'Ouchy

Nef de l'église du Sacré Coeur d'Ouchy

Prières dites, je me suis rendu au Musée Olympique où brûle une flamme sous le regard en bronze de Pierre de Coubertin: les sports m'ont toujours permis de contenir les effets indésirables de ma bonne mauvaise santé.

Flamme du Musée Olympique

Flamme du Musée Olympique

Après ma gymnastique de vingt minutes, ma marche de trois kilomètres autour de mon logis d'Ouchy, à midi je suis allé nager à Pully, comme tous les jours ou presque depuis le 15 février.

Piscine couverte de Pully, avant l'ouverture

Piscine couverte de Pully, avant l'ouverture

Sur mon profil Facebook et sur Messenger, j'ai vu apparaître les messages de mes amis me souhaitant un joyeux anniversaire. Si j'étais seul physiquement, j'étais très entouré spirituellement.

En effet mes proches sont lointains. Ils se trouvent à Paris ou à Chatou, à Dax ou à Brest (en Biélorussie). Mais je savais qu'ils pensaient fortement à moi, comme je pensais à eux.

Malgré tout, encore très fatigué depuis mon opération à coeur ouvert, j'ai différé à aujourd'hui le moment de dire merci à tout le monde, gardant précieusement ces témoignages d'amitié dans ce coeur.

Après dîner, en lisant et en écrivant3, je songeais déjà à mon souper solitaire et au menu que je me concocterais. Le voici:

  • Velouté de courge
  • Omelette au fromage, accompagnée d'une salade d'endives et noix de cajou
  • Séré aux framboises
  • Tourte Sacher4.

Le moment venu j'ai pris des photos pour l'immortaliser et, qui sait, m'en inspirer l'année prochaine si je devais me retrouver dans cette solitude involontaire.

Velouté de courge

Velouté de courge

Omelette au fromage avec salade d'endives et noix de cajou

Omelette au fromage avec salade d'endives et noix de cajou

Séré aux framboises

Séré aux framboises

Tourte Sacher, créée par Franz Sacher à Vienne en 1832

Tourte Sacher, créée par Franz Sacher à Vienne en 1832

Publier ces photos revient à partager ce repas d'anniversaire avec tous ceux qui me veulent du bien et me le disent, avec tous les anonymes qui me font l'honneur de me lire, qu'ils apprécient ou non ce que j'écris.

Le mot de communion est celui qui me vient à l'esprit pour qualifier ce partage virtuel et j'aimerais qu'au-delà de ce qui nous différencie, nous pauvres frères humains4, il signifie beaucoup.

Pour raconter cette journée particulière, j'ai également souhaité attendre aujourd'hui pour être sûr que je passerais l'hiver et qu'une nouvelle année, pour moi, pleine de projets, soit advenue.

Aujourd'hui est un autre jour5, je devrais connaître enfin les résultats de l'IRM cardiaque réalisée le 8 mars et le traitement que je devrais suivre selon le degré de gravité de la maladie cardiaque rare qui m'affecte.

Encore merci à tous ceux qui me lisent. Qu'ils m'aiment ou ne m'aiment pas, je leur dis, selon ma formule consacrée:

Bienvenue au blog !

 

Francis Richard

 

1 - En choisissant ce titre, j'ai évidemment pensé au film d'Ettore Scola, vu à sa sortie en salle, ce qui ne me rajeunit pas...

2 - Pour ménager mon sternum re-soudé et ma belle cicatrice verticale.

3 - Un hommage discret à Julien Gracq.

4 - Il n'y a qu'une bougie: elle symbolise l'année de plus qui s'est inscrite à mon compteur.

5 - Un hommage cette fois à François Villon et à Albert Cohen.

6 - Un clin d'oeil à David Levithan.

 

Post-scriptum

 

Je connais enfin les résultats de l'IRM du 8 mars 2024:

  • La bonne nouvelle est que le traitement lourd et onéreux qui m'était promis n'est plus d'actualité, du moins pour le moment.
  • La mauvaise nouvelle est que je devrais subir une nouvelle intervention - moins lourde que celle du 23 novembre 2023 - d'ici deux trois mois et que je devrais être hospitalisé à nouveau pendant environ deux semaines.
Coucher de soleil sur le port d'Ouchy

Coucher de soleil sur le port d'Ouchy

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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 07:40
S'il ne reste qu'un humaniste pour la vie, je serai celui-là

Ainsi, le 4 mars 2024, le Parlement français, réuni en Congrès à Versailles, a-t-il adopté une vingt-cinquième révision de la Constitution de la Ve République. C'est dire que la loi fondamentale française n'a rien d'immuable, ce qui ne peut que plaire aux juristes, et ne me déplaît pas.

 

Sur la forme, cela ressemble à une belle opération de diversion de la part des politiques, toutes tendances confondues, à quelques exceptions près, pour ne pas parler des problèmes réels d'un pays à vau-l'eau en matière de sécurité, immigration, santé, école, autant de domaines dont l'État obèse s'occupe, mal.

 

L'article 34 de la Constitution, qui énonce les règles fixées par la loi comportera, après scellement, le vendredi 8 mars 2024, de cette révision, un nouvel alinéa: La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.

 

Le fait de s'enorgueillir d'être le premier pays au monde à avoir inscrit cette liberté dans sa Constitution est pitoyable et montre à l'envi que les élites françaises, et à leur suite de nombreux Français, se considèrent toujours mieux que les autres habitants de la planète.

 

Le mot d'avortement est un gros mot, c'est pourquoi il est toujours question d'interruption volontaire de grossesse, comme on interrompt la lumière, pour éviter de le prononcer: Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde, disait Albert Camus.

 

Mais, depuis la Loi Veil du 17 janvier 1975, c'est l'expression consacrée. L'article 1 de celle-ci précisait toutefois, d'emblée: La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi.

 

Ces conditions étaient très restrictives, à raison. Mais, surtout, je souligne que cette loi garantissait encore le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. À l'époque le commencement de la vie, conformément à la génétique, c'était naturellement la conception. En effet le patrimoine génétique d'un individu est complet dès ce moment-là et est le fruit unique de l'union d'un homme et d'une femme.

 

D'aucuns disent pourtant que l'embryon fait partie du corps de la femme et qu'elle peut en disposer comme elle veut, mon corps, mon choix; d'autres que c'est un objet, voire, quand la femme n'en veut vraiment pas, un parasite.

 

En vérité, le corps de la femme ne fait qu'héberger le corps d'un enfant à naître, un corps qui ne lui appartient pas, le corps d'un autre. Nombre de femmes qui ont avorté témoignent que l'avortement, tout légalisé qu'il est, fut et reste pour elles un drame douloureux, physiquement et moralement.

 

La loi Veil, qui malheureusement a ouvert une boîte de Pandore, se voulait au moins respectueuse de la vie humaine. Ceux qui estiment que l'être conçu n'est pas un être humain sont bien embarrassés pour dire quand il le devient et répondent parfois, piteusement, qu'il ne l'est qu'à la naissance, ce qui n'est de loin pas un critère objectif.

 

Le délai maximum pendant lequel une femme peut avorter a varié au cours du temps: d'abord 10 semaines de grossesse, puis 12 semaines, maintenant 14 semaines. C'est dire que c'est une expression du relativisme ambiant et que le commencement de la vie est, pour le législateur, variable au gré du vent et du temps.

 

Les Évêques de France avaient déclaré le 29 février 2024: L’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes. Quant à l'Académie pontificale pour la vie, elle a déclaré le 4 mars 2024: À l'ère des droits humains universels, il ne peut y avoir de "droit" à supprimer une vie humaine. Le catholique que je suis en est réconforté.

 

Seuls 26 députés et 46 sénateurs ont voté contre ce triste alinéa, révélateur de l'État de loi qui caractérise la France et qui n'a rien à voir avec l'État de droit. Au fil du temps la cohorte des représentants qui défendent ce dernier s'est raréfiée et cela me fait penser au poème des Châtiments de Victor Hugo, Ultima verba, dans lequel l'humaniste pour la vie que je suis remplace délibérément Sylla par Macron:

 

Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Macron;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

 

Francis Richard

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29 février 2024 4 29 /02 /février /2024 19:50
Le tour de passe-passe des comptes de la SNCF

La SNCF a publié hier ses Résultats annuels 2023, à comparer à ses Résultats annuels 2022.

 

Certes le chiffre d'affaires consolidé a progressé de 41,449 milliards € en 2022 à 41,760 milliards € en 2023, soit une hausse mirifique de 0,7%. Mais son EBITDA1 ne représente plus que 15,4% en 2023 contre 16% l'année précédente.

 

Le résultat net part de groupe, dont la Direction s'enorgueillit pourtant, est de 1,310 milliard € en 2023 contre 2,425 milliards en 2022. Soit une baisse de 46%. Pas de quoi pavoiser.

 

Les investissements tous financements confondus s'élèvent à 10,564 milliards € en 2023, sauf que les investissements financés en propre ne sont que de 3,549 milliards €, soit 34% seulement du total: la différence, soit 7,015 milliards €, représente des subventions de l'État et des régions... Mais le communiqué de presse se garde de le dire explicitement.

 

Quant à la dette nette de groupe, elle n'est plus que de 24,199 milliards € contre 24,439 milliards €... Mais le communiqué de presse ne précise pas quelle est la charge d'intérêts de cette dette reprise par l'État, qui était de 0,8 milliard € en 2022, selon une note de Fipeco du 6.12.2023.

 

Pudiquement également le communiqué de presse s'abstient de préciser quel est le montant total des subventions d'exploitation, qui s'élevaient en 2022, toujours selon la note de Fipeco citée plus haut, à 6,8 milliards € de services achetés par les autorités régionales et à 3,3 milliards de prise en charge par l'État, soit au total 10,10 milliards à comparer au chiffre d'affaires de la même année, soit 24% de celui-ci.

 

Pas un mot non plus du fameux régime spécial de retraite dont la subvention d'équilibre versée par l'État s'élevait en 2022 à 3,2 milliards €, chiffre d'ailleurs comparable aux années précédentes.

 

Au total, en 2022, la SNCF a coûté 20 milliards € aux contribuables français avec un résultat net part de groupe de 2,425 milliards €.  Autrement dit la SNCF n'était de loin pas bénéficiaire.

 

Et, en 2023, quel est le coût pour les contribuables français de cette entreprise étatique qui se vante d'être bénéficiaire alors que c'est un puits sans fond? Curieusement, pas un mot dans les médias, quels qu'ils soient, sur le tour de passe-passe des comptes de la SNCF...

 

Francis Richard

 

1 - Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements.

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 17:25
CHUV 16.06.2023

CHUV 16.06.2023

Depuis la création de ce blog, le 24 mai 2008, c'est bien la première fois que je suis contraint de faire une pause de plus de quelques jours.

 

Demain je suis hospitalisé au CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois) pour être opéré du coeur par le Professeur Matthias Kirsch.

 

Cette pause est de durée indéterminée. Car nul ne sait quand mon corps sera complètement réhabilité après une telle opération à coeur ouvert1.

 

Toute opération comporte un risque. En l'occurrence il est de l'ordre de 1%. J'espère donc ne pas être chanceux et ne pas faire partie de ce pourcent.

 

En effet j'ai la prétention de croire que je peux être encore de quelque utilité ici-bas, pour mes proches, mes prochains et même mes lointains.

 

J'ai encore tant de personnes à voir et à aimer, tant de livres à lire, tant de chroniques à écrire, que je serais déçu si Dieu me rappelait déjà à Lui.

 

Cela dit, qu'il soit fait selon Sa volonté et non la mienne. En attendant je fais comme si et il me tarde déjà de revoir les uns ou les autres, ici ou là:

 

Ce n'est qu'un au revoir, mes frères.

 

Il me tarde de revoir Ouchy dont les lumières m'éclairent, de lire les livres reçus et qui m'attendent, d'en faire des notes de lecture et de m'instruire...

 

Comme le disaient les Romains, mens sana in corpore sano; il me tarde de nager à nouveau comme je l'ai fait au début de ce bel après-midi à Pully.

 

Quoi qu'il arrive je remercie tous ceux de mes frères2 qui ont la gentillesse, ou pas, de me lire: qu'ils m'aiment, ou pas, ils sont les bienvenus au blog...

 

Francis Richard

 

1 - Au sens propre, à l'aube du 24 novembre 2023...

2 - Pluriel neutre...

Ouchy 21.11.2023

Ouchy 21.11.2023

Piscine couverte de Pully 22.11.2023

Piscine couverte de Pully 22.11.2023

PS

 

Je reproduis ci-dessous les paroles du Chant des adieux du Révérend Père Jacques Sevin, dont le refrain m'a inspiré le titre de cet au revoir:

 

1er Couplet

Faut-il nous quitter sans espoir,

Sans espoir de retour.

Faut-il nous quitter sans espoir

De nous revoir un jour.

 

Refrain

Ce n'est qu'un au revoir, mes frères,

Ce n'est qu'un au revoir.

Oui, nous nous reverrons, mes frères.

Ce n'est qu'un au revoir.

 

2e Couplet

Formons de nos mains qui s'enlacent

Au déclin de ce jour,

Formons de nos mains qui s'enlacent

Une chaîne d'amour.

 

3e Couplet

Aux scouts unis par cette chaîne,

Autour des mêmes feux,

Unis par cette chaîne,

Ne faisons point d'adieu.

 

4e Couplet

Car Dieu qui nous voit tous ensemble

Et qui va nous bénir,

Car Dieu qui nous voit tous ensemble

Saura nous réunir.

 

La musique est un air traditionnel écossais transcrit par le poète Robert Burns au XVIIIe siècle:

 

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11 septembre 2023 1 11 /09 /septembre /2023 22:45
La France des années 1950 où tout le monde s'aime et que j'ai connue

Eh oui j'ai connu la France des années 1950 - je suis né en 1951 -, celle de mon enfance parisienne. Guillaume Tion, l'auteur d'un article paru dans Libération, fait partie de ces jeunes (pour moi) qui ne le savent pas et ne cherchent pas à le savoir.

 

Le titre de son article méprisant, consacré à la Cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, au Stade de France, le 8 décembre 2023, se termine par Allez la Rance. C'est censé rimer avec Allez la France mais en fait ça ne rime à rien.  

 

Le zinneke1 que j'étais, comme disait mon grand-père maternel, a grandi dans cette France bon enfant, qui, en se développant, grâce à la liberté retrouvée, oubliait le temps où les Français ne s'aimaient pas: cette France existe toujours en province.

 

Tout le monde n'était pas riche - mon père ne l'était pas encore -, mais l'espoir de le devenir était là 2. La France continuait à se faire connaître par sa gastronomie, son artisanat, sa mode, ses traditions (qui ne conservent en fait que ce qui peut perdurer).

 

Les Français n'étaient pas des enfants gâtés comme certains, tel Guillaume Tion, le sont devenus. Ils travaillaient dur, ils n'étaient pas mal élevés comme il le prétend, les imaginant rotant à table quand ils étaient en famille et qu'ils se sentaient entre eux.

 

Plus loin, le folliculaire ne manque pas de qualifier d'extrême-droite les pensées qui sous-tendent ce spectacle, ne comprend pas que Macron ait été hué, ne voit pas que le Président jupitérien lui ressemble par sa condescendance pour la France d'en bas... 

 

Dans Le Figaro, Thomas Morales, qui doit être de la même génération que Guillaume Tien, répond à tous ceux qui, comme lui, ont vu dans Ovalie, le petit village reconstitué sur la pelouse du Stade de France, le sceau d'un enracinement dangereux 3:

 

Devra-t-on bientôt interdire l'usage du triporteur à l'écran comme objet de locomotion fascisant? Je préférerai toujours Dary Cowl et René Fallet pour représenter une France fictive qu'un wokisme inquisiteur à la manoeuvre.

 

Pour ma part je préférerai toujours à ceux qui les dénigrent et ne sont que des humanistes de pacotille, non seulement les gens de chez nous (ou tous ceux qui s'y sentent bien), mais encore ceux qui emploient La langue de chez nous pour les célébrer:

 

C'est une langue belle avec des mots superbes Qui porte son histoire à travers ses accents Où l'on sent la musique et le parfum des herbes Le fromage de chèvre et le pain de froment

Yves Duteil (1985)

 

Francis Richard

 

1 - En Belgique, sobriquet que se donnent les Bruxellois, en soulignant leur caractère multiculturel ou cosmopolite. Larousse

2 - Ce n'était pas encore honteux de vouloir être riche quand on n'appartenait pas au camp du Bien.

3 - Les accusations de racisme ne sont jamais loin.

 

Publié sur Contrepoints le 15 septembre 2023.

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 19:15
Ce blog a quinze ans: le secret d'une longévité.

Il y a quelques mois, alors que je quitte les lieux, un des sauveteurs de la piscine de Pully me demande:

 

Quel est le secret de ta longévité?

 

Pris au dépourvu, je ne sais que répondre, sinon que j'entretiens au mieux mon corps et mon esprit. C'était un peu court, jeune homme (je suis un éternel adolescent malgré des ans l'irréparable outrage) !

 

Ayant toujours bénéficié d'une bonne mauvaise santé depuis ma naissance, plutôt que de céder à l'émotion, ma pente naturelle, très tôt, depuis tout petit, je m'analyse, corps et âme, pour mieux survivre.

 

Ne disposant pas d'une mémoire éléphantesque, loin de là, je dois compenser. Je le fais en raisonnant, en me raisonnant. Ce blog, qui est surtout un blog-notes, supplée à mes défaillances neuronales.

 

Ma mère m'a raconté que j'étais mutique jusqu'à mes quatre ans. Mes parents inquiets se demandaient si j'étais sourd ou idiot. Une psychologue consultée leur a dit que je ne voulais pas dire de bêtises...

 

Pour m'en sortir, tout au long de ma vie, j'ai analysé mon environnement, les êtres et les choses, rejetant tout ce qui était toxique à mon corps et à mon âme et ne retenant que ce qui leur était bénéfique.

 

Cette démarche m'est naturelle aussi bien quand je ressens des douleurs au corps ou à l'âme que lorsque je comprends ce qui leur fait du bien. Cette attitude physique et mentale se retrouve avec ce blog.

 

Je ne me fixe pas de buts inatteignables, prends une chose après l'autre, même si je maintiens un cap, celui de la devise que je me suis donnée à seize ans, à l'instigation de l'aumônier du Lycée Henri IV:

 

Semper longius in officium et ardorem.

 

Sans entrer dans les détails de ma bonne mauvaise santé physique, je surmonte ainsi peu à peu, et surtout, ma multi-morbidité par des mouvements gymnastiques et natatoires qui y remédient grandement.

 

Sans entrer dans les détails de ma santé mentale, je la conforte par de saines lectures et, quand elles le sont moins, je sépare le bon grain de l'ivraie en observant les principes enseignés par Louis Millet

 

Le secret de ma longévité n'en est donc pas vraiment un. Il relève du bon sens, qui, contrairement à ce que disait René Descartes en un autre temps, n'est peut-être plus la chose du monde la mieux partagée.

 

La confiance et la fidélité de mes lecteurs  m'encouragent à garder mon cap. Je leur en suis infiniment reconnaissant et, à défaut d'être l'écrivain qu'enfant je rêvais d'être, grâce à eux, j'en cultive l'illusion...

 

Francis Richard

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22 avril 2023 6 22 /04 /avril /2023 10:45
Bruno Le Maire: Quoi qu'il en coûte, toujours !

Bruno Le Maire, Ministre de l'économie et des finances français, a annoncé le 21 avril 2023 sur la chaîne d'information en continu LCI qu'il se donnait deux ans, d'ici début 2025, pour sortir du bouclier sur l'électricité.

 

Le terme de bouclier n'est pas employé fortuitement. Il donne l'impression, illusoire, de protéger les bénéficiaires, car il faudra bien que quelqu'un paie et ce ne sera pas l'État, cette grande fiction 1, mais tout le monde, enfin les plus vulnérables ou les non-initiés:

 

Selon Le Point, ce bouclier tarifaire, annoncé à l'automne 2021 par le Premier ministre d'alors, Jean Castex, au moment où les prix de l'énergie commençaient à augmenter fortement, devrait coûter 45 milliards d'euros cette année aux finances publiques.

 

En réalité, en perpétuant le bouclier tarifaire sur l'électricité, l'État continue de dépenser plus qu'il ne possède pour que tout le monde (comme défini plus haut) gagne moins, c'est-à-dire pour que l'inflation des prix réduise les gains destinés à être consommés ou épargnés, c'est-à-dire investis.

 

L'inflation des prix, en général et de l'énergie en particulier, est le résultat de décisions étatiques calamiteuses cumulées, certaines prises il y a longtemps:

 

- L'interdiction d'exploiter les gaz de schiste, sous la pression des lobbys écologistes.

 

- L'abandon programmé du nucléaire, sous la pression des mêmes lobbys, pour lui substituer, à coups et à coûts de subventions:

  • des moulins à vent, baptisés éoliennes
  • des panneaux photovoltaïques dans lesquels il faudrait tomber.

 

- Le marché européen de l'énergie où le prix de gros est donné par le coût de la dernière centrale appelée pour produire l’électricité dont le marché a besoin, une centrale qui va fonctionner au gaz, comme le rappelle Claude Sicard.

 

- Le confinement où le quoi qu'il en coûte, la bien nommée formule de l'irresponsabilité étatique, a consisté en définitive à payer les créateurs de richesses pour qu'ils n'en créent pas.

 

- Les sanctions économiques contre-productives prises pour provoquer l'effondrement de l'économie russe, rodomontade de Bruno Le Maire du 1er mars 2022, et qui n'ont pas mis fin à la guerre en Ukraine.

 

Comment se paie l'interventionnisme de l'État pour prétendument protéger? Par les déficits publics, par la dette publique et par l'impôt dont le rendement est mécaniquement augmenté par l'inflation des prix, alimentée elle-même par les déficits et par l'endettement publics en un cercle vicieux.

 

Pour justifier sa réforme des retraites, qui vise à prolonger l'escroquerie légale du mirifique système par répartition, lors de son adresse aux Français du 17 avril 2023, Emmanuel Macron a employé l'argument massue de ne pas vouloir accumuler les déficits et donc de ne pas augmenter la dette pour les générations futures.

 

Cet argument était dérisoire parce que justement il a accumulé les déficits publics pendant six ans et qu'il a fait passer la dette publique de 2 200 milliards d'euros à 3 000 milliards d'euros pendant la même période.

 

La maxime latine Errare humanum est, perseverare diabolicum, c'est-à-dire L'erreur est humaine, persévérer diabolique, ne semble pas faire partie de sa culture ni de celle de son grand argentier...

 

Francis Richard

 

1 - L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Frédéric Bastiat

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch

Publié sur Contrepoints le 26 avril 2023

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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 22:55
Macron ou le magicien qui rate tous ses tours

Emmanuel Macron aurait voulu ce 17 avril 2023 tourner la page en parlant d'autre chose que de la réforme des retraites qui a été adoptée légalement mais qui ne résout rien et qui surtout n'est pas légitime.

 

Même si l'on admet l'hypothèse qu'il faille conserver le système de répartition des retraites (et ne pas parler de capitalisation), il faudra dans quelques années remettre l'ouvrage sur le métier en raison des deux constats, incontestables, qui l'ont justifiée selon lui:

- le nombre de retraités augmente;

- l'espérance de vie s'allonge.

 

Cette réforme est illégitime parce que justement elle fait perdurer une escroquerie légale qui consiste à payer les pensions par les cotisations des actifs, système analogue à la pyramide de Charles Ponzi 1.

 

L'argument massue employé pour justifier cette réforme - ne pas accumuler les déficits et, donc, ne pas augmenter la dette pour les générations futures - est dérisoire, quand celui qui s'en sert:

- a accumulé les déficits publics pendant six ans;

- a fait passer la dette publique de 2 200 milliards d'euros à 3 000 milliards d'euros pendant la même période.

 

Emmanuel Macron est content de lui, car le chômage a baissé et 1 million 700 000 emplois ont été créés en six ans. Il ne précise pas, et pour cause, que: 

- le chômage en France reste au-dessus de la moyenne européenne (7,3% 2 contre 6,6%);

- le taux d'emploi en France est l'un des plus bas de l'Union européenne, 68%;

- les emplois publics sont au nombre de 7 millions.

 

Les mots employés par Emmanuel Macron sont révélateurs de sa vision de l'État qui doit intervenir dans tous les domaines, ce qui est la marque du socialisme et à la base de ses échecs historiques répétés. 

 

(Il est risible de dire en même temps qu'il faut moins de lois, moins de bureaucratie

 

Dans le chantier du travail, il s'agit par exemple:

- d'améliorer les revenus des salariés;

- de mieux partager la richesse;

- d'aider les plus démunis;

- de planification écologique, pour tenir les engagements sur le climat, sans doute comme il s'était agi d'abandonner le nucléaire pour se conformer aux engagements idéologiques pris auprès des écologistes.

 

Dans ce même chantier du travail, il s'agit par exemple:

- de réindustrialiser le pays et de le rendre plus attractif 3, mais il se garde de dire, et pour cause, qu'une des raisons principales du manque de compétitivité des entreprises industrielles françaises est le poids des charges sociales et des réglementations qui pèsent sur elles.

 

Dans le chantier de la justice et de l'ordre républicain, il s'agit par exemple:

- de favoriser la participation citoyenne, comme il l'a fait avec la convention citoyenne sur la fin de vie, qui est un tour de passe-passe étatique.

 

Dans le chantier du progrès pour mieux vivre, il s'agit par exemple de dépenser davantage d'argent public dans deux domaines qui ne devraient pas relever de l'État et qui fonctionneraient certainement mieux sans lui:

- en rémunérant mieux les professeurs;

- en rebâtissant le système de santé.

 

La question qui se pose, en admettant que tous ses objectifs de ce 17 avril 2023 ne soient pas des voeux pieux (ne parlons même pas à leur propos d'éthique, à laquelle toute mesure socialiste est antagoniste): 

 

Pourquoi n'a-t-il rien fait de ce qu'il propose maintenant pendant les six ans écoulés?

 

Emmanuel Macron fait penser à ce magicien, Marc Ronay, qui ratait volontairement tous ses tours pour amuser les spectateurs. Comme lui, le président français n'est pas crédible: il a même fait le contraire de ce qu'il dit aujourd'hui. À la différence du magicien: il n'est pas drôle.

 

Francis Richard

 

1- Son système, repris par Bernard Madoff, consistait à rémunérer les investissements de ses clients par les fonds versés par les entrants.

2 - Il n'est tenu compte dans ce taux que de la catégorie A: Les demandeurs d’emploi de catégorie A sont les personnes sans emploi, tenues d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi, à la recherche d'un emploi quel que soit le type de contrat (CDI,CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier). Observatoire des Territoires

3 - Il prétend que la France est d'ores et déjà le pays européen le plus attractif en matière industrielle et que deux cents entreprises industrielles y ont récemment été créées... Il ne parle évidemment pas de celles qui ont disparu.

 

Publication commune avec LesObservateurs.ch

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6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 21:10
Merci à Michel Houellebecq pour sa tribune sur l'euthanasie et le suicide assisté dans Harper's

Dans son édition de février 2023,  le magazine Harper's publie une tribune de Michel Houellebecq, traduite en anglais par Robyn Creswell, Sur l'euthanasie et le suicide assisté, intitulée La façon européenne de mourir, qui met le sujet d'actualité de la fin de vie en perspective.

 

En 2019 déjà, l'écrivain avait publié une tribune, dans Le Monde daté du 11 juillet, intitulée Vincent Lambert, mort pour l'exemple, qui sonnait comme un avertissement sur le risque qu'il y avait d'être hospitalisé en France et d'être ainsi à la merci de l'État qui décide de votre sort.

 

Michel Houellebecq montre d'abord dans cette tribune que le niveau ne cesse de baisser puisque Guy Debord s'est suicidé à l'ancienne, que Jean-Luc Godard s'est fait assister et que le prochain provocateur de génie optera sans aucun doute pour l'euthanasie médicalisée.

 

Un exercice mental consiste d'abord à imaginer que vous avez acquis, sur le dark web, du pentobarbital, un poison mortel, apparemment sans douleur, qu'un ami, pour qui la vie est devenue insupportable, vous demande de lui fournir et qui s'en sert quelques mois plus tard:

 

Comment vous sentiriez-vous ?

 

L'exercice continue en faisant l'hypothèse que ce soit un étranger qui vous demande de lui procurer du pentobarbital moyennant de l'argent, beaucoup d'argent. Si vous sautez l'obstacle éthique et que vous envisagez de vous lancer dans ce business, il vous déconseille la Suisse:

 

C'est un marché très encombré.

 

Houellebecq est un agnostique: tous les opposants à l'euthanasie qu'il connaît sont des chrétiens fervents, mais il se sent mal compris par eux parce que ses motifs leur échappent. Il rappelle les termes du serment d'Hippocrate, qui vivait avant l'avènement du christianisme:

 

Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l'initiative d'une telle suggestion. De même, je ne remettrai pas non plus à une femme un pessaire abortif. C'est dans la pureté et la piété que je passerai ma vie et exercerai mon art.

[...]

Si j'exécute ce serment et ne l'enfreins pas, qu'il me soit donné de jouir de ma vie et de mon art, honoré de tous les hommes pour l'éternité. En revanche, si je le viole et que je me parjure, que ce soit le contraire.1

 

Emmanuel Kant a fait l'énorme effort intellectuel de dissocier la dignité humaine et la loi morale de la métaphysique, donc du christianisme. Pour lui, la dignité humaine prohibe le suicide. De nos jours, la dignité est devenu un mot sans signification, une blague de mauvais goût.

 

Houellebecq ajoute qu'il a l'impression que l'idée d'une loi morale est devenue plutôt obscure:

 

Petit à petit, et sans que personne ne fasse d'objection, ou même le remarque, notre loi civile s'est éloignée de la loi morale dont l'accomplissement devrait être le seul but. C'est difficile de vivre dans un pays où les lois sont permises si elles approuvent les actes qui n'ont rien à faire avec la moralité ou ferment les yeux sur les actes qui sont moralement abjects.

 

Il considère que le suicide assisté reste un suicide. Quand il apprend que quelqu'un s'est suicidé, il n'éprouve ni respect - il ne veut pas exagérer -, ni désapprobation, ni dérision. Il n'en va pas de même de l'euthanasie administrée par un médecin qui est près d'être approuvée 2:

 

C'est en train de devenir la façon européenne de mourir.

 

Cette façon européenne de mourir révèle notre faible respect pour la liberté individuelle et un appétit malsain pour le contrôle des gens, un état de choses que nous appelons trompeusement bien-être mais qui devrait plus précisément s'appeler servitude:

 

Ce mélange d'extrême infantilisation, par lequel on accorde à un médecin le droit d'ôter sa vie, et d'un désir impatient pour "ultime liberté" est une combinaison qui, très franchement, me dégoûte.

 

Dire que c'est la seule alternative humaine pour que les derniers jours, mois ou années, d'une vie ne soient pas remplis de souffrance insupportable, repose sur deux mensonges. En effet, contrairement à ce qu'on affirme:

- la souffrance physique peut être vaincue par des opioïdes;

- le temps qui reste à vivre est imprévisible et conforme, comme beaucoup de choses en ce monde, à une courbe en cloche.

 

Couper court aux adieux 3 est impie pour ceux qui croient et immoral pour n'importe qui: c'est le consensus des civilisations, des religions, des cultures qui nous ont précédés:

 

Ce n'est pas le rôle des médecins d'ôter la vie. C'est même tout le contraire. Et en France, nombreux sont les médecins qui s'opposent fortement à la légalisation de l'euthanasie. Ce n'est pas une responsabilité qu'ils sont désireux de prendre.

 

Ce qu'avaient imaginé des auteurs de science-fiction - internet, transhumanisme, quête d'immortalité, création de robots intelligents - est en passe d'être réalité. D'autres ont eu l'idée de l'euthanasie comme moyen de résoudre les problèmes économiques posés par le vieillissement de la population.

 

Dans le genre, le livre qui convainc le mieux de lutter contre l'euthanasie n'est pas Make Room! Make Room! de Harry Harrison, porté à l'écran sous le titre de Soleil Vert, mais The Test de Richard Matheson où les personnes âgées doivent réussir des tests de compétence pour éviter d'être libérées du poids de leur âge...

 

Francis Richard

 

1 - Ce n'est évidemment pas la version, revue et corrigée en 2012, figurant sur le site de l'Ordre des Médecins ...

2 - En France, après la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l'Espagne.

3 - Le moment de dire adieu est possible avec le suicide assisté.

 

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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 20:45
La méthode Macron pour sortir des crises

Depuis qu'Emmanuel Macron a été élu, plusieurs crises se sont succédé et ont été résolues de la même manière, qui peut se résumer à quatre expressions: en même temps, quoi qu'il en coûte, nous sommes en guerre, emmerder. La première signifie faire diversion pour passer d'une crise à l'autre. La deuxième, utiliser l'argent magique pour parvenir à ses fins. La troisième, faire peur pour mieux soumettre. La quatrième, diviser pour avoir à l'usure ou pousser à bout.

 

FAIRE DIVERSION

 

Faire diversion, c'est saisir toutes les opportunités qui se présentent pour passer entre les gouttes d'un orage:

. La crise des Gilets jaunes, après le grand débat national, a été définitivement enterrée avec le confinement pour prétendument lutter contre la Covid-19.

. Le bilan désastreux du premier quinquennat a été escamoté par la guerre en Ukraine.

. Le risque de ne pas être réélu a été écarté en fabriquant un repoussoir: d'abord Eric Zemmour, puis Marine Le Pen.

. La réforme des retraites a été adoptée légalement (mais une loi peut être contraire au droit): le Conseil constitutionnel aura le dernier mot le 14 avril 2023. En attendant, la vie continue, alors pourquoi ne pas parler d'autre chose: école, santé, écologie, réindustrialisation, ordre républicain etc. ?

 

L'ARGENT MAGIQUE

 

Utiliser l'argent magique a permis:

. De calmer les ardeurs des Gilets jaunes.

. D'atténuer les rigueurs d'un confinement, non seulement inutile mais néfaste.

. De faire croire que les Français n'auraient pas à en régler la note si le Président était reconduit.

. De renvoyer l'ascenseur aux Cabinets de conseil qui avaient permis son élection.

 

FAIRE PEUR

 

Faire peur aux bourgeois, petits et grands, a été ou est le leitmotiv pour:

. Discréditer les Gilets jaunes en laissant faire ceux qui, à l'extrême-gauche, ont instrumentalisé le mouvement et commis des exactions.

. Discréditer ceux qui ramenaient à de justes proportions la pandémie de Covid-19 ou qui mettaient en doute, en connaissance de cause, que les vaccins soient la panacée ou les seuls remèdes.

. Discréditer, en les considérant comme des trouble-fête, ceux qui, réalistes, contestent l'avenir radieux promis par le ministre de l'économie: baisse du chômage, croissance retrouvée1.

. Discréditer ceux qui s'opposent à la réforme des retraites en mettant l'accent sur les violences perpétrées par des extrémistes de gauche, qui sont des alliés objectifs.

 

DIVISER

 

Diviser pour régner est une vieille recette qui marche pour avoir les récalcitrants à l'usure ou les pousser à bout:

. Diviser les Gilets jaunes entre eux et les isoler du reste de la population.

. Diviser les soignants entre eux après les avoir fait tous applaudir.

. Diviser les Français entre ceux qui profitent de l'État-providence (en accroissant son périmètre) et les autres, c'est-à-dire entre ceux qui sont assistés et ceux qui prennent des risques.

. Diviser les syndicats entre ceux qui sont réformistes et ceux qui sont jusqu'au-boutistes.

. Diviser les élus entre ceux qui sont les gentils et ceux qui sont les méchants, puis en inversant leurs rôles.

 

LA FIN DE LA MÉTHODE ?

 

La méthode Macron lui a permis jusqu'à présent de garder le pouvoir, ce qui est, semble-t-il, l'essentiel pour lui, car il ne se préoccupe guère du sort des autres, l'intérêt général étant pour lui une abstraction commode.

 

De faire diversion, de dilapider l'argent public, de faire peur et de diviser lui ont jusque-là réussi:

Chacun entend assez qu'il est fort louable à un prince de maintenir sa foi et vivre en intégrité, non pas avec ruses et tromperies. Néanmoins on voit par expérience de notre temps que ces princes se sont faits grands qui n'ont pas tenu grand compte de leur foi, et qui ont su par ruse circonvenir l'esprit des hommes, et à la fin ils ont surpassé ceux qui se sont fondés sur la loyauté.

( Machiavel, Le Prince, Livre de Poche classique, 1969)

 

Certes. Mais, comme il est dit dans La Cité de la peur (1994), le film d'Alain Berbérian : On peut tromper une personne mille fois. On peut tromper mille personnes une fois. Mais on ne peut pas tromper mille personnes mille fois...

 

Francis Richard

 

1 - Les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d'être torturés, finissent par avouer tout ce qu'on veut leur faire dire. Alfred Sauvy

 

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 23:55
Emmanuel Macron ou le plus grand commun diviseur

Pour le président Emmanuel Macron, seuls les élus du peuple sont légitimes: lui-même - charité bien ordonnée commence par soi-même -, les parlementaires, les syndicats. Mais le peuple en soi, qu'il réduit avec mépris à une foule, ne l'est pas.

 

Quand il dit aimer ses compatriotes, il fait le tri. Ceux qui ne sont pas élus, ou qui ne lui sont pas soumis, sont des factions ou des factieux. Il y a pour lui des Français qui sont plus légitimes que les autres et avec lesquels il condescend à parler.

 

Il constate qu'il n'y a pas de majorité alternative puisque les deux motions de censure ont échoué, mais il oublie de dire qu'il n'a qu'une majorité relative et laisse à Mme Borne la responsabilité de n'avoir pas voulu soumettre sa réforme au vote.

 

Il prétend avoir le sens des responsabilités. Entre les sondages et le court terme, il choisit l'intérêt général, concept indéfinissable, qu'il est le seul à connaître, quitte - saluons sa bravoure ou bien sa témérité - à endosser l'impopularité du peuple.

 

Dans l'intérêt supérieur du pays, la réforme des retraites serait nécessaire et son seul regret est de ne pas avoir réussi à en convaincre les Français, alors qu'il est évident que la retraite par répartition, pour perdurer, ne peut garder les mêmes règles.

 

La retraite par répartition 1 est le problème, mais il n'est pas question de remettre en cause cette filouterie étatique, dont il est pourtant bien conscient qu'elle repose sur un système de Ponzi. Lors de son entretien télévisé du 22 mars 2023, il l'avoue:

 

Nous avons un système par répartition, ce qui fait que ce sont nous les actifs qui finançons aujourd'hui les retraites. On ne finance pas les nôtres.

 

Vu l'espérance de vie et la démographie, dit-il, il est nécessaire de réformer ce système, comme le firent Edouard Balladur en 1993, François Fillon en 2003 ou Éric Woerth en 2010, oubliant de dire qu'il faudra de toute façon recommencer...

 

Il est responsable mais pas coupable: ce n'est pas de sa faute si les comptes se sont dégradés; c'est la faute à la Covid, à la guerre, à l'inflation, qu'il a favorisées avec le quoi qu'il en coûte, les sanctions contre-productives, l'accroissement de la dette:

 

Pendant des décennies nous avons 2 habitué le pays à dépenser et à ne plus produire, ou produire de moins en moins.

 

Les Français ne comprennent pas qu'il y ait eu tant d'argent magique pour remédier à ces calamités étatiques et qu'il faille encore qu'ils paient de leur personne pour combler un petit trou comparé aux sommes colossales qui ont été dilapidées par ailleurs.

 

Pour ne pas discuter des sujets qui fâchent, le président Macron préfère parler d'avenir, c'est-à-dire d'autre chose, de réindustrialisation, de plein emploi, de loi de programmation militaire, de mieux-être à l'école, dans la santé ou l'environnement.

 

Il aura beau froncé les sourcils comme il l'a fait lors de l'entretien télévisé du 22 mars 2023, il n'est pas sûr que ses autosatisfactions sur le taux de chômage ramené à 7,2 % 3 et sur la réindustrialisation administrée par l'État dupent les Français.

 

Par ce froncement, les Français auront ressenti le mépris et non pas le souci qu'il a pour eux. Et ils ne l'auront pas cru quand il leur a dit qu'il aimait son pays et ses compatriotes, se souvenant de sa grossièreté à l'égard des soignants non-vaccinés.

 

Il joue avec le feu en divisant pour régner et en misant sur le pourrissement pour retourner la situation en sa faveur. Seulement ce plus grand commun diviseur n'a rien à perdre puisqu'il ne cherche pas à être réélu 4 , comme il le dit sans vergogne.

 

Francis Richard

 

1 - La retraite par capitalisation est taboue en France étatiste.

2 - Lui compris.

3 - Qui ne tient compte que des chômeurs de la catégorie A.

4 - La Constitution ne lui permet pas un troisième mandat.

 

Publié sur Contrepoints

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15 mars 2023 3 15 /03 /mars /2023 12:55
L'amoncellement de poubelles à Paris, symbole de la France grévicole

La réforme des retraites est rejetée par les Français, qui veulent pourtant conserver en même temps le système de répartition de leurs retraites, quoi qu'il en coûte.

 

Rappelons que ce système est un système de Ponzi, pour lequel son inventeur a été condamné aux États-Unis à plusieurs peines de prison au XXe siècle:

 

Un système de Ponzi est un système par lequel on rémunère les apports des clients précédents avec les apports des nouveaux. Ce magnifique système s'effondre quand les apports des nouveaux clients s'avèrent insuffisants pour rémunérer les apports des précédents.

 

(cf mon article du 9 septembre 2016)

 

UNE ESCROQUERIE LÉGALE

 

L'Assurance Vieillesse, née sous le régime de Vichy, est donc une escroquerie légale puisqu'elle consiste à verser les rentes de retraite à partir des cotisations des actifs.

 

Ce système s'effondre quand ces cotisations sont insuffisantes pour couvrir les rentes, en raison de la baisse de la démographie et de l'augmentation de l'espérance de vie:

 

Le COR estime que les comptes du régime des retraites français seraient excédentaires en 2022 (+3,2 Mds€ soit 0,1% du PIB), avant de redevenir durablement déficitaires (en moyenne sur les 25 prochaines années), et ce quelles que soient les hypothèses retenues.

 

(Conseil d'Orientation des retraites, COR, rapport de septembre 2022, in Rexecode du 20 septembre 2022)

 

LA FRANCE GRÉVICOLE

 

Qui fait grève en France contre la réforme des retraites? Surtout ceux qui ne risquent pas grand chose pour leur emploi: employés d'entreprises publiques et fonctionnaires.

 

Ainsi pour prendre l'exemple de Paris-poubelle, ce sont les éboueurs du secteur public qui font grève, tandis les éboueurs du secteur privé remplissent leur contrat:

 

Ce mouvement social n'a pas les mêmes conséquences dans toutes les rues de la capitale. Les services municipaux assurent la collecte des déchets des 2è, 5è, 6è, 8è, 9è, 12è, 14è, 16è, 17è et 20è arrondissement de la capitale. Dans les autres, ce sont des entreprises privées qui ont la charge du ramassage des poubelles.

 

(Sofiane Aklouf, BFM TV, 13 mars 2023)

 

LE SECTEUR PRIVÉ PALLIE LA DÉFAILLANCE DU SECTEUR PUBLIC

 

Dans la nuit du 13 au 14 mars, qui a collecté les déchets dans le 17ème arrondissement de Paris? Une société privée qui opère d'habitude dans les XVIIIe et Xe arrondissements.

 

Qui a décidé de recourir à Derichebourg, cette société privée? Ce ne peut être que la maire de Paris, Anne Hildago, à la demande du maire d'arrondissement, Geoffroy Boulard.

 

Les interventions sont priorisées pour la salubrité publique: déblaiement des marchés alimentaires, enlèvement des sacs poubelles au sol, sécurité des cheminements piétons.

 

(Johan Cherifi avec AG, BFM TV, 14 mars 2023)

 

EN MÊME TEMPS

 

En même temps, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son premier-adjoint, Emmanuel Grégoire, soutiennent l'exercice du droit de retrait des éboueurs de la capitale:

 

Le meilleur moyen de remettre les éboueurs au travail, c’est de retirer la réforme. J’envoie un petit message de sympathie à nos agents. Ils sont les plus directement touchés par la réforme des retraites.

 

(Conférence de presse d'Emmanuel Grégoire, 13 mars 2023)

 

Un employeur soutient donc la grève de ses employés. On aura tout vu: Il y a bien quelque chose de pourri dans la ville de Paris, pour paraphraser le dramaturge d'outre-Manche.

 

L'ÉTAT-PROVIDENCE ?

 

Une fois de plus, l'État obèse est défaillant. Car dans tous les domaines où il intervient il échoue. Encore heureux que, en dépit de la doxa, un secteur privé existe encore.

 

Que faudra-t-il de plus pour que les Français ouvrent les yeux et se rendent compte que l'État n'est pas la solution mais le problème, ce dans tous les domaines?

 

Peut-être faudra-t-il attendre que l'État fasse faillite pour que leurs yeux se dessillent. D'autres pays en ont fait l'expérience et appris à leurs dépens que c'est la politique du pire.

 

Francis Richard

 

Publié sur Contrepoints et LesObservateurs.ch

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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