Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mars 2017 3 01 /03 /mars /2017 22:50
A qui profite l'assassinat politique de François Fillon? A Emmanuel Macron

A 12h30 aujourd'hui, François Fillon s'est adressé aux Français. Il ne s'est adressé ni aux media dont une large partie est de toute façon de parti pris contre lui, ni à la gauche qui veut sa peau. Il a eu raison. Ce n'est pas la presse qui, heureusement, décidera de leur sort - elle est complètement décrédibilisée à leurs yeux et ce n'est pas ce qu'elle dit depuis cette intervention qui la rendra plus crédible - et ce n'est pas non plus à la gauche au triste bilan de continuer à les piller.

 

François Fillon est respectueux des institutions et c'est pourquoi il se rendra à la convocation des juges le 15 mars 2017, au risque d'être mis en examen. Quand, le 29 août 2016, François Fillon répond à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV qu'il ne sera pas candidat s'il est mis en examen, il ne peut imaginer un seul instant qu'une véritable machination sera ourdie contre lui et que ce que pratiquent plus d'un quart des parlementaires français pourra un jour être retenu contre lui.

 

François Fillon ne désespère pas de la justice même si, comme il l'a dit aujourd'hui, ce que nous venons de voir n'est pas de nature à nous rassurer. Pour le coup François Fillon est bien aimable avec ceux qui se font l'instrument de son assassinat politique. Car le calendrier de l'acharnement politico-juridico-médiatique mené contre lui montre à l'évidence que s'il n'avait pas été candidat à la présidence de la République, rien ne lui aurait jamais été reproché et que ce qui lui arrive n'a rien à voir avec la justice, mais tout avec la basse politique:

 

25 janvier 2017: publication de l'article du Canard Enchaîné contre lui et, le jour même, le Parquet national financier (pourtant incompétent s'agissant d'un parlementaire) ordonne une enquête préliminaire.

 

- 16 février 2017: publication d'un communiqué du PNF, dans lequel est précisé qu'il n'y aura pas de classement sans suite.

 

- 24 février 2017: ouverture par le PNF d'une information et nomination de trois juges d'instruction.

 

- 1er mars 2017: réception de sa convocation par les juges en vue de sa mise en examen.

 

- 15 mars 2017: jour de sa convocation, soit deux jours avant la date limite de dépôt des parrainages pour être candidat à la présidentielle.

 

Être candidat à la présidence de la République a fait de François Fillon une cible. Tous les coups sont dès lors devenus permis contre lui. La fin justifiant les moyens, il fallait l'assassiner et ne surtout pas lui permettre de parler de son programme de redressement du pays. Pour le faire taire, il fallait ne plus parler que de ce qu'on a appelé ses affaires, gonflées de toutes pièces, et faire de lui un justiciable qui ne serait pas traité comme les autres en accélérant les procédures de manière totalement inhabituelle.

 

S'il y a assassinat, qu'il soit politique ou non, il est nécessaire de réunir trois éléments pour découvrir l'assassin ou son commanditaire: le mobile, les moyens, l'opportunité.

 

- A qui profite le crime? A Emmanuel Macron, l'héritier et continuateur de François Hollande: si François Fillon n'est pas candidat, il a de grandes chances de l'emporter sur Marine Le Pen.

 

- Qui dispose des moyens? L'Élysée, avec qui Macron communique et qui est en liaison avec le Canard Enchaîné et le Parquet national financier...

 

- Quelle est l'opportunité? La défaite annoncée de Manuel Valls au deuxième tour de la primaire de la gauche (qui a lieu le 29 janvier 2017...).

 

Dans ces conditions, François Fillon n'a pas d'autre choix que de laisser les Français seuls juges, puisque les dés sont pipés: ses arguments de fait, ses arguments de droit, sa présomption d'innocence sont complètement ignorés.

 

Dans ces conditions, les propos tenus par François Hollande et par Emmanuel Macron aujourd'hui ne manquent pas de saveur:

 

- François Hollande s'est élevé contre toute mise en cause des magistrats (indirectement nommés par lui...)

 

- Emmanuel Macron: ne donnons pas au vote démocratique le rôle de l'absolution, ce n'est pas le sien (il n'a jamais été élu...)

 

Comme François Fillon et son électorat, contre toute attente, résistent, l'estocade finale sera certainement donnée avec sa mise en examen... Mais il n'est pas sûr que cela soit suffisant pour le mettre hors d'état de nuire face à un Emmanuel Macron, qui se révèle bien falot et dont le programme est dans la lignée du hollandisme qui a échoué et ruiné les Français.

 

Au-delà de la personne de François Fillon - la France est plus grande que nous -, il y a son projet, qui, tout imparfait et insuffisant qu'il est, est un tout premier pas vers la libération du pays et son redressement. L'histoire ne repasse pas les plats: sinon il sera trop tard pour éviter la faillite.

 

Aujourd'hui encore son intervention, après celle du 6 février 2017,  prouve que François Fillon a du courage à revendre. Or il lui faudra beaucoup de courage pour mettre son projet en oeuvre, pourtant minimal. Même si c'est regrettable, les institutions françaises sont ainsi faites que l'élection présidentielle est une échéance majeure dans la politique française. Il faut que celui qui sera élu le 7 mai 2017 ait la carrure de la fonction. François Fillon l'a.

 

Francis Richard

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
A la lumière de ce que veulent préparer les dirigeants et élus des Républicains (pour penser garder leurs juteux mandats), la candidature de Juppé pour défendre un programme dont les électeurs de droite n veulent pas comme l'a montré la primaire, malgré les médias, est un renoncement à défendre ses valeurs de la part de Fillon. S'il accepte, il est mort politiquement.<br /> Il y a comme au PS, deux sensibilités chez les Républicains, celle des véritables électeurs de droite et celle de la pseudo droite étatiste emmenée par Juppé et défendu par ceux qui veulent que rien ne change et qui veulent garder leurs fromages.<br /> Si Fillon est convaincu de son programme, il doit se maintenir. Il a les parrainages et l'argent pour le faire. Si les Républicains mettent un autre candidat, ce seront eux les diviseurs.<br /> De toutes les façons si Macron et Le Pen les distancent de plus de 5% et donc au dela des marges d'erreurs, ils ne seront pas au premier tour, qu'ils soient un ou deux. <br /> Si d'aventure Fillon était au 2ème tour et devenait Président, ce n'est pas sur ces camarades là qu'il doit compter à l'Assemblée. Ils le montrent bien. Donc Fillon doit aller au bout de l'aventure présidentielle et clarifier vraiment la droite en créant une scission à l'UMP et un autre partie. Il y a trop de caciques à l'UMP et donc trop d'intérêts en jeu pour réformer la France. Il doit s'appuyer sur les électeurs pour avoir un groupe le plus important possible aux législatives pour pouvoir proposer à la France qui est majoritairement à droite un vrai parti de droite.<br /> Qu'il ne renonce pas. S'il doit quelque chose à ses électeurs, les circonstances actuelles montrent qu'ils ne doit rien aux élus des Républicains.
Répondre
F
Bien d'accord avec vous, Pierre. Il faut que Fillon tienne bon. Si j'étais allé à Paris ce week-end, je serais allé au Trocadéro... Il est évident que si Juppé devait le remplacer, je voterais blanc au premier tour...
P
Merci Francis pour cette analyse pertinente. <br /> Mais quoi faire dans ces conditions ? <br /> Marine Le Pen sera au deuxième tour, mais contre qui ? Et pourquoi faire ? Je ne veux pas faire d'élucubrations sur ce qu'elle fera s'il advenait qu'elle devienne Présidente de la République, en matière économique déjà. Surtout à l'aune des solutions choisies, hier, par les anglais et les américains. Ni sur ses parti-pris idéologiques pour recentrer la France sur la nation et la culture française. Mais une chose sera sure à mon humble avis, c'est que cette élection de Marine Le Pen, va renverser la table. Et que mon sentiment est qu'il faut renverser la table pour réformer la France. Ne pas le faire, c'est au moins pour les 5 ans qui viennent, ne pas réformer la France qui, pourtant en a besoin.<br /> Même si les sondages ne sont pas fiables dans leurs marges d'erreurs, il faudra bien tenir compte de l'état des lieux à une semaine du premier tour et des acteurs en présence, comme Dupont-Aignan entre autres qui risque d'enlever les quelques points empêchant à Fillon d'être au deuxième tour. Car enfin si Fillon n'a pas de bonnes chances d'être au deuxième tour, cela vaut-il la peine de concourir pour être battu et laisser Macron seul face à Marine Le Pen ? Et partons du principe que Fillon aurait de bonnes chances d'être au deuxième tour, que fera-t-il par rapport à son programme, tous les jours un peu plus édulcoré ? Et une fois au pouvoir, avec l'UMP qui ne le suis plus, pourra-t-il utilement le mettre en place. Pour ce faire il va lui falloir museler les syndicats (bras armé des fonctionnaires qui veulent garder le plus longtemps possible leurs privilèges de caste) et il ne le pourra plus avec cette affaire, alors à quoi bon ?<br /> Ne faudrait-il pas mieux dans ces conditions, dramatiser la situation à la face du pays et aider à renverser la table, pour que tout soit reconstruit ?<br /> Si le 15 mars il était mis en examen et que les sondages du moment l'aient encore un peu plus affaibli, ne serait-ce pas le bon moment pour mettre les pieds dans le plat en retirant sa candidature avant le 17, en dénonçant alors tous ceux qui viennent de jeter le discrédit d'abord sur son programme de réformes, au dela de sa personne. Et en laissant les français voter au premier et deuxième tour en leur âme et conscience, mais en les informant aussi que les forces au pouvoir en France l'ont battu et empêchent toutes les réformes dont la France a besoin.<br /> Alors dans ces conditions n'y a-t-il pas lieu de tirer un trait définitif sur toute cette classe politique, si un jour la France veut pouvoir se réformer. Qu'il laisse alors les français juger si c'est vraiment Marine Le Pen ou tous les politiciens actuels, tant de la gauche dans son entier que ceux qui se disent de droite, mais qui ont montrés, dans ces dernières semaines, qu'ils étaient les soutiens hypocrites de ceux qui combattaient son programme drastique de réformes. Parce qu'enfin quel soutien, là encore, Fillon aura-t-il pour appliquer ses réformes en France ? Au dela de toute la gauche "déclarée", tous ceux que l'on n'entend pas aujourd'hui chez le Républicains, ne lui apporteront aucun soutien parlementaire dans une période qui sera bien plus difficile et de loin, que celle actuelle.<br /> La France ne peut pas faire l'économie - à défaut de faire une révolution bien improbable quand on peut voter avec ses pieds - de renverser la table. Quand on voit comment Fillon est seul dans son combat d'aujourd'hui, qui devient alors impossible à gagner, comment imaginer que s'il était élu Président, il puisse s'appuyer sur ces gens là pour réformer.<br /> Il faut qu'il aide Marine Le Pen à renverser la table.<br /> Ce n'est pas sur que les institutions le permettent encore dans quelques années. Car tous ceux qui profitent aujourd'hui de la France, si le coup fatal ne les a pas atteint, ne laisseront pas les institutions françaises pouvoir les renverser demain.<br /> Bien cordialement
Répondre
R
On pourra dire que le Flamby nous aura eu jusqu'au trognon il se dégonfle et ne se représente pas,il fait le lit de Macron en envoyant Valls au casse pipe... et nous fait prendre le risque de nous retrouver avec Le Pen...
Répondre

Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
  • Contact

Profil

  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

Références

Recherche

Pages

Liens