Le 2 juin 2021, 21h32, Emmanuel Macron, a publié un tweet impératif avec cette image de la France des terroirs, qu'il faut appeler désormais, c'est selon, la France des territoires ou la France périphérique.
À cette France d'en bas, vue de Paris, il ne s'intéresse curieusement que lorsqu'elle arbore des gilets jaunes ou quand des élections sont en vue, les régionales cachant à peine les autres, les présidentielles.
Il se prend pour le petit père du peuple de France et le virus couronné aura été une formidable opportunité pour lui de considérer les Français comme ses enfants, peut-être parce qu'il n'en a pas eus lui-même.
Ce jacobin incohérent se complaît dans ce rôle. Grâce à la pandémie, il mérite de plus en plus la distinction de Young Global Leader que lui a décernée en 2016 Klaus Schwab, le fondateur du Forum de Davos.
Depuis, Emmanuel Macron fait partie de l'élite, c'est-à-dire de ces quelques-uns qui se croient amenés à diriger le monde et à dicter ce qu'ils doivent faire à ceux qui n'en sont pas et qu'il convient de mettre au pas.
Sans qu'il y ait de raisons objectives, tantôt il confine les Français, tantôt il les déconfine. Tantôt il leur dit de ne pas porter le masque, tantôt de le porter. Tantôt il leur dit de rester chez eux, tantôt de prendre l'air.
Toujours plus il se mêle de leur vie privée. Il décide de ce qui est essentiel pour eux ou ne l'est pas, de leurs allées et venues, de leur travail à distance ou pas, quand ils doivent rentrer chez eux, à 18h, à 19h ou à 21h.
Après avoir fait tout ce qu'il fallait pour détruire le tourisme, en limitant leurs déplacements, en fermant leurs restaurants, en leur interdisant des activités, il voudrait que ce champ de ruines soit leur destination.
Comme tous les autocrates, il prend ses décisions selon son bon plaisir, sans souci des conséquences. L'important n'est pas que ses décisions soient justes, mais qu'elles soient prises et que les gens obéissent.
Manier la carotte et le bâton semble bien porter ses fruits. Car, après avoir reçu beaucoup de coups de bâton, à la moindre carotte qui leur est tendue, nombre de Français, soulagés, lui sont tout reconnaissants.
Ce qui veut dire qu'Emmanuel Macron aura réussi à infantiliser ce certain nombre d'entre eux et qu'il sera parvenu à devenir pour ceux-là le petit père, un père tantôt fouettard et tantôt agitant des hochets.
Quand ces Français se rendront compte qu'ils ont été enfumés, que l'argent dépensé à tout-va pour les endormir n'est pas gratuit et que les lendemains ne chanteront pas, ils... tueront le père, comme dirait Freud.
Francis Richard
Publication commune avec lesobservateurs.ch