L'Institut Constant de Rebecque (Lausanne) ( ici ) vient de publier un article sur le secret bancaire que je vous recommande chaudement, d'autant qu'il commence par une citation de mon cher
Frédéric Bastiat, avec lequel j'entretiens, intellectuellement parlant, à un siècle et demi de distance, beaucoup de correspondances :
Ce qu’il y a de pire, pour une bonne cause, ce n’est pas d’être bien attaquée, mais d’être mal défendue.
Cet article s'intitule : "Le secret bancaire : un impératif moral"( ici ). Il est
signé Jan Krepelka.
Jan Krepelka rappelle que :
la concurrence fiscale n’est rien d’autre que la mise en compétition d’Etats, et donc, sur le plan économique, un moyen de promouvoir l’efficacité, sur le plan moral
la garantie d’une diversité de choix et de meilleure protection de la propriété, et sur le plan politique un moyen de limiter la tendance naturellement expansionniste des Etats.
Jan Krepelka montre ce qu'est réellement l'évasion fiscale :
Ce qui est immoral, ce n’est pas l’évasion fiscale, ce sont les impôts confiscatoires, arbitraires et finançant pour la plus grosse part des dépenses qui ne
devraient pas être faites par l’Etat. Il est donc tout à fait moral et légitime de chercher à protéger ses revenus des impôts, que ce soit en travaillant dans un canton et habitant dans un autre
fiscalement plus avantageux, en plaçant son argent là où il est le plus protégé, ou encore en payant le moins d’impôts possibles en profitant des diverses possibilités d’évitement fiscal. En
outre, l’évitement fiscal rend également service à autrui: il pose une limite au pouvoir d’imposition des Etats, et force bien souvent les Etats à baisser les impôts de tous.
Le secret bancaire n’est donc certainement pas immoral simplement parce qu’il facilite l’évitement fiscal. Mais plus fondamentalement, le secret bancaire est une simple conséquence d’un droit à
la vie privée qui est considéré comme allant de soi dans bien d’autres domaines.
Le passage sur la justification du secret dans la vie semble être un clin d'oeil à mon article Le secret bancaire protège l'intimité, les Etats vous mettent à poil :
Les reproches contre le secret bancaire retombent souvent sur le mythe du bon citoyen censé n’avoir rien à cacher: ainsi, il n’aurait rien à craindre de la
multiplication des caméras de surveillance, de l’abolition du secret bancaire, ou encore de l’extension des pouvoirs de l’Etat de le contrôler, de le fouiller, de lire ses courriers, d’écouter
ses conversations téléphoniques, etc.
Or, nous ne nous promenons pas nus dans les rues [c'est moi qui souligne], nous mettons des rideaux à nos fenêtres, nous tenons au secret médical et nous ne publions pas nos
salaires. Cela ne signifie pas que nous aurions «quelque chose à nous reprocher», que nous aurions honte de nos corps, de ce qui se passe chez nous, de nos maladies ou de nos revenus. Cela
signifie simplement que nous tenons au respect de notre vie privée et à notre droit de décider par nous-mêmes quelles informations sur nous nous partageons avec qui — et ainsi éviter, notamment,
que d’autres puissent utiliser des informations sur nous pour nous nuire.
En fait il faudrait pour bien faire citer l'article dans son intégralité. Mieux vaut donc, à tout prendre, aller directement à la source ( ici ).
Francis Richard
L'article de Jan Krepelka est également reproduit dans Le Temps de ce jour ( ici ). L'internaute intéressé pourra lire d'autres
articles de Jan Krepelka sur son site ( ici ).