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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 23:10

Arnaud Montebourg (photo ci-contre, dans ses oeuvres) a accordé un entretien au Matinici ) au cours duquel il demande à la Suisse d'abandonner le secret bancaire.

Pour ce jean-foutre :

Les tenants et les défenseurs du système bancaire suisse symbolisent aujourd'hui ce qu'il y a de plus repoussant et d'immoral dans le capitalisme actuel qui est en faillite.

Pardonnez-lui Seigneur, il ne sait pas ce qu'il dit... Car c'est bien aujourd'hui à la faillite de la réglementation à laquelle nous assistons et non pas à celle du capitalisme qui est... éternel.

Le marché financier a été complètement dérégulé par une réglementation à outrance. Plutôt que de revenir une nouvelle fois sur le sujet, je renvoie l'internaute à  mes articles sur :

La bouée étatique à l'origine de la crise financière du 9 juin 2008

Le marché du crédit hypothécaire perverti par l'interventionnisme
du 10 septembre 2008

et au rapport magistral sur la crise financière établi par Pascal Salin, dont j'ai fait une recension le 16 janvier 2009 sous le titre : Pour Pascal Salin la crise financière est due à l'interventionnisme.

C'est donc le système bancaire actuel qui est en faillite parce que les Etats n'ont jamais permis au marché financier de s'autoréguler. Maintenant cette faillite entraîne dans son sillage toute l'économie. Il a toujours fallu que les Etats interviennent, qu'ils mettent dans les rouages leurs grains de sel, qui se sont inévitablement transformés en grains de sable. Maintenant ces mêmes Etats essayent de réparer les dégâts provoqués par ces interventions ... par de nouvelles interventions. C'est l'illustration parfaite du principe des calamités énoncé par Michel de Poncins :

Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité pour soi-disant corriger la première.

Le problème est que pour intervenir il faut des sous et qu'il en faudra toujours plus, parce que chaque intervention va provoquer des dégâts, qui demanderont davantage de sous etc. Pendant ce temps les endettements des Etats augmentent, véritables bombes à retardement pour les générations futures. Pas si futures que cela d'ailleurs... 

Arnaud Montebourg fait cet aveu qui en dit long :

La pression actuelle sur la Suisse est liée à la crise économique. Les Etats qui avaient fermé les yeux sur les prédateurs que sont les paradis fiscaux sont confrontés à une grave crise d'endettement. Ils ont besoin de milliards pour sauver leur système financier et leur économie réelle. Ils ne peuvent plus laisser l'argent s'enfuir.

Sans poches trouées des Etats il ne se serait rien passé...

Le vocabulaire employé est extraordinaire : les paradis fiscaux sont des prédateurs. Et les enfers fiscaux que sont-ils ? Les Etats, dont les dimensions sont de plus en plus disproportionnées et qui, par impéritie et prodigalité, se retrouvent avec des caisses vides et un endettement pharamineux, se sont en fait de plus en plus mêlés, sans la moindre compétence, de diriger l'économie et de redistribuer, au lieu d'assurer - ce qui aurait dû être de leur compétence - la sécurité et la justice. Qu'ils assurent en conséquence de plus en plus mal.

Avec des impôts de plus en plus confiscatoires ils ont découragé ceux  des entreprenants qu'ils ont dépouillés, et encouragé ceux des entreprenants qui avaient échappé à ce pillage à mettre leur argent à l'abri. Et c'est Arnaud Montebourg qui ose parler de pillage économique à propos de la Suisse et de son secret bancaire... alors que la France est un champ de ruines et ne cesse de régresser par la faute de ses gouvernants qui, de quelque bord qu'ils soient, la cocufient tous les sept ou cinq ans depuis des décennies et la sucent jusqu'à la moelle. 

Le système bancaire suisse n'est ni repoussant ni immoral. Le secret bancaire, qui est l'un des avantages de ce système, permet, pour le moment du moins, à ceux qui créent des richesses de les mettre hors de portée de ceux qui les détruisent. Il est l'instrument de mesure du manque de confiance grandissant des acteurs économiques à l'égard de leurs gouvernants. Comme je l'ai rappelé dans mon précédent article, Le secret bancaire protège l'intimité, les Etats vous mettent à poil

A contrario le comportement des Etats qui, sous couvert de la loi, prennent l'argent dans la poche de ceux qui en ont, pour le mettre dans la leur, et n'en redistribuer à d'autres que des miettes, est repoussant et immoral. Ce sont eux les prédateurs et leurs proies sont leurs peuples, qui ne se rendent pas toujours compte qu'ils les mènent à leur perte.

Arnaud Montebourg  menace la Suisse :

La Confédération est condamnée, sous la pression internationale, à changer. Elle doit abandonner le secret bancaire si elle ne veut pas être mise au ban des nations [...]. Il est temps d'abandonner le secret bancaire. On ne peut pas bâtir des bénéfices sur la violation de la solidarité internationale [...]. Les mesures de sanction sont inévitables, comme notamment les embargos financiers. In fine, l'Europe finira par remettre en question ses accords bilatéraux avec la Suisse.

Puis Arnaud Montebourg lui passe la main dans le dos, l'hypocrite :

La Suisse est un grand pays qui a porté des valeurs universelles et humanistes depuis sa création. Et cela me chagrine de voir qu'elle est en train de détruire sa réputation internationale en organisant la solidarité de ses banquiers.

En fait Arnaud Montebourg, et ses semblables, menacent la sphère privée, qui fait partie justement des valeurs universelles et humanistes de la Suisse depuis sa création, et dont le secret bancaire n'est qu'une manifestation parmi d'autres. Il serait temps que la délégation stratégique ( ici ), constituée aujourd'hui autour de trois Conseillers fédéraux, rappelle enfin à tous ces Etats qui veulent faire pression sur le pays, que la démocratie commence avec la défense de la sphère privée et que leur meilleur moyen de concurrencer le secret bancaire helvétique serait de l'instaurer chez eux.

Francis Richard


L'internaute peut écouter sur le site de Radio Silence ( ici ) mon émission sur le même thème.  

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S
http://www.weltwoche.ch/ausgaben/2009-09/artikel-2009-09-bankgeheimnis-berlegene-moral.html<br /> http://www.libinst.ch/?i=das-bankgeheimnis-als-ausdruck-uberlegener-moral<br /> Überlegene Moral<br /> Von Pierre Bessard, Die Weltwoche Nr 9/ 2009<br /> <br /> Das schweizerische Bankgeheimnis wurde nicht als Geschäftsstrategie für die Banken geschaffen, sondern zum Eigentumsschutz der Sparer. Das gilt es zu verteidigen.<br /> <br /> <br /> Die skandalöse Erpressung einer Schweizer Grossbank in den USA und die jüngsten Angriffspläne der EU-Staaten gegen «Steueroasen» erinnern uns an eine unangenehme, doch immer wieder bestätigte Tatsache: Die fleissigsten Totengräber des Bankgeheimnisses befinden sich nicht in ausländischen Kanzleien, sondern in der Schweiz. Es ist vor allem die über Jahre geführte Politik der Kompromisse und des «Pragmatismus», die Politik des Entgegenkommens, der wir die immer brenzligere Position der Schweiz zu verdanken haben. Mit ihrem anhaltenden Anpassungsdrang hat die Schweizer Regierung das Land seiner Fähigkeit beraubt, für die überlegene Moral zu kämpfen. Eine Rückbesinnung auf den eigentlichen Sinn des Bankgeheimnisses, seiner Stellung im Systemwettbewerb zwischen den Staaten tut also not.<br /> <br /> Das Bankgeheimnis wurde nie als Geschäftsstrategie für die Banken geschaffen, sondern als Eigentumsschutz der Sparer. Das Schweizer Bankgeheimnis wurde in die Gesetzgebung aufgenommen, als es galt, europäische Bürger vor Verfolgung und Enteignung durch diktatorische Staaten zu schützen. Damals brachten die Kunden ihre Gelder in Sicherheit, in die Schweiz – auch illegal. Andernorts wurde die Institution des Privateigentums durch Einschränkungen des internationalen Kapitalverkehrs und Devisenkontrollen ausgehöhlt.<br /> Ermöglicht das Bankgeheimnis dabei auch die Steuerhinterziehung? In manchen Fällen ja – aber das macht es nicht a priori illegitim. Vielmehr ist das Bankgeheimnis die Folge eines elementaren Rechts auf Eigentum und Privatsphäre, das in anderen Lebensbereichen auch selbstverständlich anerkannt wird. In der heutigen Debatte wird daher die Moral von der falschen Seite beansprucht: Es ist der Schutz der individuellen Rechte, der moralisch stärker gewichtet werden muss, nicht die bedingungslose Unterwerfung des Individuums durch den Steuerstaat. Eine richtig verstandene Moral stärkt auch den Rechtsstaat: In der Schweiz, wo der Unterschied zwischen Steuerbetrug und Steuerhinterziehung gilt, ist die Steuerehrlichkeit der Bürger bekanntlich höher als in anderen Ländern.<br /> <br /> Masslose Gier der Regierungen<br /> Tatsächlich als unmoralisch zu bezeichnen ist dagegen die masslose fiskalische Gier vieler Regierungen. Staaten gehen immer verschwenderischer und kurzsichtiger mit den Ressourcen ihrer Bürger um. Zurzeit liegt etwa die Verschuldung der US-Regierung bei 72 000 Dollar pro Steuerzahler – ein Anstieg von 62 Prozent seit 2000, ohne Berücksichtigung der nicht finanzierten Ansprüche des staatlichen Pensionssystems. Dieser Verschuldungsanstieg ist auch die Folge von undurchdachten militärischen Einsätzen, in denen sich die US-Regierung kaum als Hüterin der Menschenrechte profilierte. Es ist nicht verwunderlich, dass manche US-Bürger unter diesen Umständen die Früchte ihrer Arbeit für sich und ihre Kinder in Sicherheit bringen wollen.<br /> <br /> Hat eine Regierung aber nicht das Recht, ihre Bürger nach eigenen Vorschriften zu besteuern? Die Antwort lautet: nicht unbedingt. Staaten stehen nicht grundsätzlich über moralischen Normen. So verweigern manche Länder aufgrund der dort drohenden Todesstrafe etwa die Auslieferung von Verbrechern an die USA. Unterschiedliche Länder entwickeln unterschiedliche Systeme, und nicht jedes Rechtssystem lässt sich moralisch rechtfertigen.<br /> <br /> Der Wettbewerb der Systeme<br /> Bis zu einem gewissen Grad sind die Bürger stets ihrem territorialen Gewaltmonopolisten ausgeliefert. Das Vertrauen auf die Gutmütigkeit der Staatslenker kann dabei empirisch nicht als eine erfolgreiche Abwehrstrategie betrachtet werden. Nur der Wettbewerb der Systeme dämmt das machtmissbräuchliche und konfiskatorische Potenzial des Staates ein. Er ermöglicht das Experimentieren mit unterschiedlichen Ordnungen und erlaubt Bürgern, in ein bevorzugtes System auszuweichen.<br /> <br /> Aus diesem Grund ist es moralisch legitim, sein Einkommen nicht bedingungslos einer konfiskatorischen Besteuerung auszusetzen, sondern andere Optionen zu erkunden. Natürlich erhöht die Steuervermeidung dabei auch den Druck auf die Regierungen, ihre Abgaben auf ein erträgliches Niveau zu senken. Vor diesem Hintergrund wird deutlich, dass die US-Regierung sowie viele EU-Staaten vor allem aus fiskalischer Verzweiflung handeln, sie wollen sich der lästigen Konkurrenz entledigen. Keine Spur von höherer Moral.<br /> Eine Aufgabe des Bankgeheimnisses wäre aus diesen Gründen nicht nur ein schwerwiegender ökonomischer und rechtlicher Rückschritt, sie wäre auch der Ausdruck eines geistig-moralischen Verfalls unseres Landes. Die Schweiz musste sich schon mehrmals in der Geschichte als Hort der Freiheit in Europa behaupten. Das Schweizer Bankgeheimnis wird umso bedeutender, je weniger andere Staaten es respektieren. Anders als vielerorts behauptet, geht es daher heute nicht um die Erörterung von Alternativen zum Bankgeheimnis. Vielmehr ist das Schweizer Bankgeheimnis gerade jetzt mit allen Mitteln und aller Kraft zu verteidigen und zu stärken. Selbst dann, wenn dafür kurzfristig wirtschaftliche Nachteile in Kauf genommen werden müssen.<br /> <br /> <br /> Pierre Bessard ist Direktor des Liberalen Instituts und Leiter des Zentrums für Steuerwettbewerb in Zürich.
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F
<br /> C'est un excellent article qui ne m'étonne pas de la part de Pierre Bessard et qui correspond bien à ce que j'ai voulu montrer : le secret bancaire est avant tout un élément de défense de la<br /> sphère privée donc de la propriété privée et des libertés individuelles.<br /> <br /> Je relèverai juste ce que Pierre Bessard dit à propos de la Suisse où ceux qui déclarent leurs revenus et fortunes bénéficient de la différence entre évasion fiscale et fraude fiscale : c'est<br /> certainement le pays où les contribuables sont les plus honnêtes ... Ce qui signifie bien que dans son principe le secret bancaire n'est pas immoral.<br /> <br /> <br />

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  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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