Dans le cas du climat, au lieu de voir les aspects bénéfiques d'un éventuel réchauffement global et de laisser les hommes libres de trouver des solutions pour s'y adapter - comme ils devront bien trouver des solutions à l'épuisement de certaines ressources, en imaginer et créer d'autres -on privilégie une seule explication de ce réchauffement, le dogme de l'émission anthropogénique de gaz à effet de serre, qui conduirait, dit-on, à de terribles catastrophes. Si cette explication orgueilleuse a l'inconvénient de ne pas être prouvée de manière incontestable, elle a l'avantage fabuleux de culpabiliser les hommes pour mieux les tenir à la merci des politiques, qui ont trouvé là un moyen subtil de convaincre de leur utilité, et de conforter leur pouvoir. Avec le risque non négligeable pourtant qu'un refroidissement vienne réduire à néant tous les efforts engagés, parce que cette éventualité aura été écartée intempestivement. L'orgueil toujours (voir mon article Existe-t-il un plan B en cas de refroidissement climatique ? ).
Dans le cas de l'interdiction de fumer, au lieu de laisser les hommes libres de fumer ou pas, comme ils sont encore libres - sans doute pas pour longtemps - de boire ou pas - de moins en moins -, de manger ou pas - bientôt ils seront privés de viande à cause du méthane expectoré par les vaches - de faire l'amour ou pas - bientôt la limitation des naissances sera obligatoire, pourquoi pas sous menace de mort? -, de faire du sport ou pas - bientôt une trop grande activité physique sera condamnée parce qu'elle émet trop de CO2 -, on se base sur le dogme de la fumée passive qui serait mortelle pour culpabiliser les fumeurs, qui non seulement porteraient atteinte à leur santé physique mais attenteraient à celle des non-fumeurs. Avec le risque de regretter un jour l'heureux temps où fumeurs et non-fumeurs se parlaient encore et se comprenaient.
Il est évident que les sommes qu'il va falloir engager pour réduire les émissions de gaz à effet de serre seront colossales et qu'elles sont à proprement parler inchiffrables, ce qui fait leur charme. A la Conférence de Copenhague on se dispute déjà pour savoir qui paiera et combien. Or il n'est pas du tout prouvé que le gaz carbonique et, dans une mesure beaucoup plus faible, les autres gaz à effet de serre soient à l'origine d'un réchauffement climatique global, qui n'a de global que le nom, puisqu'il ne se vérifie pas sur toute la planète. Par manque de discernement, dans un faste indécent - il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark -, on s'apprête à provoquer un appauvrissement généralisé, parce que de pseudo-scientifiques auront mis l'art divinatoire au rang des sciences exactes.
Les résultats de l'interdiction de fumer, en raison des méfaits supposés de la fumée passive - que conteste le père de la tabacologie moderne, le professeur Molimard (voir mon article Le Pr Molimard dit tout ce que vous devriez savoir sur le tabagisme ) -, n'ont pas tardé à apparaître en Suisse. Nombre d'établissements accusent des baisses de chiffre d'affaires considérables, 40 à 60% en Suisse romande, 30 à 50% en Suisse alémanique, à peine quelques mois ou quelques semaines après la mise en place de la prohibition de fumer dans les cantons suisses - en Suisse romande : le 1er avril 2009 à Neuchâtel, le 1er juillet 2009 à Fribourg et dans le Valais, le 15 septembre 2009 dans le canton de Vaud, le 31 octobre 2009 à Genève, à l'exception notoire du canton rebelle du Jura dont le parlement a refusé courageusement en septembre dernier par 36 voix contre 12 une motion qui demandait l'instauration d'une loi contre le tabagisme passif.
L'Association suisse pour la prévention du tabagisme (ici) est le fer de lance de la prohibition. Elle a lancé une initiative populaire, le 25 mai 2009, pour la "Protection contre le tabagisme passif". Cette initiative propose des contraintes plus grandes que celles votées par le Parlement le 8 octobre 2008 (voir mon article Tabagisme passif: pour l'OFSP tous les locaux sont fermés ou fermeront ) - qui laissait libres les cantons d'être plus restrictifs - et, surtout, cette initiative propose de n'avoir plus qu'une seule loi régissant l'ensemble de la Suisse. Si elle était votée, la prohibition serait totale dans tous les lieux publics, les lieux privés fréquentés par le public et les lieux de travail fermés. En six mois, l'association aurait récolté 85 000 signatures.
La Communauté d'intérêt des aubergistes libres est née de la révolte des cafetiers et restaurateurs qui ne veulent pas mourir et qui, avec la prohibition de fumer, ont vu s'effondrer leur chiffre d'affaires. Ils sont entrés en dissidence par rapport aux organisations patronales traditionnelles, Hôtelleriesuisse et Gastrosuisse. Avec les Jeunes UDC ils ont lancé une pétition qui, en deux mois et demi, a recueilli plus de 64 000 signatures (ici). Ce galop d'essai les encouragent à lancer une initiative populaire, en janvier ou février 2010 pour instaurer la liberté d'exploiter des établissements avec ou sans fumée (ici, d'où provient la photo ci-dessus).
A Genève, Les dissidents de Genève (ici), dont je m'honore d'être membre non-fumeur, racontent cet épisode extraordinaire de la résistance à la prohibition de fumer :
"A l'appel du collectif autonome "Légitime Défense des cafés genevois en péril" (LDCGP), une bonne centaine de propriétaires ou d'exploitants d'établissements publics de la ville de Calvin se sont réunis durant deux heures et demie, le 9 décembre 2009, pour protester contre les effets dévastateurs de la loi genevoise anti-fumée applicable dans toute la République et Canton de Genève depuis le 31 octobre 2009 et pour proposer des mesures d'exception à la législation absolutiste. Quelques 250 établissements ont répondu au mot d'ordre de grève de deux heures (15 h - 17 h) souhaité par la LDCGP. Prélude à une fronde à l'échelle fédérale ? L'accablement ou la colère des victimes témoigne de la gravité de la situation, notamment sur le plan de l'emploi et de l'économie".
L'Association suisse de prévention contre le tabagisme écrit (ici) à propos de la loi fédérale du 8 octobre 2008 qui doit entrer en application le 1er juillet 2010 :
"Les établissements fumeurs nuisent tout particulièrement à la santé des clients comme des travailleurs. De plus, le travailleur doit donner son autorisation écrite (consignée dans le contrat de travail) pour faire le service dans un fumoir ou un établissement public. Ainsi, la loi permet d’exploiter la détresse financière de certains travailleurs en exigeant d'eux leur consentement à travailler dans ces conditions."
La digne association préfère-t-elle que tous les travailleurs perdent leur emploi plutôt que de ne pas préserver l'air "pur", comme certaines associations écologistes politiques préfèrent que les hommes meurent plutôt que de ne pas sauver la planète ?
Francis Richard
Nous en sommes au
509e jour de privation de liberté pour Max Göldi et Rachid Hamdani, les deux otages suisses en Libye
L'internaute peut écouter sur le site de Radio Silence ( ici ) mon émission sur le même thème.