Pierre-Alain Tâche a écrit trois textes sur Charles-Albert Cingria en 2011, 1966 et 2004. Ce sont trois Vues sur Cingria, revues (et corrigées?), sur son oeuvre toujours vivante.
La première a changé de forme, la deuxième a été profondément remaniée, la dernière est publiée dans une autre version. Ce sont, avec le recul, points de vue complémentaires.
La prose de Cingria aura été pour lui, Absolument indispensable, permis de vivre beaucoup de choses intenses, merveilleuses, par procuration et permis d'avoir été un autre.
Dans Un comte des formes, titre d'un livre de Cingria, que celui-ci aurait très bien pu porter, Pierre-Alain Tâche tente, et y réussit, de rendre compte de son très vif plaisir à le lire:
Suscité par la variété des horizons, des perspectives, des points de vue exprimés, par le ton reconnaissable entre tous et par la beauté singulière d'une écriture qui n'est jamais avare de délicieuses inventions.
Dans Chèvres et chat sauvage, Pierre-Alain Tâche fait part de sa découverte du deuxième chapitre du Carnet d'un chat sauvage, texte de Cingria qu'il croit être resté inachevé.
Après avoir renoncé de lui donner une fin, en guise d'exercice de style, il découvre le troisième chapitre dans le volume VIII de la première édition des Oeuvres complètes:
J'ai finalement compris - et j'en sais infiniment gré à Cingria - que je manque d'imagination et que le récit et, plus encore, le roman réclament un démiurge qui va forcément concevoir, organiser et mettre en scène ses inventions.
Pierre-Alain Tâche est donc aussi redevable à Cingria d'avoir compris ne pas être fait pour la fiction et devoir se cantonner à la poésie, par nécessité autant que par raison...
Francis Richard
Vues sur Cingria, Pierre-Alain Tâche, 88 pages, Éditions de l'Aire
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