Le 7 avril 2012, il y a dix ans et dix jours, lors de la veillée pascale en la Basilique Saint-Pierre de Rome, le Pape Benoît XVI, prononçait une homélie lumineuse, où il disait que Pâques était la fête de la nouvelle création.
(À mes amis chrétiens qui se fourvoient dans le panthéisme, que l'écologisme a remis à l'honneur, je rappelle au passage que, dans le récit de la Genèse, Dieu donne clairement la priorité à l'homme sur la nature: Soumettez-la, dit-il au premier couple.)
Il n'est donc pas fortuit que la liturgie catholique de la Vigile pascale comprenne comme première lecture, le récit de la création. Le Pape Benoît XVI expliquait qu'avec Pâques la création était devenue plus grande et plus vaste:
Pâques est le jour d'une nouvelle création, c'est la raison pour laquelle en ce jour l'Église commence la liturgie par l'ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle.
Le récit de la création, de façon symbolique, commence par la création de la lumière. Il ne s'agit pas de la lune ni du soleil, qui ne sont que des sources de lumière, que Dieu a placées dans le firmament du ciel et qui n'ont pas de caractère divin.
La lumière rend possibles la vie, la rencontre, la communication, la connaissance, la liberté et le progrès: Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l'amour.
La lumière est singulière, elle n'est pas plurielle, comme l'ont prétendu des hommes qui se sont pris pour des démiurges:
L'obscurité vraiment menaçante pour l'homme est le fait que lui, en vérité, est capable de voir et de rechercher les choses tangibles, matérielles, mais il ne voit pas où va le monde et d'où il vient.
Benoît XVI ajoutait avec un bon sens qui devrait faire réfléchir:
Si Dieu et les valeurs, la différence entre le bien et le mal [le relativisme], restent dans l'obscurité, alors toutes les autres illuminations, qui nous donnent un pouvoir aussi incroyable, ne sont pas seulement des progrès, mais en même temps elles sont des menaces qui mettent en péril nous et le monde.
La science et la foi ne sont pas incompatibles, au contraire. L'une est nécessaire, mais, sans l'autre, est insuffisante:
Sur les choses matérielles nous savons et nous pouvons incroyablement beaucoup, mais ce qui va au-delà de cela, Dieu et le bien, nous ne réussissons plus à l'identifier. C'est pourquoi c'est la foi qui nous montre la lumière de Dieu, la véritable illumination, elle est une irruption de la lumière de Dieu dans notre monde, une ouverture de nos yeux à la vraie lumière.
Alors, pour ceux de mes lecteurs qui n'ont pas la foi, et même pour ceux qui l'ont, je prie et essaie d'être au moins, auprès d'eux, porteur de la lumière du Christ, pour que la splendeur de [son] visage entre dans le monde et permette à ceux qui y vivent de devenir, ou de rester, métaphysiciens.
Francis Richard