Sam, comme l'enfant prodigue de l'évangile, retourne chez sa mère, Nina. Maude l'a mis dehors. Elle ne supporte plus de ne plus exister pour lui, qu'il s'échappe toujours pour faire des virées en moto, des photos ou des recherches sur la Toile.
En 1991, Sam et Nina sont partis de Sarajevo pour Genève, où elle a un contact, laissant son père, Gregori. Depuis, Sam attend son retour, éternellement. Dans sa chambre, enfant, il a collé au-dessus de son lit la photo d'un basketteur qui lui ressemble.
Sam ne cesse de rendre la vie insupportable à Nina et à Maude. Sur le conseil de son ami d'enfance Anastase, avec qui il s'est rendu secrètement un jour à Sarajevo en moto, il part pour le chalet que ce dernier loue avec sa soeur à Merishausen.
Gregori n'a pas voulu quitter Sarajevo, son pays en danger qui est comme un ami malade, qu'on ne quitte pas. Il a disparu, sans que l'on sache quel camp est devenu le sien pendant la guerre. Mais il hante les rêves et les visions de Sam, retiré au chalet.
Sam se rend compte que l'important n'est pas ce qui est advenu mais ce [qu'il peut] en faire. C'est le moyen pour lui d'oublier Sarajevo et de rejoindre Maude non sans s'être éveillé, avoir ouvert la fenêtre et le coeur, lui adresser ces vers:
Huitième nuage
Aux fleurs du bien
Aux bouquets non cueillis
Aux mots usés
Aux bougies
À l'amour
Le tien
Et la nuit
Francis Richard
J'oublierai Sarajevo, Mirela Bera et Philippe Jeanloz, 88 pages, Éditions de l'Aire
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