Le 3 août 1740, Augustin Louis du Lac, né à Saint-Malo en 1716, arrive à l'Isle de France. Ami personnel de Mahé de La Bourdonnais, il y fait fortune. Mais, ayant contracté la fièvre typhoïde, il rend l'âme le 19 janvier 1772.
La Révolution Française survient avec l'arrivée d'un paquebot français à Port-Louis le 31 janvier 1790. Les du Lac deviennent les Dulac. Les Anglais conquièrent l'île en décembre 1810, laquelle n'est cédée à l'Angleterre qu'en 1814.
A partir de là, l'île de Paul et Virginie ne s'appellera plus jamais France, mais Maurice. En 1835, l'esclavage est aboli. Une main d'oeuvre d'origine indienne arrive en masse. Les générations de Dulac se succèdent et prospèrent.
Le roman de François Antelme débute avec la mort de Bérengère Dulac le 25 novembre 1928, après qu'elle a mis au monde un troisième enfant, Marc. Le calvaire de son mari, Eugène, Le dernier des Dulac ?, ne fait que commencer.
Car les malheurs s'abattent dès lors sur lui. Si, tout au long de sa vie, il réussit à maintenir sa fortune en dépit des vicissitudes - l'île Maurice est en proie à des difficultés économiques et sociales -, il ne connaît pas de bonheur personnel.
En effet la mésentente - le mot est faible - entre lui et son fils Marc empoisonne leur existence à tous les deux et se répercute sur les autres membres de la famille, alors que persistent des zones d'ombre sur les derniers mois de Bérengère.
Pendant la grossesse de sa femme, Eugène est absent longtemps pour remplir une mission à Londres. Il se rend compte à son retour que Bérengère, qu'il aime plus que tout, n'est plus la même. Avant de mourir, elle lui demande pardon...
Le journaliste Amaury Deveyne, qui, un jour, est hospitalisé en même temps que Marc à Paris, mène, à partir des années 1980, l'enquête sur la famille Dulac. Parviendra-t-il enfin à connaître la vérité sur cette illustre et finissante cordée?
Francis Richard
Le dernier des Dulac, François Antelme, 304 pages, Slatkine & Cie