- Pourquoi les hommes de l'État d'un pays comme la France, où la part des dépenses publiques en matière de dépenses de santé est la plus élevée au monde (80%), en sont-ils arrivés à imposer le confinement à sa population pour une période indéterminée face à la pandémie?
- Parce que le système français de santé, en grande partie étatique donc, est mal géré et que l'État-providence, qui se prend pour un dieu, néanmoins minuscule et faillible, décide de tout en matière de santé, veut tout contrôler, joue même volontiers au médecin en prescrivant, à la place des praticiens, les bons traitements aux patients qui ne sont pour lui que des chiffres récités tous les soirs.
Il n'y aurait pas eu besoin de recourir à un long confinement à durée indéterminée, un CDI en quelque sorte, si l'État n'avait pas, par ses décisions ou ses non-décisions, volontaires ou pas, je ne sais, "organisé" la pénurie de moyens: masques pour les soignants et la population, tests de dépistage, appareils respiratoires, lits d'hôpitaux.
(L'Allemagne, où le système de santé est en grande partie privé, grâce à Gerhard Schröder, résiste beaucoup mieux à la pandémie, ce qui n'est pas une surprise, et devrait donc pouvoir sortir plus rapidement du confinement)
La seule justification, invoquée aujourd'hui pour le confinement, est justement de pallier le manque de moyens en retardant la propagation de la pandémie dont les hommes de l'État, et leur aréopage, aux têtes bien pleines mais mal faites, sont responsables, sinon le système français de santé finirait par être asphyxié; mais ne l'est-il pas déjà?
L'esclavage proprement dit a bien heureusement été aboli en France en 1848, mais il a pris au cours des dernières décennies une forme plus insidieuse par la présence, dans tous les domaines, de l'État qui fait pourtant moins bien que ne le feraient les particuliers, mais dont les hommes savent les flatter en promettant aux uns de jouir du travail des autres.
Aujourd'hui, avec le confinement, toute la population est à la merci de l'État, dont les hommes croient être les seuls à savoir ce qui est bon pour elle. Le risque est que celle-ci s'en accommode comme elle s'est accommodée déjà de nombre d'atteintes aux libertés individuelles dans un passé récent.
Ce risque se traduirait par un nouvel accroissement du collectivisme en France, qui finirait de la ruiner définitivement et de rendre encore plus esclave sa population. Alors les hommes de l'État doivent reconnaître leurs torts et laisser aux initiatives privées le soin de remédier à son impéritie et à son manque de réactivité.
Il faut craindre toutefois que cela ne soit qu'un voeu pieux tant l'emprise de la bureaucratie sur la société, qui est emblématique de l'État-providence, y est prégnante: je n'en veux pour preuve que l'exemple de l'attestation de déplacement dérogatoire, sorte de nouvel ausweis auto-délivré, né dans le cerveau débile d'un technocrate...
Il faut le craindre d'autant plus que les hommes de l'État sont inventifs pour masquer leurs incompétences et pour trouver des solutions calamiteuses; il faut toujours avoir présent à l'esprit, aujourd'hui peut-être encore plus qu'hier, qu'à eux s'applique le principe des calamités énoncé par Michel de Poncins:
Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité publique pour soi-disant corriger la première.
Francis Richard