Dans son programme de candidat à l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron disait, entre autres promesses, vouloir rendre la vie des Français plus facile (page 22): eh bien, c'est en marche!
Lire aujourd'hui ce point de programme confirme, s'il en était besoin, que les promesses n'engagent que ceux à qui elles sont faites et surtout pas ceux qui les font: les hommes de l'État souvent varient, bien fol qui s'y fie.
Il était dit notamment dans ce point du programme: Que de temps perdu en démarches administratives, en renouvellements de papiers... Depuis, la vie des Français s'est effectivement beaucoup simplifiée...
VOS PAPIERS !
Sous prétexte de virus, pour ne pas perdre la main, les hommes de l'État ont décidé de continuer à compliquer la vie des Français. Ainsi les attestations ne disparaîtront-elles pas à la date du 15 décembre.
À partir de 20h jusqu'à 6h du matin, Jean Castex dixit, il faudra en effet disposer des bons Ausweis pour circuler pendant la Sperrstunde1, faute de quoi, ce sera encore et toujours 135€ qu'il faudra casquer.
Le couvre-feu aurait dû débuter à 21h. Ce sera 20h. Se posent alors des questions que ne désapprouverait pas Roland Magdane: Que se passe-t-il entre 20h et 21h? Est-ce que le virus attaque juste après 20h?
Quoi qu'il en soit, ça peut rapporter gros. Il n'y a pas de petits bénéfices. Depuis le début du deuxième confinement, à la date du 10 décembre, 2.924.775 contrôles ont été effectués et 285.326 procès-verbaux dressés...
Cette fois, juré, craché, ce sera fait avec tact et mesure, mais il n'y aura pas de consigne d'indulgence..., dixit Jean Castex.
LA CRISE ÉCONOMIQUE N'EST PAS DUE AU VIRUS
Dans le point de programme sus-dit, il était écrit, à la même page, que certains [entrepreneurs] passent plus de temps à lutter contre les contraintes administratives qu'à développer leur entreprise.
Aujourd'hui c'est encore mieux, les hommes de l'État tuent les entreprises en les contraignant à s'arrêter. Bien sûr, ils les aident avec un argent qu'ils n'ont pas mais qu'ils dépensent sans compter.
Or l'argent gratuit n'existe pas. Tôt ou tard, il faudra payer. Ils commencent par la dette, mais ils savent pertinemment que les impôts suivront pour la rembourser et/ou que les épargnants trinqueront.
La crise économique est donc due non pas au virus couronné, qui a bon dos, mais aux erreurs de l'État commises au printemps et qui n'ont pas servi de leçons pour endiguer la contamination de l'automne.
UNE STRATÉGIE PERDANTE
Pour en finir avec le confinement, le docteur Macron a fixé un seuil: pas plus de 5.000 cas par jour. Jean Castex, la voix de son maître, a confessé le pourquoi du comment de ce nombre fatidique:
C'est le niveau à partir duquel nous pouvons réduire durablement le niveau de pression sur nos services hospitaliers et reprendre le contrôle de l'épidémie en traçant et cassant toutes les chaînes de contamination sans recourir à des mesures de confinement ou de freinage.
Comment ce nombre est calculé? Mystère. Ce qui demeure, c'est l'aveu que les services hospitaliers ne sont toujours pas à même de faire face à un nombre de patients qui n'est pourtant pas énorme.
La réponse se trouve dans la bouche d'Olivier Véran. La stratégie perdante adoptée est la suivante: Tester, alerter, protéger.
LA STRATÉGIE GAGNANTE
La stratégie gagnante de quelques pays asiatiques et du Pr Didier Raoult est, dans l'ordre:
- Protéger: il faut porter le masque quand on est malade ou que la distanciation physique ne peut être respectée (le cas des soignants), se laver régulièrement les mains à l'alcool etc.
- Tester: il faut procéder à un dépistage massif
- Isoler les malades: il faut le faire pour éviter la contamination des autres
- Traiter: il faut soigner les malades et laisser aux médecins la liberté de prescrire et aux patients de choisir le traitement après avoir été informés.
Manque cruellement dans la stratégie française le dernier verbe d'action: au lieu de traiter les malades à un stade précoce de la maladie, on attend, jusqu'à ce qu'ils soient en détresse respiratoire, doivent être hospitalisés et viennent finalement occuper les lits de réanimation...
L'ÉTAT S'IMMISCE DANS TOUS LES MOMENTS DE LA VIE
Les hommes de l'État, qui ont choisi, sans que leur soit donné mandat, de privilégier le sanitaire à l'économique, se croient permis, pour leur bien, de s'immiscer dans tous les moments de la vie des Français:
- comme vu plus haut, ils leur donnent la permission de 20h (il est loin le temps de la permission de minuit...);
- dans la journée, parce qu'ils ont été sages, ils leur permettent de faire ce qu'il leur plaît;
- ils fixent le nombre de convives adultes qu'ils peuvent avoir à leur table, six tout au plus, indépendamment de l'espace qu'ils ont chez eux;
- ils les privent de musées et de spectacles, que ce soit le cinéma ou le théâtre: ils n'ont qu'à regarder la télé pour bien se faire laver le cerveau par les valets de presse;
- ils leur disent comment traiter leurs anciens (les remiser à la cuisine par exemple);
- ils ne leur donnent pas encore la permission d'aller au restaurant ou dans un bar, mais ça viendra s'ils sont sages.
L'HABITUDE
Comme ils auront pris goût à soumettre les Français, les hommes de l'État ne sont pas prêts à leur rendre toutes les libertés individuelles qu'ils leur ont confisquées. Il leur suffit de prendre le bon indicateur.
Au début de la crise sanitaire, c'était le nombre de morts; puis ce fut le nombre de patients admis en réanimation; enfin ce fut le nombre de cas. Encore que tous les doutes soient permis sur l'exactitude de ces nombres.
Ce qu'il faut craindre, c'est que les Français, avec le temps, finissent par s'habituer à ce que les hommes de l'État agitent la carotte et le bâton pour les faire avancer. Étienne La Boétie disait:
La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude.
Francis Richard
1- Couvre-feu en allemand.