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25 octobre 2021 1 25 /10 /octobre /2021 21:45
Les bonnes fortunes, d'Ivan Salamanca

Les bonnes fortunes est un recueil de cinq courts récits. Il faut entendre ce titre dans les deux sens de succès galants et de hasards heureux, encore qu'il y ait quelque ironie ici à l'employer dans ces deux acceptions.

 

Dans Promesses de lune, un douanier français, qui exerce à la frontière méditerranéenne entre la France et l'Italie, la franchit pour y passer cinq jours de vacances en septembre, à Mortola, entre Menton et Ventimiglia.

 

Sur une plage, il tombe sur des galets après s'être encoublé sur le pied d'Assunta, avec laquelle il vit un miracle et dont il portera toujours en lui les parfums après être retourné comme de rien à sa vie d'homme de peu.

 

Dans Dragée haute, au balancement des cloches de l'église, dont le fer est poussé par les hommes, répond celui des femmes qui poussent les balançoires, où sont installés les enfants en petites robes et culottes à bretelles.

 

Si Pierre va à l'église le dimanche, Jeanne n'aime pas les cultes et ne le rejoint aux champs que pour lui apporter à boire et à manger. Pendant l'office, elle s'occupe autrement; après, elle l'esquive et le renie. Jusqu'au jour... 

 

Dans Vent debout, Lewis, au volant de sa Cadillac blanc crème, vient de quitter des boucles blondes et une bouche de pulpe, Elena. Elle a son odeur sur la peau: il est en état de grâce. Aussi, peut-être, fera-t-il demi-tour.

 

Lewis n'est-il donc qu'un bellâtre? En chemin, il s'arrête, se poste devant quoi l'on décroche pour annoncer les nouvelles, le beau temps ou la mort d'un homme, la naissance miraculeuse ou l'abandon de tout espoir...

 

Dans À coeur fendre, c'est le printemps. Un faucheur en devenir, un orpailleur en quelque sorte, adossé à un tronc, somnole. Il ne manque plus à ce tableau romantique que la venue d'une femme, belle à dissoudre le sang. 

 

Passent les saisons. L'orpailleur se rend compte que les choses ont changé ou alors que ses yeux se sont dessillés. L'hiver venu, son coeur s'est refroidi: La beauté ne dure pas toujours, mais son empreinte est éternelle.

 

Dans Les pierres chaudes et la mer, ils sont embarqués à la hâte sur des coques de noix. Sur la même galère, ils sont à la merci des hommes aux fusils, des vents, des marées. L'un d'eux, Yassin, a dans la poche une lettre.

 

Les jours passent. La tension augmente. Puis c'est l'abattement. Yassin sort la lettre de sa poche. C'est une lettre d'amour de Yhasmina qui lui fait avoir une vision temporisatrice et venir les larmes aux yeux quand il la lit...

 

Ces bonnes fortunes ne sont donc pas si bonnes que cela, ou plutôt si, elles le sont. Car Ivan Salamanca, avec une grande économie de mots et beaucoup de poésie, parle très bien d'éros et thanatos, ces indissociables.

 

Francis Richard

 

Les bonnes fortunes, Ivan Salamanca, 88 pages, Éditions de l'Aire

 

Livre précédent:

 

Les couvents d'eau claire (2019)

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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