Dans sa dernière livraison, celle du mois d'août, PME Magazine ici consacre quatre pages à la comparaison entre la technopole d'Archamps côté français et la ZIPLO de Plan-les-Ouates côté suisse.
Il n'y a pas photo. La comparaison tourne nettement à l'avantage de la ZIPLO.
Les deux zones industrielles ont été créées à peu près au même moment, Archamps en 1989 et Plan-les-Ouates en 1992. Les superficies sont comparables, 50 hectares pour la première et 64 hectares pour la seconde. Mais côté français 180 entreprises emploient 1800 personnes, tandis que côté suisse 359 entreprises en emploient 7105. Dans l'horlogerie certes, mais aussi dans la biotechnologie et d'autres secteurs de pointe.
Un développement économique ne se décrète pas.
Côté français 15 millions d'euros ont été investis dans l'immobilier de la technopole, dont 25% financés par des fonds publics... Côté suisse l'Etat de Genève a participé symboliquement à hauteur de 1.75%... mais a concédé "des droits de superficies de durées déterminées associées à des taxes d'équipement".
Anna-Karina Kolb, attachée à la Direction générale des affaires économiques ici , précise :
"L'Etat de Genève dispose d'un instrument unique de réglementation et de contrôle des prix des terrains industriels. Cet outil de financement indirect permet de pratiquer des tarifs jusqu'à quatre fois inférieurs au marché."
On peut donc dire que les deux sites industriels ont profité de la manne de l'Etat, mais de manière différente.
Si Archamps profite de la proximité du canton de Genève. Plan-les-Ouates, elle, profite de la proximité de la ville de Genève et de son aéroport international. Anna-Karina Kolb souligne cependant ce qui fait la différence entre la technopole et la ZIPLO :
"[Les] chances [d'Archamps] sont toutefois plombées par un régime fiscal et un droit du travail qui ne lui permettent pas de valoriser cet avantage."
Un encadré précise les principaux avantages de la Suisse :
- l'impôt sur les bénéfices y est de 24.24% contre 33.3% en France
- on y travaille bien davantage que 35 heures
- la protection sociale n'y est pas aussi rigide
- l'administration n'est pas aussi complexe, ni aussi décourageante
- le coût global d'un salarié y est inférieur même si les salaires y sont sensiblement plus élevés
Nathalie Maisonniac, directrice de la Maison économie développement (MED) d'Annemasse ici, se demande s'il ne faudrait pas créer une zone à statut spécial, comme dans le périmètre de l'aéroport binational Bâle-Mulhouse :
"Les sociétés qui y sont implantées sont autorisées à appliquer le droit suisse quelle que soit leur nationalité."
Tiens, tiens ...
Francis Richard