Il y a 15 ans, après avoir lu l'encyclique Evangelium Vitae du pape Jean-Paul II,
j'écrivais le 5 novembre 1995 un poème intitulé Hymne à la vie.
Un peu plus de
deux mois plus tard, le 21 janvier 1996, 203 ans, jour pour jour, après que la France a tué le père en la personne du Roi Très Chrétien Louis XVI, j'adressais ce
poème au Saint-Père, via Monseigneur le Nonce apostolique à Paris.
Ce poème était
accompagné d'une lettre où je disais au Saint-Père que je me réjouissais de sa venue "à l'automne prochain à Reims pour commémorer le baptême
de notre roi Clovis, qui fut celui de la France" et que je priais pour que notre pays, grâce à lui et grâce à Dieu "retrouve sa vocation de Fille aînée de l'Eglise qu'elle semble bien avoir oubliée". [la photo de Jean-Paul II, prise le 22 septembre 1996 à
Reims, provient d'ici]
Hymne à la vie
Notre vie est, Seigneur, au creux de votre main.
Après l'avoir ôtée, Vous pouvez nous la rendre.
Le jour que Vous voulez, Vous pouvez nous la prendre.
Sera-ce en ce jour d'hui ou sera-ce demain ?
Qu'importe : il faut suivre notre homme de chemin,
Pour toute joie reçue, mille grâces Vous rendre,
Et, pour toute peine, Votre prière apprendre,
Nous jetant à genoux en joignant les deux mains.
Ils sont orgueilleux ceux qui, en un tournemain,
Veulent en disposer, s'attaquant aux plus tendres
Ou bien aux éperdus qui sont lassés d'attendre.
Ils cultivent la mort et nous autres, Romains,
Devons les empêcher d'encor plus bas descendre,
Semant partout la ruine et nous couvrant de cendres
* *
*
Vous nous avez créés l'âme rivée au corps
Dès notre conception, formant un attelage
Destiné à se rompre au terme du voyage
Et à se ressouder pourtant un jour encor,
Quand le Mal cessera de fabriquer la mort,
De la transmettre au corps avec tous les outrages,
Et que s'accomplira votre divin message.
Seront récompensés ceux qui, au mol confort,
Auront, pour Vous aimer, su préférer l'effort,
Qui auront résisté tout au long de leur âge
Aux miroirs fallacieux inversant Votre image.
Vous êtes et serez alors le réconfort
Contre les avanies et les vains bavardages,
Contre les calomnies et les vils commérages.
* *
*
Vous nous avez donné Votre divinité
En germe dans notre âme et la vie éternelle
A Votre ressemblance est proposée en elle,
Nous permettant d'atteindre à votre dignité.
Notre vie est pour Vous, dans sa précarité,
D'un tel prix que, sur Croix, Vous mourûtes pour elle.
Et, pour nous racheter de nos fautes mortelles,
Vous avez sacrifié et puis ressuscité
Et la vie fut sacrée dès la maternité
Jusqu'à la mort d'en-bas, tout au plus corporelle.
Il nous faut annoncer cette bonne nouvelle,
Face à des barbaries que leur légalité
Ne rend pourtant pas moins, à Vos yeux, criminelles,
En implorant surtout Votre aide paternelle.
Francis Richard
Lusignan, le 5 novembre 1995
Jour des Saintes Reliques, 12ème anniversaire de la mort de mon père.
Dédié à Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, auteur de l'inestimable encyclique Evangelium Vitae.
Deux semaines après mon envoi, je recevais la lettre suivante :
Secrétairerie
d'Etat Du
Vatican, le 8 février 1996
Première section - Affaires générales
N. 386.588
Monsieur,
Par l'intermédiaire de Monseigneur le Nonce apostolique en France,
vous avez récemment fait parvenir au Saint-Père un poème écrit par vos
soins et intitulé "Hymne à la vie".
Le Pape m'a chargé de vous transmettre ses remerciements pour ce
geste qui traduit votre attachement à sa personne et à son action. Il vous
confie à l'intercession de la Vierge Marie et lui recommande votre père de
manière toute particulière. De grand coeur, il invoque sur vous-même et sur
vos proches le soutien de la Bénédiction divine.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments tout
dévoués.
Mgr
L. Sandri
Assesseur
Monsieur Francis RICHARD
CHATOU
En ce dimanche de la divine Miséricorde et en ce jour de la béatification du pape Jean-Paul II, prononcée par
son successeur le pape Benoît XVI, je me sens le devoir impérieux de rendre publique, à titre d'humble hommage, ma démarche d'il y a 15 ans de catholique fidèle.
Francis Richard
L'internaute peut écouter ce poème dit par votre serviteur sur le site de Radio Silence ici.