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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 22:00

EbelingRichardL'Institut Constant de Rebecque ici publie aujourd'hui un nouveau rapport ici de Richard Ebeling, professeur d'économie à l'Université de Northwood ici [d'où provient sa photo] [voir mon article "De la liberté" de John Stuart Mill commenté par Richard M. Ebeling ].  

 

Cette fois l'auteur analyse l'Etat providence, rebaptisé en Suisse Etat social. Ce changement de vocable ne change bien évidemment rien à l'affaire.

 

Dans sa newsletter de présentation de ce rapport l'Institut Constant rappelle que :

 

" En 2011, la Suisse fera face à une nouvelle hausse du financement de l'État social. La TVA va augmenter pour l'assurance invalidité, les prélèvements salariaux doivent être relevés pour l'assurance chômage et le congé maternité (étatisé il y a cinq ans et déficitaire dès la première année). Il faut également s'attendre à une énième hausse des primes d'assurance maladie, qui ont crû quatre fois plus vite que le coût de la vie durant la dernière décennie."

 

Richard Ebeling rappelle lui-même dans ce rapport que :

 

"En Suisse la dette publique aux trois niveaux de l’État peut paraître raisonnable en comparaison  internationale, mais elle a tout de même plus que doublé de 106 milliards de francs  en 1990 à 219 milliards cette année. Ces montants n’incluent pas encore l’endettement implicite des assurances sociales, dû notamment aux mauvaises incitations et à l’absence de réformes face à l’évolution démographique." 

 

C'est dire que le titre du rapport, Les dangers et l'immoralité de l'Etat providence, vise tout autant la Suisse que les autres pays. 

 

L'Etat providence est une variante du paternalisme

 

"Le paternalisme se caractérise principalement par un manque de confiance en l'individu.  Il nie à l’être humain sa capacité à vivre une existence responsable et libre.[...] Les politiciens paternalistes qui proposent d'élargir l'Etat providence se  considèrent implicitement comme supérieurs à leurs concitoyens. Avec une arrogance tout de même incroyable, ils prétendent mieux connaître ce qui est bon  pour nous que nous-mêmes." 

 

Cette connaissance infuse justifierait l'emploi de la coercition pour prendre aux uns, les plus riches, pour donner aux autres. Richard Ebeling dans le rapport vous explique très bien ce qui vous arriverait si vous vous opposiez individuellement au "subventionnement des systèmes sociaux"... 

 

La redistribution s'apparente à un véritable pillage politique grâce au processus de la "concentration des bénéfices et de la diffusion des coûts" que des prix Nobel tels que Jacques Buchanan ont mis en évidence : 

 

"Supposons à titre purement illustratif que, dans un pays de trente millions de contribuables, le gouvernement prenne un franc à chaque citoyen puis redistribue les trente millions ainsi obtenus à un groupe de trente mille individus. Chaque contribuable aura vu sa taxation augmentée d’un franc alors que chacun des trente mille bénéficiaires gagnera mille francs supplémentaires "

 

Les trente mille ont donc intérêt à se constituer en groupe de pression pour obtenir leurs mille francs et aucun des trente millions ne se battra pour économiser un franc. C'est un des dangers auquel conduit la démocratie moderne à l'origine de l'Etat providence. 

 

La redistribution serait morale parce qu'elle permettrait la justice sociale. C'est évidemment un mirage : 

  

"Il n’existe aucune façon objective de mesurer le « vrai mérite », la « vraie valeur » ou un « vrai besoin » : ces dimensions relèvent de l’appréciation personnelle. Il n’existe par conséquent pas de moyen impartial qui permette à l’État d’attribuer une part du revenu national à chaque membre de la société qui soit «socialement juste» et méritée" 

 

La charité privée est de loin préférable à la redistribution étatique : 

  

"Personne ne dépense   l’argent d’autrui avec autant de discernement que le sien et seule une aide ciblée et non centralisée peut identifier les cas de détresse. Les receveurs d’aide, à leur tour,  doivent s’efforcer de redevenir autonomes. Autrement, leur aide diminue car ils sont   en concurrence entre eux et parce que les donateurs peuvent avoir d’autres  utilisations pour leur argent." 

 

En élargissant toujours plus son domaine d'intervention l'Etat doit trouver des financements. Il s'endette, creuse des déficits. Ce faisant il obère l'avenir et utilise pour une consommation immédiate des ressources qui auraient été utiles pour des investissements privés. 

  

Richard Ebeling met en garde contre cette " nouvelle route de la servitude", allusion non voilée au célèbre livre de Friedrich Hayek

  

"L’État providence incarne l’immoralité des forces politiques qui prétendent avoir  l’autorité légitime de bafouer nos droits individuels et naturels que sont le droit à la   vie, à la liberté et à la propriété légitimement acquise. L’État providence  interventionniste crée un nouveau système féodal dans lequel les politiques et les élites proches du pouvoir agissent en seigneurs qui gouvernent les vies des serfs modernes, nous autres, dont on attend qu’ils travaillent durement sous une réglementation étouffante et des impôts de plus en plus confiscatoires."

 

Tous ceux qui sont épris de liberté auront donc à cœur de combattre sans relâche cette néfaste idéologie paternaliste et liront in extenso le rapport du professeur Ebeling sur le sujet.  

 

Francis Richard

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commentaires

L
<br /> <br /> Oui, comme un gentil parasite qui ne se fait nullement remarqué dans des protestations et  autres<br /> démonstrations aussi imbéciles qu'inutiles.<br /> <br /> <br /> Trêve de balivernes, désirez-vous connaître la recette pour devenir un plus que parfait gentil parasite<br /> ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Je brûle sous le soleil de le savoir...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Humour…<br /> <br /> <br /> Je comprends fort bien l’esprit de cet article mais pour un individu<br /> foncièrement adepte des principes anarchiques l’Etat social est un superbe oreiller de paresse lui permettant de vivre aux crochets de la société sans rien perdre de son indépendance d’esprit et<br /> de mouvement.<br /> <br /> <br /> Certes, il servira d’alibi aux forces dirigeantes alors qu’eux ne sont<br /> qu’un jouet de ses manipulations lui permettant de participer au festin des réceptacles  d’allocations multiples.<br /> <br /> <br /> Quoi de plus beau qu’une oisiveté orchestrée et subventionnée par<br /> l’Etat !<br /> <br /> <br /> Un individu ne parviendra à ce nirvana qu’à l’âge de la retraite et encore,<br /> alors qu’un anar intelligent y parviendra très tôt ce qui lui permettra de vivre bien plus longtemps puisque son corps et son esprit  n’ont pas été<br /> soumis aux affres du travail imposé par des patrons esclavagistes.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Comme un gentil parasite ...<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> ... puisque ceux qui dirigent n'arrivent pas à la cheville de ce qu'ils devraient être à ces postes.<br /> <br /> <br /> D'autant plus que personne ne leur demande, à ces dirigeants, de produire un certificat de capacité ou des références lors de leur élection.<br /> <br /> <br /> Par contre, je ne peux pas associer à votre affirmation trop simpliste:<br /> <br /> <br /> ... mais JESUS-CHRIST reste la "BOUSSOLE" pour un dirigeant digne de ce nom<br /> <br /> <br /> Pas d'accord du tout. Personne n'a besoin de croire en Jésus-Christ pour se faire guider sur le bon chemin et trop de malheur a été commis au nom de Jésus-Christ (ou tout autre Dieu) dans ce<br /> monde. Se référer à Jésus-Christ comme seul guide est trop souvent une excuse pour se déresponsabiliser.<br /> <br /> <br /> Mais ça c'est un tout autre sujet ...<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ne pas croire en Dieu ne signifie pas que l'on ne puisse pas être responsable. Mais si l'on croit en Dieu il faut être conséquent et assumer ses responsabilités.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Les analyses dont vous vous faites l'écho ici sont évidemment correctes. Votre dénonciation conjointe du "Paternalisme" est tout aussi exacte, avec sa conclusion par la formation de castes :<br /> Seigneurs et esclaves. La dicothomie qui en résulte a même réussi, en France, à détruire la classe dite "moyenne"... .<br /> <br /> <br /> Cependant, il y a un oubli grave dans tout cela. La constatation que des individus soient bien plus intelligents que la moyenne permet effectivement de savoir que certains savent donc mieux que<br /> le plus grand nombre ce qui est bon ou mauvais.<br /> <br /> <br /> La grande difficulté réside dans l'effort nécessaire, pour ces gens plus intelligents, à s'empêcher de sombrer dans la formulation : "puisque je sais mieux qu'eux, mon devoir est de leur imposer<br /> ce qui est bon". Avec des variantes, on en arrive à la conclusion de Lénine ! La pensée correcte consiste donc à se borner volontairement à MONTRER L'EXEMPLE et à se faire suivre par ceux qui<br /> vont vous faire confiance, reconnaissant votre intelligence supérieure. Ce qui crée alors un devoir de transparence, d'explication, et d'honnêteté envers ceux qui vous font confiance de leur<br /> PLEIN GRE !<br /> <br /> <br /> Comme par hasard, on retrouve la démarche de JESUS-CHRIST ! L'Eglise ne doit rien dicter mais montrer l'exemple. Et si l'exemple n'est pas suivi, ce qui est frustrant pour ceux qui savent, il<br /> faut alors faire confiance à la PROVIDENCE ...<br /> <br /> <br /> Par exemple, dans ma direction de mon village, je me suis contraint à organiser des scrutins à bulletins secrets sur liste d'émargement rigoureusement conforme à la réalité TOUS LES ANS. Sauf une<br /> fois, où j'ai demandé la confiance pour 3 ans en rendant des comptes annuels. Jamais la confiance des gens ne s'est démentie dans leur majorité car ils avaient compris qu'ils pouvaient me faire<br /> confiance et savaient pertinemment qu'elle était ma LIGNE de conduite des affaires collectives. Entre autres la stabilité des charges collectives consenties et non pas imposées en contrepartie des dépenses collectives reconnues comme<br /> nécessaires, mais aussi FAISABLES ! Si tous ceux qui veulent diriger agissent comme cela avec cet effort permanent à ne pas tomber dans le "paternalisme" rapidement totalitaire,<br /> alors nous vivrons dans un monde plus facile, aimable, courtois car respectueux d'AUTRUI et de sa LIBERTE. Je suis donc<br /> contre TOUTE RETENUE à la SOURCE comme on dit... J'ai TOUJOURS DIT que les gens devaient retrouver le pouvoir absolu de payer ou de ne pas payer en fin de compte. Car là est le seul<br /> pouvoir du Peuple contre les dérives des mauvais dirigeants. Et ce pouvoir doit être restauré dans la Constitution puisque ceux qui dirigent n'arrivent pas à la cheville de ce qu'ils devraient<br /> être à ces postes.<br /> <br /> <br /> MERCI donc de ce rappel sur les dangers dérivés d'une psychologie devenant idéologie, mais JESUS-CHRIST reste la "BOUSSOLE" pour un dirigeant digne de ce nom. IL est le seul remède ! Tout<br /> prétendu dirigeant qui se déclare et agit à l'envers de JESUS-CHRIST ne doit jamais diriger. Dailleurs, DIRIGER veut dire montrer et non pas contraindre... TOUT EST Là !<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Magnifique commentaire : merci !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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