Comme le rappelle le site de la Confédération ici :
"L’initiative populaire «Contre les mauvais traitements envers les animaux et pour une meilleure protection juridique de ces derniers (Initiative pour l’institution d’un avocat de la protection des animaux)» vise à obliger les cantons à mettre en place un avocat de la protection des animaux, qui défendra, en cas de procédure pénale, les intérêts des animaux maltraités".
Si cette initiative populaire est adoptée dimanche, l'article 80 de la Constitution fédérale sera modifié comme suit :
4 La Confédération édicte des dispositions sur la protection des
animaux en tant qu’êtres vivants doués de sensations.
5 En cas de procédures pénales motivées par des
mauvais traitements envers des animaux ou pour d'autres violations de la législation sur la protection des animaux, un avocat de la protection des animaux défendra les intérêts des
animaux maltraités. Plusieurs cantons peuvent désigner un avocat de la protection des animaux commun."
Il se trouve qu'il existe en Suisse
une loi sur la protection des animaux, en vigueur depuis le 1er septembre 2008 ici , qui est, aux
dires des opposants aussi bien que des partisans de l'initiative populaire, une des plus strictes du monde.
Les opposants estiment qu'il est contraire au fédéralisme d'imposer un avocat de la protection des animaux à tous les cantons. S'ils le veulent, ils peuvent déjà en désigner un. Seul le canton de
Zürich a cru bon de le faire. C'est dire qu'un avocat des animaux n'est pas nécessaire aux yeux de la plupart des Suisses. Il vaut mieux miser sur la prévention. En outre un avocat de la
protection des animaux engendrerait pour les cantons des frais supplémentaires et inutiles.
Les partisans de l'initiative estiment que la loi sur la protection des animaux n'est pas appliquée. Ils n'en veulent pour preuve que le nombre de sanctions prises dans l'ensemble des
cantons de même que le montant des amendes infligées, alors qu'à Zürich, grâce à l'avocat des animaux, il y en a davantage et que les amendes y sont supérieures à la moyenne nationale
(532 francs contre 439...). Enfin un avocat ne coûterait pas si cher que cela : à l'heure actuelle il en coûte 80'000 francs annuels à Zürich pour l'avocat et son assistante à mi-temps.
Ni les uns ni les autres n'abordent, me semble-t-il, le problème de fond, à de rares exceptions près. L'institution d'un avocat des animaux, fut-il chargé de seulement s'occuper de leur
protection, soulève la question de la mise sur le même plan de l'homme et de l'animal. Or cette tendance à l'anthropomorphisme est une négation de la réalité, qui se nourrit de mauvaise
conscience, celle de l'homme omnivore qui se nourrit, entre autres, d'animaux...
Dieu sait que j'aime les animaux, à l'enseigne de mon saint patron, François d'Assise. Il m'est plusieurs fois arrivé d'intervenir, même manu militari, quand je voyais
qu'un animal était maltraité par un de mes semblables qui ne me ressemblait guère. La photo qui illustre cet article est celle de la chatte de la famille, qui a malheureusement péri dans un
accident et dont une autre photo illustre ce blog depuis le début. Il n'empêche qu'en tant qu'humaniste, attaché à notre civilisation judéo-chrétienne, je fais tout de même la
différence entre un homme et un animal.
L'existence d'un avocat des animaux est une conséquence de la dérive initiée avec la déclaration universelle des droits de l'animal adoptée le 15 octobre
1978, à la Maison de l'UNESCO, à Paris. Au-delà du légitime droit de la protection des animaux cette déclaration a consacré de manière
incohérente les droits des animaux, sans obligations d'aucune sorte de leur part et pour cause.
En effet il n'est pas besoin d'être religieux, juif, chrétien ou musulman, pour faire la distinction entre un homme et un animal, vertébré ou pas. La déclaration universelle des
droits de l'homme de 1948 n'énonce-t-elle pas :
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un
esprit de fraternité" ?
On y retrouve ce qui caractérise un homme : il est doué de parole et de raison, il dispose du libre-arbitre, alors que les animaux ne font qu'obéir à leur nature. La faible différence
génétique entre l'homme et certains animaux n'y change rien. Au contraire elle fait toute la différence. Comme quoi la qualité l'emporte toujours sur la quantité.
Francis Richard
L'institution d'un avocat de la protection des
animaux généralisée à tous les cantons a été rejetée par 70,5% des suffrages le 7 mars 2010.
L'internaute peut écouter sur le site de Radio Silence ( ici ) mon émission sur le même thème.
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suisse en Libye