Une loi sur les prestations complémentaires cantonales pour familles a été votée le 23 novembre 2010 par le Grand Conseil du Canton de Vaud. Il s'agit comme d'habitude de prendre de l'argent dans la poche des uns pour le donner à d'autres. Le prétexte est cette fois d'aider des familles qui dépensent plus qu'elles ne gagnent ici.
Cette loi a été publiée à la Feuille des Avis Officiels du Canton de Vaud le 21 décembre 2010. Un comité référendaire a été constitué ici. Il s'agit pour lui de récolter 12'000 signatures dans le délai de 40 jours depuis cette publication, c'est-à-dire jusqu'au 30 janvier 2011. S'il y parvient, le peuple vaudois devra se prononcer pour ou contre cette loi par référendum.
Le financement de ces prestations complémentaires serait assuré par un prélèvement supplémentaire de 0,12% sur les salaires selon une répartition paritaire [fictive] entre employeur et salarié [0,6% sur le revenu des indépendants]. Il s'agit donc d'un nouvel impôt sur le travail qui s'ajoute aux autres nouveaux prélèvements et impôts en vigueur depuis le 1er janvier 2011. Ainsi :
- le taux de la TVA est passé de 7,60 à 8%
- le taux de l'assurance perte de gain [qui couvre les journées de service militaire et civile et les congés maternité] est passé de 0,30 à 0,40% [réparti paritairement...]
- le taux de l'assurance chômage est passé de 2 à 2,20% [réparti paritairement...] sur les salaires jusqu'à 126'000 francs annuels bruts et de 0 à 1% [toujours réparti paritairement...] au-delà de ces 126'000 jusqu'à 315'000 francs annuels bruts.
Sans parler de l'augmentation du taux des allocations familiales.
Ces nouvelles prestations complémentaires font partie de cette assistance publique de l'Etat nounou qui n'incite pas les bénéficiaires à travailler davantage, car ces prestations pourront même être versées à des personnes qui ne travaillent que très partiellement. Elles devraient au mieux coûter la bagatelle de 50 millions de francs [on sait que des dépassements sont toujours à redouter en matière de dépenses publiques] et permettre à 1% seulement des ménages de sortir du revenu d'insertion, soit un coût démesuré pour un résultat ridicule.
Il n'est pas étonnant dans ces conditions que des personnalités de la Fédération patronale vaudoise, de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie et de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, ainsi que les présidentes et président des partis libéral, radical et de l'UDC vaudois, figurent dans le Comité référendaire.
Bien que composé d'une majorité de représentants des partis bourgeois, le Grand Conseil et le Conseil d'Etat vaudois n'ont pas pu s'empêcher une fois de plus de jouer les bons samaritains étatiques avec l'argent des contribuables. Il faut espérer que les électeurs seront appelés bientôt à leur dire stop et à leur signifier que l'extension de l'Etat social n'est pas une solution, comme le montre à l'envi l'exemple des pays voisins, en pleine dégringolade.
Francis Richard
Le oui l'a emporté, hélas, lors du vote du 15 mai 2011 par 61% des voix.