Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 décembre 2019 1 23 /12 /décembre /2019 23:55
Toutes ces idées qui nous gâchent la vie, de Sylvie Brunel

Bien sûr le changement climatique est une réalité. Bien sûr le défi écologique doit être relevé.

Mais annoncer sans cesse le pire, transformer l'écologie en contrainte, personnifier la planète, appeler à l'expiation crée inutilement des sociétés de violence et de frustration.

 

Sylvie Brunel est géographe. Elle connaît bien notre planète qu'elle a parcouru en tous sens. Dans ce livre, elle parle de Toutes ces idées qui nous gâchent la vie. Qui nous la gâchent parce que ce sont des idées fausses.

 

Alors elle a décidé de les réfuter parce que rétablir les faits en se fondant sur des données scientifiques, sans préjugés idéologiques, devient urgent, car non seulement nous nous gâchons la vie avec des prédictions apocalyptiques, mais nous nous engageons en leur nom dans des directions qui nous mènent droit dans le mur.

 

Ce n'est pas la fin du monde comme d'aucuns l'annoncent et ce n'était pas mieux avant. Le monde change tout simplement, comme il a toujours changé et comme il changera toujours.

 

La "Planète"

 

Alors comment en est-on arrivé là?

 

Par une dérive progressive mais implacable vers une civilisation occidentale où la "Planète" est plus importante que l'humanité. Où s'est instauré un paganisme écologique qui idéalise la nature, sanctifiant l'animal, vénérant le végétal, mais détestant l'être humain.

 

En sous-titre, sur la couverture, sont énumérées certaines de ces idées: Alimentation, climat, santé, progrès, écologie... Cette liste n'est donc pas exhaustive, tant il est vrai que le nombre d'idées fausses est sans limite, comme l'imagination humaine...

 

A titre d'exemples, citons ce que l'auteure dit de certaines d'entre ces idées fausses.

 

Alimentation

 

On sanctifie l'animal mais on est contre l'élevage. Or l'élevage protège la planète:

 

Grâce à l'animal l'herbe devient lait, fromage, viande... L'élevage entretient les paysages: quand les troupeaux ne sont plus là, les territoires s'embroussaillent, la moyenne montagne se ferme. Le feu, la friche et la faim s'installent.

 

L'auteure n'a rien contre le bio:

 

C'est le bio présenté comme une panacée généralisable que je trouve suicidaire: comment préconiser un système où l'on produit en moyenne un tiers de moins, ce qui oblige à vendre un tiers plus cher? Présenter le bio comme producteur de la seule nourriture acceptable est également un mensonge éhonté: notre nourriture est aujourd'hui parfaitement saine et de qualité.

 

Climat

 

Les jeunes que l'on incite à marcher pour le climat devraient en réalité marcher pour l'agriculture, exiger que l'on reconnaisse la contribution des paysans à la lutte contre le changement climatique et qu'on les rémunère mieux. Et aller à l'école, sauf si on leur raconte, comme on commence à le lire çà et là, qu'au paléolithique, c'était mieux, que les hommes vivaient libres et heureux (les femmes et les enfants, c'est moins sûr).

 

Pourquoi cette reconnaissance de la contribution des paysans? Parce qu'avant eux, ce n'était pas mieux:

 

Un territoire géré à l'ancienne, où les hommes se contentent de prélever la ressource, comme les chasseurs-cueilleurs d'autrefois, ne supporte qu'une population très faible.

 

Malthus, dont les écologistes d'aujourd'hui sont les disciples inconscients, n'avait pas pris en compte, erreur fatale, le progrès agronomique:

 

Une rizière [...] nourrit des milliers d'hommes sans épuiser les terres. Un champ de maïs peut supporter la monoculture des dizaines et des dizaines d'années, malgré ses plus de 10 tonnes à l'hectare: le maïs n'épuise pas les sols. Et comme c'est une plante dite en C4, il capte de très importantes quantités de CO2.

 

De plus les agriculteurs se sont transformés en véritables manageurs de la photosynthèse, qui savent que la conduite intelligente de leurs exploitations peut impacter directement non seulement le climat, mais aussi la biodiversité.

 

Ainsi les prairies sont le top en la matière:

 

Une prairie capte plus de carbone qu'une forêt non gérée, qui vieillit et se dégrade, elle permet de lutter contre le ruissellement, donc l'érosion, et grâce aux animaux, qui l'enrichissent de leurs déjections, abrite une biodiversité considérable (oiseaux, insectes, batraciens, rongeurs...).

 

Santé

 

L'auteure rappelle qu'avant l'invention des antibiotiques, des pesticides et du moteur à explosion, l'espérance de vie de l'humanité n'a jamais dépassé vingt-cinq ans:

 

Le temps d'une vie humaine, le monde a radicalement changé: le développement est devenu une réalité universelle. Le nombre de pauvres s'est considérablement réduit malgré l'accroissement rapide de la population mondiale. Une humanité de 7,5 milliards de personnes vit aujourd'hui 72 ans en moyenne, quand les 3 milliards des années soixante n'en dépassaient pas 45. Comment mieux dire que les progrès ont été universels et généralisés [...]?

 

Les prédicateurs d'apocalypse, comme Malthus, craignent que la terre soit surpeuplée:

 

Le vrai risque n'est pas l'explosion du nombre des hommes - qui conduit certains à préconiser de ne plus faire d'enfants pour, croient-ils, sauver la planète - mais exactement l'inverse. L'évolution de la population mondiale nous conduit non à l'explosion mais à l'implosion démographique. Notre vrai risque: le vieillissement et la disparition progressive de l'humanité!

 

Progrès

 

Il n'y a pas un stock de ressources qu'il faudrait exploiter avec parcimonie et, si possible, ne pas toucher. Les ressources ne cessent d'évoluer. L'ingéniosité humaine sait sans cesse en créer de nouvelles, comme elle sait transformer son cadre de vie pour le rendre accueillant et durable. Même quand il a été dégradé, il est possible de le réparer.

 

Si la nature n'a rien de bienveillant, l'homme n'existe pas en dehors d'elle et a créé la plupart des paysages dont nous jouissons aujourd'hui:

 

Non seulement l'homme sauve les espèces qui l'intéressent, généralement les gros mammifères et les oiseaux, mais il est capable, avec l'agriculture et l'élevage, les prairies, les champs de maïs, les vergers, de créer une biodiversité d'autant plus intéressante qu'elle est nourricière.

 

Écologie

 

L'écologie est pour d'aucuns une aubaine:

 

Le climat "se dérègle", nous dit-on. La collapsologie des prophètes de la fin du monde, rien de plus payant: on les invite et les réinvite dans les médias, où ils nous prédisent des drames toujours plus terribles, l'air profondément affligé. Notre insouciance semble les atterrer. Eux savent que l'heure est grave. Il nous faut nous amender et changer de mode de vie avant que "la planète" se venge de notre impéritie. Ne plus prendre l'avion, ne plus consommer autant, et même ne plus faire d'enfants. Nous, pas eux.

 

Autrement dit, ils appliquent : faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Car ils s'autorisent les moyens qu'ils considèrent comme inacceptables quand d'autres en font usage: avions, hélicoptères, croisières éclair en Polynésie et dans les Pôles... C'est évidemment pour les besoins de leur cause...

 

Conclusion

 

Nous n'avons aucune idée de ce que sera le monde de demain. Mais la peur a toujours été mauvaise conseillère. Préparons-nous sereinement à l'incertitude. Apprenons à répondre aux défis de la nature, du nombre, du changement, sans chercher de boucs émissaires, ni nous imposer de sacrifices inutiles. Car jamais l'être humain n'est meilleur que lorsqu'il a confiance.

 

Francis Richard

 

Toutes ces idées qui nous gâchent la vie, Sylvie Brunel, 258 pages, JC Lattès

Partager cet article
Repost0
25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 11:30
La Lune est un roman, de Fatoumata Kebe

La Lune est un roman, de Fatoumata Kebe, se lit ... comme un roman, dont la Lune est l'héroïne. Car c'est bien de l'histoire de la Lune et de son rapport aux hommes et à elle qu'il s'agit dans ce livre lumineux.

 

Dans son introduction l'auteure explique comment elle a procédé: J'ai choisi de confronter les approches scientifiques, astronomiques et physiques aux mythes qui les avaient précédées.

 

Il faut dire que cette jeune astronome sait de quoi elle parle: elle a passé des nuits entières à regarder la Lune, lui a consacré ses études et sa vie, et a toujours rêvé, de s'y promener: la Lune est le roman de sa vie.

 

Si l'auteure est savante, elle est aussi pédagogue  et - ce qui ne gâte rien - fait montre d'humour et... d'amour pour son héroïne, quelle que soit l'approche qu'elle emprunte pour la faire mieux connaître.

 

En effet elle énonce clairement le commencement de l'Univers, la naissance de la Lune, les mots qui la disent, son visage, le temps humain qu'elle rythme, son influence sur les marées, l'objectif Lune fixé par Tintin.

 

Quand le lecteur referme le livre, il a le sentiment d'avoir appris ou approfondi ce qu'il savait sur la Lune sans effort, comme si toute cette science pluridisciplinaire allait de soi, était simple comme bonjour.

 

En réalité c'est l'auteure qui s'est donné de la peine pour lui. Mais elle n'aurait pas obtenu ce résultat si elle n'avait pas eu elle-même une conception juste et bonne de ce qu'elle partage volontiers avec lui.

 

Le 21 juillet prochain sera le cinquantième anniversaire des premiers pas d'un homme sur la Lune, ceux de Neil Amstrong, commandant de la mission Appollo XI, que j'ai vu en direct comme des millions de terriens.

 

Lire le livre de Fatoumata Kebe est une manière de célébrer cet événement hors du commun dans l'histoire de l'humanité, mais c'est aussi un premier pas littéraire pour elle qui est certaine d'aller un jour dans l'espace:

 

Un jour, je partirai.

En revenant, je vous raconterai.

 

Francis Richard

 

La lune est un roman, Fatoumata Kebe, 192 pages, Slatkine & Compagnie

Partager cet article
Repost0
16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 19:00
L'intelligence artificielle n'existe pas, de Luc Julia

Certains hommes aiment se faire peur. Ils fantasment sur le climat, le CO2, l'intelligence artificielle, les robots... Ils sont doués de raison mais cèdent à leur côté magique, qui leur tient lieu de religion et n'a aucun fondement scientifique.

 

Dans son livre L'intelligence artificielle n'existe pas, Luc Julia montre avec limpidité que cette prétendue intelligence n'existe tout simplement pas et que, puisqu'il ne faut jamais rien exclure, elle n'existera au mieux que dans des centaines d'années...

 

(Pour qu'une intelligence artificielle existe, il faudrait recourir à d'autres sciences que les mathématiques, telles que la biologie, la chimie, la physique quantique... Ce n'est donc pas demain la veille.)

 

Qui est Luc Julia pour se permettre une telle affirmation? Plutôt que de dire à quels titres il se le permet - ils sont nombreux -, ce sont les préceptes à partir desquels il a développé son intelligence humaine qui sont à même de convaincre:

 

- il ne travaille pas seul dans son coin: il est stimulé par ses échanges avec d'autres scientifiques, en particulier avec ceux d'autres disciplines;

 

- il sait que de ses diplômes tout le monde se moque et qu'il faut montrer ce qu'on a dans le ventre;

 

- il a appris aux États-Unis à passer de la théorie à la pratique, à construire des projets en voulant que la technologie arrive le plus rapidement possible chez les gens;

 

- il y a appris également que si vous n'échouez pas au moins une fois, vous n'apprenez rien.

 

Dès lors il peut déconstruire le mythe de l'intelligence artificielle. Celle-ci - enfin ce qu'on appelle ainsi -, peut faire appel à des techniques mathématiques et statistiques, à une énorme mémoire et à une grande capacité de calcul, mais certainement pas au raisonnement.

 

Ce que l'on donne comme systèmes d'intelligence artificielle n'en est pas: Ils exécutent les tâches pour lesquels ils sont faits, c'est-à-dire des tâches programmées. Ils n'inventent rien, ils ne font que suivre des règles et des codes, en utilisant les données que nous choisissons pour ces systèmes.

 

En résumé il s'agit de copie mais pas de création, car la technologie ne remplace pas le cerveau. Et, s'il y a une crainte à avoir, ce n'est pas la crainte des machines ou des robots: Les robots et autres machines "intelligentes" ne feront jamais que ce que nous leur demandons de faire.

 

Il faut plutôt craindre les humains qui créent ces robots et autres machines (pour des usages qui sont bénéfiques ou non), d'autant plus qu'ils sont faillibles: Les programmes sont créés par des humains, il ne peut donc y avoir d'infaillibilité. L'homme crée des systèmes, l'homme peut les pirater.

 

Il ajoute: La sécurité est une course technologique de plus en plus complexe, mais pour casser un nouveau cryptage ou un nouveau code, ce n'est qu'une question de temps.  Les solutions, qui ne sont pas sans inconvénients, se trouvent aujourd'hui dans la blockchain et le cloud. 

 

Pour ne pas se priver des bienfaits de l'IA, Luc Julia préfère donc, tout en conservant l'acronyme, parler d'intelligence augmentée. C'est elle qui permettra dans un proche avenir de faciliter la vie des gens et d'augmenter leur confort de vie sans que pour autant ils en soient esclaves.

 

L'interopérabilité entre les objets de la vie quotidienne relève du libre choix: C'est vous qui décidez comment et quand utiliser tous ces objets, qui sont à votre service pour vous offrir un quotidien plus harmonieux. Il ne s'agit pas de remplacer l'intelligence humaine mais de l'améliorer:

 

Le but n'est pas de recréer un homme, ce qui, de toutes façons, est impossible, mais de renforcer ses capacités.

 

Francis Richard

 

L'intelligence artificielle n'existe pas, Luc Julia, 288 pages, First Éditions

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 23:55
L'urgence climatique est un leurre, de François Gervais

Pourquoi François Gervais peut-il affirmer que L'urgence climatique est un leurre?

 

Parce que c'est un déni de réalité, proclamé par ceux qui veulent régner par la peur et par ceux qui en perçoivent les dividendes.

 

En prélude, il raconte comment une croyance religieuse mystique et fanatique a réduit en deux ans à un quart de leur population les Xhosas d'Afrique du Sud...

 

Répéter quelque chose de faux indéfiniment ne la rend pas vraie pour autant. Et les modèles du climat virtuel se heurtent au climat réel...

 

Il est faux par exemple de dire:

 

- que le CO2 est un polluant: c'est au contraire un fertilisant gratuit pour la végétation et la chaîne marine

 

- que l'augmentation du taux de CO2 dans l'air serait la cause de son réchauffement: pas la moindre évolution de température n'est observée depuis 1993. Or pas moins de 40% de tout le CO2 émis depuis le début de l'ère industrielle l'a pourtant été durant ce quart de siècle, ainsi sans le moindre impact mesurable!

 

(il est même observé que les fluctuations de CO2 suivent les fluctuations de température)

 

- que la hausse du niveau des océans est alarmante: les terres devraient reculer devant la mer; or c'est tout le contraire: les images satellites montrent que partout dans le monde, ces 30 dernières années, l'augmentation de la superficie des terres l'emporte sur les diminutions

 

- que la variabilité naturelle (notamment due aux cycles de ~ 60 ans et ~ 200 ans, aux cycles solaires de ~ 11 ans) n'a pas d'effet sur le climat:

. l'Arctique ne fond plus depuis 2007 et la superficie de banquise Antarctique est en moyenne en hausse constante depuis le début des mesures par satellite en 1979

. les glaciers avancent par exemple en Nouvelle-Zélande. D'autres reculent ailleurs dans le monde.

 

- que la transition énergétique passe par les énergies intermittentes (éolienne et solaire): l'Allemagne doit convenir du triple échec d'une transition que l'on nous présente encore en modèle: l'échec de la maîtrise des coûts, de la sécurité d'approvisionnement et même celui de l'impact environnemental.

 

- que les émissions de CO2 sont responsables des  inondations, canicules, vagues de froid, tempêtes, cyclones, orages, feux de forêts, et plus absurde ou plus méprisable encore, séismes, tsunamis, maladies, guerres, terrorisme, migrants: Aucune de ces plaies récurrentes n'a quoi que ce soit de démontré comme causé par une molécule supplémentaire émise en un siècle parmi 10 000 molécules d'air sec.

 

(la météo dépend essentiellement des gradients de pression mesurés par le... baromètre)

 

Comme l'écrit Jean-Claude Pont , professeur honoraire à l'Université de Genève, cité par l'auteur en fin d'ouvrage:

 

La faiblesse d'une théorie se mesure au nombre de mensonges ou de silences mobilisés pour la défendre.

 

A qui profite l'urgence climatique? A un tas de gens que l'auteur énumère dans son livre.

 

Il précise: Sans qu'il soit besoin d'invoquer une quelconque théorie du complot, il semble plus logiquement s'agir de la cristallisation de puissants intérêts, en particulier financiers. La démarche bénéficie de l'onction du politique qui prélèvera sa dîme en impôts et taxes supplémentaires...

 

Cela ne rappelle-t-il rien?

 

Les montants pour financer ce leurre sont stratosphériques: 89 000 000 000 000 dollars d'ici 2030 constituent le dernier chiffrage de la Banque Mondiale, grande spécialiste comme chacun sait, pour la "lutte" contre le réchauffement climatique...

 

Cette lutte est d'autant plus vaine et illusoire que l'impact éventuel serait infime au regard des efforts qu'il faudrait consentir.

 

(Les États émergents bénéficiaires attendent toujours d'ailleurs, depuis la COP21, que les États payeurs, endettés et exsangues, passent à la caisse...)

 

Quoi qu'il en soit cette politique se traduira par un endettement dangereux et un fardeau fiscal insupportable, ou par le cumul des deux peines, cause d'appauvrissement généralisé.

 

Pour l'empêcher, à rebours de l'infantilisation des esprits, il est grand temps d'oeuvrer à une "renaiscience"...

 

Francis Richard

 

PS

 

Il va de soi que l'auteur n'affirme rien sans preuves, ni sans références. Son ouvrage comporte un glossaire très utile.

 

L'urgence climatique est un leurre, François Gervais, 304 pages, L'Artilleur

 

Livre précédent chez Albin Michel:

 

L'innocence du carbone (2013)

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 21:55
Science et désinformation, de Marc Le Menn

Dans Science et désinformation, Marc Le Menn parle de la science en général et de la science environnementale en particulier. Il montre comment l'une et, particulièrement, l'autre sont dévoyées de nos jours.

 

Ce dévoiement se fait par la désinformation, dont Vladimir Volkoff a démonté le mécanisme dans plusieurs ouvrages et qui, à l'origine, était employée par l'Union soviétique. Il en donnait cette définition qui n'a pas pris une ride quelque vingt ans plus tard:

 

La désinformation est une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés.

 

Il expliquait que la désinformation - adaptation des techniques publicitaires à des fins politiques - se faisait pour le compte d'un client ayant en général pour cible l'opinion publique, via un agent, se fondant sur des supports vrais ou vraisemblables, relayé par les médias, sur un thème donné.

 

Marc Le Menn rappelle que la science utilise le raisonnement logique, des observations et des mesures pour élaborer théories et modèles. Un modèle scientifique est d'autant plus adopté par les spécialistes d'un domaine qu'il est capable de reproduire un phénomène ou d'en prédire l'évolution.

 

Comme il n'existe pas de mesures parfaites et qu'elles sont entachées d'erreurs, il est important de connaître leur incertitude et l'intervalle de confiance qu'il est possible de leur accorder. A cela s'ajoutent les conditions d'espace et de temps dans lesquelles elles sont faites et qui peuvent les biaiser, et qu'il faut donc prendre en compte.

 

Comment la science évolue-t-elle? Certes le contexte historique et le hasard peuvent contribuer à son évolution, mais le génie d'un chercheur, ou d'un groupe de chercheurs, est de savoir renverser, bousculer les problèmes ou penser différemment des autres, pour arriver à trouver une solution ou à débloquer une situation qui ressemblait à une impasse.

 

La science progresse par le débat, par la controverse: Le mot "controverse" est presque toujours interprété de façon péjorative par les médias, qui se veulent les juges du bien et du mal, alors qu'en science, elle est un bienfait. En science, il n'y a pas de noir ni de blanc, il y a du gris. C'est pourquoi le doute est un devoir.

 

Appliquée au réchauffement climatique, la procédure de la désinformation qu'avait démontée Volkoff est scrupuleusement respectée et les symptômes de la manipulation sont les suivants:

 

- l'unanimité: tout le monde est d'accord, sans presque aucune nuance;

- le thème unique: la culpabilité humaine (les phénomènes naturels sont superbement ignorés);

- le manichéisme: les bons (sauveurs de la planète et lanceurs d'alerte) et les méchants (négationnistes ou sceptiques);

- la psychose collective: l'opinion publique acquiesce sans barguigner. 

 

Les clients: le Club de Rome, des ONG, des mouvements écologistes, un club de milliardaires américains (en quête d'exonérations fiscales), le capitalisme de connivence (les industriels du changement climatique) etc.

 

L'agent: le GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, organisme politique, comme son nom l'indique, et nullement scientifique, comme le terme d'experts le suggère.

 

Le thème: réchauffement climatique = activités humaines = catastrophes.

 

Les supports: le vrai et le faux sont mélangés, c'est plus efficace:

 

- la température moyenne globale n'augmente plus depuis près de vingt ans: l'info de ce palier figure dans le dernier rapport scientifique du GIEC (dont la synthèse est toujours réécrite pour ne fâcher personne...), mais ne figure pas dans celui destiné aux décideurs; c'est pourquoi, embarrassé, on parle davantage maintenant de dérèglement que de réchauffement...

- les événements météo sont utilisés comme preuves du changement climatique: quand il fait très chaud, cela va de soi, mais, quand il fait très froid, on n'en parle pas ou on dit que c'est parce que le climat est déréglé par l'homme, comme si le climat était un système immuable...

- les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et plus intenses, dit-on, alors que les statistiques, notamment celles établies par les assureurs, montrent clairement le contraire...

- les eaux ont tellement monté qu'il y aurait des réfugiés climatiques, alors que le niveau des mers ne s'est élevé que de 19 cm au XXe siècle...

etc.

 

Les relais: ce sont les médias, les hommes politiques, les églises, les écoles, les ONG subventionnées etc.

 

Pour conclure, avec Marc Le Menn, il est nécessaire, à tout moment, de prendre du recul face aux annonces spectaculaires dont sont friands les médias, quand celles-ci mettent en jeu la science:

 

Ne vous laissez pas porter par les idées que l'on tente de vous imposer, c'est si facile. Méfiez-vous de l'unanimité médiatique et essayez de penser par vous-même, vous en apprendrez plus.

 

Francis Richard

 

Science et désinformation, Marc Le Menn, 246 pages Perspectives Libres

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 17:45
L'idéologie du réchauffement, de Rémy Prud'homme

"Le suffixe "isme" a une acception restrictive: il accentue le vouloir, aux dépens de la substance." (Ernst Jünger, Eumeswil)

 

Un de mes professeurs à l'école nous demandait de nous méfier des mots comprenant ce suffixe, mais il faut bien dire qu'il est incontournable pour désigner les idéologies qui ne font pas dans la nuance, tels que le communisme, le nazisme et, tout dernièrement, sur un mode mineur, le réchauffisme.

 

Rémy Prud'homme, dans L'idéologie du réchauffement, donne l'étymologie de ce néologisme commode: "Le mot, qui n'est pas bien joli, est un mot-valise, qui contracte réchauffement et alarmisme."

 

Le réchauffisme, poursuit l'auteur, est une idéologie dans le sens que lui donnait Hannah Arendt en parlant de "ces 'ismes' qui, à la grande satisfaction de leurs partisans, peuvent expliquer jusqu'au moindre événement en le déduisant d'une seule prémisse."

 

Selon la même Hannah Arendt, ce qui caractérise une idéologie c'est donc:

- une seule prémisse: en l'occurence "les rejets de gaz à effet de serre causés par l'homme entraînent un dramatique réchauffement de la planète"

mais aussi:

- la prétention à être une science, qui plus est unique, irréfutable, définitive: le débat est clos en matière de climat...

- l'étatisme: le réchauffisme est adopté par la plupart des États du monde développé et par "cet d'embryon d'État universel qu'est l'ONU"

- la nécessité de révolutions préventives pour que les prédictions apocalyptiques inhérentes à l'idéologie ne se réalisent pas: il faut tout faire pour "sauver la planète"

- le succès populaire: les gouvernements de la plupart des pays riches sont réchauffistes, de même que nombre d'ONG (Greenpeace, Friends of the Earth, WWF ou Climate Action Network), de même que nombre d'électeurs qui votent pour les partis verts, réchauffistes bon teint.

 

Comme toute religion ou idéologie, le réchauffisme a son catéchisme, qui revêt un caractère officiel, qui fixe la doctrine, qui a pour but de la répandre, qui se présente sous une forme brève, simple, frappante, et dont les versions dérivées sont dûment contrôlées.

 

La bible du réchauffisme est le rapport périodique (il en est à sa cinquième version) du GIEC (Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ou Assessment Report, dont sont tirés un rapport de synthèse, ou Synthesis Report, et un résumé pour les décideurs, ou Summary for Policymakers. C'est ce dernier document, simplifié, qui est le catéchisme du réchauffisme.

 

Le contenu de ce catéchisme peut lui-même se résumer par une boucle logique:

Activités humaines > CO2 croissant > Réchauffement inéluctable > Conséquences dramatiques > Politiques drastiques > Activités humaines

 

Ce catéchisme trouve dans les médias sa caisse de résonance: "Le discours des médias reflète ou amplifie la version officielle du catéchisme. Il est une forme constitutive de ce catéchisme - peut-être plus importante encore que la version officielle car elle touche un public bien plus large."

 

Les gardiens du temple du réchauffisme sont:

- des organisations internationales: l'ONU et ses créatures, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement); l'OMM (Organisation météorologique mondiale) et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), qui ont créé conjointement le GIEC; la CCNUCC (Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), qui est l'organisatrice des COP, dont la dernière vient de se tenir à Paris

- des politiques, tels que, à l'origine, Olaf Palme, Al Gore et, nobody is perfect, Margaret Thatcher...

- des chercheurs, qui, à l'origine, sont des géographes, des historiens, des météorologues, la climatologie étant encore aujourd'hui une science embryonnaire: "Personne ne peut prétendre dire qui est, et qui n'est pas "climatologue""

(Rémy Prud'homme distingue les chercheurs institutionnels des chercheurs universitaires: "La recherche institutionnelle est en effet plus hiérarchique, plus orientée, plus unanime que la recherche universitaire")

- des ONG (voir plus haut), puissantes et riches, invitées formellement aux COP

- des médias (la plus grande majorité)

- des églises, telles que l'Église catholique, avec le pape François et son encyclique Laudato Si.

 

Face à ce Goliath, il existe quelques David. Rémy Prud'homme évoque:

- la GWPF (Global Warming Policy Foundation)

- l'AFCO ( Association francophone des climato-optimistes)

- des sites et des blogs très nombreux... dont il donne en fin d'ouvrage quelques adresses Internet.

 

L'idéologie et les faits

 

Rémy Prud'homme confronte la thèse réchauffiste, qui repose sur trois piliers (augmentation des rejets de CO2, hausse des températures au XXe siècle, théorie de l'effet de serre) aux données disponibles. Et il constate que trois faits s'accordent mal avec elle

- "dans la période préindustrielle, lorsque l'homme rejetait peu ou pas de CO2, la terre a connu des températures aussi ou plus élevées que celles que nous connaissons aujourd'hui"

- "durant la période 1850-2000 la corrélation CO2 - température est très imparfaite"

- "depuis 18 ans, la température a cessé d'augmenter".

 

Il développe ces trois faits qui, comme il le souligne lui-même, n'ont rien d'original. Ce qui est original c'est qu'il le fait avec beaucoup de pédagogie pour le lecteur lambda (ses qualités de pédagogue s'étendent à l'ensemble de son livre).

 

Il dédramatise les conséquences d'un réchauffement somme toute minime (moins d'un degré Celsius) au XXe siècle:

- les glaciers terrestres commencent à fondre dès le milieu du XIXe siècle, c'est-à-dire bien avant l'augmentation des concentrations de CO2

- la superficie de la banquise arctique diminue tandis que celle de la banquise antarctique augmente: "La somme des deux est à peu près constante."

- l'évolution du niveau des mers est minime, de l'ordre de 4cm de 1990 à 2015: "La hausse mesurée du niveau des mers peut aussi bien provenir d'un abaissement du continent que d'une élévation de la mer."

- les précipitations sont stables d'après les relevés effectués lors des trois dernières décennies dans 7 stations européennes

- les inondations: aucune des inondations les plus mortelles recensées n'a eu lieu au cours des trente dernières années

- les événements extrêmes: les tremblements de terre, tsunamis et éruptions volcaniques n'ont rien à voir avec le réchauffement; quant aux tempêtes ou tornades, les données chiffrées n'indiquent pas d'augmentation sur la période des trente dernières années.

 

Il souligne les bienfaits du CO2 sur la production agricole. Et montre, autant de bonnes nouvelles, chiffres officiels à l'appui, que :

- le réchauffement n'est pas aggravé dans les pays pauvres

- la responsabilité des pays riches dans les rejets cumulés de gaz à effet de serre, sur la période de 1850 à 2000, est sujette à caution: selon l'Agence Hollandaise d'Évaluation de l'Environnement, "les pays de l'OCDE sont responsables de seulement 46% de ce stock de gaz à effet de serre, contre 54% pour les pays hors OCDE"

- dans tous les domaines (la mortalité infantile, l'accès à l'eau propre, la sous-alimentation, le SIDA, la tuberculose) la situation des pays pauvres s'est améliorée au cours des années 1990 à 2012...

- les réfugiés climatiques n'existent tout simplement pas à l'heure actuelle: "La principale cause de déracinement est politique: guerres civiles, persécutions, conflits ethniques ou religieux, violence, violation des droits de l'homme."

 

Les faits têtus et les chimères

 

En admettant que les réchauffistes aient raison, les économistes, selon Rémy Prud'homme parviendraient aux conclusions suivantes:

- l'intervention publique se justifierait (parce que le marché seul ne permettrait pas d'inciter les acteurs économiques à réduire d'eux-mêmes les rejets de CO2...)

- les dépenses à engager pour réduire les dommages du réchauffement seraient inversement proportionnelles à la température (donc aux rejets de CO2), d'où la détermination d'un objectif optimal de température (selon William Nordhaus: entre 2,5°C si une politique universelle est menée et 4°C si elle ne l'est pas...)

- le CO2 devrait avoir un prix afin d'inciter les acteurs à réduire leurs rejets afin de réduire la taxe à payer (les économistes ne s'accordent toutefois pas sur son montant et son uniformité dans le temps et dans l'espace...)

- l'incidence sociale serait très fortement régressive (les biens les plus carbonés pèsent plus lourds dans le budget des pauvres que dans celui des riches, du moins dans les pays développés).

 

Pour les réchauffistes la question se pose de manière plus simple: il n'y a qu'à limiter, il faut qu'on limite les rejets de CO2 de telle manière que la concentration ne dépasse pas une limite, par exemple 550 ppm pour une température limite de 2°C. Comment? Elémentaire: en réduisant les rejets de 40 à 70% d'ici 2050...

 

Rémy Prud'homme s'est livré à cet exercice en prenant pour hypothèse une réduction intermédiaire de 50% des rejets et il montre que ces réductions massives sont une chimère et que les pays de l'OCDE et les autres ne seraient pas logés à la même enseigne. Il le fait en utilisant la notion de productivité du CO2 (PIB rapporté au CO2 émis):

"La politique réchauffiste implique que cette productivité, qui augmentait hier à 1,4% ou 1,7% par an [1990-2012], augmente demain [2012-2025 ou 2050] à des taux de 5 à 8%."

 

Les aides aux pays pauvres par les pays riches sont humiliantes pour les premiers. Mais, selon les réchauffistes (le livre est écrit avant la COP21), ce serait le prix à payer pour obtenir d'eux qu'ils signent l'accord de la COP de Paris, d'autant que, même si les rejets des pays riches sont aujourd'hui moindres que ceux des pays pauvres, ceux-là ont tellement répété qu'ils étaient responsables des dommages considérables causés à ceux-ci qu'ils peuvent bien maintenant passer à la caisse...   

 

 

Rémy Prud'homme montre également que vouloir produire de l'électricité sans rejets de CO2 est une autre chimère. Il reprend d'une manière différente, mais convergente, les arguments employés par Christian Gerondeau, dans Climat: j'accuse. Quant à la croissance verte, l'auteur montre qu'elle a un coût et que ce coût n'est ni nul ni négatif (la baisse des niveaux de vie va de pair avec cette prétendue croissance) et que c'est donc une chimère de plus de prétendre qu'il est possible d'avoir à la fois le beurre et l'argent du beurre.

 

La tentation totalitaire

 

"Hors de la fin des rejets de CO2 , point de salut! Dès lors répandre cette vérité, dessiller les yeux des non croyants, les obliger à bien se comporter, est un devoir, un impératif moral. L'enjeu, sauver le monde, est si grand qu'il justifie à peu près tous les moyens."

 

La propagande réchauffiste a, comme vu plus haut, plein de relais: les États, les ONG, les médias, les églises etc.

 

Comme toute propagande politique:

- elle a un ennemi unique: "Le CO2 engendre le réchauffement qui engendre des catastrophes."

- elle grossit et défigure des faits, choisit ceux qui vont dans le sens de sa thèse et ignore les autres

- elle répète indéfiniment les mêmes slogans, toujours et partout: c'est la faute au réchauffement, il ne faut pas dépasser les 2°C d'augmentation de température etc...

- elle fait indirectement référence aux mythes bibliques: "L'homme pèche, il détruit la nature, celle-ci (ou Dieu) se venge, seul un comportement vertueux et pénible du coupable pourra assumer sa rédemption."

- elle utilise la pression conformiste du groupe sur l'individu: il y a consensus des scientifiques, 80% des Français pensent que le réchauffement climatique est dû à l'activité humaine etc.

 

Et les résultats de cette propagande sont là, comme le reflètent les sondages sur le sujet.

 

Mais cela ne suffit pas. Il faut endoctriner les hommes dès le plus jeune âge. A cette fin, en France:

- des milliers de fonctionnaires de l'Education nationale sont mobilisés pour passer le rouleau compresseur

- parmi eux, combien de climatologues? cela n'a aucune d'importance puisqu'"il s'agit d'inculquer des croyances, non pas répandre des connaissances"

- les manuels scolaires disent que le mal ce sont les énergies fossiles et le bien les énergies renouvelables: ce qui n'est pas tout faux mais singulièrement réducteur (l'auteur a relevé des sottises telles que celles-ci: l'éolien est "économiquement bien placé", "l'énergie solaire est gratuite"...)

 

Comme leur thèse ne repose que sur une seule prémisse, bien fragile, les réchauffistes ne supportent pas la contradiction: on est avec eux ou contre eux. Et, si on est contre eux, on encourt le discrédit: on est un ennemi, un vendu, un ignorant (comme Claude Allègre ou Richard Lindzen); l'injure: on est au mieux un parano, un menteur, un idiot, un clown (comme Vincent Courtillot), au pire un négationniste, un criminel contre l'humanité; les menaces: ainsi Claude Allègre et Vincent Courtillot ont-ils fait l'objet d'une demande de punition de la part de 600 climatologues; Lennart Bengstsson a-t-il été contraint de démissionner de la GWPF... 

 

Enfin il y a l'arrogance des pays riches, qui savent ce qui est bon pour les pays pauvres, veulent leur imposer leurs vues et les corrompre pour qu'ils se taisent...

 

En conclusion

 

Rémy Prud'homme, qui porte bien son nom (qui n'a pas seulement une signification judiciaire mais veut dire homme preux), propose:

- de mettre à profit la pause de température des 18 dernières années pour prendre le temps de l'analyse et de la réflexion

- de multiplier les études et les analyses "pour essayer de réduire les incertitudes considérables qui subsistent sur les causes, les mécanismes, les interactions, les responsabilités, le champ des actions"

- d'intensifier les recherches sur les technologies envisageables si le problème du carbone a vraiment besoin d'être résolu (capture et stockage du carbone, stockage de l'électricité, matériaux pour améliorer la productivité en énergie, réduction de la consommation de carburant des véhicules etc.)

- d'introduire une modeste taxe carbone "si l'on tient absolument à payer une prime d'assurance pour se protéger d'un éventuel désastre", mais à condition qu'elle se substitue et ne s'ajoute pas à des taxes existantes...

 

Il termine son livre en évoquant Cervantes dont le Don Quichotte est l'archétype de l'idéologue: "Don Quichotte n'est pas antipathique, et pas sot, mais il est emporté, ravi à lui-même, par son idéologie comme par une maladie." et il conclut:

 

"Dans sa tombe où il se retourne depuis tout juste 400 ans, il doit bien rire en voyant ceux qui se flattent de prendre son Don Quichotte comme modèle."

 

Francis Richard

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

 

L'idéologie du réchauffement - Science molle et doctrine dure, Rémy Prud'homme, 288 pages, L'Artilleur

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 19:00
La comédie du climat, d'Olivier Postel-Vinay

Avec l'accord "juridiquement contraignant" - comment s'exercera la contrainte? - sur lequel s'est conclue la COP21, le rideau s'est provisoirement baissé sur La comédie du climat, décrite de manière plaisante dans le livre éponyme d'Olivier Postel-Vinay

 

En résumé, si l'on en croit les gazettes, les parties de la conférence de Paris se sont entendues pour contenir l'augmentation de la température moyenne globale "en-deçà" de 2°C (depuis le début de l'ère industrielle, nous en serions à + 0,8°C) en "fixant", "aussi rapidement que possible", un pic d'émissions de CO2.

 

Avec ce pic mobile, qui risque fort bien de reculer au fur et à mesure que le temps s'écoulera, on peut dire que le ridicule ne tue pas - heureusement (ou pas...) - ceux que Molière aurait appelés des précieux.

 

Les sujets, qui fâcheraient le Sénat américain, ont d'ailleurs été mis précieusement en annexe de l'accord "historique" (c'est dire qu'ils ont peu de chance de se concrétiser). Il en est ainsi:

- du plancher de 100 milliards de dollars par an qui devraient être versés par les pays développés à ceux qui ne le sont pas et qui ne demandent qu'à l'être

- de la compensation pour les conséquences irréversibles du réchauffement climatique: un nouvel engagement financier devrait être formulé d'ici 2025...

 

Un succès, vous dis-je. Historique de surcroît...

 

Comme le montre Olivier Postel-Vinay, rien de moins scientifique que la température moyenne globale, mais c'est un indice qui peut être utile, sous réserves. Car les calculs de cette moyenne sont pour le moins sujets à caution.

 

Pour établir cette mirifique moyenne on se base en effet sur des mesures bancales, effectuées au sol et à la surface des mers, et on ne tient pas compte des mesures effectuées par satellite, qui ont certainement le tort de ne pas démontrer ce que l'on veut démontrer, à savoir une tendance à la hausse...

 

En tout cas ce sont les pays en voie de développement qui vont être contents. Ils vont (peut-être) recevoir des ponts d'or de la part des pays riches, sous prétexte - c'est le plus beau de l'histoire - de lutter contre une menace qui n'est pas scientifiquement avérée, mais qui est l'aboutissement d'une pensée unique tout ce qu'il y a d'orwellienne.

 

L'intérêt du livre d'Olivier Postel-Vinay repose surtout, par rapport à d'autres livres sur le sujet du climat, et du réchaufement dudit climat, sur la description de la comédie humaine, que joue, devant le théâtre planétaire, la communauté scientifique qui jouit des places et des honneurs et qui entend bien continuer à en jouir. Non mais!

 

Mais, auparavant, il rappelle qu'en 2007, le film d'Al Gore, Une vérité qui dérange (sorti en 2006), devait être projeté au Royaume-Uni dans toutes les écoles publiques. Sur plainte d'un parent d'élève d'une de ces écoles, l'affaire a abouti devant la justice britannique qui, dans un jugement, a souligné le caractère politique de ce film et y a relevé neuf erreurs scientifiques...

 

Dans un chapitre molièresque, Olivier Postel-Vinay revient sur le spectacle affligeant de deux affaires de piratage informatique, celle, en 2009, du site RealClimate - le Climategate -, exploitée par le lobby des énergies fossiles, et celle, en 2012, du site du Heartland Institute, soutenu par ledit lobby.

 

L'auteur remarque in fine qu'Ivar Giaver, Prix Nobel de physique 1973, qui ne peut être soupçonné d'avoir un lien quelconque avec le lobby en question, quelques mois avant cette deuxième affaire, a démissionné de la Société américaine de physique pour protester contre l'adhésion sans réserves de celle-ci à la religion climatique.

 

Dans un autre chapitre, l'auteur donne finalement raison aux climato-sceptiques qui s'étaient gaussés en 2013 de l'aventure survenue, à la veille de Noël, à l'Akademik Chokalski, un navire pris dans les glaces de l'Antarctique, avec à son bord des scientifiques main stream. Il cite en effet le communiqué de la NASA de septembre 2014:

"L'extension de glace de mer entourant l'Antarctique a atteint un nouveau record, couvrant plus de surface océanique que jamais depuis des mesures par satellite à la fin des années 1970."

 

Dans d'autres chapitres, à partir d'exemples concrets, l'auteur fait des remarques désobligeantes ou se pose des questions iconoclastes (c'est pas bien):

- "Il y a bien des régions où la "montée" des eaux menace les installations humaines, mais c'est souvent le niveau de la terre ferme ou son mouvement qui est en cause."

- "Puisque le réchauffement médiéval s'est produit sans augmentation des gaz à effet de serre, pourquoi en irait-il différemment pour le réchauffement actuel, qui pour l'instant du moins est du même ordre de grandeur?"

 

Ce qui est encore moins bien, c'est que l'auteur consacre pas moins de trois chapitres à la fameuse courbe de hockey, établie par Michael Mann, qui illustre les premiers rapports du GIEC et qui, contre toute vraisemblance, est plate jusqu'à la fin du XXe siècle où elle se redresse tout soudain: plus d'optimum médiéval, ni de petit âge glaciaire... Aplatis!

 

Dans ces chapitres, il s'étonne que les données ayant servi à l'établissement de la hausse des températures au XXe siècle établie par Mann et par d'autres chercheurs ne soient pas disponibles (des soupçons ne pèsent-ils pas lourdement sur leur validité? le Climategate n'était-il pas fondé en définitive?), et que les institutions britanniques couvrent leurs chercheurs.

 

En fait, ce petit monde se serre tout simplement les coudes dans l'adversité et se cautionne mutuellement...

 

Dans cet esprit, Olivier Postel-Vinay aborde dans son livre la question des publications dans des revues scientifiques, indispensables à la carrière des chercheurs et à l'obtention par eux de subventions pour leurs recherches. Ce système les conduit à privilégier le court terme au long terme.

 

Il n'est pas étonnant dans ces conditions que les résultats des études publiées soient souvent biaisés, non répliqués et non reproductibles, et, même, faux. Et comme les revues par des pairs ne font pas l'objet de vérifications indépendantes...

 

Or ce sont les études scientifiques sur lesquelles se basent les hommes politiques pour prendre des décisions... Quand, en plus, des scientifiques, qui n'en sont pas moins hommes, s'adonnent à l'idéologie, ils quittent définitivement avec eux le domaine scientifique pour le religieux.

 

Nombre de climatologues sont ainsi adeptes de l'environnementalisme, qui, selon Freeman Dyson, "a remplacé le socialisme comme principale religion séculière":

"Il y a une religion séculière mondiale que l'on peut appeler l'environnementalisme, selon laquelle nous sommes des serviteurs de la Terre, que spolier la planète avec les produits à jeter de notre mode de vie luxueux est un péché et que la voie de la morale est de vivre le plus frugalement possible."

 

Dans son avant-propos, l'auteur écrit que, s'il devait se trouver un qualificatif, il se donnerait celui de "climatoagnostique". La Thèse selon laquelle "la Terre se réchauffe, du fait des activités humaines" ne peut, selon lui, être ni démontrée, ni infirmée.

 

Dans son épilogue, il demeure bien agnostique en matière de climat et livre à la méditation du lecteur cette pensée qu'il prête à un philosophe chinois fruit de son imagination : "Toute fausse croyance générée au sein de l'esprit démocratique prête le flanc à des tentatives souvent très réussies d'exploitation et d'intoxication, en provenance d'une foule d'acteurs qui y trouvent leur intérêt."

 

Francis Richard

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

 

La comédie du climat - Comment se fâcher en famille sur le réchauffement climatique, Olivier Postel-Vinay, 264 pages, JC Lattès

 

Olivier Postel-Vinay parle de son livre sur YouTube:

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
  • Contact

Profil

  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

Références

Recherche

Pages

Liens