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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 22:00

Evolution dollar chfLe franc suisse s'est apprécié considérablement comme on dit dans le jargon de la finance par rapport aux deux principales monnaies internationales que sont le dollar et l'euro, ce continûment depuis des mois, voire des années [les représentations graphiques proviennent d'ici]. A cela il n'y a rien de surprenant.

 

Les Etats-Unis comme les pays de la zone euro sont surendettés et accumulent les déficits, ce qui signifie qu'ils ne seront jamais capables de rembourser leurs dettes, sinon en fausse monnaie. Il ne suffit pas de réduire un peu les déficits comme certains pays européens le font - ce qui est louable mais insuffisant -, il faut encore être bénéficiaires.

 

Certes la Suisse est également endettée, mais c'est sans commune mesure et elle alterne bénéfices et déficits, les premiers l'emportant toujours au final sur les seconds. C'est ce qui lui a permis de réduire sa dette souveraine au moment où les autres pays accroissaient les leurs. Il n'est pas besoin d'être Einstein pour comprendre que la confiance aille à la Suisse et déserte les autres. 

 

Face à des pays qui vivent largement au-dessus de leurs moyens et qui, pour relancer leurs économies défaillantes, ont augmenté leurs dettes inconsidérément en y injectant inutilement des sommes publiques folles, la Suisse a su raison garder, au grand dam de la gauche locale séduite par les sirènes keynésiennes. Bien lui en a pris puisqu'aujourd'hui, grâce à une quasi absence de relance, la Suisse inspire cette confiance méritée qui se traduit par le franc fort.

Le franc fort est une chance pour la Suisse parce qu'il oblige les entreprises helvétiques à s'adapter, particulièrement quand elles sont exportatrices. Elles sont contraintes à l'excellence. Il leur faut trouver moyen à la fois de réduire leurs prix de vente et de réduire leurs coûts.

 

Evolution euro chfCertaines entreprises suisses ont donc déjà augmenté leur temps de travail sans hausse de salaires, telles que le groupe pharmaceutique Lonza ou la PME zurichoise Oertli. D'autres commencent à répercuter la baisse de leurs approvisionnements en euros ou en dollars dans leurs prix de vente.

 

Le franc fort donne enfin l'opportunité à des entreprises suisses de faire des investissements à l'étranger à moindre coût.

 

Le franc fort se traduira tôt ou tard par des baisses de prix pour le consommateur, qui, sinon, s'approvisionnera de plus en plus dans les pays voisins ou recourra de plus en plus à des achats en dollars ou en euros sur Internet.

 

Comme je le disais plus haut la seule issue pour les pays surendettés est de payer leurs dettes furtivement en monnaie de singe, ce qui va se traduire par des hausses de prix pour les consommateurs de ces pays. Ce sera en quelque sorte la répartition hypocrite de la dette, au lieu de la trop visible hausse des impôts et taxes.

 

Le marché est moral puisque la Suisse économe échappera à ce cercle vicieux. Elle n'aura pas besoin de tricher sur sa monnaie et les prix des produits importés baisseront pour le consommateur.  

 

La semaine dernière le Conseil fédéral a donc eu raison de se refuser à tout interventionnisme sous forme d'intérêts négatifs, de contrôle des mouvements de capitaux ou de baisse de la TVA ou de l'impôt sur les sociétés pour une catégorie d'entreprises. Une baisse généralisée serait d'ailleurs tout autrement efficace...

On a vu ce qu'il en a coûté à la BNS, Banque nationale suisse, de vouloir soutenir le franc suisse par rapport à l'euro : une perte de 19,17 milliards de francs en 2010.

Au lieu de se lamenter et de faire appel à l'intervention de l'Etat, les entreprises suisses sauront trouver elles-mêmes la parade.

Francis Richard

L'internaute peut écouter ici sur le site de Radio Silence mon émission sur le même thème.

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commentaires

L
<br /> <br /> On ne parle que de l'euro alors que dans la débandade des monnaies la £ s'est également fortement dépréciée. ce qui rend un séjour en Grande Bretagne très attractif pour des achats ciblés :<br /> costumes sur mesure, chaussures de luxe, argenterie, verres de cristak, selle d'équitation etc, sans oublier certaines voitures haut de gamme peu connues sur le continent européen, comme par<br /> exemple les Bristol Bleinheim neuves ou d'occasion ou toutes autres sportives telles que Ginetta et TVR.<br /> <br /> <br /> Heureusement qu'il n'y a pas que le continent européen et "God save the Queen" and buy british...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> C'est très smart ce que vous dites là !<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Deux choses importantes qui font que j'aime votre article, en plus du fait qu'il va à contre-courant de ce qu'on lit partout: 1. vous évoquez avec raison la confiance placée dans le franc suisse,<br /> et dont nous devrions nous féliciter; 2. la dernière phrase de votre article: les entreprises trouveront des solutions. A elles de chercher, en effet, si possible sans le faire payer à ceux qui<br /> n'y peuvent rien - en particulier le personnel. Investir dans la zone euro? Je n'y avais pas pensé; mais je pense que dans les entreprise qui pleurent misère depuis des mois, il y en a<br /> certainement qui sont déjà en train de plancher sur une telle option (extensions, mais aussi délocalisations, peut-être...)<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> BRAVO ! Ecellement dit !<br /> <br /> <br /> Je dois vous dire avec une immense tristesse qu'alors que je défendais souvent depuis 30 ans et apr exemple en 2000 et 2004 lors d'ateliers d'Universités d'été du FN ou du Bien public, à NEUVY<br /> sur BARANGEON ou à ORANGE, la même thèse de la nécessité d'excédents budgétaires pour rembourser les dettes, obtenus par des économies et non des hausses d'impôts, j'ai eu droit à une levée de<br /> boucliers de la part d'un grand nombre d'assistants. TOUS ou presque étaient contaminés par l'idée qu'il fallait faire du déficit pour soutenir ou relancer l'économie !!! C'est dire leur sottise<br /> et l'efficacité de la propagande communiste (Keynes)... Les gens étaient tous d'accord avec tout ce que je leur disais sauf cela ! Et ils se croyaient intelligents...<br /> <br /> <br /> Vous avez donc un système, en Suisse qui rend les gens intelligents tandis qu'en France il les rends idiots. MADRE DE DIOU !<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> C'est un des avantages de la démocratie directe helvétique : la fiscalité est contrôlée par le peuple<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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