L'enveloppe contenait un paquet de feuilles dactylographiées et un billet manuscrit, attaché à la première page par un trombone.
Par ce billet, joint aux feuilles dactylographiées dans une grande enveloppe bleue, Xavier apprend cet automne 2017 que Célia, son premier amour, est morte l'été précédent.
La signataire du billet, une certaine Sylvia, lui apprend également qu'elle sera au Grand-Hôtel des Allières, le week-end prochain et qu'elle sera heureuse de le rencontrer.
Ce billet et ces feuilles dactylographiées, celles d'un journal tenu par Sylvia dès qu'elle a appris la maladie de Célia, décident Xavier à passer le week-end seul aux Allières.
Dans ce village se trouve la maison familiale, les Trois-Chênes, qui est associée pour Xavier au souvenir de Célia et à un été d'autrefois, celui de 1984, l'été de Célia.
Laissé sans nouvelles depuis lors, il se rend à ce rendez-vous avec l'espoir de trouver des réponses et des éclaircissements au départ sans explication de Célia à la fin de cet été-là.
En attendant ce rendez-vous, il remonte le passé, d'échos en échos, jusqu'au moment où Célia lui a laissé l'image, ombre et lumière mêlées, d'une jeune fille qui s'en va...
A sa femme, il donne, pour justifier son envie de passer quelques jours seul dans leur maison des Trois-Chênes, le prétexte d'une étude qu'il [est] en train d'écrire sur un musicien...
L'été 1984 - il a vingt ans - est celui d'un rêve brisé: Il y aurait désormais cette ombre au tableau, cette blessure qui lui rappellerait la fragilité du jour, l'inconstance des choses...
Aujourd'hui, quand il se penche sur son passé, il se rend compte qu'il a reconstruit sa vie et que l'héritage que lui laisse Célia par l'entremise de Sylvia est éblouissant.
Car, quand Xavier apprend pourquoi Célia, cet être de mystère, est partie, il comprend que leur histoire a un sens et qu'il peut s'abandonner à un sentiment de plénitude.
Francis Richard
Quelques jours en automne, Raymond Delley, 272 pages, Éditions de l'Aire