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11 octobre 2023 3 11 /10 /octobre /2023 20:40
Un dernier verre pour la route, de Philippe Erard

La villa de Jean et Annelise était sans prétention, mais le soin avec lequel ils l'entretenaient lui donnait un air de dignité, de coquetterie, et même d'élégance, qui les ravissait.

 

Jean est né en 1958, Annelise en 1956. Jean est ingénieur mécanicien, diplômé de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, et travaille chez LapSA à Renens. Annelise est secrétaire de direction chez Nestlé, à Vevey.

 

En 1983, ils se rencontrent en Angleterre au Swiss Centre de Londres, à l'occasion de la fête nationale: le coup de foudre. En 1985, ils se marient. En 1987 naît leur fille Catherine, qui meurt en faisant du ski en 2008.

 

En 2018, Jean et Annelise Magnin se décident à mettre fin au mausolée qu'est la chambre de leur fille depuis sa disparition et à déposer ses cendres au cimetière avec la bénédiction du Père Meier qui les avait mariés.

 

Jean met alors à exécution son projet de transformation de leur villa, où la chambre de Catherine devient un espace de deux bureaux, un pour chacun. À la Noël 2019, ils partent en croisière de luxe dans l'Antarctique.

 

Ils semblent avoir tourné la page du malheur. Mais, à leur retour, en janvier 2020, ils apprennent qu'un virus couronné est apparu. Un malheur ne venant jamais seul, en mars, Annelise est emportée par un infarctus.

 

Le problème est que Jean avait averti LapSa qu'il anticiperait sa retraite en décembre 2021, afin de passer plus de temps auprès de sa chère Annelise, et qu'il se retrouve tout seul désormais dans leur grande et belle maison.

 

Il y est d'autant plus seul qu'avec la pandémie, il doit beaucoup télétravailler et se voit coupé socialement du reste du monde. Moralité: il faut certes faire des projets dans la vie mais sans assurance qu'ils se réalisent jamais.

 

Quand, décidément, ses projets sont contrariés, il reste toujours une option, une fois que la retraite a bel et bien sonné, sans pouvoir y rien changer, c'est de s'adapter à la solitude et de boire Un dernier verre pour la route... 

 

Le récit humain et bien écrit de Philippe Erard n'est guère réjouissant, malgré de bons moments, puisqu'une famille, qui devrait être heureuse, est à la fin réduite à un individu, qui, face à l'adversité, au moins réagit.

 

Francis Richard

 

Un dernier verre pour la route, Philippe Erard, 64 pages, Éditions de L'Aire

 

Livres précédents:

 

La dernière carte de Marcel Fischer (2019)

Les trois fous et la fin du monde (2020)

Berthe Ruffieux (2021)

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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