Après avoir dans son motu proprio Summorum Pontificum (voir mon article La messe tridentine est extraordinaire ) redonné toute sa place à la forme extraordinaire de la liturgie romaine, ce qui ne va toujours pas sans résistance de la part d'évêques rétrogrades (voir mon article L'évêque de Chicoutimi oppose la lettre juridique à l'esprit de paix ), il montre l'exemple, à Brindisi, le dimanche 16 juin dernier. Ce jour-là en effet il donne la communion aux fidèles à genoux sur un prie-Dieu et dans la bouche.
Son cérémoniaire, Mgr Guido Marini, dans un entretien accordé à l'Osservatore Romano du 26 juin suivant (ici), déclare que cette pratique est destinée à devenir habituelle lors des célébrations papales : "Il ne faut pas oublier que la communion dans la main reste, du point de vue juridique, une exception à la règle universelle, concédée par le Saint Siège aux Conférences épiscopales qui en ont fait la demande".
Mgr Guido Marini explique que cette façon de distribuer la communion, sans rien enlever à la distribution de la communion dans la main, "montre mieux la vérité de la Présence réelle dans l'Eucharistie, (qu') elle aide à la dévotion des fidèles, (qu') elle introduit, avec plus de facilité, au sens du mystère".
Il conclut à ce propos : "Ce sont des aspects qu'à notre époque, pastoralement parlant, il est urgent de souligner et de retrouver". Autrement dit les deux façons de distribuer la communion, debout et dans la main, à genoux et dans la bouche, continueront de coexister, mais la seconde est préférable.
Pour dire vrai il n'est pas rare que, dans une même église, où la liturgie ordinaire est célébrée, des fidèles communient dans la bouche, voire se mettent à genoux pour ce faire. Ils ne sont plus regardés comme des extra-terrestres. Ce qui est un progrès en vue de la réconciliation.
Dans la communion à genoux et dans la bouche, je vois, pour ma part, la manifestation de la vertu chrétienne d'humilité, que traduisent l'agenouillement et le sentiment d'indignité de seulement toucher avec la main au Corps du Christ.
Francis Richard