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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 17:50
Avec  250 titres en un peu plus de plus de 5 ans, la collection de poche Tempus  (ici ) des Editions Perrin (ici ) , est une collection de livres et d'auteurs à prix modiques tout-à-fait exceptionnelle.

Les amateurs d'histoire - dont je suis - et d'autres domaines, y trouveront notamment des signatures contemporaines très diverses, telles que - dans le désordre - Jean-Christian Petifils,  Jacques Marseille, François Bluche, Jean Sévillia, Michel Winock, Pascal Ory, Henry Bogdan, Jean-François Sirinelli, Ghislain de Diesbach, Jean des Cars, Bartolomé Bennassar, Pierre Milza, Eric Roussel, Yves Chiron, Max Gallo, Anne Bernet etc.

Paru en décembre dernier dans cette collection, dont on aimerait posséder - et avoir le tempus de lire - la plupart des titres, le livre de Jacques Heers - professeur honoraire à la Sorbonne - remet les pendules à l'heure sur un certain nombre de vieilles lunes à propos d'une période qu'il connaît admirablement bien et qui est communément - et commodément - désignée sous le terme de Moyen Age.

D'emblée l'auteur nous met dans l'ambiance: il est impossible de dire quand le Moyen Age commence et quand il finit. Il montre sans difficulté dans ce livre, paru initialement en 1992, qu'il ne s'agit pas d'une solution de continuité entre l'Antiquité et la Renaissance et qu'il n'existe pas non plus de période de transition entre la première et la deuxième de ces trois périodes arbitraires, et pas davantage entre la deuxième et la troisième. La Renaissance, telle que nous la connaissons, a d'ailleurs été inventée dans la première moitié du XIXème siècle, à des fins de propagande.

Jacques Heers fustige les simplifications abusives. Rome n'a pas été oubliée pendant environ mille ans d'obscurantisme et de barbarie. Il n'y a jamais eu ces antagonismes simplistes souvent décrits par les "historiens" entre les seigneurs et les paysans, entre les villes et les campagnes, qui seraient la justification historique de la lutte des classes imaginée par Karl Marx et successeurs. En réalité, comme de nos jours, tout est nuances et diversités. Mais il est vrai que les tableaux dressés sont alors moins didactiques et, partant, moins idéologiques.

Ainsi l'Eglise n'est-elle pas cet agent de l'obscurantisme, tel que de soi-disants historiens l'élucubrent. La peur de l'an mil et l'épopée de la papesse Jeanne sont de pures inventions, qui ne reposent sur rien, sinon sur des textes minces, isolés et sans portée. Le prêt à intérêt, s'il a été en principe et officiellement interdit par l'Eglise, a été pratiqué non seulement par des Juifs mais par des Lombards, c'est-à-dire par des chrétiens, et par bien d'autres chrétiens d'ailleurs, sans que l'Eglise n'y ait trouvé à redire, sinon en cas d'excès manifestes.

Pour faire oeuvre historique il ne faut pas se contenter de s'appuyer sur les documents officiels les plus connus et de se recopier fidèlement les uns les autres, de génération en génération. Comme le dit Jacques Heers dans sa conclusion :

" Trop d'historiens, quelques uns de grande renommée, dissertent savamment du passé sans se référer suffisamment aux documents d'archives ... et tant d'autres qui ont, au temps de leurs véritables recherches, donné d'indiscutables preuves de leur compétence, l'oublient pour se cantonner dans le domaine des réflexions et des évocations rapides ".

Evidemment établir les faits dans leur contexte, sans anachronisme et sans préjugé, c'est beaucoup demander et la propagande est ennemie du moindre effort...

Francis Richard
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commentaires

S
<br /> <br /> Le Moyen-âge est une pure invention tout comme le Jurassique. Ces termes regroupent, une longue période homogène sociale pour l'un, géologique pour l'autre. Le terme de Moyen-âge est un terme de<br /> classification qui est une des bases des sciences. Mais, je suis d'accord pour dire que l'histoire est des plus falsifiée et n'est pas encore une science. Par ailleur, certain refuse l'histoire<br /> scientifique.<br /> <br /> <br /> De plus, au sujet de la "lutte des Classes" et de l'image que l'on en fait est fausse. En effet, la lutte des classe est une pression sociale constante entre différents groupes ou milieux sociaux<br /> différents et non une lutte archarnée entre deux bélligérants entrain de se faire la guerre sans cesse. Toutefois, la pression sociale est parfois telle qu'elle peut créer des conflits entre les<br /> milieux sociaux différents. Les révolutions sont l'équivalent au Crise en géologie. Elles délimitent chaque ère. La linéarité entre Antiquité, Moyen-âge, époque moderne... ne peut qu'être<br /> appliqué généralement à l'histoire de l'Europe. En prenant tout le système, l'évolution de l'histoire des sociétés n'est pas linéaire, mais est comme le corail de Darwin.<br /> <br /> <br /> Dernière remarque, Marx écrivait en 1852 : « Ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles.<br /> Bien longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient décrit l'évolution historique de cette lutte des classes, et des économistes bourgeois en avaient analysé l'anatomie économique. »<br /> (Karl Marx, lettre citée dans Sociologie critique, Payot, p. 85)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Le même Marx que vous citez expliquait dans le Manifeste que la lutte des classes verrait s'opposer deux classes, le prolétariat et la bourgoisie. Ce qui était simpliste et s'est avéré inexact.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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