Ce soir a eu lieu, au Cazard, à Lausanne, la remise du Prix des Écrivains Vaudois à Étienne Barilier, en présence d'Isabelle Falconnier, déléguée à la politique du livre de la Ville de Lausanne.
Ce prix est décerné à un auteur membre actif de l'Association [des Écrivains Vaudois], pour l'importance de son oeuvre.
Dans son introduction, Suzy Heim, présidente ad interim après la démission en septembre 2019 de Sylvie Ulmann (élue en mars 2019), rappelle que l'AVE , l'Association vaudoise des écrivains, n'en est pas à son premier remous, ni peut-être à son dernier.
Créée le 11 novembre 1944, il y a 75 ans et trois jours, elle en a en effet connu quelques-uns.
Son premier président, Paul Budry, a ainsi adressé une réponse vive, avec prière s'insérer, à un journaliste, qui, dans le journal L'Action du 17 novembre 1944, avait rendu compte de sa création en des termes peu amènes.
L'AVE, créée pour défendre les intérêts des écrivains vaudois, a aussi dû remettre, en 1950, son premier Prix des Écrivains Vaudois à titre posthume à son lauréat, William Thomi...
Même si les statuts de l'AVE ne précisent pas que les femmes y sont admises (comme le soulignait le journaliste épinglé par Paul Budry) et qu'une seule femme (sur onze) a obtenu le prix entre 1999 et 2019, sept (sur onze) l'ont obtenu entre 1989 et 1998...
L'AVE a développé d'autres activités: les Journées du livre vaudois (où Georges Simenon fit une apparition en 1962), un Concours littéraire, la revue Sillages, des visites d'écrivains dans les classes etc.
Suzy Heim remercie plus particulièrement Sabine Dormond et Olivier Chapuis qui, en alternance, ont assuré la présidence de l'AVE de 2011 jusqu'à 2019...
Pour en revenir au Prix des Écrivains Vaudois décerné ce soir, Suzy Heim donne les noms des trois autres nominés, dans l'ordre alphabétique: Anne Brégani (seule présente), Anne-Frédérique Rochat (absente parce qu'également comédienne, elle est en répétition) et Marie-Laure Zoss (souffrante).
Sylvie Blondel a l'heureuse tâche de présenter le lauréat. Elle rappelle d'abord qu'il est l'auteur d'une thèse de doctorat ès lettres sur Albert Camus, avec lequel il a des affinités.
Elle rappelle ensuite qu'il est l'auteur d'une cinquantaine de romans, nouvelles, contes, essais (littéraires et philosophiques) etc. et qu'entre 1980 et 2011, il a reçu six prix littéraires.
Elle dit enfin un mot sur trois des romans d'Étienne Barilier, Un Véronèse (2010), Ruiz doit mourir (2014) et Dans Khartoum assiégée (2018), dans lesquels il exprime, de façon différente à chaque fois, toute la complexité, et tragédie, du monde.
Dans ses remerciements, Étienne Barilier remarque qu'il ne peut, à son âge, voir dans ce prix un encouragement à écrire comme ce pourrait être le cas d'un prix destiné à récompenser un jeune auteur.
Il y voit donc plutôt un encouragement à continuer une oeuvre où effectivement il exprime toute la complexité, et tragédie, du monde.
L'homme veut en effet assouvir trois désirs qui peuvent le pousser à commettre le mal: le désir de domination, le désir de jouissance et le désir de possession. Mais n'est-ce pas au fond par soif de reconnaissance?
Étienne Barilier termine en dédiant son prix à sa femme, qui, pour des raisons de santé, n'a pu être présente à la cérémonie.
Pendant la soirée, le duo El Campiche & Lilou interprète des intermèdes musicaux qui sont, parfois, de véritables récitals, et où la musique est de Christian Campiche, tandis que les paroles sont souvent, mais pas toujours, de son cru...
La soirée se termine par un apéritif dînatoire suivi d'un gâteau d'anniversaire...
Francis Richard