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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 22:45
Les nouveaux prédateurs, de Charles-Henri Bachelier

Chacun est libre de choisir l'alimentation quand il en a les moyens. Ainsi, je ne vois pas pourquoi quelqu'un me dicterait ce que doit contenir mon assiette.

 

Pourtant c'est ce que veulent faire les antispécistes, militants végans et écologistes radicaux. Charles-Henri Bachelier est omnivore et entend le rester. C'est pourquoi il s'oppose à tous ceux qui, militants jusqu'au-boutistes, se révèlent être Les nouveaux prédateurs.

 

LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE

 

L'auteur est profondément attaché à la liberté individuelle qui lui semble être le socle inamovible de toute société, de tout régime politique raisonnable et juste. Ces prédateurs s'y opposent, menacent les hommes et ne respectent pas la nature profonde de l'être humain.

 

Ayant fait le choix de ne pas consommer de protéines animales, ils voudraient que personne n'en consomme. C'est ainsi qu'au végétalisme paisible et respectueux d'autrui, a succédé le véganisme, ses opérations coups de poing et ses opérations de communication.

 

RACINES DU VÉGANISME

 

Le véganisme est enfant de l'antispécisme, l'idée fondatrice, et de l'animalisme, la manière concrète de l'appliquer:

 

- L'antispécisme prône qu'il n'existe pas d'espèces différentes, mais une espèce unique peuplant la Terre.

 

- L'animalisme revendique des droits égaux pour l'homme et pour l'animal, mettant ainsi les deux sur un pied d'égalité totale.

 

LA SOUS-ESPÈCE HUMAINE

 

La mise en place du projet de société animaliste repose sur le changement radical des êtres vivants ou de leur éducation afin de rendre responsables des animaux qui par essence sont irresponsables.

 

La conséquence de cette impossible mise en place est que seuls les hommes auraient des devoirs, ce qui signifie qu'ils seraient une sous-espèce. En effet les autres animaux pourraient être prédateurs, sans qu'il faille le leur reprocher puisqu'ils s'autoréguleraient...

 

LA HAINE DU GENRE HUMAIN

 

Quelle que soit l'approche de ces radicaux, dont les mondes politique et médiatique se font les relais complaisants, l'homme est pour eux haïssable:

 

- S'ils considèrent l'homme comme un être supérieur, celui-ci devrait comprendre qu'il ne doit pas s'immiscer dans le fonctionnement de la nature qui marche si bien sans lui.

 

- S'ils considèrent l'homme comme un être perverti et minable, celui-ci devrait renoncer à s'immiscer dans la nature qui est un absolu, qui est pure et parfaite, et qu'il ne peut que souiller.

 

C'est pourquoi, sans souci de la nature omnivore de l'homme, que donc ils bafouent, agissant ainsi contre la vie même, ils veulent le rendre végétalien malgré qu'il en ait.

 

TOUT HOMME EST UNE CIBLE

 

Les cibles de ces radicaux ont été les chasseurs puis les éleveurs, dont ils ne comprennent pas, ou n'admettent pas, qu'ils puissent aimer les animaux d'une autre manière que lorsqu'ils aiment des êtres humains.

 

Les prochaines cibles seront les propriétaires d'animaux de compagnie puisque ceux-ci vivent dans la servitude. Il s'agit en fait d'empêcher toutes interactions entre les êtres humains et les autres animaux...

 

LE BON ET LE MAUVAIS CAPITALISME

 

Le bon capitalisme, pour ces soi-disant anticapitalistes, est celui qui peut réaliser leurs chimères. Le mauvais, c'est celui qui permet d'épargner des vies humaines, voire animales, tels que les laboratoires pharmaceutiques.

 

Le bon capitalisme, auquel ils sont liés, s'est donné pour objectif de substituer une alimentation artificielle à l'alimentation naturelle, notamment de produire des protéines animales sans animaux: c'est la viande cellulaire...

 

Quand ces radicaux s'en tiennent à un strict régime alimentaire végan - ni viande, ni poisson, ni oeufs, ni lait, ni produits laitiers -, ils ont des carences, notamment en vitamine B12, pourtant essentielle au métabolisme:

 

Aucun végétalisme ou véganisme n'est possible sans l'apport de B12 de synthèse...

 

LA MORT NOURRIT LA VIE

 

Aucun être vivant ne peut subsister sans tuer, même passivement.

 

Dans la nature, à laquelle il appartient, l'homme a toutefois une spécificité:

 

Si nous pouvons penser l'humain ou l'animal, nous préoccuper de son état, c'est parce que nous sommes depuis des temps immémoriaux des omnivores et donc des carnivores. Si nous ne consommions plus de protéines animales, nos facultés mentales diminueraient et nous redeviendrions des grands singes qui à terme ne se poseraient plus de questions métaphysiques.

 

UNE ALTERNATIVE CARICATURALE ET DÉPRIMANTE

 

À écouter les écoradicaux, il n'y aurait qu'une alternative:

 

- ou accepter leurs solutions: véganisme radical en entrée, viande cellulaire en plat de résistance;

 

- ou sombrer dans l'écoanxiété si on ne les accepte pas, car, alors, on condamne le monde à sa perte.

 

CONCLUSION

 

Pour en sortir, l'auteur propose de revenir aux fondamentaux:

 

- liberté en laissant à l'être humain le choix  de se nourrir comme il l'entend, ce qui vaut pour les végétariens ou les végétaliens, même si leur choix est nuisible à leur santé;

 

- égalité en n'interdisant pas à l'être humain, un animal très évolué, ce que l'on autorise aux autres êtres vivants;

 

- fraternité en considérant l'homme comme la priorité absolue de toute action, de toute décision, avec pour corollaire de prendre soin de son biotope.

 

Francis Richard

 

Les nouveaux prédateurs, Charles-Henri Bachelier, 160 pages, Le Cherche Midi

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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23 avril 2022 6 23 /04 /avril /2022 19:25
La tyrannie du Bien, de Guy Mettan

Tyrannie du Bien

Système de pensée et de gouvernement propre à l'empire du Bien et qui se caractérise par le refus absolu d'accepter que l'on puisse vivre, penser et se gouverner d'une autre manière que la sienne.

 

Voilà la définition que donne Guy Mettan de La tyrannie du Bien, dont il a fait le titre de son livre, et qui se présente sous la forme d'un Dictionnaire de la pensée (in)correcte.

 

Ce dictionnaire, où il excelle dans l'ironie, comprend deux chapitres. Le premier recense des mots totems de ce système de pensée et le deuxième des mots qui lui sont tabous.

 

La tyrannie du Bien est un de ces mots tabous, car ce système de pensée ne se présente pas comme telle. Il s'avance masqué, en douceur dans la forme si violent dans le fond.

 

Il appelle ce système de pensée le libéral-progressisme, encore un mot tabou de son dictionnaire, dont il donne la définition contestable (et certainement réfutable) suivante:

 

Doctrine officielle du parti unique de l'empire technocratique. Elle scelle la convergence du libéralisme économique et du progressisme sociétal en s'appuyant sur un individualisme poussé à l'extrême...

 

À travers mots totems et tabous, sans appartenir au camp du Mal, l'auteur se révèle anticapitaliste, hostile à la concurrence, au marché, au profit, donc au matérialisme dit de droite.

 

L'idéalisme sociétal dit de gauche ne trouve pas plus grâce à ses yeux. Aussi s'en prend-il à la cancel culture, à la déconstruction, à l'écriture inclusive, aux seules identités reconnues:

 

L'empire du Bien ne reconnaît que trois types d'identité: l'identité de genre, de sexe et de race. L'identité nationale, régionale, culturelle? Quelle horreur!

 

Pourtant Guy Mettan donne une définition juste du mot libéral (à ne pas confondre avec le même terme employé de l'autre côté de l'Atlantique et qui est un vil détournement de sens):

 

En principe est libéral celui qui est partisan des libertés individuelles.

 

Seulement il ajoute aussitôt, comme pour faire oublier que libéralisme et tyrannie sont incompatibles sémantiquement, que ce n'est pas l'acception qu'il convient de comprendre:

 

Le libéralisme s'est rapidement transformé en doctrine hégémonique, tentaculaire, totalitaire même en plaçant une liberté au-dessus de toutes les autres: la liberté du marché.

 

Cette erreur est fréquente. Pour un libéral, ce n'est pas le marché qui importe mais le respect de ses droits de propriété, i.e. d'en disposer comme il l'entend, d'où l'échange libre.

 

Tout homme est en effet propriétaire de sa vie, de chaque partie de sa vie. Il n'est libre que s'il peut la gérer dans tous les domaines, qui ne se limitent de loin pas à l'économie.

 

Quoi qu'il en soit, Guy Mettan a raison de dire p.ex. que les libertés individuelles ont été bafouées pendant la pandémie et qu'il était interdit de rien critiquer: pas libéral du tout.

 

Le libéral-progressisme qu'il fustige est par conséquent une imposture. Quand il lui donne ses autres noms, les vrais, il le confirme d'ailleurs: empire du Bien, empire technocratique.

 

Dans sa conclusion, il dévoile cette imposture en empruntant à Pierre Bourdieu sa division de la société en champs, politique, économique, académique, artistique, médiatique etc.

 

Or, l'empire du Bien a opéré la fusion de ces champs, au sein desquels les luttes de pouvoir donnent une illusion de pluralisme alors qu'ils s'entendent pour se partager le pouvoir.

 

Quand des pouvoirs politique et économique se confondent, les libéraux parlent de capitalisme de connivence et c'est bien de connivence qu'il s'agit, sur le dos de tous les autres.

 

Enfin, il est difficile de donner tort à l'auteur quand il dit que la propagande n'est pas une invention des dictatures mais des démocraties, depuis l'antiquité grecque et les sophistes:

 

Les régimes démocratiques, qui ne peuvent en principe pas recourir à la violence pour convaincre, ont en effet bien plus besoin de la propagande que les dictatures, qui n'ont pas de compte à rendre à leur opinion publique.

 

Alors il faut apprendre à détecter les opérations de propagande conduites par eux. Guy Mettan cite Roland Barthes pour qui la censure ne consiste plus à interdire, mais à étouffer, engluer dans les stéréotypes, à ne donner pour toute nourriture que la parole consacrée des autres, la matière répétée de l'opinion courante.

 

Francis Richard

 

La tyrannie du Bien, Guy Mettan, 256 pages, Éditions des Syrtes

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13 mars 2022 7 13 /03 /mars /2022 19:10
Game Over, de Laurent Obertone

L'essai de Laurent Obertone se présente comme un jeu vidéo à huit niveaux, qui sont autant de chapitres, dans lesquels il propose de ne plus participer à un autre jeu, celui de la démocratie, qui renforce toujours plus le monstre qu'est l'État.

 

Niveau 0

You lose

 

L'auteur explique que la démocratie est un jeu, où, en France, il y a périodiquement un grand gagnant et, actuellement, soixante millions de perdants, quarante-huit millions d'électeurs qui croient choisir mais n'ont aucun pouvoir particulier:

 

La République est un parasitisme, l'État un cancer, la démocratie une escroquerie totalitaire. La politique prive le citoyen de pouvoir, les nations de système immunitaire. Elle ne fera pas de vous ce que vous ne parvenez pas à être. Elle ne sauvera pas la France. Elle la divise, la paralyse, la défigure, en aspire les richesses et l'entraînera par le fond.

 

Aussi faut-il faire en sorte que plus jamais l'État, ses médias et telle oligarchie ne puisse prendre le pays en otage de leurs délires, et, pour cela, il faut parler des vrais problèmes et de la façon révolutionnaire, et antipolitique, de les résoudre.

 

Niveau 1

Inverser l'immigration

 

Malgré la venue de millions d'immigrés riches de leur diversité, la France n'a jamais été aussi près de la faillite économique et sociale, le sentiment d'insécurité n'a jamais été aussi grand. Pour le résumer aussi clairement qu'incorrectement:

 

L'immigration de quantité, souvent sous-qualifiée, n'est en moyenne pas au niveau du Français moyen.

 

Quand bien même cette immigration serait de qualité, elle changerait notre peuple si elle était extra-européenne[...]. À terme, toute immigration massive signifie la disparition des peuples hôtes, i.e. le remplacement de leurs populations:

 

L'immigration est l'abus de pouvoir le plus évident de l'État. Le viol pur et simple de nos frontières, de notre intégrité, de notre souveraineté. Une immigration de contrainte s'appelle une invasion.

 

L'auteur énumère une série de mesures que prendrait une société raisonnable. Seraient-elles faisables? Oui, puisque d'autres pays l'ont fait, tels que la Hongrie, l'Italie, la Pologne, le Danemark, le Japon, Israël, les États-Unis, l'Australie etc.

 

Pour que ces mesures ne soient pas éphémères, encore faudrait-il parler vrai et dire que les pays sont leurs peuples:

 

Préserver la diversité, c'est avant tout préserver les peuples à commencer par le sien. Préserver les peuples, c'est préserver la possibilité du génie particulier, de l'achèvement culturel. C'est aussi préserver la possibilité d'une vision universelle. La seule cohérente et légitime étant la défense des peuples et des identités natives.

 

Niveau 2

Restaurer la sécurité

 

Chiffres à l'appui, Laurent Obertone montre que l'insécurité progresse, que ce n'est pas faute de moyens et que ce n'est pas un simple sentiment: si les prévenus étaient punis à hauteur de ce que prévoit la loi, le taux de criminalité s'effondrerait.

 

Les mesures qu'une société civilisée prendrait ne régleraient pas tous les problèmes: L'insécurité est le symptôme d'une société malade, au capital social effondré. Les principales causes de cet effondrement sont le socialisme et l'immigration de quantité.

 

Niveau 3

Abolir le socialisme

 

Qu'est-ce que le socialisme? Le vol que l'État fait au nom de l'égalité en s'emparant des richesses de la collectivité pour se financer, financer les plus-nécessiteux un peu, et aussi ses électeurs, ratons, retraités, laveurs et finalement tous ses amis

 

Le Français est en général assez fier de ce système social, absolument amoral.

[...]

Aucun parti n'envisage la suppression des aides sociales, au contraire. Tous les candidats sont favorables à leur maintien, voire à leur renforcement. Parce que c'est maintenir et renforcer le pouvoir de l'État.

 

C'est ainsi que le fameux modèle social français conduit lentement mais sûrement le pays à la ruine et à l'explosion. Là encore, Laurent Obertone, chiffres à l'appui, le montre, aussi bien dans le domaine de l'économie et de la santé que du social:

 

Plus les Français vivent aux dépens de l'État, plus l'État vit aux dépens des Français. Plus dure sera la chute pour tout le monde.

 

Alors il énonce les mesures humanistes qu'une société responsable prendrait, qui mettraient fin au socialisme et tueraient son âme noire, en sauvant les Français d'eux-mêmes, de la domestication, de l'État et du mirage de la social-démocratie.

 

Niveau 4

Séparer l'économie de l'État

 

Le but est que rien ne nous appartienne jamais réellement. C'est nous qui appartenons à l'État. C'est qu'il a des frais, l'État, et pas qu'un peu!

[...]

Il est vrai qu'il est plus facile de "débloquer" des fonds publics, plutôt que son courage et son cerveau.

 

Une société libre prendrait des mesures pour que l'État soit mis hors d'état de nuire et que soit aboli l'esclavage moderne qui le caractérise, parce que l'État se sert au passage et n'est responsable de rien, qu'il fait tout moins bien que n'importe qui:

 

La France doit tuer son parasite, avant d'être tuée par lui.

 

Niveau 5

Briser les supports du conditionnement

 

Dans les faits - et par ses finances -, l'État est le maître des médias, de la culture, de l'éducation, de la recherche, de l'université.

 

C'est ainsi que les pensées sont contrôlées, que sont définis le Bien et le Mal, que les esprits sont formatés, qu'ils sont coupés du monde réel, que la population est lobotomisée et que l'élite progressiste se reproduit et rejette les incompatibles.

 

Dans une société libre, les mesures qui seraient prises consisteraient à briser toutes ces chaînes financées par l'État afin de permettre le renouveau de l'art français, la libération des esprits et de l'information, le retour de l'excellence:

 

Et si, celle-ci donne les pleins pouvoirs sur soi, elle ne donne aucun droit sur autrui

 

Niveau 6

Séparer la France de l'État.

 

C'est [...] pour ménager les consciences les plus conservatrices que je ne propose pas la suppression totale de l'État. Seulement sa séparation nette et définitive de tout ce qui n'aurait jamais dû le concerner: l'économie, le social, l'éducation, la science, la morale, la culture, les médias et tout ce qui n'est pas régalien. Bref, un État-police, gardien des frontières et des lois, strictement privé de politique.

 

Les mesures que prendrait une société libre seraient donc de réduire l'État à ses fonctions primaires, exécutantes, parce qu'il n'a que des défauts, notamment celui de n'avoir aucune qualité, et de rendre la France aux Français. C'est pourquoi:

 

La loi ne peut plus appartenir aux politiciens. La Constitution doit tenir en dix lignes, être compréhensible par chacun, et chacun aura intérêt à la défendre, puisque d'elle seule dépendent les libertés et les biens, contre les tyrannies, agresseurs et privilèges.

 

Niveau 7

Nous séparer de la domestication

 

Dans ce niveau, le lecteur retrouve ce qui fait l'essentiel de l'Éloge de la force, autrement dit la mise en oeuvre des mesures résultant des constats faits par l'auteur et que le lecteur, s'il ne les a pas déduits par lui-même, aura lus dans Game Over:

 

Ce que je veux montrer dans ce livre, c'est que rien n'est compliqué. Les problèmes sont identifiés. Or les solutions, si simples et si évidentes soient-elles, sont totalement hors de notre portée. Entre les actes et nous, il y a l'État.

 

Il n'y a donc pas de notice Obertone?

 

Notre seule et unique solution est de surmonter la domestication. Mener en nous et auprès des nôtres une véritable guerre civile, amener les esprits à la pleine conscience de leur esclavage, de cet État qui les broie, de sa dérive génocidaire.

 

Les mesures que doit prendre un citoyen libre pour être quelqu'un ou quelque chose, c'est-à-dire ne plus être un animal domestique, en découlent: Notre véritable adversaire, le seul "boss de fin", c'est nous-mêmes. Notre destin est entre nos mains:

 

Les modalités concrètes du basculement, de l'État vers la liberté, de l'esclavage à la force, n'apparaîtront que lorsque les esprits seront suffisamment nombreux et déterminés.

 

Conclusion

Tuer le game

 

C'est le système qu'il faut changer.

 

Et pour cela, Obertone propose donc une voie, qui est la plus dure, puisqu'il s'agit de devenir adulte, responsable et conséquent:

 

Nous ne sommes pas là pour dicter au monde sa conscience. Soyons ce que nous sommes, tâchons de nous améliorer, et ce modèle suffira. Rien n'a plus d'influence sur ses pairs qu'un être accompli.

[...]

Seul l'individu libre et accompli peut fonder un collectif fort.

 

Francis Richard

 

Game Over, Laurent Obertone, 208 pages, Magnus

 

Livres précédents chez Ring et prochainement chez Magnus:

 

La France Orange Mécanique (2013)

Utoya (2013)

La France Big Brother (2015)

Guerilla I, le jour où tout s'embrasa (2017)

La France interdite (2018)

Guerilla II, le temps des barbares (2019)

Éloge de la force (2020)

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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22 février 2022 2 22 /02 /février /2022 19:00
Chroniques pour une humanité en quête de repères, du Professeur Didier Raoult

Verba volant, scripta manent.

Les paroles s'envolent, les écrits restent.

Horace

 

Ce n'est plus tout à fait vrai, à l'heure du digital, mais mieux vaut se fier à ce qui est écrit qu'à ce qui est oral, ne serait-ce que parce que relire un passage permet de citer plus aisément des propos que de les extraire d'une séquence vidéo.

 

Quoi qu'il en soit, on a fait dire au Professeur Didier Raoult beaucoup de choses, qu'il n'a pas dites... Le lire permet de le vérifier. Aussi dans ce livre de chroniques, le professeur apparaît-il tel qu'en lui-même les textes le personnalisent.

 

Un certain nombre de ces chroniques ont paru dans Le Point en 2017, d'autres sont inédites et ont été rédigées plus récemment, mais, même s'il évolue, ce que tout le monde devrait faire, le professeur reste dans l'ensemble égal à lui-même.

 

Qui est-il donc? Un homme, un scientifique, un médecin. C'est pourquoi il se préoccupe de ses semblables, de recherche scientifique et de médecine. Ceux qui l'écoutent régulièrement sur internet ne seront donc pas surpris par ses propos.

 

Ces chroniques sont regroupées en six thèmes. Pour en donner une idée, une idée seulement, une citation pour chacun d'entre eux est préférable à tout commentaire, car c'est la parole du professeur qui importe et non pas ce qu'on dit de lui:

 

Que les phénomènes soient déclenchés psychologiquement ou subjectivement n'empêchent pas qu'ils présentent un véritable élément biologique de la médecine, que la science des vrais scientifiques reconnaît et qui doit se démarquer des faux scientifiques qui négligent ce qu'ils ne comprennent pas, dont l'effet placebo.

Prenez soin de vous en connaissance de cause

 

La seule véritable question que l'on puisse poser c'est: "Êtes-vous pour tel vaccin réalisé dans telles conditions, dans telle population, à tel endroit et à tel moment?". Cette question est une question scientifique. La question virtuelle "Pour ou contre les vaccins?", qui est une rémanence des interrogations du XIXe siècle, n'a pas beaucoup d'intérêt.

En savoir un peu plus sur les maladies et l'état de la santé en France et dans le monde

 

Toutes les théories scientifiques sont mortelles; le devoir des scientifiques est de continuer à manier le doute et la critique, mais cela nécessite un investissement permanent. Il est beaucoup plus difficile d'être dans le doute lorsque l'on est soumis à la pression simplificatrice et normalisatrice de la communication et de la politique.

Politique et gestion médicale et scientifique: à revoir dans tous les domaines

 

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil: les découvertes médicales remarquables ont toutes valu à leurs auteurs une ostracisation (l'exil des Grecs), depuis Luc Montagnier1de l'Institut Pasteur, mis à la retraite d'office à 65 ans, en passant par les grands chirurgiens absents de la célébration de l'INSERM et jusqu'aux plus brillants de nos chercheurs qui s'exilent pour travailler dans un monde où on leur témoigne le respect qu'ils méritent.

Où en est la grandeur de la France?

 

Notre philosophe de la modernité [Tocqueville] prévoyait avec raison que la diminution des inégalités rendrait celles-ci encore plus insupportables. Nous en avons l'exemple en France, où elles sont sans cesse à la baisse, en particulier du fait d'une redistribution par les prélèvements obligatoires parmi les plus élevés au monde, sans compter les compensations indirectes (Ticket-Restaurant, transports gratuits).

Le désarroi de l'Occident

 

Pendant quinze ans, afin de ne pas remettre en cause le modèle dominant, personne n'a souhaité regarder les images satellites de la NASA qui montraient que la glace, si elle diminuait au pôle Nord, augmentait dans le même temps au pôle Sud. De la même manière a longtemps été cachée l'existence d'un plateau entre l'année 1998 et l'année 2013 dans le réchauffement atmosphérique mesuré.

Nous vivons dans MATRIX

 

Dans sa conclusion, le professeur souligne un point, qui nourrit les réflexions de ce livre à rebours du confort intellectuel, à savoir la déconnexion entre deux réalités, celle du monde numérique et celle du monde physico-chimique, quantifiable.

 

Dans cet esprit, il déplore que les héros les plus populaires de notre époque soient ceux pour lesquels il n'y a pas d'effort intellectuel à réaliser pour les aimer: les sportifs, le monde du show-business sont ceux qui attirent le plus d'attention...  

 

Francis Richard

 

1 - L'ostracisation de ce grand savant français a continué après sa mort survenue le 8 février 2022, soit quelque temps après la parution de ce livre: ses obsèques se sont déroulées aujourd'hui au cimetière du Père-Lachaise à Paris, en présence de plusieurs centaines de personnes...

 

Chroniques pour une humanité en quête de repères, Professeur Didier Raoult, 320 pages, Michel Lafon

 

Livres précédents:

 

Au-delà de l'affaire de la chloroquine (2021)

Carnets de guerre COVID-19 (2021)

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17 février 2022 4 17 /02 /février /2022 23:35
Lettre à Yaël et Léah, de Jean-Christophe Aeschlimann

Le thème de ce petit livre, c'est tout simplement les femmes et les hommes, hier, aujourd'hui, demain.

 

Pendant son sommeil, Jean-Christophe Aeschlimann a fait un rêve, où une voix pure lui a parlé, notamment de la différence des sexes, c'est-à-dire de ce que cette voix a entendu à ce propos sur son divan de psychanalyste.

 

Une fois réveillé, il ne garde pas pour lui ce que cette voix lui a dit. Il en fait un petit livre qu'il intitule Lettre à Yaël et Léah, deux jeunes femmes vingtenaires, ses Petites Dames d'hier et ses Dames d'aujourd'hui.

 

Il s'est efforcé de le transcrire dans une langue aussi simple que possible, proche même du langage parlé, avec quelques répétitions mais qu'importe n'est-ce pas, l'idée étant avant tout d'être compris par chacune et chacun.

 

Dans cet essai, qui se propose d'analyser Du paradis au numérique, à toute vitesse ce qui différencie les hommes et les femmes, l'auteur n'est pas en opposition avec un féminisme justement différentialiste, qui est légitime.

 

Au contraire, car il constate - ce que les théoriciennes du genre ne veulent évidemment pas considérer -, que le corps de l'homme et celui de la femme sont bien différents et que la conséquence en est un psychisme différent.

 

Le corps est de fait un référent irréductible. Nier sa réalité, c'est faire place au fantasme. Cela se produit d'autant plus facilement de nos jours qu'on ne fait plus de différence entre le réel et le virtuel, quel que soit le sujet:

 

Se sentir femme, ou se sentir homme, ne veut pas dire pour autant qu'on est femme ou qu'on est homme.

 

Le progrès technique, qui s'est traduit par l'omniprésence des écrans, favorise le fantasme, mais celui-ci a toujours existé. Cela ne veut pas dire que les femmes puissent pour autant se substituer aux hommes et inversement.

 

Leur différence est d'ailleurs de tous les temps. Le confirme bien le récit de la Genèse. S'il y a eu séparation dès l'origine entre la femme et l'homme, ni l'une ni l'autre ne peut être jamais totalement homme et femme à la fois:

 

Il peut y avoir union parce qu'il y a eu séparation et marquage de la différence.

Cette séparation va permettre la rencontre, le manque se faisant existentiel.

 

L'auteur fait une remarque qui met à mal les clichés. Il dit en effet que la femme est plus complète que l'homme puisqu'elle peut vivre sans l'homme, ce qui n'est pas le cas de l'homme qui ne peut vivre sans la femme:

 

C'est à l'homme [...] qu'on a enlevé une côte, ce qui a introduit le manque en lui.

 

Dans cet essai, l'auteur aborde bien d'autres sujets en rapport avec cette différence intrinsèque entre les femmes et les hommes, tels que la famille, l'intimité, le secret, la transcendance, la morale, la liberté, la transmission...

 

Dans des Hors-textes, il se souvient qu'à la fin de son rêve lui est revenue une phrase de James Joyce, le grand écrivain irlandais [qu'il] aime tant, qui pourrait résumer ce qu'a voulu lui dire in fine la voix qu'il a écoutée:

 

Il faut pécher pour grandir. Devenir plus grand que ses péchés vaut mieux que toute la pureté que vous prêchez. 

 

Francis Richard

 

Lettre à Yaël et Léah, Jean-Christophe Aeschlimann, 224 pages, Bernard Campiche Editeur

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 23:55
Adieu la liberté, de Mathieu Slama

Le pouvoir n'a qu'une obsession: s'auto-entretenir. Que cet objectif passe par les libertés ou par la servitude, peu lui importe.

 

Cette thèse, qui ne remet pas en cause le rôle de l'État, est soutenue par Mathieu Slama dans ce livre, qui se veut Essai sur la société disciplinaire et dont la couverture, illustrée par un mouton, appuie le propos.

 

Depuis le 16 mars 2020, en France, une nouvelle étape a été franchie sur la route de la servitude. Seule une minorité en est convaincue. L'auteur en fait partie et craint qu'elle ne soit malheureusement irréversible.

 

LA SOCIÉTÉ D'OBÉISSANCE

 

L'état d'urgence sanitaire a permis de justifier la prise de mesures liberticides qui, selon l'auteur, ont mis à mal la démocratie et qui ont instauré un état d'exception, destiné à se prolonger à la faveur d'autres crises.

 

La Loi du virus, plus implacable en France que dans les autres démocraties représentatives, s'est imposée avec l'assentiment des institutions et de la population, et a transformé le régime, devenu ultra-présidentiel:

 

Une mesure aussi extrême que le confinement aurait dû, a minima, faire l'objet d'une opposition et d'une résistance dans l'opinion.

 

Dans nombre de pays, du moins au début, l'obéissance a été la même, hormis, par exemple, en Suisse, où une forte minorité a fini par voter contre l'état d'urgence indéfinie lors de la votation du 28 novembre 2021.

 

Non seulement la majorité de la population française s'est soumise à cette Loi, mais des citoyens-responsables se sont mus en citoyens-policiers faisant la chasse aux irresponsables qui osaient lui désobéir:

 

La France fut prise d'une fureur disciplinaire et répressive, comme si la crise sanitaire avait réveillé chez les Français une passion de l'enfermement en même temps qu'une haine profonde de la liberté.

 

Ce qui est grave, c'est que le pli ait été pris. Comme le disait Étienne de La Boétie, dans son fameux Discours de la servitude volontaire, que cite l'auteur: La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude. 

 

L'État a joué son rôle dans un pays majoritairement étatiste: Parce que nous avons considéré que l'État travaillait à notre bonheur et notre salut, nous avons accepté d'être enfermés, contrôlés, malmenés, discriminés.

 

Une fois la peur instillée par les images crues de la télé, soumis au regard de l'autre, il était difficile de désobéir: Comment résister quand la société entière nous intime l'ordre de nous comporter comme l'État l'ordonne?

 

Il ne fallait pas espérer de discordance de la part des politiques ou des intellectuels, de gauche comme de droite, qui se sont, pour nombre d'entre eux, montrés encore plus avides d'attenter aux libertés que le pouvoir.

 

LA FABRIQUE DE LA SERVITUDE

 

La tyrannie s'est imposée, d'abord, par le langage1.

 

En dehors du vocabulaire qui créait tout un imaginaire infantilisant, répressif et disciplinaire, et que tout le monde s'est mis à employer, l'auteur s'attarde sur trois mots qui ont joué un rôle structurant dans la crise dite sanitaire:

 

Résilience. Vulnérabilité. Responsabilité. Ces mots ont construit l'épidémie et la politique sanitaire. Ils ont été performatifs. Ils ont moralisé le débat public. Ils l'ont dépolitisé. Ils ont culpabilisé les citoyens.

 

Pour ce faire, il fallait manipuler la population, c'est-à-dire employer une méthode qui est le fruit des sciences comportementales et qui est utilisée dans certaines entreprises, le nudge management, pour stimuler les salariés:

 

Il s'agit, pour faire simple, de donner le sentiment aux salariés qu'ils agissent de manière souveraine, alors qu'en réalité leurs choix sont orientés par tel ou tel mécanisme de nudge.2

 

Puis la tyrannie s'est imposée par la loi mathématique du virus:

 

Quotidiennement, le gouvernement a exposé des courbes, des taux, des chiffres, des graphiques, des pourcentages pour ensuite les corréler à des solutions politiques.

 

Qu'est-ce que cela signifie?

 

Que la démocratie est activable ou désactivable au gré des fluctuations de l'épidémie, qu'elle peut être éteinte et rallumée en fonction de la météo sanitaire, que la démocratie, donc, devient démocratie sur commande.

 

Médecins et scientifiques des plateaux télé étaient dans leur immense majorité liberticides, enfermistes, et se sont montrés indifférents aux questions politiques et éthiques immenses en jeu dans la période de pandémie:

 

Notre obéissance n'a été possible que parce que l'autorité qui nous a asservis nous a paru indiscutable.

 

Avec le pass sanitaire, une nouvelle étape vers la servitude a été franchie: on est passé de la liberté inaliénable à la liberté accordée: La société disciplinaire fonctionne comme une immense machine à donner et retirer des droits.

 

C'est une société de contrôle: Le contrôle, c'est s'assurer de la discipline des individus et de leur soumission aux règles dictées par l'idéologie, sans qu'ils se rendent compte que cette discipline est réellement forcée. 

 

Pour fabriquer cette servitude, il fallait des... fabricants. La France n'en manque pas. Ils se trouvent dans sa bureaucratie pléthorique dont la créativité incohérente aurait en d'autres temps fait le bonheur des humoristes.

 

D'OÙ VIENT NOTRE MAL

 

Les politiques disciplinaires et liberticides n'ont été menées par Emmanuel Macron que dans un seul but, assurer sa réélection.

 

Emmanuel Macron n'a ni principes ni convictions. Il dirige la France comme le ferait un manager d'entreprise, obsédé par l'acceptabilité plutôt que le débat, le pragmatisme plutôt que la conviction, l'utilité plutôt que les valeurs.

 

Pour obtenir l'approbation de la population, il ne débat pas, il se fait pédagogue. Il s'appuie sur des technocrates et des experts, sans souci des conséquences humaines, considérant que l'efficacité prime sur les principes:

 

Que reste-t-il de la liberté, cette idée assez peu rentable selon laquelle chaque homme doit décider souverainement, par lui-même, de ce qu'il croit bon pour lui et faire ses propres choix, même s'ils sont mauvais?

 

L'origine contemporaine de notre mal, Adieu la liberté? Ce serait:

- le tournant sécuritaire mondial après le 11 septembre 2001,

- les atteintes à la liberté d'expression telles la comparution en 2002 de Michel Houellebecq devant la justice pour avoir blasphémé l'islam.

 

À cela il faudrait ajouter:

- les attentats djihadistes, notamment celui contre Charlie Hebdo en 2015,

- les symptômes d'une société de répression et de délation que sont les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc,

- la grille de lecture du monde moralisatrice et intolérante du phénomène woke,

- la cancel culture, qui entend réduire au silence ceux qui pensent mal.

 

Si l'on remonte plus loin, ce serait:

- le puritanisme protestant, aujourd'hui concurrencé par le puritanisme islamiste,

- la notion chrétienne de responsabilité.

 

Il ne manquait plus que le capitalisme au tableau: Le monde entier s'est confiné parce que le monde entier est capitaliste...

 

Ce dernier point, particulièrement, montre malheureusement que l'auteur lui-même est aveuglé par sa religion anticapitaliste, qui lui fait tordre la réalité: il doit être de ceux qui condamnent l'arme plutôt que celui qui s'en sert...

 

Il tient des propos que ne renierait pas Karl Marx: L'homme est libre en tant que citoyen mais il est réduit à la servitude en tant que salarié... Aussi ne voit-il de salut que dans l'État, sauf qu'il est souvent lié à ses prédateurs:

 

Le management est devenu un instrument de contrôle social, prenant le relais de la religion, des traditions nationales et des vieilles idéologies politiques.

 

Ce qu'il décrit là, n'est-ce pas plutôt une des formes abusivement appelée capitalisme, alors qu'il s'agit d'entités de connivence avec l'État, qui, de plus en plus obèse et ayant de plus en plus de besoins, est, lui, le grand esclavagiste?

 

Comme par hasard, les pays, où le capitalisme prospère et où il n'obtient pas de privilèges de l'État, sont ceux où il y a le moins de chômeurs et où ce sont donc les salariés qui choisissent leurs employeurs et non pas l'inverse.

 

Il est vrai que la liberté peut faire peur à ceux qui se sont habitués à la sécurité, à une petite vie sans risques, médiocre, et où l'État est toujours providentiellement là pour les protéger. Mais elle est essentielle pour être un homme.

 

L'auteur a par conséquent raison de dire que l'origine du mal se trouve dans cette idée [réductrice] profondément contemporaine que la santé biologique est la condition de toutes les libertés et de tous les principes fondamentaux.

 

La santé ne se réduit pas à la biologie. La psychologie, les rapports avec les autres, la spiritualité, qui est recherche de la vérité, sont autant de ses composantes, sans lesquelles un homme ne peut pleinement vivre et mourir.

 

ÉPILOGUE

 

Aussi, quand à la fin de son livre, il propose de revenir à la République que nous chérissions tant et que nous regardons chaque jour s'éloigner un peu plus, ce n'est pas cette perspective étriquée qui me parle, mais cette petite phrase:

 

La vie biologique sans la liberté ne vaut rien.

 

Francis Richard

 

1 - Voir aussi mon article du 4 septembre 2021 sur LTI, la langue du IIIe Reich de Victor Klemperer...

 

2- Littéralement coup de coude, terme utilisé en marketing et traduit plus volontiers par coup de pouce, pour guider le choix vers une direction souhaitée grâce à une petite intervention.

 

NB

 

L' Institut Libéral reçoit Mathieu Slama pour une conférence en ligne, le mardi 15 février 2022 à 20 heures, avec pour thème: L'impact de la crise sur la liberté

 

Adieu la liberté, Mathieu Slama, 270 pages, La Cité

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 20:45
Estampillés - Essai sur le néo-racisme de la Gauche au XXIe siècle, de Drieu Godefridi

Disons-le sans ambages, je soutiendrai qu'il ne faut pas se payer de mots, éviter les néologismes de type "racialisme" qui participent de distinctions que rien ne fonde en réalité, et qualifier ce discours et cette nouvelle idéologie pour ce qu'ils sont: un racisme au sens strict. Tout juste me permettrai-je de lui accoler le suffixe néo, pour le distinguer de ses devanciers.

 

TROIS MATRICES THÉORIQUES

 

Le néo-racisme dont il s'agit est issu de trois matrices théoriques, propres à tous les racismes, tels que le nazisme:

 

- L'essentialisme: l'être humain est défini par une caractéristique qui échappe au pouvoir de celui qui la porte, en l'occurrence la couleur blanche de son épiderme;

 

- La responsabilité collective: l'homme blanc est comptable des crimes de tous les Blancs - sans rémission;

 

- La responsabilité historique: l'homme blanc est comptable des crimes commis par tous les Blancs à travers les âges.

 

 

TOUS LES BLANCS SONT RACISTES

 

Le Blanc est raciste en tant qu'héritier et dépositaire d'une culture et d'une civilisation qui ont institué et instituent la race blanche en race supérieure, ravalant les "gens de couleur" aux échelons ancillaires.

 

Les néo-racistes ne seraient donc pas racistes puisqu'ils n'imputent pas les crimes des Blancs à leur race biologique mais à leur culture, à laquelle ils ne peuvent échapper. 

 

 

LES GRIEFS

 

Quels griefs font aux Blancs les néo-racistes américains, parmi lesquels l'auteur cite Robin DiAngelo ou Kimberlé Crenshaw? Ils leur reprochent:

 

- d'avoir fondé l'Occident sur l'esclavage, sauf que le mot esclave vient de slave, que les premiers esclaves étaient des Blancs d'Europe centrale et orientale, et que l'esclavagisme n'a rien de spécifiquement occidental; l'abolitionnisme tout;

 

- d'être les privilégiés d'un racisme systémique, qui serait issu d'un racisme initial, sauf que les seuls privilèges légaux, au sens strict, sont en faveur des "personnes de couleur";

 

(La preuve se trouverait dans toute différence statistique entre Noirs et Blancs, puisque le privilège blanc n'est pas juridique, sauf que, par exemple, les Américains d'origine asiatique gagnent en moyenne davantage que les Américains blancs, noirs et hispaniques; sauf que qui est blanc?, alors que nous vivons dans les sociétés les plus diverses de l'histoire humaine.)

 

- de profiter, lorsqu'ils sont définis et perçus comme blancs, d'un système de domination socio-politique et économique basé sur les catégories raciales, i.e. de la white supremacy (expression intentionnellement dérivée du white supremacism des tenants de la supériorité raciale blanche), sauf que, dans tous pays, une norme ou un standard reflète le groupe majoritaire, sans que ce soit pendable.

 

 

POURQUOI TANT DE HAINE ?

 

Les néo-racistes, dont l'auteur a beau jeu de démonter les sophismes en fin d'ouvrage:

 

- refusent l'objectivité parce que ce serait une idéologie occidentale;

 

- utilisent le story-telling, i.e. le fait de conter des récits individuels et singuliers de racisme, au lieu d'en discourir de façon synthétique et rationnelle: les victimes y sont toujours de couleur et les bourreaux blancs;

 

- n'écoutent que le point de vue des victimes et ne permettent pas à un Blanc de donner son avis, c'est la standpoint epistemology

 

- considèrent que la structure est déterminante, quel que soit le contenu: oppressive à l'origine, quelle que soit son évolution, elle ne peut que le rester. 

 

Ce refus de la rationalité, ils le doivent notamment à Herbert Marcuse pour qui le système américain opprimait les minorités dissidentes, ce la plupart du temps de façon inconsciente, et qui ne voyait d'autre solution que la violence, réponse légitime à celle de ce système, nettement plus grande et généralisée, au point que même le silence d'un Blanc peut être violence:

 

Le Blanc n'étant jamais agi que par sa race, le simple fait de parler - se taire! - devient un acte porteur de racisme systémique donc "impactant" pour les "personnes de couleur". 

 

 

L'ANCIEN ET LE NOUVEAU RACISME

 

L'ancien racisme, celui d'Arthur de Gobineau ou de Georges Vacher de Lapouge, différait du nouveau racisme. L'ancien se voulait scientifique, tandis que le nouveau se revendique de la culture.

 

Mais l'ancien et le nouveau ont en commun leur inanité rationnelle, leurs aberrations logiques auxquelles des postulats fumeux ne peuvent que mener, le développement d'une herméneutique de l'essence, la preuve de l'injustice dans la moindre divergence de revenu, l'exaltation de la haine raciale.

 

Le néo-racisme est donc aussi authentiquement un racisme que l'ancien. Et les néo-racistes sont Estampillés !

 

Francis Richard

 

Estampillés - Essai sur le néo-racisme de la Gauche au XXIe siècle, Drieu Godefridi, 160 pages, Texquis

 

Livres précédents:

La loi du genre, 92 pages, Les Belles Lettres (2015)

La passion de l'égalité, 150 pages, Texquis (2018)

L'écologisme, nouveau totalitarisme?, 180 pages, Texquis (2019)

Reload ! - Comment l'Amérique invente le siècle, 152 pages, Texquis (2020)

Trois mois qui ont changé le monde - Journal février-mai 2020, 128 pages, Texquis (2020)

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 22:50
Les Écologistes contre la modernité - Le procès de Prométhée, de Ferghane Azihari

L'ironie veut que ceux qui assignent les plus humbles aux vertus de la misère soient toujours les plus opulents.

 

 

LE MYTHE DE L'ÂGE D'OR

 

C'était mieux avant disent implicitement les écologistes. Ils sont les descendants spirituels de Jean-Jacques Rousseau qui avait fait avant eux l'apologie du bon sauvage et le procès (à charge) de la civilisation.

 

Pourtant les chasseurs-cueilleurs, par exemple, après avoir surexploité la nature à un endroit, se déplaçaient à un autre pour recommencer et recouraient aux infanticides pour limiter leur démographie.

 

Quand les hommes se sont sédentarisés et sont devenus cultivateurs, ils ont cessé d'être des consommateurs pour devenir des producteurs et les infanticides ont régressé, les communautés se sont densifiées.

 

C'est la révolution industrielle qui leur a permis d'améliorer leur condition et de travailler moins pour vivre mieux, c'est-à-dire de rendre le travail moins ingrat et moins pénible grâce au progrès technique.

 

Marx et ses émules, qui prédisaient l'effondrement de la société bourgeoise en raison de la pauvreté qu'elle entraînait, se sont lourdement trompés. Les écologistes prévoient de même la destruction de Gaïa...

 

 

LES SOCIÉTÉS MODERNES

 

Les pays faiblement industrialisés craignent plus la pollution de l'air et de l'eau que les pays riches. La bonne nouvelle est que c'est précisément en se développant qu'ils parviennent à diminuer les décès liés à ces pollutions.

 

Dans les pays riches, en effet:

 

- des procédés innovants comme le traitement des fumées, le filtre à particules ou le pot catalytique ont réduit la toxicité de l'air;

 

- les progrès accomplis en chimie et microbiologie ainsi que le traitement des eaux usées né au début du XXe siècle ont réduit l'exposition des populations aux maladies hydriques.

 

Les pays qui s'enrichissent connaissent les mêmes tendances. Et c'est principalement dans les pays pauvres, qu'en 2017, les pollutions de l'air et de l'eau ont tué respectivement 1,6 et 1,23 million de personnes. 

 

 

LES CATASTROPHES NATURELLES

 

Pour donner un sens aux catastrophes naturelles, les hommes ont développé trois lectures:

 

- la lecture providentialiste et finaliste: elles poursuivraient un but rationnel;

 

- la lecture scientifique et humaniste: elles sont le vulgaire produit du hasard et sont destinées à être domptées;

 

- la lecture technocritique: elles seraient le résultat du progrès auquel il faudrait mettre un frein.

 

Les technocritiques oublient que l'espèce humaine ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui:

 

- l'espérance de vie n'a jamais été aussi élevée;

 

- la proportion de gens qui décèdent de maladies infectieuses diminue depuis deux siècles.

 

Ces résultats indéniables ont été obtenus grâce au progrès qui a été favorisé par l'interconnexion et dont les bénéfices se sont avérés supérieurs aux risques parce que leur maîtrise a été perfectionnée par lui.

 

 

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

 

De tous les risques modernes, le changement climatique suscite le plus d'inquiétudes.

 

Face à ce risque-là, comme face aux autres, il y a deux réactions possibles:

 

- le catastrophisme: il extrapole les risques de manière outrancière;

 

- l'évaluation calme des risques du progrès technique et des bénéfices dont on se priverait en y renonçant.

 

La deuxième attitude, attitude de résilience, consiste à s'adapter technologiquement et à développer des énergies moins carbonées, des techniques d'émission dites "négatives" ainsi que d'autres dispositifs prométhéens.

 

Le nucléaire civil est exclu par les technocritiques, non pas parce qu'il a un bilan remarquable en matière de santé et de sécurité mais parce que son abondance et son accessibilité comptent parmi ses défauts:

 

L'innovation salvatrice n'est plus reléguée au rang des chimères inaccessibles. Elle est redoutée.

 

Les autres dispositifs prométhéens relèveraient, par exemple, de la géo-ingénierie ou de la gestion du rayonnement solaire. Mais ils ne feraient pas l'affaire des forcenés de la révolution ou de la décroissance.

 

 

LA CROISSANCE INFINIE DANS UN MONDE FINI

 

- Un élément ne devient une ressource que lorsque l'homme parvient, par ses connaissances, à lui conférer une utilité:

 

La croissance peut être infinie dans un monde fini. Au préalable, pour gérer la rareté, qui constitue le point de départ de l'analyse économique, il faut que soient définis des droits exclusifs sur les choses, via la propriété.

 

- C'est parce que la rareté est indépassable qu'elle rend nécessaire le système des prix et le jeu de l'offre et de la demande:

 

Le capitalisme, fondé sur la rareté, donnée naturelle, résout ainsi les problèmes de surconsommation par l'augmentation des rendements à l'hectare, et de surpopulation par la répartition de la population dans l'espace.

 

En matière de sauvegarde d'environnement, la patrimonialisation, sous forme de propriété ou de copropriété privée, est le moyen moral d'y intéresser les hommes avec de meilleurs résultats que les pratiques répressives.

 

 

NATURE ET CULTURE

 

Ceux qui reprochent à l'homme de s'extraire de la nature l'accusent simultanément d'entrer par effraction dans un monde sauvage qu'il faudrait sanctuariser.

 

Ce n'est pas la moindre des contradictions qui caractérisent les écologistes. Même lorsqu'il intervient dans la nature, l'homme ne fait qu'utiliser ses lois, que ce soit celles de la physique, de la chimie ou de la biologie.

 

On ne peut donc juger ces interventions que selon des critères qui sont proprement humains, tels que la justice, l'éthique ou l'esthétique, rien moins que sauvages. Aussi ce qu'ils appellent naturel est-il subjectif.

 

D'aucuns idéalisent la nature, puis dénient à l'homme le droit de s'ériger en arbitre de cette nature idéale. Pour eux, l'homme est un organisme comme les autres qui doit respecter l'intégrité de tous les êtres vivants.

 

Autrement dit, quand ces organismes représentent des nuisances pour l'homme, il lui est interdit de se défendre contre eux. Il doit se laisser faire parce qu'il est avantagé par rapport à eux: il est doué de raison...

 

La nature serait un objet figé auquel les hommes ne devraient pas toucher, alors que pourtant, par exemple, ils n'ont pas inventé les migrations animales et végétales, quoi qu'ils les aient intensifiées via la mondialisation.

 

 

LES DICTATEURS EN HERBE

 

Sans surprise, la militarisation de la société imposée par le confinement au début de la pandémie a suscité beaucoup d'enthousiasme chez les écologistes.

 

Pour dissimuler leur projet de mise au pas, les dictateurs en herbe emploient la langue de bois: On parlera [...] de renoncer à notre "souveraineté économique" en échange de la renaissance de notre "souveraineté anthropologique"...

 

Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat sont au diapason de cet autoritarisme inavoué:

 

- rationner toutes les consommations individuelles (pour contrecarrer la supposée surproduction);

 

- ignorer les technologies indispensables contre le réchauffement climatique (pour éviter la remise en cause de l'abandon du nucléaire);

 

- taxer davantage les dividendes et restaurer l'impôt sur la fortune (pour empêcher l'accumulation de richesses nécessaire aux investissements dans les technologies de demain).

 

Les dictateurs en herbe veulent qu'advienne une société sans classes en faisant de l'écologie son véhicule: la défense d'une nature personnifiée n'est que le dernier avatar du ressentiment contre les sociétés bourgeoises.

 

 

CONCLUSION

 

Nous serons d'autant plus capables de relever le défi écologique (qu'il ne faut pas sous-estimer) que nous serons plus libres et plus nombreux. Prométhée nous a donné le feu sacré de l'Olympe. À nous d'en faire bon usage en ignorant ceux qui ne rêvent que d'humilier les hommes. Le progrès n'a pas fini de nous émerveiller.

 

Francis Richard

 

Les Écologistes contre la modernité - Le procès de Prométhée, Ferghane Azihari, 240 pages, Les Presses de la Cité

 

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4 septembre 2021 6 04 /09 /septembre /2021 20:00
Lire, ou relire, LTI, la langue du IIIe Reich, de Victor Klemperer, en temps de propagandes

En 1935, deux ans après l'arrivée des nazis au pouvoir, Victor Klemperer (1881-1960), professeur de philologie romane à l'université technique de Dresde, se voit destitué de son poste en raison de ses ascendances juives.

 

Il poursuit son activité scientifique via son journal dont sa femme dissimule les feuillets au fur et à mesure qu'il les rédige. C'est à partir de ceux-ci, qu'il écrira un livre sur ce qu'il appelle la LTI: Lingua tertii imperii.

 

Ce journal aura donc eu deux vertus. Il lui aura permis de résister psychologiquement au totalitarisme nazi en lui donnant une raison de vivre et d'étudier la langue que ce totalitarisme emploie pour laver les cerveaux.

 

Bien que marié à une Aryenne, il doit porter l'étoile jaune dès le 19 septembre 1941. Il aurait dû être déporté le 13 février 1945 avec les derniers Juifs de Dresde, mais le bombardement de la ville par les Alliés le sauve.

 

Dans la préface de cette édition, Sonia Combe précise que, vivant après la Seconde Guerre mondiale en RDA, il ne devient communiste que pour autant que cette identité supplante l'origine juive décrétée contingente.

 

De même, précise-t-elle que Klemperer n'est pas tant antisioniste qu'a-sioniste. En effet il était si sûr de sa "qualité d'Allemand, d'Européen, d'homme" qu'il veut qu'elle lui soit rendue: Sa judéité, elle, ne regarde que lui.

 

 

LES MOTS COMME DE MINUSCULES DOSES D'ARSENIC

 

Aussi, le lire aujourd'hui, a-t-il, au-delà d'un intérêt historique, celui de cerner à quel point les propagandes de nos jours, à tendance totalitaire, peuvent se conformer à ce modèle qui a, hélas, fait ses preuves, par les mots:

 

Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic: on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir

 

Pour qu'ils aient cet effet toxique, il faut qu'ils s'adressent aux sens et non pas à l'intellect. À ce moment-là, la langue poétise et pense à la place de celui qui écoute ou qui lit, elle lui demande de croire et non pas de raisonner.

 

La langue doit être pauvre pour être comprise de tous, comporter des mots techniques ou étrangers pour impressionner. Elle doit introduire des néologismes, des abréviations dans le vocabulaire ou changer le sens des mots:

 

Un mot, une connotation ou une valeur linguistique donnés ne commencent à prendre vie dans une langue, à exister vraiment que lorsqu'ils entrent dans l'usage d'un groupe ou d'une collectivité et y affirment son identité.

 

Pour conditionner les gens, les euphémismes et les superlatifs permettent de minimiser ou au contraire de maximiser ce que l'État veut imprimer dans leurs esprits. C'est gagné quand, les médias aidant, ils les reprennent:

 

Le slogan assène à main nue, un coup de poing sur la raison de celui qu'il interpelle et veut le subjuguer.

 

 

LES MOTS LANCÉS EN FRANCE PAR L'ÉTAT PENDANT LA COVID-19

 

Pour illustrer ces propos, voici une liste de mots lancés par l'État pendant la Covid-19, que les gens ont fait leurs sans réaliser qu'ils reprenaient la langue du vainqueur et étaient plus contaminés par elle que par le SARS-CoV2:

 

Antivax (tous ceux qui s'opposent à la vaccination obligatoire, vaccinés ou pas)

Attestation (dérogatoire de déplacement, c'est-à-dire passeport intérieur autodélivré)

Cas (au lieu de malade: il peut être contact ou positif)

Complotiste (quand on ne pense pas comme il faut)

Couvre-feu (même en temps de paix)

Distanciation (sociale ou physique, varie de 1 à 2 mètres)

Distanciel (extension de la définition appliquée à l'enseignement)

Épidémie (au singulier, alors qu'il y en a autant que de variants)

Fanatique (voir complotiste)

Gestes barrières (pour éviter toute convivialité)

Irresponsable (quand on n'obéit pas)

Pass sanitaire (en principe, il vous rendra libre)

Présentiel (voir distanciel)

Quoi qu'il en coûte (slogan qui fait rêver puisque personne ne paiera, dit-on)

QR code (pour stigmatiser ceux qui n'en présentent pas: quick response code)

Taux (d'incidence, de dépistage, de positivité)

Télétravail (pour ne surtout  pas rencontrer les collègues de travail)

Test (RT-PCR1, reverse transcriptase - polymerase chain reaction, ou antigénique: salivaire ou nasopharyngé: il peut être négatif ou positif, faussement négatif ou faussement positif...)

Traitements (il n'en existe pas en dépit des nombreuses études qui prouvent le contraire...)

Vaccin (au lieu de thérapie génique)

Vaccinodrome (pour vacciner à la chaîne comme du bétail)

 

Francis Richard

 

1- Les résultats d'un test PCR sont différents suivant le nombre de cycles effectué...

 

LTI, la langue du IIIe Reich, de Victor Klemperer, 384 pages, Pocket

 

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9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 22:55
Intellectuels et Race, de Thomas Sowell

Thomas Sowell définit les deux termes du titre de son livre, qui, comme le dit Laurent Obertone dans sa préface, sent bon la mort sociale:

 

- La race [...] constitue un concept social avec une base biologique.

 

- Les intellectuels sont des gens exerçant une profession particulière: à savoir, des gens dont le travail débute et prend fin avec des idées.

 

Une des caractéristiques des intellectuels est qu'ils ne paient aucun prix pour avoir tort, quel qu'il soit et quelles que soient les conséquences catastrophiques pour des millions d'autres gens.

 

(les hommes politiques partagent ce privilège...)

 

Dans ce livre, donc, l'auteur parle des idées qu'ont émises les intellectuels, l'intelligentsia, au cours du XXe siècle, au sujet de la race, plus précisément aux États-Unis où il est né.

 

 

L'ÈRE PROGRESSISTE

 

Au début du siècle passé, ces intellectuels, qui n'étaient ni des incultes, ni des excentriques, promouvaient le déterminisme génétique pour expliquer les disparités entre les groupes raciaux et étaient adeptes de l'eugénisme.

 

Pour affirmer une telle chose, ces progressistes se basaient sur des données empiriques telles que taux de criminalité, taux de maladies, résultats aux tests d'intelligence et performances scolaires.

 

Seulement ces intellectuels eurent tendance à ignorer le vieil avertissement venu des statisticiens que corrélation n'est pas causalité.

 

Seulement ces intellectuels ne tinrent pas compte des nombreuses raisons historiques, géographiques et démographiques, qui font que des groupes diffèrent les uns des autres dans leurs compétences, expériences, cultures et valeurs.

 

Thomas Sowell a donc beau jeu, par exemple, de montrer, faits à l'appui, que ce que nous savons, concernant race et intelligence, est un petit îlot de savoir dans un vaste océan d'inconnu.

 

 

L'ÈRE "LIBERAL1"

 

Si l'hérédité était l'orthodoxie régnante de l'ère progressiste, l'environnement devint l'orthodoxie régnante de l'ère "liberal".

 

Cette ère commence surtout au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Par environnement, il faut entendre l'environnement extérieur contemporain plutôt que l'environnement culturel interne des minorités elles-mêmes:

 

Si les minorités étaient considérées comme le problème avant, la majorité était considérée comme le problème désormais.

 

Aux États-Unis, la discrimination que la majorité blanche exercerait sur les minorités, notamment la minorité noire, expliquerait les résultats économiques et autres de celles-ci.

 

Ces idéologies de la doléance et de la victimisation proviennent des médias, des institutions éducatives et d'autres institutions imprégnées de la vision de l'intelligentsia.

 

Seulement l'intelligentsia ne voit pas que les résultats économiques et autres de la minorité noire n'ont pas de rapport avec l'évolution du degré de racisme dans la société américaine.

 

Ces résultats ont, au contraire, par exemple, un rapport avec l'évolution dans le temps du salaire minimum, institué pas le Fair Labor Standards Act2, qui a un impact vérifiable sur le taux de participation et de chômage de la force de travail noire

 

 

L'ÈRE MULTICULTURELLE

 

Thomas Sowell voit dans cette nouvelle ère de la fin du siècle précédent une extension de la précédente, parce que l'adoption des lois et politiques des droits civiques n'a pas permis les avancées économiques et sociales escomptées.

 

L'intelligentsia réfute sans arguments, sinon d'autorité, que les cultures particulières des minorités puissent être accusées des disparités de revenus, d'éducation, de taux de criminalité ni de désintégration familiale.

 

Ce faisant, elle incite les gens qui composent celles-ci, plutôt que de changer, c'est-à-dire de chercher à s'améliorer, à se figer là où le hasard de la naissance les a mis et à mettre en cause le système externe plutôt que leur culture interne.

 

Ce n'est pas propre à la minorité noire des États-Unis. Thomas Sowell donne l'exemple des Blancs de classes inférieures en Grande-Bretagne qui sont poussés par l'intelligentsia à cultiver l'envie et le ressentiment:

 

Lorsqu'une race de gens ayant produit Shakespeare et Sir Isaac Newton produit désormais un grand nombre de jeunes gens qui sont fonctionnellement analphabètes et incapables d'arithmétique simple, est-il besoin d'invoquer les gènes ou la discrimination pour expliquer cette dégénérescence?

 

 

L'ÉTAT-PROVIDENCE ET L'INDUSTRIE RACIALE

 

Ce qui a intensifié ces types de comportement, c'est l'État-providence:

 

Une fois mis en place, l'État-providence peut subventionner des comportements contre-productifs, que l'État-providence excuse ou encourage, mais qui seraient impossibles à voir perdurer sans l'argent des contribuables.

 

Ce qui n'a rien arrangé, c'est l'industrie raciale, avec sa justice sociale (et l'excuse préconçue), sa discrimination positive (et ses effets négatifs) et son dogme de l'effet disparate de certaines normes (sur le taux de réussite de différents groupes):

 

La question des races est plus qu'une catégorie biologique ou une catégorie sociale. Elle est devenue une industrie, avec sa propre infrastructure, ses secteurs, ses incitations et ses ambitions.

 

 

L'ÉGALITÉ

 

Parmi les idées en vogue chez l'intelligentsia, il y a enfin le concept d'égalité, avec ses multiples significations, qui peut être une source fertile de danger pour les individus, les races et les sociétés entières:

 

L'égalité de traitement par la loi, par exemple, est très différente de l'égalité des résultats économiques, et l'égalité des potentialités est très différente de l'égalité des capacités développées.

 

Or ce ne sont pas les moyens préconisés par l'intelligentsia qui ont permis, permettent et permettront l'ascension de groupes, de l'extrême pauvreté à la richesse, mais des moyens banals et souvent ardus:

 

Les réalisations méritées, qu'elles soient modestes ou spectaculaires, apportent un respect de soi, ainsi que le respect des autres, que l'on peut rarement obtenir en jouant même avec succès un rôle de parasite au nom d'une "égalité" factice.

 

Francis Richard

 

NB

 

Thomas Sowell, économiste né en 1930 en Caroline du Nord, est noir. Ou Afro-américain, comme on dit au pays de Malcolm X. Il dispose ainsi d'une sorte de pass sanitaire, pour aller au fond d'un sujet dont nul académicien blanc ne pourrait même esquisser les contours de manière honnête, sans y perdre carrière et réputation.

 

(Préface de Laurent Obertone)

 

1- Au sens américain

2- Par Franklin Roosevelt en 1938.

 

Intellectuels et Race, Thomas Sowell, 184 pages, Éditions Résurgence (traduit de l'anglais par Stéphane Geyres, Daivy Merlijs et Pascal Boutingorry)

 

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 22:55
L'ère des soulèvements, de Michel Maffesoli

C'est bien parce qu'elle pressent que des soulèvements ne vont pas tarder à se manifester que la Caste, celle des politiques et de leurs perroquets médiatiques, s'emploie à susciter la peur, le refus du risque, la dénégation de la finitude humaine dont la mort est la forme achevée.

 

La Caste dont Michel Maffesoli parle est celle qui incarne la modernité, laquelle, selon lui, est vouée à disparaître. Il n'en veut pour preuve que la forte abstention aux diverses élections, la désaffection vis-à-vis des organes de presse, émissions de télévision ou radio.

 

Il y a selon l'expression de Pierre-Paul Royer-Collard une opposition entre le pays légal et le pays réel. Le pouvoir public est complètement déconnecté de la puissance populaire. Le peuple ne se reconnaît plus dans ses élites. La fracture est de plus en plus visible.

 

Ces élites adoptent alors la stratégie de la peur qui est l'instrument privilégié de tout pouvoir, quel qu'il soit. Elles imaginent ainsi éviter les soulèvements qui, pourtant, ne manquent pas (et surtout ne manqueront pas) de se multiplier un peu partout de par le monde.

 

La modernité, qui est rationalisme progressiste, est dramatique, le drame [...] consistant à trouver une solution, une résolution; la postmodernité, qui est philosophie progressive, est tragique: il s'agit d'accepter, puis de s'ajuster et de s'accommoder à la finitude humaine.

 

Si le moralisme (il fonctionne toujours selon une logique du "devoir-être", ce que doivent être le monde, la société, l'individu et non selon ce que ces entités sont dans leur vie quotidienne) prend le dessus, ne se reconnaissant plus dans ses institutions, le peuple fait sécession:

 

La mort de la civilisation utilitariste où le lien social est à dominante mécanique permet de repérer la réémergence d'une solidarité organique.

 

Michel Maffesoli pense donc que les prétentions de la modernité à dominer la nature, que son scientisme, c'est-à-dire son culte de la Science, son économicisme, c'est-à-dire sa prévalence de l'infrastructure économique d'origine marxiste, sont bel et bien agonisants:

 

Et l'on voit émerger à nouveau des valeurs que l'on croyait dépassées: la production locale, les coutumes locales, l'entraide de voisinage, sans parler de longues plages de méditation (plus ou moins consciente) promues par justement l'absence de divertissement dont parlait Pascal1.

 

À un moment donné, Michel Maffesoli cite la fameuse phrase d'Albert Camus: Mal nommer les choses contribue au malheur du monde. Or c'est ce qu'il fait quand il emploie l'expression de libéral mondialisme pour qualifier la modernité. Car c'est un oxymore.

 

Michel de Poncins faisait la distinction entre mondialisme et mondialisation, la première signifiant un gouvernement mondial, la seconde un échange libre et fructueux entre les hommes. Le mondialisme ne peut donc être libéral, mais technocratique et bureaucratique.

 

Michel Maffesoli établit, à raison, une étroite relation entre la violence totalitaire, celle de la technocratie et l'idéologie du service public, la bureaucratie. Ce n'est pas parce que certaines entreprises bénéficient de privilèges de leur part qu'un tel système est libéral.

 

Dans cet ordre d'idée, à raison également, à propos de cette relation, il emploie l'expression de totalitarisme doux, qui est masqué par l'idéal démocratique, auquel est en train de se substituer l'idéal communautaire, compris dans le sens de la définition suivante: 

 

Les regroupements communautaires se font essentiellement sur des affects partagés, des sentiments communs, une communion émotionnelle.

 

Ce sont en quelque sorte des relations librement consenties. Au-delà d'elles, l'homme ne vivant pas seulement de pain, il y a en lui un résidu divin selon l'expression de Joseph de Maistre, le roi clandestin de la postmodernité. Philippe Nemo parlait de La belle mort de l'athéisme...

 

Francis Richard

 

1 - Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre.

 

L'ère des soulèvements, de Michel Maffesoli, 180 pages, Éditions du Cerf

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 19:15
Le jour d'après, de Philippe de Villiers

C'est pour les autres que j'écris. Ceux qui ne sont pas contents. Et qui n'ont rien dit et qui ne diront rien mais qui n'en pensent pas moins. Ils tiennent à leur libre arbitre. Ce sont de ces procureurs-lecteurs que j'ai en quelque sorte recueilli la procuration virtuelle. J'ai imaginé qu'ils m'avaient engagé pour parler à leur place.

 

Dans Le jour d'après, celui qui suivra la pandémie, Philippe de Villiers fait le rapprochement entre trois événements:

 

- le Global Vaccination Summit qui a eu lieu à Bruxelles le 12 septembre 2019, où étaient réunis la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé, et au cours duquel est émise l'idée d'imposer "un passeport vaccinal";

 

- la réunion le 18 octobre 2019 à New-York du Centre John-Hopkins pour la sécurité sanitaire, dont les partenaires sont la Fondation Bill et Melinda Gates et le Forum de Davos, et au cours duquel un exercice fictif de gestion de crise d'une pandémie de coronavirus est simulé (voir mon article Haro sur les riches du 28 avril 2020);

 

- la publication en juin 2020, du Great Reset par Klaus Schwab, le fondateur du Forum de Davos (voir mon article du 2 mai 2021 sur l'analyse qu'en fait Eric Verhaeghe dans son livre éponyme).

 

 

PAS DE COMPLOT: TOUT EST SUR LA PLACE PUBLIQUE

 

Au contraire des complotistes qui verraient dans le rapprochement de ces trois événements, la preuve d'un complot mené par des gens puissants, qui auraient provoqué la pandémie de Covid-19 pour parvenir à leurs fins, Philippe de Villiers écrit:

 

Il n'y a pas d'officine ni de cellule secrète. Il n'y en a plus besoin. Tout est sur la table ou plutôt sur la place publique.

 

La pandémie n'a pas été provoquée par ces gens puissants: elle aura été pour eux une fenêtre d'opportunité, selon l'expression de Klaus Schwab, pour implanter non pas un monde meilleur, mais le meilleur des mondes, le Nouveau Monde.

 

Le bémol est que la pandémie n'aura pas été aussi meurtrière qu'imaginée lors de l'exercice du 18 octobre 2019 avec ses soixante-cinq millions de victimes... et qu'en conséquence le jour d'après qu'ils appellent de leurs voeux pourrait être compromis.

 

 

LE NOUVEAU MONDE QUI VIENT

 

Une fois fait ce rapprochement entre ces trois événements qu'il ignorait, l'auteur en fait d'autres en remontant le temps et en s'apercevant que le Nouveau Monde qui vient est préparé depuis longtemps aux yeux et au su de tout le monde.

 

Il révèle, entre autres, que le jeune Emmanuel Macron avait pour mentors Jacques Attali,  qui lui a appris à communier sous les deux espèces: le progressisme et le mondialisme, et... Klaus Schwab, qui l'a élu en 2016 Young Global Leader.

 

En attendant, la gestion de la pandémie dans les pays avancés a répondu et répond à l'attente de ces tenants d'un capitalisme de connivence et de surveillance:

 

J'ai appris avec le recul que le dispositif anti-Covid était à la fois une préfiguration de la félicité numérique et un sas expérimental pour les concepteurs et acteurs du Nouveau Monde.

 

 

UN MONDE DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ

 

Ce n'est pas pour rien que les Français ont été privés de libertés fondamentales: la liberté d'aller et venir, la liberté de travailler, de créer, d'entreprendre, de se rencontrer, la liberté de culte, la liberté de vivre la France comme un acte littéraire.

 

Il s'agissait de faire en sorte qu'ils se laissent apprivoiser par les plateformes virtuelles, qu'ils restent le plus longtemps possible à la maison (voir mon article du 19 mars 2021, Restez chez vous mais connectés) et, pour qu'ils ne dépriment pas, qu'ils aient sous la main une console de consolation. Comme l'auteur a le sens de la formule, il conclut:

 

On aura le choix entre caresser le siamois qui miaule et promener la souris qui clique.
 

Le Nouveau Monde sera déconnecté de la réalité et connecté virtuellement. Il aura fait disparaître l'ancienne économie (les restaurants, les cafés, les librairies, les commerces etc.) après avoir procédé1 à l'appropriation publique des moyens de production via le surendettement.

 

 

LA TABLE RASE

 

Le Nouveau Monde aura fait disparaître la classe moyenne: La gouvernance techno-capitaliste des socialistes milliardaires a déjà anticipé la suite. Ils prévoient, pour les déclassés, un revenu de base universel. Les premiers seront essentiels et les seconds ne le seront pas...

 

Un rapprochement peut en cacher un autre. L'auteur voit dans le Great Reset et dans la cancel culture une même vision de la table rase: il s'agit de nettoyer le contemporain de toutes ses attaches pour en faire un objet utilitaire, interchangeable et numérique.

 

Il est moins convaincant quand il s'étonne du compromis entre ceux qu'il appelle à tort des ultra-libéraux et les libertaires, qu'il considère comme des ennemis naturels. Il est plus convaincant quand ils les baptisent respectivement mondialistes et écolo-sociétalistes.

 

En effet ce qui rapproche ces idéologues, ces collectivistes, qui veulent soumettre les autres et n'aiment pas les individualités, c'est la table rase: toute idée de limite et de distinction, de culture et de transmission sont des obstacles à abattre pour imposer leurs utopies et intérêts respectifs. 

 

 

LES MURS PORTEURS

 

Ces entreprises de démolition, de déconstruction, se sont attaqué aux quatre murs porteurs de la société française:

 

- L'Autorité: L'autorité paternelle qui préservait la famille; l'autorité régalienne qui soutenait l'État; l'autorité magistrale qui tenait la classe et l'autorité spirituelle qui élevait les âmes.

 

- La Sécurité: Les délinquants, les bandes peuvent courir, la sécurité, première raison de vivre en société plutôt qu'en troglophile n'est plus assurée.

 

- La Souveraineté: On l'a vu avec le virus, nous ne sommes plus souverains, cela veut dire que nous sommes dépendants pour les domaines pharmaceutique et numérique.

 

(c'est ce que l'auteur voit, mais ce qu'il ne voit pas, ou pas assez, c'est que l'État obèse, sortant du régalien, s'occupe de ce qui ne devrait pas le regarder, avec pour conséquence, notamment, la désindustrialisation qu'il déplore)

 

Pour l'auteur, comme pour de Gaulle, l'État de droit, c'est la souveraineté populaire, or le juge n'apprécie plus le droit dans un esprit de transparence de la loi, et donc de la volonté du peuple, mais à travers le tamis de ses préjugés, ou plutôt de son idéologie...

 

Avec Marcel Gauchet, l'auteur dit aussi que la souveraineté du peuple ne doit pas opprimer les droits individuels qui ne doivent pas non plus conduire à la liquidation de la souveraineté du peuple... 

 

- L'Identité: Elle a été abîmée par les mouvements indigénistes et troublée par l'islam conquérant. La France perd sa substance et se décompose. On a pratiqué l'euthanasie dans les EPHAD [...]. Le monde a glissé, depuis l'engendrement naturel de l'enfant, vers la procréation technique, et la sélection organisée est devant nous.

 

Cette déshumanisation programmée ne peut aboutir qu'à une post-humanitél'homme et la machine vont faire cause commune...

 

 

CONCLUSION

 

Il faudra réapprendre aux enfants de France que la souveraineté est un beau mot: on est souverain quand on est autonome, qu'on reprend le pouvoir sur sa vie, son corps, ses échanges, sa parole et sa pensée. Et qu'on cultive le primat du lien sur le bien, de la conscience humaine sur le Système. La France est en coma végétatif. Le monde entier, mi-inquiet, mi-goguenard, attend qu'on la réveille. Car c'est à elle qu'il reviendra de donner le signal de l'insurrection de l'esprit. Sauvons la liberté, elle fera le reste.

 

Francis Richard

 

1 - Non pas sur un mode libéral comme le dit l'auteur, qui a ses lacunes théoriques et sémantiques...

 

Le jour d'après, Philippe de Villiers, 224 pages, Albin Michel

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2 mai 2021 7 02 /05 /mai /2021 22:55
Le Great Reset: mythes et réalités, d'Éric Verhaeghe

Le Great Reset a la prétention de faire de la prospective, c'est-à-dire de décrire ce qui va se passer inéluctablement, ou ce qui a de grandes chances de se produire, sans prendre parti pour ou contre.

 

Ainsi Éric Verhaeghe, dans son livre, analyse-t-il rationnellement le texte coécrit par Klaus Schwab et Thierry Malleret, en se gardant bien de faire le procès des bonnes ou mauvaises intentions qui les animent.

 

Dans leur livre paru en juillet 2020, ces derniers décrivent ce que la pandémie de Covid-19 va changer dans le monde. Et ce qu'ils prédisent, ou préconisent, n'est guère réjouissant, sauf pour eux et leurs clients.

 

L'auteur rappelle que Klaus Schwab est le fondateur du World Economic Forum et que Thierry Malleret est un ancien conseiller de Michel Rocard, autrement dit que ce ne sont que des consultants, hors sol.

 

Ce qui est intéressant, ce ne sont donc pas les mythes prêtés au Great Reset, mais ses réalités. Comme ses auteurs cultivent l'ambiguïté, leur livre est dans l'entre-deux et se situe entre influence et idéologie.

 

Il n'est pas nécessaire de chercher à départir ce qui relève de l'une ou de l'autre. L'avenir radieux, qu'ils appellent de leurs voeux, ne le sera pas, s'ils ne se trompent pas. Le pire, heureusement, n'est jamais sûr.

 

Ce qui est sûr, c'est que la pandémie de Covid-19 est une belle opportunité pour ces influenceurs ou idéologues. S'il est vraisemblable qu'elle a été déclenchée accidentellement, elle tombe cependant à pic.

 

Pour servir les intérêts de leurs clients, ils sont favorables à une gouvernance mondiale, à ce que les décisions soient rapides: les États-nations et la démocratie ne sont pas compatibles avec leur mondialisation.

 

Une telle gouvernance ne signifie pas gouvernement mondial mais multilatéralisme où des régions dans le monde, sur le modèle de l'Union européenne, servent les intérêts publics et privés de leurs élites clientes.

 

Ces élites, publiques et privées, doivent travailler de connivence et s'entourer d'experts. Leurs sociétés reposeront sur deux piliers: les bénéficiaires de la mondialisation et les aides octroyées à ceux qui ne le sont pas.

 

Pour conserver leurs profits, ces élites doivent gérer les risques qui pourraient y porter atteinte. Ce n'est que dans ce but qu'elles se sont converties à l'écologisme, mais évidemment pas pour autant à la décroissance.

 

C'est là que la pandémie est pour eux une divine surprise: l'urgence permet de se passer du consentement des populations et de prendre des mesures de restrictions des libertés qui auraient été impossibles autrement:

 

L'épidémie est l'occasion d'une remise à plat économique radicale, au nom de la santé, même si la santé n'y est pour rien.

 

L'épidémie pourrait jouer les prolongations, ce qui permettrait de finir d'imposer le traçage et le suivi des individus, de maintenir en place des États autoritaires qui achèteraient la paix sociale à coup de distributions.

 

Les auteurs n'ont rien contre l'intervention des États, bien au contraire. Tout ce qu'ils souhaitent, c'est un monde où le capitalisme est de connivence avec ceux-ci et où les populations continuent de consommer.

 

Ils ont une piètre conception de l'homme: il n'est pas besoin qu'il soit cultivé, d'une bonne culture générale, humaniste, épris de valeurs universelles éclairées par la raison, tolérant. Il suffit qu'il se sente bien et accepte tout.

 

Au terme de son analyse, dont seules les grandes lignes sont évoquées ci-dessus, Éric Verhaeghe incite le lecteur à combattre ce modèle, d'abord en le décryptant, ensuite en démontrant point par point sa toxicité:

 

Le futur annoncé signe la disparition de l'esprit critique, de la liberté individuelle, de la vie privée, de l'humanisme au profit d'un grand tout collectif dominé par des États puissants et policiers, qui ressemblent furieusement au modèle chinois.

 

Francis Richard

 

PS

 

Ceux qui ne seraient pas convaincus après avoir lu Éric Verhaeghe peuvent toujours lire, en accès libre, Covid 19: La Grande Réinitialisation, la version française du livre signé par Klaus Schwab et Thierry Malleret.

 

Le Great Reset: mythes et réalités, Éric Verhaeghe, 180 pages, Culture & Racines

 

Un livre précédent:

 

Ne t'aide pas et l'État t'aidera, Éditions du Rocher (2016)

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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