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2 septembre 2018 7 02 /09 /septembre /2018 21:20
Dernière rentrée, de Tiffany Jaquet

Le coup de feu qui détona ce vendredi de printemps emporta dans la trajectoire de la balle la vie d'un être humain et laissa dans son écho un souvenir sordide, imprégnant les couloirs du collège et les esprits de tous les élèves et de leurs professeurs.

 

Qui a pressé la détente? Sur qui le coup de feu a-t-il été tiré?

 

Pour le savoir, le lecteur est d'abord invité à remonter le temps: tout commence en effet avec la Dernière rentrée du professeur André Clottu, qui sera en retraite à la fin de l'année scolaire, après avoir enseigné quelque quarante ans.

 

Précédemment il enseignait au Collège secondaire Benjamin Constant, où il a fait toute sa carrière mais, pour une raison qui n'est dévoilée qu'à la fin de l'histoire, il a dû quitter son poste et est devenu finalement un professeur remplaçant.

 

Alors que les cours ont commencé depuis fin août, il n'arrive qu'en octobre pour remplacer une jeune femme, en DER1, salle 206, au Collège secondaire Pré-Fleuri: c'est une petite classe avec seulement une dizaine d'élèves, lui dit-on.

 

En fait les élèves ne sont que neuf: Alex Abetel, Timéo Chevalley, Valentina Fernandez, Daniel Garcia Pinto, Aminatou N'Dalo, Valtrim Laqiri, Sébastien Montant, Yacine Nesrim, Marie Wissinger; et c'est un condensé de mauvaises graines...

 

André Clottu pose tout de suite le cadre: il n'a pas d'humour; il entend que ses élèves respectent les règles de l'école et quelques principes personnels, tels que lever la main avant de prendre la parole ou être ponctuel; il vouvoie ses élèves.

 

Bref, il n'est pas là par plaisir et entend bien ne pas subir le sort de celle qui l'a précédée et dont ils ont obtenu le départ: il va faire bonne figure et tenir jusqu'à la fin de l'année scolaire. Ensuite il prendra une retraite anticipée bien méritée.

 

C'est ce qu'on va voir. Pour ce faire, Tiffany Jaquet, tandis qu'elle fait progresser le récit de mois en mois, jusqu'en mai, donne, sur les mois passés et le moment présent, la parole à chacun de ces maudits ados le jour du mortel coup de feu.

 

Ce jour-là, Clottu, jusqu'alors impatient de prendre sa retraite, confesse qu'il est soudain envahi par une forme de mélancolie, de celle que l'on ressent quand une page de l'histoire de notre existence se tourne. Car ses élèves ont fini par le toucher.

 

Francis Richard

 

Dernière rentrée, Tiffany Jaquet, 178 pages, Plaisir de lire

 

Livre précédent:

L'enfant du placard (2016)

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 22:55
Lynx, de Claire Genoux

Lynx n'habite plus la maison d'enfance depuis son retour d'Asie. L'enfance, elle n'a été faite qu'avec Père, avec les longues heures d'attente dans la forêt et la lumière jaune des arbres, forêt qui est son vrai domaine, arbres qui sont sa seule famille.

 

Lynx s'est installé dans la grange, où le soir il monte les escaliers et dort nu dans son lit, et où sa moto est prête: il n'y a qu'à tourner la clé et démarrer, suivre le ruban vert et brun de la route où le soleil brille tout blanc. Et oublier l'enfance, ce bloc de solitude.

 

Presque tous les matins de cet été-là, Lynx descend à la buvette donner un coup de main à Didier. A l'automne il partira à moto pour le Maroc, après s'être occupé de la pièce à changer: Sans les voyages il ne tiendrait pas ici entre la forêt et le fleuve.

 

Lilia est venue pour aider Didier. Elle a avec elle un petit sur mesure: Il joue avec une lenteur infinie, ne demande rien. Marzio, son ex, vient le chercher certaines fois mais l'enfant lui est retourné vers le soir. Elle le cocole comme une vraie maman.

 

Après l'incendie de la maison d'enfance de Lynx, après le départ de maman qui parlait et qui écrivait, parce que ce n'était plus la peine, les mots n'ont plus été utilisés: Seuls le silence et les coups [de Père] ont été gardés comme moyen d'information...

 

Après que Père meurt des suites d'un accident en forêt et que Lynx et Lilia se parlent, leur histoire peut commencer. Alors que Père n'admettait pas que maman Liliane écrive, Lynx ne dit rien quand Lilia ouvre son carnet et va dedans avec les mots.

 

Lynx sait que Lilia n'est pas comme les femmes qui le suivent à la grange, mais il lui montre la moto et les outils. Puis ils montent à la maison d'enfance où il lui propose de s'installer avec le petit, ce qui sera plus confortable que le cabanon de la buvette.

 

Lynx ne s'y installerait pas pour autant: L'enfance remonterait. Il en serait submergé, réveillé par  des bruits de grincement. On réentendrait les sonorités du Père quand il buvait dans la cuisine. Mais Lilia y écrirait, elle ne pourrait plus s'arrêter de le faire...

 

Lilia accepte. Si Lynx va à la poésie avec les arbres, Lilia n'arrête pas dès lors de travailler au livre sur la maison d'enfance. Le lecteur peut à ce moment-là se demander ce qu'il en adviendra à la fin de l'été et si Lynx dira enfin à Lilia qu'elle sera pour lui voyage

 

Francis Richard

 

Lynx, Claire Genoux, 208 pages, Éditions Corti

 

Livres précédents chez Bernard Campiche Éditeur:

Faire feu (2013)

La barrière des peaux (2014)

Orpheline (2016)

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 22:50
Le Prince d'Aquitaine, de Christopher Gérard

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,

Le Prince d'Aquitaine à la Tour Abolie;

(Gérard de Nerval, El Desdichado)

 

Mettre une telle épigraphe à la tête de son livre n'est pas fortuit pour Christopher Gérard. Non seulement il en tire le titre, mais des axes de développement de son récit. Car la suite du poème d'où elle est extraite lui indique la sortie...

 

Le narrateur est desdichado, ce qui signifie, en espagnol, malheureux, misérable, infortuné, déshérité... Et c'est peut-être dans ce dernier sens qu'il faut considérer Le Prince d'Aquitaine, imaginé de manière prégnante par l'auteur.

 

En effet le narrateur s'adresse à son père disparu, dont il n'a rien hérité, hormis des dettes et quelques photos craquelées à force d'avoir été utilisées comme marque-page ou comme papier à lettres... Il aura été déshérité jusqu'à l'os.

 

Tout au long de sa vie, le narrateur a sous les yeux un père fasciné par le néant et qui engloutit tout avec une joie mauvaise, celle du gamin qui, à coups de pelle, détruit le château fort bâti par un autre... Avec lui tout est destiné à sombrer.

 

Ce père qui dégringole dépense sans compter et brade tout ce qu'il peut: les médailles qu'il a héritées de son héros de père, les maisons qui viennent de sa femme, les napoléons que son fils reçoit un Noël de la part de sa tante Laure etc.

 

Ce père est en somme un fichu modèle: il est fumeur, alcoolique, coureur, amateur de bolides, homme de plaisirs obsédé par l'argent: Argent grappillé, sollicité, au besoin volé, toujours dilapidé, fondu comme neige au soleil, évaporé...

 

Ce père cherche toujours à dévaloriser son fils quelque effort qu'il fasse, le dissuade de faire des études, le laisse seul face à ses créanciers: patrons de restaurant, fournisseurs et autres garagistes, et aux patients de son cabinet de kiné...

 

Le fils n'est peut-être pas entraîné dans la chute de son père grâce à son habitude, contractée jeune, de flâner seul chez les antiquaires, les bouquinistes, de s'attarder dans la boutique d'un numismate ou devant des tableaux de peintres flamands...

 

Paradoxalement, la lecture de Pierre Drieu la Rochelle s'avère roborative pour lui. Car il ne lit pas seulement Le feu follet, mais Rêveuse bourgeoisie et Gilles... Et puis, il y a l'Aimée, l'âme soeur, exilée comme lui, à qui il dédie ce drôle de voyage...

 

A son père il peut dire in fine: Depuis mes débuts, vacciné par le spectacle de tes multiples dépendances, j'ai recherché l'autonomie et la liberté intérieure. En dépit de mon aveuglement, je suis parvenu à une relative claire conscience des enjeux...

 

Francis Richard

 

Le Prince d'Aquitaine, Christopher Gérard, 168 pages, Pierre Guillaume de Roux (sortie le 30 août 2018)

 

Livres précédents à L'Âge d'Homme:

Osbert et autres historiettes (2014)

Le songe d'Empédocle (2015)

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28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 22:45
Le village aux trente cercueils, de Jean-François Fournier

Automn pense avoir tout vu, tout lu, tout entendu dans les prétoires au sujet de l'inceste. Des pères violeurs. Des mères abusives. Des fratries malsaines. Des tontons criminels et des cousins agresseurs. Pourtant là, sur cette chaise griffée de plastique blanc, une jeune femme vient lui dire qu'elle connaît soixante-quinze personnes, rien qu'à Tennyson, victimes de crimes sexuels au sein de leurs familles respectives. Et qu'aucune plainte n'a jamais été déposée...

 

Automn Vaughn est journaliste à l'IndyStar. Elle vient d'être renvoyée en locale, à Evansville, dans l'Indiana... où elle rencontre une avocate, Ireland McIllroy. Qui veut lui parler de Tennyson, un village qui n'a rien de poétique, contrairement à ses apparences nominales, et qui relève même plutôt de l'enfer de Dante.

 

C'est ainsi qu'Automn est amenée par Ireland à s'entretenir avec la jeune femme assise sur la chaise griffée de plastique blanc, Lynn Robertson, puis avec Larsen König, les deux seuls natifs de Tennyson, et victimes de son système, qui veulent faire entrer la justice au village, et même, suprême dérangement, la presse...

 

A la journaliste et à l'avocate va se joindre Fitz Maywather, un flic des unités spéciales du FBI: il est le seul à pouvoir récolter plus que des indices, des preuves. Si cette arrivée dérange Automn, elle ne déplaît pas à Ireland, d'autant que ce flic ne défend que les lois non écrites: Elles seules sont porteuses de civilisation.

 

Le gouverneur Bill McNamara est préoccupé par son avenir national. Son adjoint, Garfield Walker, reçoit le procureur, "KB" Simonsen. Il lui demande d'étouffer l'affaire: Débrouillez-vous! Je ne veux pas connaître le dessous des cartes! Un vice de forme ou une affaire qui se résume à un ou deux cas au maximum...

 

Pour Ireland et Automn, que l'affaire rapproche, et pour Fitz, qui en pince pour Lynn, il n'est pas question de laisser tomber les deux victimes si la justice n'entre pas en matière. Seulement comment le juge Bartholomew Brookfield pourrait-il admettre que soient étalés de tels immondices en période préélectorale?

 

Le dossier Tennyson sera donc enterré: Ce village de dégénérés ne sera jamais puni. Lynn, Larsen et les autres n'auront jamais droit à la justice. Alors, il faut employer les grands moyens: Tennyson sera Le village aux trente cercueils; plusieurs des protagonistes de Jean-François Fournier sont prêts à en payer le prix...

 

Francis Richard

 

Le village aux trente cercueils, Jean-François Fournier, 200 pages, Xenia

 

Livre précédent:

Le chien (2017)

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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 22:15
Une sirène, de Gilles de Montmollin

Ces yeux sombres, immenses, provocants. J'ai envie d'y plonger.

 

Loïc rencontre Une sirène à qui appartiennent ces yeux sombres, dans de troublantes circonstances. Depuis la plage du Langoustier, ce jeune professeur de voile remarque tout de suite un splendide voilier qui entre dans la baie:

 

Coque blanche, basse sur l'eau, mât élancé, légèrement incliné vers l'arrière. Une antiquité, bien sûr: on n'en fait plus, des bateaux aussi élégants. Avant arrondi, superstructure en acajou accordée à la ligne du pont, il doit dater des années 1930.

 

Le narrateur de Gilles de Montmollin a raison. Circé date bien de ces années-là: il a quatre-vingts ans...

 

La navigatrice solitaire de ce onze mètres environ, Lorraine, est visiblement totalement novice: elle aurait bien aimé jeter l'ancre dans cette baie, en manoeuvrant sous voiles, mais elle ne parvient qu'à échouer le voilier sur la plage et à tomber à l'eau.

 

De ce mauvais pas Loïc sort cette jeune femme insolente et arrogante, mais attirante en dépit de son physique quelconque: Piquante, du sex-appeal, oui. Bien fichue, non. Qui finit par l'embaucher comme skipper pour gagner la Sardaigne et l'Italie...

 

Cela tombe bien pour lui: il vient de passer deux nuits sur la plage; il n'a pas un rond et elle lui propose Trois cents euros par semaine. Nourri, logé; c'est l'occasion rêvée pour lui de naviguer sur un yacht vintage (il embarquerait même bénévolement...).

 

Si Loïc se décide finalement, pour les beaux yeux de Lorraine, il ne sait pas dans quoi il s'embarque. L'histoire qu'elle lui raconte sur elle et Circé est cousue de fil blanc. Cela ne présage rien de bon, ou un voyage éprouvant, comme la mer...

 

Francis

 

Une sirène, Gilles de Montmollin, 88 pages, BSN Press

 

Livres précédents:

Pour quelques stations de métro, Mon Village (2013)

La fille qui n'aimait pas la foule, BSN Press (2014)

Latitude noire, BSN Press (2017)

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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 21:50
Dix-sept ans, d'Éric Fottorino

Le narrateur se prénomme Éric, comme l'auteur. Mais c'est un roman, alors, pour les besoins de l'histoire, il s'en distingue: Éric Signorelli n'est pas Éric Fottorino, même si toute ressemblance entre eux deux ne saurait être fortuite.

 

Dans le roman, en tout cas, le catalyseur du récit est une réunion de famille que Lina, la mère d'Éric, a organisée chez elle, un dimanche de décembre. A cette réunion assistent Éric et ses deux jeunes frères, François et Jean.

 

Ce que Lina, née en 1943, a à dire à ses trois fils, à l'issue du repas familial pris avec femmes et enfants, qui, pendant cette révélation, partent faire une balade, est sidérant:

 

Le 10 janvier 1963, j'ai mis au monde une petite fille. On me l'a enlevée aussitôt. Je n'ai pas pu la serrer contre moi. Je ne me souviens même pas de l'avoir vue...

 

Lina avait déjà un enfant, Éric (ça n'allait pas recommencer...): A l'époque un enfant sans mari était une maladie infamante. Il ne fallait pas que ça se sache. Il fallait cacher la grossesse et la naissance, avec la complicité des bons pères...

 

Mamie, la mère de Lina, est catholique, plus soucieuse de le paraître que de l'être, avec de terribles préjugés, notamment à l'égard du père naturel d'Éric, Moshé, parce qu'il est juif et qu'il faut se méfier de ces gens qui ont tué Jésus...

 

Michel Signorelli, originaire de Tunisie (Moshé l'est du Maroc) n'est devenu le père d'Éric qu'après son mariage avec Lina... Éric avait alors dix ans... Maintenant Michel et Moshé sont tous deux morts. Il ne lui reste plus que Lina.

 

Éric est prof à la fac de droit de Bordeaux. Il est marié avec Sylvie et a deux enfants, Théo et Apolline. C'est la fin de l'année. Il décide de se rendre seul à Nice où il est né le 26 août 1960 et où il n'a passé que trois jours et trois nuits...

 

Le roman commence vraiment. Parce que là-bas il imagine, au moment de sa naissance, sa mère, que, depuis toujours, il n'appelle pas autrement que par son prénom. Il reconstitue une Lina qui est encore une enfant, qui a Dix-sept ans.

 

Il imagine aussi sa mère plus tard, quand elle se sépare de Michel et qu'elle vient vivre toute seule à Nice. En remettant ses pas dans les siens, il la connaît enfin. Car, si à Lina on a volé sa fille, à lui on a volé sa mère. On, c'est Mamie...

 

Ce retour aux sources à Nice, où réel et imaginaire se mêlent, préfigure une renaissance, celle qu'il devra faire avec Lina, pour comprendre que, s'il a eu deux pères, il a surtout une mère, à qui il ressemble, et ne doit plus s'interdire de parler.

 

Francis Richard

 

Dix-sept ans, d'Éric Fottorino, 272 pages, Gallimard

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22 août 2018 3 22 /08 /août /2018 22:15
Les Billes du Pachinko, d'Elisa Shua Dusapin

Au Japon, le Pachinko, sorte de flipper vertical, s'apparente aux machines à sous des casinos: dans l'Empire des signes, Roland Barthes en donne le mode d'emploi... et Elisa Shua Dusapin met en épigraphe à son roman, Les Billes du Pachinko, une phrase tirée du chapitre qu'il lui consacre.

 

Comme l'auteure l'explique, ce n'est pas à proprement parler un jeu d'argent - les jeux d'argent sont interdits au Japon -, mais on échange les billes obtenues à partir d'une seule bille convenablement propulsée contre une récompense dérisoire, dixit Barthes, contre ce qu'elle appelle des babioles:

 

On n'échange pas les billes contre de l'argent, mais des sucreries, du papier de toilette, des bouteilles d'eau, du dentifrice. Ou alors des dominos. Ce sont eux, que l'on troque, une fois dehors, contre de l'argent. A travers un guichet, dans les parages de chaque établissement, sous couvert d'anonymat.

 

Cet été-là, Claire, trente ans, a quitté la Suisse pour le Japon afin de rendre visite à ses grands-parents, qui ont fui la guerre de Corée il y a cinquante ans, en 1952. Son grand-père fait partie de ces exilés coréens, qui vivent du Pachinko, imaginé par des Zaïnichis (le nom donné aux Coréens du Japon).

 

Pour ne pas rester oisive pendant le mois d'août, Claire a répondu à une annonce: elle sera la répétitrice de langue maternelle française pour une japonaise de dix ans, Mieko, la fille de Madame Ogawa, elle-même professeur de français, mais qui doit préparer la rentrée et ne veut pas que sa fille reste seule.

 

Début septembre, Claire (qui n'a pas pu hélas faire d'études de coréen en Suisse...) emmènera en Corée sa halmoni (grand-mère) et son halaboji (grand-père). Le Pachinko de son grand-père, le Shiny, ne fermera qu'une semaine... En attendant, Mieko et elle parlent tout autant le français que le japonais.

 

Par petites touches anecdotiques, Elisa Shua Dusapin raconte les liens qui se tissent entre Claire et Mieko, Claire et Henriette (Madame Ogawa se fait appeler ainsi, peut-être en souvenir d'Heidi...) et ceux qu'elle entretient avec ses grands-parents, à travers leurs échanges et... les langues qui se confondent.

 

Francis Richard

 

Les Billes du Pachinko, Elisa Shua Dusapin, 144 pages, Zoé (sortie le 23 août 2018)

 

Livre précédent chez le même éditeur:

Hiver à Sokcho (2016)

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 16:15
Le bus, de Mélanie Richoz

Cerise, ni aînée, ni benjamine, occupe la place du milieu du roman. Un tableau généalogique informe ainsi le lecteur de Mélanie  Richoz que Cerise est l'une des trois filles de mère et père, et qu'elle se situe entre Jeanne et Léonie, une anti-place.

 

Alors que ses deux soeurs ont un mari, Cerise, à quarante ans, malgré qu'elle en ait, est toujours célibataire, si l'on excepte sa liaison éphémère avec Lucien. Mais c'est une femme libre et un modèle pour la fille de Léonie, Chloé, éprise de Florian.

 

A sa puberté, chez Cerise se révèle une pathologie qui l'atteint dans son intimité. Ses parents se sont bien gardés de lui dire quel était ce syndrome qui faisait basculer sa vie: elle n'aurait jamais de règles (peut-être dans les deux acceptions du terme...).

 

S'y ajoute une malformation handicapante, si bien que ses parents lui accordent des privilèges éducatifs qu'ils refusent à ses soeurs, suscitant de leur part une incompréhension qui n'aura d'égale que celle qu'elles auront pour le métier qu'elle choisira.

 

Cerise est en effet chauffeur de transports en commun, du Bus de l'histoire: Si elle a choisi de devenir chauffeur - à l'époque, le genre du mot était invariable -, c'est pour porter un uniforme qui la dispense de jouer un rôle relatif à des attentes sexuées.

 

Chacune des protagonistes - pas seulement Cerise - se pose la question: qu'est-ce être femme? Les seules sexualité et maternité permettent-elles de l'être? A contrario, ne sont-ce pas les tabous et les secrets de famille qui empêchent de l'être et sont fatals?

 

Francis Richard

 

Le bus, Mélanie Richoz, 136 pages, Slatkine (sortie le 20 août 2018)

 

Livres précédents de l'auteur chez le même éditeur:

Mue (2013)

Le bain et la douche froide (2014)

J'ai tué papa (2015)

Un garçon qui court (2016)

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18 août 2018 6 18 /08 /août /2018 18:30
Ma place dans le circuit, de Sabine Dormond

Comment trouver Ma place dans le circuit de la vie? Telle est la question existentielle que se posent les personnages et, peut-être, pourquoi pas, l'auteur elle-même de ce recueil de sept nouvelles, genre exigeant, qui décidément sied à Sabine Dormond et dans lequel elle fait merveille.

 

Dans Les verouillés, ses personnages se retrouvent enfermés dans le Magasin du Futur de Montrou, qui connut son heure de gloire avant de mériter son nom. Ils sont trois à y être entrés de nuit, sans pouvoir en ressortir. Il n'y a pas âme qui vive pour se rendre compte de leur enfermement.

 

Ils découvrent cette nuit-là ce qui, de loin, les lie entre eux. Précédemment ils auraient, en effet, pu se connaître, mais ils s'ignoraient, chacun à sa place et jouant son rôle de son côté: Espérance Bonnefoy, la bourge, Inès Perret, la serveuse et Gabriel Ducommun, le chômeur patenté.

 

Dans Case Management, Hubert parti à la retraite, la cheffe de Stéphanie et de Denis, c'est maintenant Louisa. Laquelle tient à ce que le guide du langage épicène soit respecté dans les traductions qu'ils effectuent. Stéphanie, écrivain à ses heures, fait tout le boulot, Denis étant son boulet inspirant.

 

Denis n'est apparemment pas à sa place. Pourtant lui et Stéphanie formaient jusque-là un tandem qui fonctionnait très bien, sans qu'ils en soient vraiment conscients: il faudra qu'involontairement Stéphanie soit à l'origine du départ de Denis pour que ses yeux se dessillent...

 

Dans Les liens du sang, le père et le frère de la narratrice, tel père tel fils en quelque sorte, ont maille à partir avec la justice en raison de leur comportement violent, si bien qu'elle ne sait plus où se mettre et que les autres se détournent d'elle, n'aimeraient vraiment pas être à sa place...

 

Dans Immaternelle, Camille et Alain ne parviennent pas à avoir un enfant, alors qu'ils ont tout fait pour qu'il grandisse au mieux en s'installant à la campagne, même s'il y a des mouches... Nadia, l'amie de Camille, qui fait un enfant toute seule, sans renoncer à sa carrière, n'est pas de cet avis...

 

Dans Rafales, le narrateur s'est mis au vert dans un chalet pour écrire: aux rafales des éléments qui, une nuit, se déchaînent, succèdent les rafales d'émotions que suscite en lui Léonie, la naufragée de l'orage qu'il a accueillie chez lui après l'avoir prise la veille pour un fantôme...

 

Dans Contagion, une épidémie de gastro se répand à toute allure. Comme, semble-t-il, il n'y a pas d'explication rationnelle, les divagations vont bon train: un slave, Igor, ami de la narratrice, connaissant sa bible, y voit même les signes de la proche fin des temps annoncée dans l'Apocalypse.  

 

Dans Pygmalionne et Galaté, la légende de la mythologie grecque est inversée: la narratrice crée un personnage. A cette fin, cet écrivain convoque des candidats. Elle retient finalement celui qui lui a dit:

 

Je t'offre l'occasion de vérifier qui, de l'auteure ou du personnage, peut contraindre l'autre à aller où il n'a pas envie.

 

Le Galaté ne devrait pas être déçu de ce que lui fait apprendre sa Pygmalionne. En effet cet agnostique, cet immature, ce nanti méprisant qui ne se remet jamais en cause, cet incapable d'attachement, ce sale égoïste aura, en un jour, expérimenté le dépouillement, la charité et le pardon... 

 

Francis Richard

 

Ma place dans le circuit, Sabine Dormond, 160 pages, Éditions Luce Wilquin (sortie le 16 août 2018; en Suisse, le 23 août 2018)

 

Livres précédents:

 

Aux Éditions Mon Village:

Full sentimental et autres nouvelles (2012)

Don Quichotte sur le retour (2013)

Une case de travers (2015)

Le parfum du soupçon (2016)

 

Chez BSN Press:

Les parricides (2017)

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 18:00
Khalil, de Yasmina Khadra

Les odieux attentats du vendredi 13 novembre 2015 à Paris resteront longtemps dans les mémoires. Le narrateur, Khalil, du dernier roman de Yasmina Khadra, faisait partie du groupe des kamikazes du Stade de France, qui devaient y transformer la fête en un deuil planétaire.

 

Dans la voiture qui les emporte vers Saint-Denis, ce jour-là, ils sont cinq: Ali, le chauffeur, deux frères que Khalil ne connaît pas, lui-même et Driss, son ami depuis leur plus tendre enfance à Molenbeek, où ils habitaient le même immeuble, y étaient tous deux nés en 1992 et étaient allés à la même école.

 

Les deux frères devaient se faire exploser à l'intérieur du stade, Driss à la sortie des supporters et Khalil dans le RER après le match. On sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Dans le cas de Khalil, c'est bien simple, il n'a pas réussi à actionner sa ceinture d'explosifs.

 

Grâce à leur ami commun à lui et à Driss, Rayan, qui n'est pas au courant de leur implication dans les attentats, Khalil parvient à retourner sans encombre en Belgique. A Mons il se rend chez sa soeur aînée, Yezza, quarante ans, célibataire, qui se relevait d'une importante dépression nerveuse...

 

Khalil ne veut surtout pas que ses amis de la Solidarité fraternelle croient qu'il s'est dégonflé: si j'ai échoué dans ma mission, ce n'est pas faute d'avoir essayé... En fait, en examinant la ceinture, il se rend compte que le poussoir a été trafiqué et qu'un téléphone devait le faire sauter à distance.

 

Khalil n'a plus beaucoup de contact avec sa famille. Il est en particulier fâché avec son père qui le méprise parce qu'il n'a pas réussi comme son ami Rayan. Il reste cependant fusionnel avec sa soeur jumelle Zahra, tandis que Yezza (qui désespère de la vie) ne veut pas le garder chez elle...

 

En tout cas, toutes les personnes de sa communauté qu'il rencontre, hormis, bien sûr, les membres de la Solidarité fraternelle, sont horrifiés par les attentats de Paris, d'autant plus quand ils apprennent qu'Anissa, une des cousines de Khalil, est morte en assistant au concert du Bataclan...

 

Avant de rencontrer les frères, qu'était-il? Une feuille volante ballottée par les vents contraires [...]. Un parasite [...], une larve qui toute honte bue, vivotait aux crochets d'un père radin et d'une mère misérable. Que lui avaient promis les frères? De le respecter et de faire de lui le héros d'une épopée écrite par eux.

 

Khalil est un roué, qui se sort de tous les mauvais pas, en mentant effrontément pour la cause. Au contact des frères, il est pétri de certitudes. Quand un malheur survient, il l'accepte, parce que c'est la volonté de Dieu jusqu'au jour où ... un malheur inutile et inopportun le frappe lui qui se croyait au-dessus du lot...   

 

Francis Richard

 

Khalil, Yasmina Khadra, 264 pages, Julliard (en librairie dès le 16 août 2018)

 

Livres précédents chez le même éditeur:

L'équation africaine (2011)

Les anges meurent de nos blessures (2013)

La dernière nuit du Raïs (2015)

Dieu n'habite pas La Havane (2017)

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 17:30
Nuit sur la neige, de Laurence Cossé

Il me faut être honnête. La grande affaire pour moi, cette année, n'était pas les élections du printemps, ce n'était pas la montée des fascismes en France et aux frontières. La grande affaire, c'était la faim d'amour, et le désir de ce visage enfin tourné vers moi qui transfigurerait ma personne et ma vie.

 

L'année dont parle Robin, le narrateur de Laurence Cossé, c'est l'année 1936. Le récit commence quelques mois plus tôt, à la rentrée de septembre 1935: avec quelques camarades de Stan, i.e. le collège Stanislas, il a intégré une prépa de la BJ (la boîte jèze), c'est-à-dire Verbiest dans le roman, Ginette dans la vraie vie.

 

Né en février 1918, Robin n'a jamais connu son père, qui l'a conçu en juin 1917, lors d'une permission, juste avant de mourir de trois balles, après être remonté au feu. Sa mère et lui vivent dans le même immeuble, rue Sédillot, que sa tante Andrée, la soeur aînée de cette dernière, son oncle Octave Duplessis et leur huit enfants.

 

A la BJ il fait la connaissance de Conrad, de deux ans plus âgé, qui vient de Suisse:

 

On avait l'impression d'avoir affaire à quelqu'un d'ouvert, d'attentif. Mais après coup on comprenait qu'il était resté sur un quant-à-soi qui le rendait en fait inaccessible, une réserve si profonde qu'aujourd'hui encore je ne peux pas prétendre l'avoir bien connu.

 

Les parents du jeune homme réservé sont séparés: Roland Wickaert vit en Suisse et Annemarie en Italie. Séparés est en fait une façon de dire, parce que cette dernière s'est remariée... Quoi qu'il en soit, Conrad est accueilli rue Sédillot les samedis soir et invité trois fois par mois au Racing par la tribu du VIIe arrondissement:

 

Je crois qu'il n'était pas insensible au charme de l'endroit, à l'impression qu'on y avait d'être loin de la ville, aux grands arbres jamais taillés, aux conversations à mi-voix, aux pistes en herbe, aux chalets normands déjà démodés qui abritaient le vestiaire et le club-house. Mais c'était le bon niveau des sportifs qui l'y intéressait surtout.

 

Difficile dans ces conditions pour Robin de refuser l'invitation du père de Conrad de passer huit jours à la fin de l'année avec son fils à Saint-Moritz, pour apprendre à skier. Quatre mois plus tard Conrad accepte à son tour d'aller avec Robin à Val d'Isère passer, de manière plus rustique, les vacances de Pâques qui, en 1936, tombe le 12 avril.

 

A Val d'Isère, son oncle Pol, a investi: il organise donc le séjour là-bas des deux amis. A l'hôtel Le Chardonnet, moins huppé que le Piz Nair de Saint-Moritz, Robin remarque une jeune fille seule, Clarie, qui semble de son âge et lui prêter plus que de l'attention: saura-t-elle rassasier sa faim d'amour? A moins que ne tombe Nuit sur la neige...

 

Francis Richard

 

Nuit sur la neige, Laurence Cossé, 144 pages, Gallimard (sortie le 16 août 2018)

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 22:00
Miradie, d'Anne-Frédérique Rochat

Car elle ne connaissait rien de plus beau que cette illusion, féroce et enivrante, d'être liée à quelqu'un.

 

Miradie, la quarantaine, célibataire, fait bien partie du monde romanesque d'Anne-Frédérique Rochat: c'est quelqu'une d'ordinaire qui pourrait appartenir au quotidien de tout un chacun et qui mène une existence routinière, sans éclats.

 

Miradie est réceptionniste à l'Hôtel du Canier où descendent des hommes d'affaires. Cet hôtel a dû être pimpant mais il va à vau-l'eau. Le gérant est inexistant et c'est donc Miradie qui, derrière son comptoir, gère les doléances des clients fâchés.

 

La tante de Mira, Sylvanna, est une célibataire endurcie. Son ton aigre est la manifestation de son mauvais caractère, du moins en apparence. C'est elle qui l'a élevée après la disparition de ses parents. Elle agace Mira, mais Mira l'aime beaucoup.

 

Sinon, dans sa vie, elle n'a qu'un ami, Patrice, Patou, qu'elle a connu au jardin d'enfants. Elle l'aime aussi beaucoup, comme lui aussi l'aime beaucoup: ils s'aiment comme frère et soeur, ce qui ne les empêche pas, parfois, d'être jaloux l'un de l'autre.

 

Miradie est en quête de l'âme soeur tout en craignant de rompre son train-train quotidien. Aussi, si elle ne se ronge pas les ongles, est-elle tourmentée: Sa peau, jour après jour, semblait s'affiner, et la chair de poule beaucoup plus facilement lui venait...

 

Elle croit avoir trouvé cette âme soeur en un client de l'hôtel: ils se sont rencontrés de façon originale puisque, bien qu'arachnophobe, elle lui a rendu un sacré service en le débarrassant d'une affreuse araignée qui se trouvait dans sa chambre.

 

Leur liaison est-elle une illusion, féroce et enivrante? En tout cas, elle bouleverse sa vie sans relief et, pendant longtemps, sans homme dans son lit. Quoi qu'il en soit, n'aura-t-elle pas au moins connu des instants où elle ne s'appartenait plus?   

 

Francis Richard

 

Miradie, Anne-Frédérique Rochat, 192 pages, Éditions Luce Wilquin (sortie le 16 août 2018; en Suisse: le 23 août 2018)

 

Romans précédents chez la même éditrice:

Accident de personne (2012)

Le sous-bois (2013)

A l'abri des regards (2014)

Le chant du canari (2015)

L'autre Edgar (2016)

La ferme (vue de nuit) (2017)

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 16:30
Stand-by, Saison 1, 3/4, de Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz

Plus les autres l'apprennent tard, plus ils lui en voudront, oui. Mais tant qu'elle garde le silence, rien de grave n'est arrivé. Parler, c'est provoquer la catastrophe, pense Pascaline.

 

Savoir ou ne pas savoir. Telle est la question.

 

Est-ce que cela change quelque chose dans le comportement de savoir qu'une catastrophe qui vous touche a eu lieu? Oui, indéniablement. Pour d'aucuns, c'est pour mieux se battre; pour d'autres, c'est pour mieux subir. L'ignorance peut être alors bonheur... comme dirait Thomas Gray.

 

Dans cet épisode, comme dans les deux précédents, la catastrophe a eu lieu. Un super-volcan a fait éruption en Europe, dans les Champs Phlégréens, près de Naples. Et cette éruption a fait de nombreuses victimes dans la région, mettant à mal les communications dans le monde.

 

Les personnages en Europe le savent: les ados qui se trouvent au Monténégro, Nora, Virgile et Vasko, dont le père décédé était originaire de là; Alix qui a été détournée de son projet d'aller en supersonique à New-York et se retrouve sur les routes de France avec Jeanne qui l'a prise en stop.

 

Ces Européens continuent à vivre et sont bien obligés de s'adapter à la situation: leurs décisions et leurs émotions ne seraient-elles pas les mêmes autrement, de toute façon? Peut-être pas dans le cas d'Alix qui aurait suivi un autre chemin...

 

Au Groenland la situation est différente. Les jeunes gens qui viennent d'y achever leur Service climatique sont dans l'ignorance (à l'exception de deux d'entre eux) de la raison pour laquelle l'avion qui devait les ramener en Europe ne s'est pas davantage manifesté que le Godot de Samuel Beckett.

 

Comme leur instructeur, Éric, a été grièvement blessé, le groupe s'est scindé en deux: quatre sont restés au Clim Camp, dont Florence qui sait pourquoi l'avion ne vient pas; les cinq autres, dont Pascaline qui sait elle aussi, ont emmené Éric vers un village pour le faire soigner.

 

Dans ce dernier groupe, se trouve Luca, originaire de la région de Naples. Il serait le premier touché s'il savait, or il est déjà dépendant d'une insuline en quantité mesurée, ce qui ne laisse pas d'inquiéter Pascaline, Éole, Céleste et Magnus, ses autres compagnons de galère sur l'Inlandsis...

 

Comme dans toute série, le lecteur, qui s'est familiarisé avec les personnages, se demande ce qui va leur arriver, parce que, quel que soit le contexte, il leur faut vivre, en l'occurrence pour ceux du Groenland, en étant livrés à eux-mêmes, ce qui ne peut qu'être révélateur de ce qu'ils sont...

 

Francis Richard

 

Stand-by, Saison 1, 3/4, Bruno Pellegrino, Aude Seigne, Daniel Vuataz, 112 pages,  illustré de dessins de Frédéric Pajak, Zoé

 

Épisodes précédents:

Stand-by, Saison 1, 1/4

Stand-by, Saison 1, 2/4

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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