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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 22:00
Jean-Marc-Ayrault.jpgJean-Marc Ayrault a tout faux.

Aujourd'hui, en clôture de la Conférence nationale contre la pauvreté, le premier ministre français a répondu à une question sur les exilés fiscaux, parmi lesquels il faut désormais compter le bienheureux Gérard Depardieu, qui a choisi la Belgique voisine:

"On ne fera pas reculer la pauvreté si ceux qui ont le plus, et parfois beaucoup, n'acceptent pas un peu de solidarité et un peu de générosité. Heureusement, ils sont peu nombreux à vouloir s'exiler pour tout simplement s'exonérer de la solidarité avec les autres Français".

 

Jean- Marc, ce héraut du président normal, cette voix de son maître, a tout faux:

 

- parce que la pauvreté ne recule pas avec la distribution des richesses de ceux qui les créent: l'augmentation du RSA ne la fera pas reculer mais l'augmentera

- parce que la pauvreté ne recule que lorsque, justement, des richesses sont créées

- parce que les richesses sont créées par ceux que le président François Hollande n'aime pas, c'est-à-dire les riches

- parce que l'on n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre, autrement dit parce que les riches veulent bien créer des richesses à condition de ne pas s'en voir confisquer la plus grande part

- parce que la solidarité et la générosité n'existent tout simplement pas sans le consentement de ceux qui donnent

- parce que l'impôt, a fortiori confiscatoire, comme le nom l'indique, n'est pas consenti non plus par ceux sur lequel il pèse.

 

Jean-Marc, ce héros, cet enseignant éphémère, ce politicien durable et besogneux, a toutefois en partie raison quand il dit:


"Si on veut résoudre les problèmes de la pauvreté et les inégalités sociales, il faut faire des choix politiques. Et faire des choix politiques, c'est faire aussi le choix d'une politique fiscale".

 

Mais il a tout faux quand, pour lui, le choix d'une politique fiscale, pour faire reculer la pauvreté, consiste  à demander un effort "aux plus riches" et "aux très grandes entreprises", tout en "ménageant les classes moyennes, les classes populaires et les PME".

 

Car, en réalité, pourquoi en est-on arrivé à demander un effort aux plus riches et aux plus grandes entreprises?

 

- parce qu'en France, l'Etat, toutes administrations confondues, est hypertrophié

- parce qu'en France, l'Etat continue à vivre sur un grand pied, ce qui n'est jamais justifiable, encore moins en temps de crise

- parce qu'en France, aucun politicien n'a le courage de réduire les dépenses publiques de manière significative pour libérer l'économie et lui permettre de créer toujours plus de richesses.

 

Seule, pourtant, une réduction des dépenses publiques conséquente est susceptible de faire reculer la pauvreté (voir mon article La réduction des dépenses publiques en France est ridicule ).

 

Seule une baisse des impôts pour tous est susceptible de relancer les forces vives du pays. Car, si trop d'impôt tue l'impôt, le contraire est vrai: moins d'impôt peut rapporter gros, comme le président Ronald Reagan l'a expérimenté en écoutant Arthur Laffer.

 

Pour cela il faut que les hommes politiques français, et les Français d'une manière générale, comprennent que les richesses ne se décrètent pas et qu'il faut des hommes motivés, et non pas démotivés, pour les créer au bénéfice de tous.

 

Pour cela il faut que les hommes politiques français, et les Français d'une manière générale, comprennent que les inégalités n'ont aucune importance si tout le monde s'enrichit et que l'égalité ne sert à rien si tout le monde s'appauvrit.

 

Faute, pour les hommes politiques français et pour les Français d'une manière générale, de comprendre ces choses toutes simples, les dépenses publiques continueront d'augmenter et les impôts itou. La France deviendra de plus en plus un enfer fiscal. Et de plus en plus nombreux seront ceux qui, comme Gérard Depardieu, choisiront l'exil pour y échapper.

 

Francis Richard

 

Cet article est reproduit sur lesobservateurs.ch

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 23:30

Jerome-Cahuzac.jpgEn France le gouvernement socialiste a décidé pour 2013 de réduire les dépenses publiques de 10 milliards d'euros et d'augmenter les recettes publiques de 20 milliards. Et de faire (quand?) un même effort de réduction des dépenses publiques, foi de Cahuzac, pour financer pour moitié son plan de compétitivité.

 

Pour se faire une idée de ce qu'un effort de réduction des dépenses publiques de 10 milliards d'euros représente, je me suis mis en quête des seuls chiffres disponibles sur une année entière, ceux de 2011.

 

En 2011, la dette publique s'élevait à 1'717 milliards d'euros (86% du PIB), les recettes publiques à 1'012 milliards d'euros (50,7% du PIB) et les dépenses publiques à 1'115 milliards d'euros (55,9% du PIB). Le déficit public s'établissait par conséquent à 103 milliards d'euros (5,2% du PIB).

 

Entre parenthèses le nombre de fonctionnaires en France était de 5,3 millions en 2008, sans compter les salariés des entreprises publiques, ce qui portait le nombre des emplois publics à 7 millions (d'après un rapport de la Cour des comptes de décembre 2009) sur 26 millions d'emplois, soit 27% des emplois totaux. C'est dire si la France est un pays ultra-libéral...

 

En admettant que tous les chiffres de 2011 ci-dessus sont figés (ce qui ne peut pas être le cas: la situation a empiré) et qu'augmenter les impôts ne revient pas à baisser les recettes publiques (alors qu'en réalité trop d'impôt tue l'impôt et qu'inversement moins d'impôt le ressuscite), force est de constater que ces mesures d'austérité ne servent à rien et qu'une telle réduction des dépenses publiques est ridicule au regard de l'ampleur du problème.

 

En effet cette réduction des dépenses publiques ne représente que 0,9% de celles-ci. Cela ne permet qu'une chose: maintenir au chaud une clientèle électorale de privilégiés qui n'a pas conscience de l'être ou fait mine de ne pas le savoir. Cela ne permet en tout cas pas de stabiliser la dette, encore moins de la réduire et de relancer l'économie en libérant les énergies.

 

Pour bien comprendre ce qui se passe, prenons, par analogie, l'exemple d'un ménage qui gagne par mois 3'000 euros, nets d'impôts et de charges sociales, ce qui correspond à 36'000 euros par an. Ce ménage dépense 39'664 euros par an. Chaque année il dépense donc plus qu'il ne gagne, exactement 3'664 euros par an. Or il est endetté et ses dettes s'élèvent à 71'000 euros. Cela ne peut évidemment pas continuer ainsi.

 

L'exemple venant de haut, ce ménage décide de faire comme le gouvernement français, c'est-à-dire de réduire son train de vie de 0,9%. Ce qui correspond à 357 euros par an... Admettons qu'il escompte une augmentation de ses revenus de 714 euros. Cela suffira-t-il réellement à le sortir d'affaire ? Non. Car sa dette va tout de même augmenter de 2'593 euros par an et sa banque va prendre peur. Ce ménage doit donc impérativement équilibrer ses comptes pour ne pas se faire saisir ses biens par un huissier.

 

Comment équilibrer ses comptes ? En réduisant drastiquement son train de vie. Comme il n'est pas sûr du tout d'être augmenté de 714 euros - les temps sont durs -, la prudence doit le conduire à réduire son train de vie des 3'664 euros qu'il dépense en trop. Seulement cela représente 10,2% de ses revenus actuels, autrement dit plus de 11 fois ce qu'il s'apprêtait à faire en suivant l'exemple du gouvernement socialiste français...

 

En fait pour être plus à l'aise, pour réduire plus vite sa dette qui correspond à près de deux ans de revenus nets, ce ménage doit se serrer davantage la ceinture. Sa réduction des dépenses doit se situer au-delà même des 10,2 %. Au lieu de prendre exemple sur la France, il doit par conséquent s'inspirer de ce qu'ont fait le Canada ou la Nouvelle Zélande...

 

Francis Richard

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 22:15

Obama-vainqueur.jpgAu lendemain de l’élection présidentielle américaine je remarque que tout autour de moi, tout le monde il est content de la réélection de Barack Obama, et que je suis un peu seul dans mon genre à ne pas applaudir, même si Mitt Romney ne m’a jamais fait vibrer.


Un sondage de la BBC, publié le 22 octobre dernier ici, effectué par GlobeScan/PIPA entre le 3 juillet et le 3 septembre derniers, m’avait prévenu de ma situation solitaire. Dont je me console en pensant à Hugo (Victor).


Il ressortait en effet de ce sondage qu’une moyenne de 50% des sondés de 21 pays, au nombre total de 21'797, voteraient Obama s’ils le pouvaient et qu’une moyenne de 9% de ces mêmes sondés, seulement, voteraient Romney.

 

Toujours selon ce sondage britannique, la France normale, en pleine décrépitude, dont je suis originaire, aurait plébiscité Obama en lui accordant 72% des suffrages... Ce qui démontre à l’envi que ceux qui se ressemblent dans les désastres finissent par s’assembler dans le déclin.

 

La Suisse ne figure pas dans le panel de pays de ce sondage, mais je ne me fais guère d’illusions sur la prédilection des citoyens helvétiques pour Obama, encouragés dans cette chimère par tous les médias depuis des mois, sans souffrir de contradiction.


Cela dit, je me réjouis de deux choses.

 

La première est que les Américains, qui sont les premiers intéressés par ce qui se passe chez eux se sont montrés beaucoup moins obamaniaques que tous les sondés du vaste monde, séduits par le charisme indéniable de ce marchand de rêves, qui risquent de se transformer en cauchemars.

 

Les Américains n’ont donné la préférence à Obama sur Romney que par 50,4% des voix contre 48,1%, et ils ont été beaucoup moins nombreux qu’il y a quatre ans à se rendre aux urnes, sans doute parce que la présidence d'Obama les a réellement enthousiasmés. A l'époque Obama avait recueilli 69,3 millions des suffrages et il n'en recueille aujourd'hui que 60,4 (selon les derniers chiffres connus à 22:00).


La deuxième est que la capacité de nuisance d’Obama, cet anticapitaliste foncier déguisé en gentil social-démocrate, qui s'appuie sans vergogne sur un crony capitalism, ne pourra pas s’exercer autant que pendant les deux premières années de son mandat, par le simple fait, qui est têtu, que la majorité à la Chambre des représentants lui échappe encore, comme lors des élections de mi-mandat.

 

Seulement, comme les Républicains n’ont pas conquis pour autant la majorité au Sénat - les Démocrates n'y ont heureusement pas 60% des sièges -, ils ne pourront pas défaire les véritables chevaux de Troie destinés à détruire l’Amérique des pères fondateurs que sont les lois liberticides suivantes, épinglées par Guy Millière dans son livre Le désastre Obama:

 

- l’EPA (Environmental Protection Agency), qui a « promulgué des milliers de règles, déployé des milliers de contrôleurs »;

- la FCC (Federal Communication Commission), qui a placé « internet sous contrôle »;

- la « loi de stimulation de l’économie », qui s’est traduite par des investissements improductifs et des subventions à des entreprises écologiquement correctes;

- la « loi de protection des patients et des soins à des prix abordables », qui se traduira dès 2014 par le passage sous contrôle gouvernemental de 16% de l’économie du pays;

- la « loi de réforme de Wall Street et de protection du consommateur », qui met sous tutelle tout le secteur financier.

Ces lois continueront donc de favoriser le déclin des Etats-Unis, qui ne seront plus, pendant au moins quatre ans, qu’une locomotive poussive de l’économie mondiale. Et de cela il n’y a pas de quoi se réjouir. N’en déplaise aux sondés de tous pays, qu'ils s'unissent ou non dans l'impuissance.

Francis Richard

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 06:30

Réveillez-vous BarverezIl y a quelques semaines, le livre de Nicolas Baverez a bénéficié de la promotion du Figaro Magazine et du Figaro, qui en ont publié de larges extraits, tout au bonheur de vanter un opus qui s'opposerait au déclin de la France.

 

Les constats que fait l'auteur sont indéniables. Il montre en effet que la France est en train de sombrer, qu'elle suit de près le chemin tracé par les pays mis sous tutelle de l'Union européenne, de la BCE et du FMI, et que ses dirigeants et sa population n'ont rien compris à la mondialisation.

 

Mais les remèdes qu'il préconise ne sont pas tous convaincants, loin de là. Sur le plan intérieur certains le sont. Sur le plan extérieur et monétaire, ils sont pour le moins sujets à caution.

 

Le déclin de la France a commencé il y a trois décennies. Au cours de cette période l'appareil de production s'est effondré, l'Etat s'est surendetté, un chômage permanent s'est installé.

 

Pendant cette même période, priorité a été donnée à la distribution de droits et d'allocations universels non financés; la production et l'investissement ont été sacrifiés à la consommation et à la redistribution.

 

Pourquoi? Parce que le modèle économique et social reposait, et repose toujours, sur un déni des réalités:

 

"Il existe bien une schizophrénie nationale qu'il faut dissiper et qui prétend avoir les performances économiques de l'Allemagne avec un secteur public russe, un Etat-providence scandinave, une fiscalité italienne, un marché du travail grec."

 

Les options prises par le nouveau gouvernement socialiste français ne sont pas faites pour y remédier. En effet il va maintenir la loi des 35 heures, il a décidé le retour de la retraite à 60 ans, il refuse d'assumer la rigueur, il recourt de manière privilégiée aux hausses d'impôts sur les entreprises.

 

Les coûts du travail en France, n'en déplaise aux dirigeants socialistes français, et en dépit de leurs dénégations, ne sont plus compétitifs. Et leur réduction passe par "l'augmentation de sa durée et par la baisse des charges, seule alternative à la diminution des salaires et donc du pouvoir d'achat."

 

En réalité, si elle veut s'en sortir:

 

"La France doit faire le choix du capitalisme, car l'entreprise est la clé de la croissance, de l'emploi et de l'innovation, et donc de la puissance de l'Etat et de la souveraineté de la nation."

 

L'auteur dans la deuxième partie de sa phrase montre le bout de son nez social-démocrate...

 

Il est plus convaincant quand il écrit avec justesse:

 

"2 - 1 ne font pas 3 comme le postule la réduction du temps de travail; 2 + 2 ne peuvent faire 5 par le miracle du crédit; l'âge de la retraite ne peut baisser à mesure que l'espérance de vie croît; le capitalisme n'est pas viable avec une fiscalité qui pratique l'euthanasie du capital."

 

De même l'est-il quand il écrit:

 

"La mondialisation a permis le décollage des pays du sud et une baisse sans précédent de la pauvreté dans le monde. [...] Ni enfer, ni paradis elle est un fait historique qui doit être analysé au lieu d'être rejeté par principe."

 

Ou encore quand il écrit:

 

"[L'innovation] est le principal vecteur de la croissance mondiale, à travers l'économie de la connaissance, les technologies de l'information, la transition vers un mode de développement durable, l'adaptation au vieillissement démographique qui affecte également les pays émergents, à commencer par la Chine."

 

Il est d'autant plus surprenant qu'il écrive que "le temps de la dérégulation est clos", comme si les régulations nationales et internationales n'avaient pas cessé de perturber les signaux que donnent les marchés, favorisant les bulles et la crise.

 

Dans le même esprit, selon Nicolas Baverez, "l'Etat reste la clé de la sortie de crise dans la mesure où il détermine des équilibres de long terme fondamentaux dans l'ouverture des nations, dans les rapports entre les générations, dans la balance entre l'épargne et la consommation, entre le risque et la protection."

 

Ce n'est plus seulement le nez du social-démocrate qui pointe mais son corps tout entier...

 

Cela se confirme par les demi-mesures qu'il préconise pour ramener les comptes publics à l'équilibre. Selon lui, l'effort d'économie nécessaire "doit être mené à hauteur d'un quart par des hausses d'impôts centrés sur les ménages et de trois quarts par des baisses de dépenses", alors que, pour bien faire, il devrait se traduire par des réductions de dépenses publiques telles qu'elles permettraient même des baisses d'impôts.

 

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant qu'il soit favorable à la monnaie unique et à une plus grande intégration européenne; qu'il voit dans la désintégration de l'euro (ce "cheval de Troie des partisans d'un Etat central européen" comme le dit Philipp Bagus, auteur de La tragedia del euro) ce "qui plongerait l'Europe et le monde dans une grande dépression"; qu'il ait beaucoup de peine à devoir renoncer dans l'immédiat à l'instauration d'un gouvernement mondial, autre nom du mondialisme...

 

Nous savons bien en Suisse comment finissent les rêves d'empire et ce qu'il advient des libertés individuelles quand nous sommes oublieux de la subsidiarité...

 

Francis Richard  

 

 

Réveillez-vous !, Nicolas Baverez, 204 pages, Fayard

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 06:00

Le désastre Obama MillièreA deux semaines de l'élection présidentielle américaine, tandis que tous les médias occidentaux présentent le président sortant, Barack Obama, comme une sorte d'homme politique de gauche ordinaire, voire normal, comme dirait François Hollande, Guy Millière montre qu'il n'en est rien.

 

C'est tellement incroyable ce que dit Guy Millière que les lecteurs européens diront qu'il exagère, qu'il défend un point de vue extrême. En effet il dit que Barack Obama est le premier président dans l'histoire des Etats-Unis à appartenir à la gauche extrême.

 

Ce qu'affirme Guy Millière n'est pas gratuit. C'est, hélas, fortement étayé, argumenté, documenté. Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

 

Parmi les fréquentations d'Obama avant son accession à la Maison Blanche, qui était alors un agitateur social, il y a des truands, tels que Tony Rezko, des terroristes, tels que Bill Ayers et Bernadine Dohrn, des islamistes, tels que Khalid al Mansour, des agitateurs palestiniens, tels que Rashid et Mona Khalidi, un pasteur antisémite, Jeremiah Wright.

 

Quelles sont les organisations dans lesquelles, ou pour lesquelles, il a oeuvré et qui le soutiennent aujourd'hui? Les syndicats, l'ACORN (Association of Community Organizers for Reform Now), devenue COI (Community Organization International), après avoir été dissoute en 2010 pour pratiques frauduleuses, le Black Caucus, des mouvements encore plus radicaux.

 

Quels sont les privilégiés jouissant de protections qui lui renvoient l'ascenseur? Jeffrey Immelt, président de General Electric, bénéficiaire de contrats juteux et soutien financier de sa campagne, de grandes entreprises financières, des laboratoires pharmaceutiques, des assureurs, divers gérants de hedge funds, et, par intérêt bien compris (voir FCC plus bas), les patrons de Facebook et LinkedIn, Mark Zuckerberg et Reid Hoffman etc.

 

De 2008 à 2009, en un an, les dépenses publiques ont augmenté de 40%. En trois ans et demi de présidence la dette publique a augmenté davantage que pendant les quarante-trois présidences précédentes réunies. Le déficit budgétaire, depuis février 2009, a été multiplié par quatre en rythme annuel. Grâce à des manipulations statistiques, le taux de chômage a stagné et se situe à 8-9%. C'est, malgré tout, ce qu'on voit.

 

Ce qu'on ne voit pas, ce sont toutes les mesures prises pendant les deux premières années, qui ont mis en place le crony capitalism, "le capitalisme des accointances et des interdépendances", destiné à placer sous contrôle toute l'économie et à la remodeler:

- l'EPA (Environmental Protection Agency) a "promulgué des milliers de règles, déployé des milliers de contrôleurs";

- la FCC (Federal Communication Commission) a placé "internet sous contrôle";

- la NASA (National Aeronautics and Space Administration) a recentré ses activités sur les mesures du réchauffement global;

- l'administration Obama a fait voter une "loi de stimulation de l'économie" qui s'est traduite par des investissements improductifs et des subventions à des entreprises écologiquement correctes;

- l'administration Obama a fait voter une "loi de protection des patients et des soins à des prix abordables" qui va se traduire par le passage sous contrôle gouvernemental de 16% de l'économie du pays;

- l'administration Obama a fait voter une "loi de réforme de Wall Street et de protection du consommateur" qui met sous tutelle tout le secteur financier.

 

La révolte a alors grondé contre Barack Obama et lui a fait perdre les élections de mi-mandat. Cette révolte est née des atteintes à la liberté d'entreprendre, au droit de propriété, au droit et à la liberté. Elle s'est réclamée de la Constitution, du Bill of rights et des pères fondateurs. C'est le mouvement des tea-parties, décrié ici, déformé ici, dont j'ai parlé ici.

 

Guy Millière défend l'ordre planétaire sous la férule des Etats-Unis, garants des libertés et de la démocratie, ce qui correspond à leur statut de superpuissance et qui nécessite un budget de défense conséquent. Or Barack Obama mène une politique étrangère, sans contrepouvoirs, qui va à l'encontre de cet objectif. Pendant son mandat il a favorisé partout dans le monde, directement ou indirectement l'islam radical.

 

En résumé, Barack Obama détruit le capitalisme américain et la défense américaine, dont le budget devra être réduit en raison des autres dépenses publiques astronomiques qu'il a engagées.

 

Dans sa campagne électorale, Barack Obama attaque son adversaire Mitt Romney en le qualifiant de défenseur des riches (il a ses riches, mais ce sont des riches privilégiés, qu'il protège et qui le lui rendent bien); attaque les Républicains en les accusant de bloquer des réformes nécessaires, ce qui expliquerait le présent désastre économique, dont il ne serait évidemment pas responsable, et d'être partisans de guerres stupides auxquelles il veut mettre fin, sans souci des conséquences.

 

Soutiennent Obama les minorités assistées, les pauvres "enfermés dans une culture de pauvreté", les cronies milliardaires, les professeurs, les instituteurs, les journalistes (tous les grands médias: New York Times, Washington Post, ABC, CBS, CNBC, CNN), les agitateurs, les syndicalistes, l'extrême-gauche. S'opposent à lui les tea-parties, les conservateurs, les entrepreneurs, les commerçants, la classe moyenne, quelques médias (National Review, Weekly Standard, New York Post, Washington Post, Fox News).

 

En résumé, deux conceptions de l'Amérique s'opposent. L'une destructrice, anti-capitaliste, contraire à l'esprit des pères fondateurs, au droit, à la liberté. L'autre fidèle à la vocation des Etats-Unis.

 

Si Obama l'emporte, il est à craindre que son entreprise de destruction soit irréversible et qu'elle soit préjudiciable non seulement aux Etats-Unis mais au reste du monde. Car, autant la chute de l'Europe peut se faire paisiblement, encore que les exemples grec et espagnol disent le contraire, autant la chute des Etats-Unis pourrait être catastrophique pour la paix du monde.

 

Francis Richard

 

Le désastre Obama, Guy Millière, 216 pages, Tatamis

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 05:00

Vers un monde bipolaire La Rivière 001Franck de La Rivière a dirigé une entreprise de négoce et a parcouru le monde. Dans son dernier livre il nous livre ses réflexions sur son évolution future.

 

Il est Français et n'est pas tendre avec son pays. Après avoir été la première puissance européenne, la France a été saignée par deux fois: par les guerres de la Révolution et de l'Empire, qui se sont traduites par un million de morts auxquels il faut ajouter un demi-million de Vendéens exterminés, et par la Grande Guerre au cours de laquelle un million trois cent mille soldats ont été tués. En 1945 la France avec son empire représentait 7% des 2 milliards d'habitants de la planète. Aujourd'hui sa population n'en représente plus que 0,9%...Autant dire qu'elle n'est plus une grande nation.

 

De plus la France souffre du "Trop d'Etat":

 

"Ce système génère beaucoup trop de fonctionnaires qui génèrent beaucoup trop de papiers inutiles, multipliables à l'infini avec tous les systèmes informatiques qu'ils mettent en place.

Le "Trop d'Etat" empêche les travailleurs de travailler et freine forcément leur productivité...

Il s'ingénie à compliquer tout ce qu'il faudrait simplifier.

Il multiplie les privilèges, la corruption, les assistances tous azimuths, des gaspillages exponentielles."

 

Et ce "Trop d'Etat" est le fruit du socialisme qui "correspond à une vision statique et non dynamique de l'économie". Pour lutter contre les inégalités le socialisme prélève aux uns pour redistribuer aux autres, moins que ce qu'il a prélevé. Dans des cas limites il collecte des impôts qui coûtent davantage qu'ils ne rapportent:

 

"La dynamique rétrograde du socialisme est:

- "en faire le moins possible"

- "en donner le moins possible"

- "en recevoir le plus possible""

 

Ce n'est pas propre à la France, mais à tous les pays de l'Union européenne, à l'exception de l'Allemagne.

 

Face à l'Europe la Chine a opéré un grand virage, en 1978, avec la venue au pouvoir de Deng Xiao Ping, qui s'est inspiré des leçons données par Singapour, puis par Hong-Kong, pour opérer une véritable contre-révolution.

 

A Hong Kong, John Copperthwaite, disciple d'Adam Smith, "dix ans durant, a initié une politique de "positive non intervention"", qui s'est traduite par un pouvoir d'achat per capita supérieur à celui du Japon et de l'Allemagne:

 

"Le poids de l'Etat qui assure cette politique de "positive non intervention" ne pèse aujourd'hui que:

- 10,5% du PNB global de Hong Kong contre

- 20% pour Singapour

- 30% pour le Japon, les USA et l'Allemagne

- 50% (ou plus) pour la France!"

 

Pas folle, la Chine a préservé Hong Kong  telle qu'elle lui a été remise en juillet 1997:

 

"95% des lois britanniques et/ou européennes demeurent en vigueur."

 

L'homme choisi par la Chine comme Gouverneur de Hong Kong, Tung Chee Hwa, est un admirateur de "Deng Xiao Ping, Madame Thatcher et Lee Kwan Yew [le fondateur de la République de Singapour], soit les 3 praticiens d'un libéralisme économique moderne".

 

Et la Chine? Le secret des Chinois est d'avoir importé, transformé, exporté:

 

"La Chine est le deuxième exportateur derrière les Etats-Unis [...].

En cinq ans la Chine a pu produire:

- 20 000 km d'autoroutes,

- 200 000 km de routes d'excellent standing.

Depuis vingt ans, la Chine a construit plus de 150 villes de plus d'un million d'habitants."

 

L'avenir de la Chine? Elle comptait 400 millions d'habitants il y a 50 ans. Elle en compte 1,3 milliard aujourd'hui et sa population augmente chaque année de 30 millions. La moitié de sa population assure l'activité industrielle et commerciale et vit dans les zones côtières. L'autre moitié vit à l'intérieur plus ou moins en autarcie. C'est là que la première pourra délocaliser et développer son marché.

 

Le développement des échanges avec les pays voisins, Malaisie, Indonésie, Philippines, Vietnam, Cambodge, Birmanie ou Thaïlande est assuré par un accord, l'ACTA, qui est essentiellement économique:

 

"Sans aucune interférence des

- Démon-crassies

- Juristo-crassies

- Bureau-crassies,

- Média-crassies,

dans lesquelles l'UE s'enlise..."


Et les Etats-Unis? Ils ont trois avantages: ils sont la première puissance militaire du monde, mais cela leur coûte cher (un trillion d'USD par an, soit 7% de leur PNB, contre 60 milliards d'USD pour la Chine, soit 2% de son PNB) et ils devront réduire leurs dépenses militaires; ils ont une grande rapidité de réaction; ils dominent encore le monde financier avec leurs USD, mais pour combien de temps?

 

Alors que les Etats-Unis et la Chine ont une langue officielle commune, l'Europe n'en dispose pas, ce qui est un grand handicap. De plus:

 

"Le poids de l'UE pourrait être aussi économique car c'est un grand marché mais elle a pris l'habitude de s'endetter et de ne jamais payer ses dettes... Elle demande aux pauvres de subventionner les riches."

 

Franck de La Rivière explique la réussite de la Chine par le virage opéré par Deng Xiao Ping, par la légèreté de l'administration chinoise, par l'épargne, par la formation de 2 millions d'ingénieurs par an (qui ont 21-22 ans), par le fait que les Chinois commencent à travailler jeunes et beaucoup plus que 35 heures... et qu'ils prennent leur retraite tôt, ce qui leur permet de s'occuper de leurs petits-enfants.

 

Le monde a donc deux pôles, les Etats-Unis et la Chine, qui s'opposeraient également par la mentalité. Les Occidentaux seraient individualistes et les Orientaux relationnistes. Encore que, selon Eshün Hamaguchi, Président de Matsuchita, interviewé par The Nikkei Weekly le 26 septembre 1992:

 

"Aucun individu ne peut vivre sans rapports personnels et collectifs. C'est pourquoi le relationnisme est plus naturel et inné chez les êtres humains que l'individualisme."

 

Francis Richard

 

Vers un monde bipolaire?, Franck de La Rivière, 112 pages, L'Age d'Homme

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 22:55

we-are-pigeons.jpgLe vendredi 28 septembre 2012, le gouvernement normal-socialiste français présente sa facture fiscale pour l'année 2013.

 

A qui, entre autres? Aux entrepreneurs de PME de croissance. Le gouvernement n'a rien trouvé de mieux que d'aligner les revenus du capital sur ceux du travail, par ... équité fiscale.

 

Dans La Tribune, le même jour, Jean-David Chamboredon, qui est co-fondateur d'un fonds de capital-risque, ISAI, pousse un coup de gueule:

 

"Je voudrais [...] parler ici de l'alignement de l'imposition des revenus du capital avec ceux du travail qui conduira, par exemple, un entrepreneur cédant son entreprise après 10 ans de labeur, d'incertitudes, de hauts et de bas, de semaines de 70 heures... à payer 45% (taux marginal de l'IRPP) +15,5% (CSD/CRDS) soit plus de 60% sur la plus-value de cession. Nous sommes ici dans le dogme anti-capitaliste, l'anti-économique, le "brisage de rêve", la démotivation quasi-sadique, le "je-ne-sais-quoi-qui-donne-la nausée""...

 

Ce coup de gueule est répercuté sur les réseaux sociaux. Le Mouvement des pigeons  est né, lancé par des entrepreneurs du Web, auquel Jean-David Chamboredon apporte son soutien. Il fait un véritable buzz sur Facebook . Il compte aujourd'hui près de 65'000 amis sur le réseau social, qui se mobiliseront jusqu'au vote final du projet de loi de finances 2013 au Parlement.

 

Entre-temps le gouvernement recule d'un pas pour mieux plumer les pigeons:

 

"Les cessions réalisées en 2012 (la mesure est rétroactive), 2013 et 2014 pourront bénéficier d'un système de quotient variable en fonction de la durée de détention. Après 2015, les entrepreneurs pourront aussi bénéficier d'un abattement (à l'assiette de l'IR) indexée sur le temps de détention des parts. Il ira jusqu'à 40% pour une durée de détention de douze ans.", explique Solenn Poullennec sur agefi.fr du 4.10.2012.

 

Dans La Tribune du 5.10.2012, Sandrine Cassini précise:

 

"Il y aura trois natures d'évolution", a indiqué Pierre Moscovici. Tout d'abord, il y aura une amélioration du système d'exonération des entrepreneurs qui réinvestissent les plus-values de cession dans des nouvelles activités. L'exonération sera calculée à la hauteur de son investissement, "soit 100% s'il réinvestit la totalité", a précisé le ministre. Autre aménagement: s'il ne réinvestit pas sa participation, l'entrepreneur qui cède ses parts sera taxé au niveau actuel, soit 19% sur les plus-values (hors CSG-CRDS). Reste maintenant à donner une définition exacte de la notion d'entrepreneur."

 

Le Point du 9.10.2012 note:

 

"Pour en profiter, la participation dans l'entreprise devra dépasser un certain seuil (par exemple 15 %) pendant une période minimale. Ceux qui détiendront moins de 10 à 15 % du capital seront donc bien imposés au barème de l'impôt sur le revenu selon Les Echos."

 

Dans un entretien accordé au Figaro  du samedi 6 - dimanche 7 octobre 2012, Jean-David Chamboredon résume la rectification de tir très partielle du gouvernement:

 

"Pour reprendre l'image des pigeons, c'est comme s'il avait dit "je vais vous plumer entièrement" et après qu'il concédait, "non, tout sauf la tête".

 

Il explique pourquoi l'écosystème des PME de croissance reste menacé. Celui-ci repose sur les quatre piliers que sont les créateurs, les salariés "qui doivent être associés au capital", les business angels "qui mettent leur argent personnel" et les fonds de capital-risque "qui accompagnent la croissance".

 

Or si le gouvernement a fait un geste envers les créateurs, sans d'ailleurs définir fiscalement ce qu'est un créateur, Jean-David Chamboredon remarque que "le jeu n'en vaut plus la chandelle pour les business angels, qui ont une chance sur deux de perdre de l'argent et vont désormais subir un prélèvement marginal de 60% en cas de succès":

 

"Le gouvernement a proposé d'accélérer le planning d'abattement en fonction de la durée de détention des parts: 12 ans c'est deux siècles Internet!"

 

Quant aux gens qui gèrent des fonds de capital-risque, ils "sont susceptibles dans le projet actuel d'être taxés entre 80% et 95%" alors qu'ils investissent leur propre argent dans un secteur très risqué...

 

Pierre Moscovici prétend vouloir protéger les entrepreneurs. Jean-David Chamboredon lui répond comme tout entrepreneur digne de ce nom:

 

"Nous ne voulons pas être protégés!"

 

Le fonds ISAI, dont il est co-fondateur, investit depuis 13 ans dans l'Internet en France. Après l'éclatement de la bulle de 2001, les investisseurs comme lui ont été traités comme des lépreux, mais ils ont tenu bon, tout seuls, et aujourd'hui les start-up de ce secteur créent chaque année des dizaines de milliers d'emplois en France:


"C'est le dernier ascenseur social qui fonctionne en France. Cela explique ma tribune assez "lyrique" le 28 septembre. Je vais continuer à me battre pour cela!", conclut Jean-David Chamboredon.

 

C'est évidemment une attitude incompréhensible pour un ministre socialiste qui n'a jamais créé ni dirigé une entreprise de sa vie...

 

Francis Richard

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 20:50

Hervé Mariton Aix 2012Ils sont 13, tous membres de l'UMP, dont 12 députés, 13 comme les convives de la Cène, avant la trahison de Judas. Ils ont constitué un groupe, Réforme et Liberté. Ils se disent libéraux et conservateurs. Quelle audace!

 

Le 21 août 2012, ils ont lancé médiatiquement leur groupe et annoncé le dépôt au congrès de leur parti d'une motion qu'ils ont baptisée LORE ici, pour Liberté Ordre République Espoir.

 

Trois de ces 13 avaient répondu favorablement à l'invitation de la 33e Université d'été de la Nouvelle Economie ici à Aix-en-Provence: Etienne Blanc, Hervé Mariton et Michèle Tabarot. Mais seul Hervé Mariton a fait le déplacement...

 

Les propos du député UMP de la Drôme n'ont guère convaincu l'assistance, composée, il est vrai, de davantage de libéraux que de conservateurs...

 

En analysant la motion LORE, force est de reconnaître, hélas, que la première impression des participants à l'Université d'été d'Aix-en-Provence était la bonne. C'est ce que j'explique dans un article que lesobservateurs.ch publient ce jour.

 

Francis Richard

 

Article mis à jour le 11 septembre 2012, après le commentaire judicieux de Thierry Jallas (j'avais écrit: "13 comme les apôtres" au lieu de "13 comme les convives de la Cène"...). 

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 13:50
Sécu comment faire mieuxPatrick de Casanove est un médecin de famille français. Dans sa pratique il est confronté à ce monstre étatique qu'est la Sécu.
 
Ce qui l'a poussé à écrire un livre où il montre comment il est posssible de faire mieux qu'actuellement. Il est difficile de faire plus mal...
 
Son ambition n'est pas de proposer des solutions à tous les problèmes de santé, mais de fournir la clé susceptible de débloquer la situation, ce qu'il appelle le passe, fondé sur ces trois piliers que sont la liberté, la responsabilité et la confiance.
 
Patrick de Casanove commence par reproduire un texte de Frédéric Bastiat, tiré des Harmonies économiques , où l'économiste landais dépeint dans le détail, en 1848 - vous avez bien lu, en 1848 ! -, ce que seront un siècle plus tard la Sécu et son échec annoncé.
 
Puis l'auteur dresse le constat de cet échec, qui est celui d'un Etat qui s'occupe de tout - il capte toutes les ressources et décide de toutes les prestations - et dont les commis justifient le monopole public de la Sécurité Sociale par le fait que les gens sont "des irresponsables, incapables de la moindre prévoyance et inaptes à se prendre en charge". On n'est pas plus méprisant!
 
Cet échec est la conséquence d'une faute de conception que Frédéric Bastiat, encore lui, avait relevé dès 1850 dans La Loi :
 
"La chimère du jour est d'enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres; c'est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l'organiser."
 
Le résultat mirifique de cette chimère est que le système de sécurité sociale français, présenté comme un modèle exceptionnel à nul autre pareil dans le monde, "prend de plus en plus, rembourse de moins en moins, personne ne sait s'il sera soigné, personne ne sait s'il bénéficiera d'une retraite de qualité".
 
En fait c'est plutôt à l'individu de décider:

"Les professionnels de santé, les patients, sont chacun en ce qui les concerne, confrontés à des ennuis de santé inhérents à la vie. Ils affrontent également des problèmes de protection sociale, la solution est de les laisser régler cela à leur niveau."
 
Comment? Par l'échange, plus précisément, en matière de protection sociale, par l'échange de services.
 
Le secteur de la Santé est un secteur économique comme un autre, n'en déplaise aux utopistes. Il obéit à la loi de l'offre et de la demande. Comme dans tous les secteurs économiques, les besoins - ici, besoins de soins - ne peuvent être satisfaits que dans une société d'abondance, où les nouvelles technologies s'épanouissent et où les innovations se multiplient sans être bridées par l'Etat.
 
Dans un échange librement consenti, qui repose donc sur la confiance, chaque partie trouve son compte en poursuivant son intérêt personnel. En France, en matière de santé, la liberté de choix est pourtant refusée au profit de la coercition exercée par l'Etat:
 
"L'Etat prend aux uns pour donner aux autres et les sommes prélevées sont immédiatement dépensées. Il n'y a pas d'épargne, ni de trésorerie. C'est de la cavalerie. Il ne peut y avoir d'équilibre et encore moins d'excédent."
 
Le contraire de ce qui se passe dans une économie libre où l'épargne générée est massive, ce qui est bénéfique non seulement pour le domaine de la santé, mais aussi pour l'économie toute entière.
La Sécu est en définitive un système de solidarité publique bien moins efficace que la charité privée, parce qu'elle déresponsabilise:
 
"La solidarité forcée n'a aucune valeur. Elle est destructrice de richesses matérielles et de richesse morale, parce qu'elle crée l'indifférence et détruit la responsabilité personnelle."
 
A contrario, dans le cas de la charité privée, qui, par exemple, est très développée aux Etats-Unis, où les grandes fortunes créent des fondations:
 
"Les personnes aidées sont rigoureuses car elles savent qu'en cas de gaspillage, corruption, absence de résultat, l'aide sera suspendue. Elles n'ont pas de pouvoir de chantage sur le donateur privé parce qu'elles ne l'ont pas élu, il ne dépend pas de leurs voix pour survivre."
 
Certes le monde est imparfait et la malhonnêteté existera toujours, mais il n'en est pas moins vrai que la malhonnêteté est intrinsèque à toute forme de collectivisation, telle que la Sécu:
 
"Tout règlement engendre une fraude, plus il y a de règlements plus il y a de fraude. Plus la contrainte est grande, plus il y a de fraude parce que cela s'oppose au naturel. C'est plus facile d'obtenir un bien ou un avantage du pouvoir politique que par son mérite et son travail."
 
Quant aux gaspillages ils proviennent du détournement de sommes gigantesques qui sont enlevées au libre choix des gens et livrées à l'arbitraire des politiciens. La spoliation légale, la contrainte légale sont-elles morales? Evidemment que non. Seule est morale la liberté de faire ce que l'on veut avec ce que l'on a, dans le respect, bien entendu, de tous les droits naturels d'autrui.
 
L'auteur sait bien qu'en France la Sécu est un sujet tabou. Pourtant la Sécu n'atteint pas son objectif de "permettre à tous de rester en bonne santé et de bénéficier de soins de qualité en cas de besoin", parce que l'Etat décide arbitrairement "qui sera soigné, comment et pour quoi".
 
Il faut libéraliser, privatiser, tourner le dos à l'Etat providence, qui se traduit par des lois et des règlements envahissants, des prélèvements obligatoires écrasants, des dettes massives, des déficits, des dépenses publiques sans cesse accrues. Il faut en conséquence permettre le libre-échange entre individus responsables de leurs soins.
 
L'auteur propose donc:
 
- de réduire l'Etat au minimum, celui des fonctions régaliennes: en France, où les prélèvements obligatoires représentent 56% du PIB, elles ne représentent qu'à peine 3% du PIB (1,5% défense, 1% intérieur, 0,4% justice)...
- de rendre aux Français leur salaire complet, c'est-à-dire sans être amputé des cotisations sociales, salariales ou patronales: ils choisissent alors en matière d'assurance maladie et de retraite leurs prestataires mis en concurrence
- de libérer la propriété foncière et immobilière: les règlements de toutes sortes engendrent pénurie et cherté
- de réduire les prélèvements obligatoires au strict minimum: contribution unique et proportionnelle, c'est-à-dire "une fiscalité faible, proportionnelle, fiable, simple et claire", pour financer les fonctions régaliennes et un filet de sécurité, dont "bien peu de personnes auront besoin" dans une société libre.
 
Ces éléments réunis il sera possible de privatiser la protection sociale, de la mettre en concurrence avec le secteur privé et de rembourser pendant une période de transition la phénoménale dette sociale.
 
Patrick de Casanove propose concrètement dans le dernier quart de son livre l'adoption d'une charte, "panier de soins, de prestations, socle de la protection sociale", la création d'un compte épargne santé.
 
Il souligne les bienfaits de la concurrence non seulement dans le choix des couvertures de risques et des différentes médecines, mais aussi dans le choix des médicaments et des médecins, dont les prix doivent pouvoir être fixés librement.
 
Est-ce utopique que de vouloir libérer les Français de leur culte séculaire rendu à l'Etat?
 
"Leur étatisme est héréditaire, il n'est en aucun cas génétique." répond Patrick de Casanove.
 
De par son impact, une telle réforme du système de santé, mise en oeuvre rapidement, pourrait bien lui porter un coup fatal. C'est pourquoi le livre de Patrick de Casanove est à diffuser largement, sans modération.
 
Francis Richard

Sécu: comment faire mieux, Patrick de Casanove, 176 pages, Tatamis ici 
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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 04:00

Arnaud MontebourgArnaud Montebourg se fait soviétiquement appeler Ministre du Redressement productif. Ce qui nous ramène aux heures les plus sombres de l'histoire de la Russie.

 

Depuis sa montebourde en matière d'échanges commerciaux entre la France et la Corée du Sud, il pourrait bien se voir appeler le redressé improductif.

 

Après sa sortie intempestive ici [d'où provient la photo] lors de l'Université d'été du PS, sur le dumping inacceptable que les constructeurs d'automobiles coréens pratiqueraient à l'encontre des constructeurs d'automobiles français, le ministre a atteint, conformément au Principe de Peter, son plus haut niveau d'incompétence. Qui n'est pas très haut.

 

Sur le sujet, une sévère leçon a été donnée au chantre de la démondialisation par le porte-parole du constructeur coréen Hyundai. C'est ce que je souligne dans un article publié hier par lesobservateurs.ch.

 

Francis Richard

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 18:35

Le port et la ville d'HydraL'oppression fiscale est une manière éprouvée de pousser les petites gens à la révolte.

 

Dans ma tête défilent quelques révoltes de ce genre, qui, au cours de l'histoire, les ont poussés à s'en prendre physiquement aux collecteurs d'impôts. De celle des Maillotins sous Charles VI à celle des commerçants et artisans de Gérard Nicoud dans les années 1970.

 

Les médias français et romands, tels Le Figaro ici [d'où provient la photo] ou Le Matin ici, viennent de tous nous conter la même histoire d'un contrôle fiscal qui aurait viré à l'émeute sur l'île grecque d'Hydra. Pour ce faire ils ont tous, avec une belle unanimité, reproduit les mêmes phrases, tirées vraisemblablement de la même dépêche d'agence, et cité le même analyste politique, sans le moindre esprit critique.

 

Un peu plus curieux l'excellent Contrepoints.org donne ici une version des faits quelque peu différente à partir d'un article ici, paru dans Athens News, quotidien grec de langue anglaise. Cette histoire emblématique m'a inspiré quelques commentaires qui sont publiés aujourd'hui par lesobservateurs.ch.

 

Francis Richard

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 10:45

Ces-mythes-qui-ruinent-la-France.jpgLe mois dernier tout le beau monde socialiste s'est levé d'un bond ici quand Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot-Citroën, a mis en cause le coût du travail en France lors de sa décision de licencier 8'000 personnes et de fermer Aulnay. L'argument était facile et il était faux.

 

Or c'est tout lecontraire. Dans l'excellent livre que consacre Alain Mathieu aux mythes qui ruinent la France, le président de Contribuables associés montre que le coût du travail est non seulement moins élevé en Allemagne qu'en France, mais encore que les dépenses publiques y absorbent 10 points de moins du PIB.

 

C'est ainsi, dans mon article publié ce jour sur lesobservateurs.ch, que j'explique pourquoi, dans le couple franco-allemand, l'Allemagne porte la culotte.

 

Francis Richard

 

Ces mythes qui ruinent la France, Alain Mathieu, 194 pages, Les Editions du Cri ici

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 22:20

Jerome-Cahuzac.jpgAujourd'hui le Parlement français à majorité socialiste a mis la dernière main à la loi de Finances rectificative pour 2012.

 

Comme de juste les mesures fiscales-sociales adoptées sont typiquement socialistes.

 

Les impôts et taxes vont augmenter. Ce qui - on en conviendra -est une grosse surprise...

 

Il est vrai que les socialistes français sont imaginatifs en la matière. Jérôme Cahuzac [sa photo provient d'ici], ministre socialiste délégué au budget, en a fait la démonstration l'autre jour à l'Assemblée nationale. 

 

Pour réduire un déficit budgétaire, les socialistes expriment leur intention d'égratigner les dépenses publiques qui arrosent leur clientèle électorale, en se gardant bien de le faire, mais font payer les riches, en attendant de devoir faire payer les moins riches, puis les encore moins riches, puis tous les autres.

 

Comme on va le voir, ces mesures sont très efficaces pour tuer la croissance - que les socialistes prétendent relancer artificiellement et sectoriellement à coups de dépenses publiques supplémentaires, telles que les primes d'achat de voitures dites vertes.

 

Comme il faut motiver les riches qui sont les moteurs de toute croissance, il convient de les soigner personnellement et de les atteindre à travers leurs entreprises, histoire sans doute de leur donner envie de gagner davantage d'argent, lequel sera immédiatement englouti dans les gouffres financiers étatiques au lieu d'être investis.

 

Les socialistes ne conçoivent la solidarité que forcée. Inventeurs de l'Impôt de solidarité sur la fortune, qui a pris la suite du regretté Impôt sur les grandes fortunes, les socialistes ont décidé de revenir sur les allègements du barème de l'ISF 2012 et, finalement, d'appliquer en 2012 le même barème qu'en 2011.

 

Evidemment François II, comme je l'ai indiqué dans mon article Cameron aime les riches, Hollande non , n'est pas touché par cette mesure puisque son patrimoine déclaré est inférieur à 1,3 million d'euros... Avec 1,17 million d'euros de patrimoine il ne paiera pas 0,55% sur la tranche entre 800'000 euros et 1,3 million d'euros. Le pauvre...

 

Les veinards ce sont les quelques centaines de milliers d'assujettis à l'ISF. Ils ont aimé le nouveau barème concocté sous Sarkozy, ils vont adorer celui appliqué sous Hollande. A partir d'une fortune d'1,5 million d'euros jusqu'à 1,6 million d'euros l'augmentation est seulement de 20%, mais elle culmine à 240% à partir de 4 millions d'euros. Ce qui ne pourra que faire vibrer la fibre patriotique de ces contribuables et leur procurer une joie indicible, celle de participer au redressement productif fiscal... 

 

Au total cette contribution exceptionnelle sur la fortune va rapporter 2,3 milliards d'euros. Les contribuables intéressés par cette mesure seront heureux d'apprendre qu'il leur est demandé 32% des prélèvements obligatoires supplémentaires ponctionnés en 2012, qui atteindront la bagatelle pour un socialiste de 7,2 milliards. Ils sont donc gâtés. Evidemment ils pourront regretter les caprices de la météo politique, qui s'est jouée à moins de 1,5% des voix près le 6 mai dernier... 

 

Qu'ils ne s'inquiètent toutefois pas ! Tout est prévu pour leur confort fiscal, du moins pour les plus petits d'entre eux, les plus nombreux, ceux dont la fortune se situe entre 1,3 et 3 millions d'euros: ils n’auront aucune démarche à effectuer; ils recevront en octobre, sur le même avis d’impôt que leur ISF, le montant de leur contribution exceptionnelle sur la fortune, payable le 15 novembre 2012.

 

Les socialistes, à raison, n'aiment pas les niches, mais ils aiment bien en faire aux entreprises, de préférence sectoriellement: ils ont instauré une taxe exceptionnelle de 4% sur les stocks de produits pétroliers, créé une taxe due par certains organismes de crédit et doublé la taxe sur les transactions financières. Les socialistes s'en prennent ainsi à une énergie fossile et à la finance. C'est à la fois écolo et socialiste, un pur bonheur.

 

D'une manière plus générale, les stock-options et les dividendes ne trouvent pas davantage grâce à leurs yeux. Les taxes des stock-options et des distributions d'actions gratuites passent de 14 à 30% pour les entreprises et de 8 à 10% pour les bénéficiaires. Dès 2012, les dividendes distribués coûtent aux entreprises une contribution additionnelle à l'impôt sur les sociétés de 3% de leur montant. Ce sont les encouragements socialistes à la performance humaine et à l'épargne investie dans les entreprises...

 

Pour rendre les entreprises françaises encore plus compétitives les socialistes vont faire la chasse aux optimisations fiscales qu'ils considèrent comme abusives. Ils vont taxer l'épargne salariale à 20% au lieu de 8%, correspondant fictivement au forfait social à la charge de l'employeur, en réalité à la charge indirecte des salariés. Lesquels ne sont pas oubliés, puisque leurs heures supplémentaires ne seront plus exonérées de cotisations sociales s'ils ont le bonheur de travailler dans des entreprises de plus de 20 salariés...

 

Enfin pour améliorer la trésorerie des entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 250 millions d'euros, le délai de paiement de la contribution exceptionnelle égale à 5% de l'impôt sur les sociétés est raccourci...pour leur apprendre la ponctualité fiscale.

 

C'est à peu près tout pour cette année. L'an prochain, comme la croissance sera certainement au rendez-vous, il conviendra de taper plus fort et surtout plus large. Et pour ce faire il y a un prélèvement bien plus efficace que la TVA, sociale ou pas, supprimée avant même d'être en vigueur. C'est la CSG, la Contribution sociale généralisée. En effet un point de TVA ne rapporte que 6,5 milliards d'euros, tandis qu'un point de CSG, assise sur les revenus, rapporte 10 milliards...

 

Les socialistes se laisseront certainement tenter. Mais chut ! Il est encore trop tôt pour en parler. Ce sera la cerise sur ... ce qui restera du gâteau.

 

Francis Richard

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.

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