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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 22:35

Claude-Gueant.jpgClaude Guéant, dont la photo provient d'ici, ministre de l'Intérieur français, s'adresse le 4 février 2012 à un auditoire d'étudiants français membres du syndicat de droite, l'UNI. Ses propos sont destinés à cet auditoire circonscrit.

  

Il ne tient pas de propos polémiques, mais des propos qui devraient même plaire à la gauche française. C'est compter sans le terrorisme intellectuel, qui, chez elle, est comme une seconde nature.

  

Un morceau de phrase du ministre, complètement isolé de son contexte, va être utilisé pour fabriquer une petite phrase, destinée à diaboliser cet adversaire à quelques semaines des présidentielles :

 

"Toutes les civilisations ne se valent pas."

 

Le Parisien en ligne du 5 février 2012, c'est-à-dire dès le début, a pourtant situé cette phrase dans son contexte ici :

 

"Dans son discours samedi, Claude Guéant a appelé à "protéger notre civilisation" et s'en est pris à la gauche. "Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas", a déclaré le ministre également chargé de l'Immigration. "Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient", a-t-il argumenté, ajoutant: "celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique"."

  

Ce sont des propos auxquels la gauche française devrait souscrire sans difficulté. Ils sont en phase avec les valeurs qu'elle prétend depuis toujours défendre haut et fort. Deviennent-ils faux par le seul sortilège qu'ils sont tenus par un adversaire politique ?

 

En ne retenant que ce qui l'arrange pour créer la polémique, le monde politique de gauche va déformer les propos du ministre :

 

"En affirmant la supériorité de notre civilisation sur les autres, Claude Guéant révèle une fois encore la dérive d'une droite en perdition, prête à tous les abandons pour préempter le fonds de commerce du Front National" déclare aussitôt Bernard Cazeneuve, porte-parole de François Hollande.

  

Chez cet érudit, race et civilisation c'est vraisemblablement tout comme... Or Claude Guéant ne parle pas de races supérieures, comme le grand ancêtre républicain, Jules Ferry, dans un autre contexte sémantique. Il considère comme supérieures les civilisations qui défendent l'égalité à celles qui acceptent la tyrannie. En quoi est-ce une dérive pour un socialiste ?

  

Cécile Duflot, Secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, écrit :

  

"Retour en arrière de 3 siècles. Abject."

 

Si je compte bien, trois siècles en arrière cela donne 1712, la naissance de Jean-Jacques Rousseau... Quel rapport ? Trois siècles en arrière cela n'a rien à voir avec le sujet, mais c'est antérieur à la Révolution, à la devise liberté, égalité, fraternité, dont Guéant s'est justement réclamé. C'est donc faire un contre-sens historique complet de ce qu'a dit le ministre. 

 

SOS Racisme communique :

 

"Si ces derniers [propos], très graves, avaient été bel et bien tenus par le ministre de l'Intérieur en fonction, ils marqueraient une nouvelle étape dans une dérive vers des extrêmes inacceptables, structurés notamment par des logiques d'infériorisation de l'Autre."

Le porte-parole de Hollande parlait de dérive. L'organisation, qui a fait de l'anti-racisme son fonds de commerce, précise de quelle dérive il s'agit, d'une dérive vers des extrêmes inacceptables . Ah bon ? Claude Guéant considère pourtant que les civilisations qui défendent l'égalité - le contraire de l'infériorisation de l'Autre - sont supérieures à celles qui acceptent la haine sociale ou ethnique...

Le comble a été proféré aujourd'hui à l'Assemblée nationale française par le député apparenté socialiste Serge Letchimy ici :

"Montaigne disait « chaque homme porte la forme entière d'une humaine condition ». J'y souscris. Mais vous, monsieur Guéant, vous privilégiez l'ombre. Vous nous ramenez jour après jour à des idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration au bout du long chapelet esclavagiste et coloniale."

Au fur et à mesure que grossit cette polémique, montée de toutes pièces, l'interprétation de gauche, exactement à l'opposé des propos tenus, est passée de la "dérive d'une droite en perdition" à "la dérive vers des extrêmes inacceptables" en passant par un "retour en arrière de 3 siècles" pour aboutir "aux idéologies européennes qui ont donné  naissance aux camps de concentration".   

Bref la gauche française ne sort pas grandie de cette polémique contre Claude Guéant. Car, ou bien elle ne comprend pas les propos qui ont été tenus par le ministre, ou bien elle est malhonnête intellectuellement. Dans les deux cas, elle ne donne pas envie...

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord disait que "tout ce qui est excessif est insignifiant". En l'occurrence c'est très signifiant.

Francis Richard

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 20:00

Spectacle du Monde janvier 2012Dans Le spectacle du monde ici de janvier 2012, consacré à la politique étrangère de la France, un article a retenu particulièrement mon attention. Parce que ce qu'il dit à propos de la France est de portée bien plus large.

 

Dans cet article, intitulé Le dilemme français, Eric Branca nous explique comment la venue au pouvoir de Valéry Giscard d'Estaing rompit avec la traditionnelle politique étrangère de la France.

 

Jusqu'alors la politique étrangère de l'Etat français, entité historique, était dictée par la défense de ses intérêts vitaux. C'était la conception du général de Gaulle. Désormais il est comme les autres Etats, qui ne sont que "des pions sur l'échiquier d'une démocratie mondiale où tout se décide par le vote" :

 

"L'apparente résignation du nouveau pouvoir à laisser la France glisser du statut de sujet à celui d'objet de la vie internationale n'est pas le fruit du hasard."

 

Elle masque un dessein à peine dissimulé. Giscard d'Estaing, qui est un homme de Jean Monnet, veut réaliser le programme de ce dernier : réaliser la "fusion progressive des nations européennes en un Etat fédéral expérimental, prodrome d'un gouvernement mondial".

 

Sous son septennat sera créé le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, sera décidée, en 1977, l'élection du Parlement européen au suffrage universel et, en 1979, sera créé le Système monétaire européen "matrice d'où sortira, avec le traité de Maastricht (1992), l'instauration d'une monnaie unique européenne, le 1er janvier 1999".

 

Avec ce traité contre lequel j'ai eu l'honneur de voter, la souveraineté des Etats européens d'absolu devient relative : le droit externe édicté par des organes non élus prévaut dès lors sur les lois nationales votées par des parlements élus, ce de manière définitive. Petit à petit les Etats seront dessaisis de leurs prérogatives.

 

La monnaie unique va être le moyen prémédité d'aller encore plus loin en privant les Etats de leur liberté budgétaire et en "imposant les mêmes obligations à des zones au développement divergent" :

 

"Ainsi est-on parvenu au résultat de "l'effet d'engrenage" (ou spill over effect) vanté par Jean Monnet au moment de l'entrée en vigueur de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (Ceca), en 1952 : un transfert en douceur des compétences traditionnellement régaliennes vers des organismes techniques échappant aux "aléas" - comprendre : à la volonté des peuples."

 

Eric Branca cite Jacques Delors, alors président de la Commission de Bruxelles, qui déclarait le 30 novembre 1989 lors d'un colloque du Center for European Studies de Boston:

 

"Le secret de la construction européenne est celui d'une dialectique entre la force des engagements fondamentaux et le développement spontané de ses multiples effets d'engrenage..."

 

Il cite également l'ineffable Jacques Attali qui confiait le 11 août 2011 à la revue sur Internet du Council on Foreign Relations (CFR):

 

"Lorsque nous avons créé le marché unique, en 1984, nous savions que le marché unique ne pourrait pas fonctionner sans une monnaie unique, et nous avons créé une monnaie unique. Et lorsque nous avons créé cette monnaie unique, nous savions que la monnaie unique ne pourrait pas survivre sans un budget fédéral."

 

Ce n'était qu'une première étape vers le mondialisme. Ce jour-là Jacques Attali concluait d'ailleurs, toujours cité par Eric Branca:

 

"Nous sommes en train de voir apparaître un marché mondial sans un Etat de droit mondial. Nous avons donc besoin d'une primauté globale du droit [...] et d'un nouveau système international où la charge de la réserve de monnaie mondiale serait répartie entre les Etats-Unis, le Japon, la Chine et l'Europe."

 

La création de l'euro était donc bien un piège et ... l'adopter mettre le doigt dans un engrenage conduisant à un nouvel ordre mondial sans avoir à donner la parole aux peuples. Le pacte budgétaire décidé par le sommet européen de lundi dernier, 30 janvier 2012, en est une nouvelle illustration et une nouvelle étape.

 

Francis Richard

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 11:30

Reac.jpgLe titre, à première vue, pourrait paraître provocateur. Après lecture il l'est beaucoup moins, voire pas du tout. Car dans De l'urgence d'être réactionnaire, publié aux PUF ici, Ivan Rioufol nous explique ce qu'il entend par ce vocable qui, dans la bouche, et dans la prose de certains, se voudrait injurieux et même assassin.

 

L'épithète de réac ne fait plus peur à ceux qui en sont affublés par des adversaires inimicaux et, même, ils le revendiquent, se l'approprient, par le plus beau des effets boomerang. La signification qui en est donnée n'est toutefois pas toujours la même.

 

Ainsi Dans la tête d'un réac d'Eric Brunet ici s'agissait-il surtout d'une attitude devant la vie, caractérisée par la fidélité et l'insolence. L'auteur considérait les réacs comme une espèce en voie d'extinction, à laquelle il était cependant fier d'appartenir.

 

Pour Ivan Rioufol, au contraire, c'est une espèce à qui l'avenir appartient. La réaction n'est-elle pas ce qui permet d'avancer ? Le néo-réac ne s'interdit pas la nostalgie, mais ce n'est pas le retour à l'ancien monde qui le meut. Il est un réactionnaire de progrès.

 

Tandis que le conservateur prône la réforme, le néo-réac est porteur de rébellion, voire de révolution. Pour le moment il n'est qu'un franc-tireur, mais il est appelé à faire masse, tant il est vrai qu'il ne restera pas longtemps seul à vouloir qu'on le laisse continuer à vivre, tout simplement :

 

"Le réactionnaire d'aujourd'hui est un démocrate déçu et révolté, avec qui les décideurs devront compter. Il va se faire de plus en plus entendre, à mesure que les crises, et singulièrement celles de l'endettement public et du multiculturalisme, vont dévoiler les désastres de décennies d'utopies indifférentes aux réalités et à la vie des gens."

 

L'urgence, pour les décideurs, est de se mettre à l'écoute des gens pour éviter que leur sourde colère ne soit détournée par des partis extrémistes et autoritaires. Il faut qu'ils arrêtent de nier les évidences et de diaboliser les récalcitrants. Sinon  ce sera le retour en arrière, excessif et irréaliste, des protectionnismes. 

 

L'auteur s'en prend avec raison au politiquement correct. Penser mal, en France particulièrement avec les lois mémorielles, peut vous valoir des sanctions. Car le débat est mis sous surveillance de la justice, ce qui est la marque distinctive des pays totalitaires.

 

Les médias évangélisateurs sont les promoteurs de cette mise sous tutelle de la libre expression. Il n'est pas étonnant que, renonçant à leur mission d'information au profit d'un moralisme intolérant, ils ne supportent pas la contradiction et l'entêtement des faits. Il n'est pas étonnant non plus qu'ils perdent au fil des jours de l'audience, donc de leur pouvoir de nuisance.

 

Pour les élites, qui méprisent les peuples européens et ne tiennent pas compte de ce qu'ils disent, les racines, les héritages, la diversité, les droits de l'homme ne sont bons qu'à condition de les appliquer uniquement aux populations extra-européennes.

 

Ces dernières sont confortées dans leurs communautarismes par l'anti-racisme qui ne condamne pas leurs propres racismes, au contraire, et par la haine de soi, que les élites européennes cultivent dans leurs populations en enseignant une histoire manichéeenne, où les ancêtres européens sont les seuls coupables de tous les maux.

 

En Europe l'immigration économique en provenance de pays musulmans est devenue une immigration de peuplement (qui est favorisée, selon moi, par les Etats-Providence et l'absence de libertés des pays d'origine). C'est un problème réel auquel le continent est confronté et que ne veulent pas voir ses élites.   

 

Sous peine d'être taxé d'islamophobie - qui est encore la peine la plus légère qui puisse être infligée - il est interdit de s'exprimer librement sur l'islam. Rioufol veut croire que l'islam n'est pas incompatible avec une forme de démocratie, mais il n'est pas naïf :

 

"L'intégrisme est à l'islam ce que la terreur est au communisme ou le chômage au capitalisme."

 

Pour que l'islam - qui veut dire soumission - se fonde un jour dans la culture démocratique occidentale, il faut qu'une autorité laïque soit capable de ne pas lui accorder de statut privilégié, de ne pas cèder à ses demandes d'exemptions et à ses exigences de conformité à la charia.

 

Comme les élites ne semblent pas prêtes à l'affrontement qui se prépare, Rioufol en appelle à l'insurrection civique de la société civile, ce cinquième pouvoir, qui commence déjà à se faire entendre par d'autres canaux que les classiques, grâce à la révolution d'Internet. 

 

A l'islam politique, cette idéologie qui véhicule régression et obscurantisme quand elle est appliquée à la letttre, il faut opposer "une résistance légitime, qui est celle d'une culture qui n'a pas à rougir de ce qu'elle est ni de ce qu'elle a produit".

 

C'est pourquoi il faut donner la parole au peuple sur des sujets comme la sécurité ou l'immigration. Il est envisageable de lui poser ces questions essentielles, qui doivent relever de la souvraineté nationale, par l'intermédiaire de référendums d'initiative populaire, comme cela se pratique en Suisse, en Allemagne ou en Italie.

 

Au regard de ce qui se passe dans toute l'Europe Rioufol pense que l'Internationale des néo-réactionnaires est en marche, prélude en France à une Union nationale :    

 

"Les réalités et leurs complexités obligent les citoyens et leurs représentants au réalisme et à l'union, c'est-à-dire à être conservateurs quand il faut protéger ce qui doit l'être, libéraux si l'efficacité le juge nécessaire, socialistes quand la solidarité le demande."

 

Si le constat est indéniable, sont-ce les bons moyens d'y remédier ? 

 

Francis Richard 

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 00:25

Antifa.jpgOskar Freysinger est certes conseiller national UDC du Valais, brillamment réélu pour quatre ans le 23 octobre dernier, mais il est aussi écrivain, ce dont il a fait la démonstration éclatante avec son monologue Le nez dans le soleil ici.

 

Quand l'homme politique et l'écrivain décident de faire cause commune, cela donne Antifa, un manifeste antifasciste, publié aux Editions Tatamis ici, où la dérision le dispute à l'esprit ravageur, où les bons mots du débateur voisinent avec les syllogismes volontairement absurdes de l'homme de lettres.

 

Afin de répondre à Stéphane Hessel, l'indigné en chef, le député valaisan s'est mis dans la peau d'un indigné de base, partisan forcené à la fois de l'avortement et de l'euthanasie en raison de... "la cruauté de la vie".

 

Ada, la copine de cet indigné lambda, fait de plus en plus passer le sauvetage improbable du monde avant la bagatelle, ce qui est d'autant plus cruel pour son copain qu'"elle a un de ces culs, Ada" et qu'il en est de plus en plus réduit au self-service. Alors qu'il est en perdition, il a la soudaine révélation de l'indignation qui sauve, l'indignation contre tout et rien :

 

"C'est fou ce que ça donne un sens à la vie, l'indignation." remarque-t-il, ravi.

 

Le comble de l'indignation ? De se trouver "face à des gens qui se permettent de ne pas être indignés", alors qu'il y a tant de raisons dans le monde d'être indigné ne serait-ce qu'au vu des manifestations de la nature, dont la cruauté est peut-être acceptable à la rigueur chez les animaux, mais inadmissible chez les humains.

 

Les humains ? Tous des victimes, dont certaines "ont la fâcheuse tendance à devenir des bourreaux". Il en est ainsi de juifs qui sont devenus fachos et qu'il convient alors d'appeler israéliens ou sionistes, faut pas confondre. Quand les nazis boycottaient les magasins juifs dans les années 1930, c'était de l'antisémitisme. Mais boycotter aujourd'hui les produits israéliens, c'est faire acte de résistance...

 

Au premier rang des victimes ? Tous les criminels, "sauf les riches, les curés pédophiles et le pape", bien entendu. 

 

Le monde n'est composé que de catégories, de minorités, qui forment une majorité plurielle. Alors que les fachos ne sont pas une catégorie, mais un état d'esprit qui peut être corrigé, pour les sauver, en les aplatissant. Rien à voir avec la violence. D'ailleurs :

 

"Nous, par exemple, on ne brûle pas les livres. On n'est pas des barbares. On les interdit." dit-il avec fierté.

 

Pour un antifa digne de de nom :

 

- La vérité n'existe pas. Prétendre le contraire, c'est facho. De même "le discours fonde la réalité". Pas l'inverse. Les faits sont fachos, donc indéfendables : c'est pourquoi "l'homme se libère du réel".

 

- En matière d'éducation il ne doit plus y avoir de punitions, plus de contraintes, plus de principes moraux : il faut niveler par le bas afin que tout le monde puisse y descendre; il ne faut plus rien imposer aux enfants, mais négocier avec eux.

 

- L'Etat n'est pas au service des citoyens, c'est l'inverse : "Le paradis sur terre existe, et l'Etat-providence est son prophète !".

 

- Les états sont trop nombreux. Il faut que les frontières disparaissent et qu'un état général, universel, planétaire dispense "le bonheur partout".

 

- L'éducation sexuelle mise en pratique doit permettre aux enfants d'être des victimes conscientes si un adulte non-autorisé abuse d'eux.

 

- "La sexualité est une et multiple à la fois".

 

- Seules les intentions comptent, pas les actes. C'est pourquoi les fachos sont méchants et les antifa gentils.

 

- Un facho ne peut pas être un humoriste, ni un écrivain génial. Point barre. Tant pis pour Céline !

 

- "Le prochain n'est jamais aussi proche que quand il est lointain" et c'est encore mieux quand le lointain prochain immigre et met la misère à portée de main : "ça diminue les frais de transport"...

 

- L'excuse est le corollaire de l'indignation.

 

- Le capital doit être éradiqué : "Tout le monde sera pauvre, mais la pauvreté n'est-elle pas notre seule dignité ?".

 

- Tout change : ainsi celui qui doit tenir une promesse n'est plus celui qui l'a faite...

 

Le livre se termine par une description irrésistible de la vie en communauté, dans laquelle Ada a entraîné l'auteur du petit manuel antifa. Je laisse au lecteur le soin de découvrir quel sort cruel lui est réservé. 

 

Cet indigné aspire alors, pour s'en sortir, à devenir socialiste : faut-il qu'il soit désespéré !

 

Oskar Freysinger force-t-il le trait ? Un poco, ma non troppo...

 

Francis Richard       

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 23:40

L-Age-d-Homme-fete-ses-45-ans.jpgSamedi 26 novembre 2011 après-midi. La salle des fêtes de la mairie du VIe arrondissement de Paris, qui se trouve place Saint-Sulpice, est noire de monde. Il a fallu rajouter des bancs tapissés de velours pour permettre à l'assistance de s'asseoir.

 

A la tribune se succèdent l'Ambassadeur de Serbie à Paris, S. Exc. Dusan Batkovic, le Pr Jacques Catteau, Jean-Baptiste Baronian, membre de l'Académie royale de Belgique, Jean-Pierre Vanderstappen, le Pr Gérard Conio, Lydwine Helly, Christine Mestre, présidente de l'Association France-Oural, Olga Zinoviev, directrice du Centre de recherches Alexandre Zinoviev, Polina Zinoviev, peintre. Ils sont venus célébrer les 45 ans de L'Age d'Homme ici et rendre hommage à son fondateur, Vladimir Dimitrijevic, que ses amis proches appellent Dimitri.

 

Dans l'assistance je rencontre Uli Windisch, qui me présente à l'Ambassadeur de Suisse en France et à Monaco, S.Exc. Jean-Jacques de Dardel, qui vient d'être nommé à Paris, et Edgar Morin, qui lui avait promis de venir et qui est là, en pleine forme, à nonante ans cette année, tandis que chante au fond de la salle un choeur orthodoxe aux accents graves de toute beauté.

 

Dans un salon proche de la salle des fêtes deux films sont projetés tour à tour.

 

L'un a été réalisé par Jean-Pierre Bonneau. Il est intitulée Personne déplacée, comme le livre d'entretiens de Vladimir Dimitrijevic avec Jean-Louis Kuffer, dont j'ai rendu compte ici, quand il a paru dans la collection du Poche suisse. On y voit Dimitri s'entretenir avec le Père Nicolas Ozoline, notamment sur l'orthodoxie, sur Vladimir Volkoff et son indépassable tétralogie des Humeurs de la mer éditée par lui, sur ces compatriotes serbes, qu'il ne demande pas de magnifier mais de simplement respecter.

 

L'autre film, intitulé Le sablier du siècle, est réalisé par Claude Herdhuin. Il s'agit du portrait du général Pierre-Marie Gallois, ami de Dimitri, qui souligne en particulier les conséquences désastreuses de la reconnaissance du Kossovo, ce fâcheux précédent d'une terre livrée à ses immigrés devenus majorité, et qui raconte la désinformation sur son intervention, à la demande des services secrets français, auprès du général Ratko Mladic, pour faire libérer en 1995 deux aviateurs français, que ce dernier avait fait prisonniers.

 

Dans un autre salon sont exposées des photos de Louis Monier qui représentent des écrivains tels que Georges Haldas, Eugène Ionesco en compagnie de Mircea Eliade et d'Emil Cioran, Stéphane Courtois, Roland Barthes, Pierre Gripari, Vladimir Volkoff et de tant d'autres écrivains, édités ou non par L'Age d'Homme.

 

Notre-Dimitri.jpgSur l'invitation on peut remarquer un petit dessin à l'encre noire. Il est de Dimitri. Il représente un passeur... C'est ainsi que l'avait qualifié fort opportunément Jean-Louis Kuffer. 

 

Le portrait de Dimitri, qui figure également sur l'invitation, est l'oeuvre du peintre et sculpteur serbe Pierre Omcikous. Sur ce tableau, reproduit en couverture du livre paru ce samedi, qui lui rend hommage, Dimitri lit et paraît "concentré et heureux". 

 

La cotisation de l'Association des Amis de Vladimir Dimitrijevic et de l'Age d'Homme, créée ce samedi, dont le but est "d'aider au rayonnement et développement de la maison d'édition dans l'esprit de son fondateur", donne droit cette année à cet ouvrage qui honore Dimitri, mort au travail, sur une route de Bourgogne, le 28 juin de cette année.

 

Comme le dit dans ce livre Richard Aeschlimann à son propos :

 

"Son vrai pays était la vie, la littérature, l'amitié, l'amour; là où vivent les contrebandiers du verbe, les passeurs d'idées, là où le vent de la pensée circule librement."

 

Bernard de Fallois rend cet hommage d'un éditeur à un autre éditeur :

 

"Editer pour lui n'était pas le moyen de vendre des livres mais le moyen de les faire exister."

 

Gérard Joulié en explique le pourquoi en s'adressant en ces termes posthumes à Dimitri :

 

"En d'autres temps vous eussiez été prêtre et soldat. La bassesse du nôtre vous a fait éditeur de livres afin de maintenir à flot le niveau des âmes."

 

Le même ajoute un peu plus loin :

 

"Lire était pour vous une occupation sérieuse. Jamais la littérature ne fut pour vous un divertissement."

 

Jean-Michel Olivier publie un extrait d'un roman qu'il a mis en chantier et où il parle de Dimitri. Il aborde l'engagement de Dimitri aux côtés de sa patrie, la Serbie, dans le conflit balkanique et met dans la bouche d'un protagoniste ces paroles : 

 

"Ceux-là mêmes qui, naguère, l'avaient porté aux nues, quand il dénonçait les dangers du communisme, le crucifiaient à présent pour l'attachement qu'il vouait à son pays."

 

Toujours est-il que cet engagement  -"son plus beau titre de gloire" selon Gérard Conio -, a coûté très cher à sa maison d'édition, qui n'en a pas moins continué à faire paraître quelques 150 titres par an : il n'y en a pas moins de 4'500 au catalogue. Qui dit mieux ?

 

Sa fille, Andonia, que Dimitri voyait bien en patronne, a repris le flambeau de son père. Elle était là samedi dernier. Elle sera là, à Lausanne, le vendredi 9 décembre prochain, pour la journée portes ouvertes, de 14 h à 20 h, des nouveaux locaux sis 2 et 4 avenue du Théâtre. Car elle cultive, comme son père, la vertu d'espérance et doit se plaire à dire, comme son père :

 

"On continue !"

 

Francis Richard

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:50

Parlement-grec.jpgLe référendum, par lequel Georges Papandréou voulait consulter le peuple grec sur son asservissement à l'Union soviétique européenne, n'aura pas lieu, comme la guerre de Troie, revue et corrigée par Giraudoux.

 

Il aura suffi à Papandréou d'agiter ce mistigri - donner la parole au peuple grec, qui est le premier intéressé à son destin - pour que se déchaînent contre lui tous ceux qui en Eurocratie ont peur des démentis populaires.

 

Les dernières fois que les eurocrates ont permis à des peuples de s'exprimer ils ont reçu des gifles sur une joue. Ils sont d'autant moins enclins à tendre l'autre qu'ils ne veulent pas entendre non plus parler des racines chrétiennes du continent...

 

La comédie du renoncement démocratique grec s'est déroulée en cinq actes, ce qui est d'un classicisme trivial :

 

Acte 1 : L'échec calamiteux de l'Etat-Providence grec est devenu patent et préfigure celui des autres Etats-Providence européens

 

Acte 2 : Par une belle nuit d'automne les dirigeants de ces Etats-Providence accouchent au forceps d'un accord pour sauver leurs fesses 

 

Acte 3 : L'impopulaire Papandréou propose de demander au peuple de se prononcer sur cet accord dans les urnes plutôt que dans la rue

 

Acte 4 : Les dirigeants des autres Etats-Providence convoquent l'imp(r)udent et lui demande de renoncer à cette drôle d'idée

 

Acte 5 : Papandréou n'écoutant que la voix de ses maîtres renonce et obtient la confiance de ses pairs pour éviter à tous le verdict populaire

 

Tout est bien qui finit bien ...sauf que l'Etat-Providence grec fera de toute façon faillite, tôt ou tard... et les autres aussi.

 

Dans cette histoire, Papandréou, discrédité, aura perdu son honneur. S'il était sincère quand il voulait demander son avis au peuple grec, il aura montré qu'il était incapable de tenir tête à ses maîtres européens. S'il ne l'était pas, il se sera révélé maître-chanteur hors pair pour obtenir la confiance de son parlement [la photo provient d'ici].

 

Dans cette histoire les dirigeants de l'Union soviétique européenne auront montré qu'il ne fallait pas leur mettre le nez dans leur caca anti-démocratique. On sait que d'entendre ce que veulent les peuples est le cadet de leurs soucis. Fonctionner par diktat est chez eux seconde nature. Ce n'est donc qu'une nouvelle confirmation de leur constante imposture... 

 

Un dessin de cette semaine de Mix et Remix ici dans L'Hebdo du 3 novembre 2011, résume bien la situation avant ce piteux dénouement. Il a pour titre : Grèce : annonce d'un référendum sur la dette ; et sous-titre : Nicolas Sarkozy consterné. Un personnage dit à l'autre : "... leur gouvernement veut demander son avis au peuple..." L'autre (Nicolas Sarkozy ?) lui répond : "... ces Grecs n'ont rien compris à l'Europe..."

 

Et d'aucuns voudraient que la Suisse adhère à cette Europe-là !

 

Francis Richard    

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 22:00

Papandreou.jpgDans l'Union européenne on n'aime pas donner la parole aux peuples. Le référendum, voilà l'ennemi. Les élites politiques européennes décident à la place des peuples ce qui est bon pour eux. Elles construisent un monde chimérique, où elles s'offrent de belles prébendes, sans leur demander jamais leur avis, ou en n'en tenant pas compte.

 

Afin de préserver les privilèges que ces élites se sont octroyées en récompense de leurs prétendus bons et loyaux services - en détournant surtout l'objet de leurs mandats -, elles demandent aux peuples des sacrifices rendus nécessaires par leur impéritie et leur interventionnisme, qui a pour but inutile de les faire mousser à leurs yeux ...

 

D'ailleurs, c'est bien connu, les peuples ne comprennent rien à rien. Il ne faut surtout pas leur donner la parole. Ils pourraient mal voter. On connaît la formule attribuée à un personnage de Bertolt Brecht - dans quel texte ? je ne connais pas la référence :

 

"Le peuple a mal voté ? Changeons le peuple."

 

Le peuple danois en 1992 n'a-t-il pas d'abord refusé de ratifier le merveilleux Traité de Maastricht, dont les fameux critères, arbitraires et faux, pour justifier l'euro, ne sont respectés aujourd'hui par aucun des pays qui y avaient adhéré avec ferveur ?

 

Le peuple suisse, la même année, n'a-t-il pas refusé l'entrée du pays dans l'Espace économique européen qui devait l'empêcher de tomber dans la misère, à laquelle il a échappé on ne sait trop comment, la faute à trop de chance sans doute ? 

 

Les peuples français et néerlandais en 2005 n'ont-il pas refusé de ratifier le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, que leurs parlements ont fini par accepter, dans leur dos, en leur donnant une particule - de Lisbonne - ce qui leur fait une belle jambe ?

 

Avec l'accord concocté la semaine dernière - voir mon article du 27 octobre 2011 : La Grèce évite le défaut: a-t-elle toutes les qualités pour s'en sortir ? - les marchés ont feint de croire que le risque d'un défaut de la Grèce était écarté, rejeté à ses calendes, alors qu'il était déjà reconnu en partie.

 

En organisant un référendum dans son pays, le premier ministre grec Georges Papandréou [dont la photo provient d'ici] a fait renaître l'incertitude, qu'un lâche soulagement semblait avoir conjurée. Et les marchés n'ont pas aimé être dérangés dans cette fausse tranquillité, à peine retrouvée. Ils ont tous baissé en choeur aujourd'hui.

 

Pourtant Papandréou a raison de donner la parole au peuple grec. C'est à ce dernier de prendre ses responsabilités puisqu'il est le premier intéressé par les sacrifices demandés. Papandréou a d'autant plus raison qu'il est préférable que le destin grec se décide dans les urnes plutôt que dans la rue.

 

Si le peuple grec refuse l'accord qui le met sous la triple tutelle renforcée de l'Union européenne, de la BCE et du FMI, la faillite ne sera juste prononcée qu'avant l'heure inéluctable. S'il l'accepte, ce sera en connaissance de cause, avec toutes les conséquences que cela comportera.

 

J'entends déjà les pourfendeurs patentés de la démocratie directe s'insurger contre cette parole donnée au peuple grec, tellement peu dans le goût européiste.

 

Je les entends dire que Papandréou aurait pu parler de ce recours au référendum avant que l'accord ne soit conclu au bout d'une nuit blanche passée à Bruxelles.

 

S'il l'avait fait avant, il n'aurait pas permis au peuple grec de juger sur pièces, jusque dans ses moindres détails, ce qu'implique sa sujétion accrue au pouvoir mondialiste, qui, en l'aidant sous la contrainte, essaie de lui faire oublier que le salut ne se trouve jamais dans le secours désintéressé des autres.

 

Francis Richard      

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 18:25

mouammar-kadhafi.jpgMouammar Kadhafi [dont la photo provient d'ici] est mort hier dans de bien étranges circonstances.

 

Est-il mort les armes à la main ou a-t-il été exécuté après s'être rendu ? Il semble que ce soit la deuxième hypothèse qui soit la bonne, qu'il ait été tué alors qu'il était aux mains des "rebelles". 

 

Les images de son corps ensanglanté, en boucle sur les télévisions du monde entier, jettent une lumière crue sur le comportement des vainqueurs à l'égard de leur ennemi vaincu. Ce qui n'est pas à leur honneur, quels que soient les crimes de ce dernier. Mais un cadavre exquis a l'avantage de se taire à jamais sur certaines compromissions.

 

D'autres images, du passé, parlent d'elles-mêmes sur les pactes déshonorants conclus avec ce diable pour obtenir de lui des avantages matériels :

 

- la tente de Mouammar Kadhafi dressée dans la cour de l'hôtel Marigny à Paris lors de sa visite à Nicolas Sarkozy en décembre 2007, quelques mois après la libération des infirmières bulgares 

 

- le baise-main que Silvio Berlusconi fait à Mouammar Kadhafi lors du sommet de la Ligue Arabe en février de cette année.

 

Il y a aussi un souvenir amer. Dans l'affaire des otages suisses en Libye l'Union européenne oblige la Suisse en mars 2010 à renoncer à sa liste noire des personnalités libyennes interdites de séjour sur le sol helvétique. Il ne faut pas mécontenter celui que, bien seul, j'appelle alors le dictateur fou, le tyranneau tripolitain... Les échanges commerciaux sont en effet plus importants que deux malheureux otages suisses...

 

Aujourd'hui le ton a changé, celui qui était courtisé naguère quand il représentait un intérêt économique pour les vautours européens n'est plus qu'un cadavre que l'on peut piétiner sans vergogne. En revanche le Conseil national de transition, CNT, libyen fait l'objet de toutes les caresses : la production de pétrole et les affaires pourraient bientôt reprendre... 

 

Nicolas Sarkozy, qui s'est refait une virginité en poussant à l'intervention de l'OTAN en Libye, fait tout de même, prudemment, profil bas : 

 

"On ne doit jamais se réjouir de la mort d'un homme quoiqu'il ait fait."

 

De même Silvio Berlusconi lâche cette sobre sentence latine :

 

"Sic transit gloria mundi." [Ainsi passe la gloire du monde].

 

Ces propos mesurés ne suffisent pas à masquer le fort contraste entre les léchements de bottes d'hier et les voeux aux gémonies que d'autres poussent aujourd'hui sans danger.

 

Francis Richard

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 21:55

DSKFranchement il est difficile de se faire une opinion sur DSK. Il n'y a qu'une certitude : son comportement avec les femmes est, le moins qu'on puisse dire, sujet à caution...

Les affaires Tristane Banon, Piroska Nagy et Nafissatou Diallo ne peuvent que renforcer l'intime conviction que ce comportement n'est pas au-dessus de tout soupçon. Mais cela ne suffit pas.

Pour tenter de me faire une opinion j'ai lu le rapport du procureur Cyrus Vance, traduit en français par Rue89 ici et mis en ligne le 18 septembre 2011; j'ai écouté l'entretien que DSK a accordé à Claire Chazal sur TF1 le même 18 septembre 2011 ici; j'ai écouté également l'entretien que Tristane Banon a accordé à Laurence Ferrari le 29 septembre 2011 sur TF1 ici.

Du rapport du procureur Cyrus Vance il ressort qu'il n'était plus possible de poursuivre DSK non pas parce qu'il était innocent à coup sûr, mais parce qu'il aurait été impossible de convaincre un jury au-delà de tout doute raisonnable de sa culpabilité.

 

Pourquoi ? Parce que la victime présumée a trop menti sur son passé et sur la suite des faits qui se sont produits après "le rapport précipité" entre elle et DSK (évalué à 7-9 minutes) dans la suite 2806 de l'hôtel Sofitel de New York. Il y a bien eu acte sexuel, mais il est impossible de prouver qu'il y a eu "usage de la force" et "absence de consentement". C'est la parole fragilisée de l'une contre celle renforcée de l'autre ...

Dans l'entretien accordé à TF1 DSK ne reconnaît qu'"une faute morale". Il clame son innocence et nie toute violence et toute absence de consentement. D'ailleurs le rapport du procureur le confirme, s'il en était besoin. En fait, comme on a vu, le rapport est plus nuancé que cela.

 

Il est cette fois une autre certitude. DSK ne se montre pas ce soir-là le moins du monde abattu. Il semble prêt à mordre et ses "nous verrons" sont lourds de menaces... En tout cas, s'il est coupable, il s'en sort très bien et, qu'il soit coupable ou innocent, il n'a rien perdu de son aplomb et de sa superbe, de son arrogance de donneur de leçons.

Dans l'entretien accordé à TF1 Tristane Banon maintient ses dires. Elle raconte qu'elle n'a pas porté plainte plus tôt parce qu'on ne l'aurait même pas écoutée. Aujourd'hui elle n'avait de toute façon rien à gagner à porter plainte. Elle savait qu'elle serait laminée, ce qui d'ailleurs ne manque pas : des communicants s'en prennent à sa vie privée, à son enfance etc. pour expliquer qu'elle n'a pas subi une tentative de viol...

Tristane Banon s'interroge sur la nécessité pour un innocent d'une immunité diplomatique, qui a été invoquée par les avocats de DSK pour que le procès au civil intenté par Nafissatou Diallo soit évité :

 

"Si j'étais innocent, accusé à tort, je n'aurais pas besoin d'une immunité diplomatique. La vérité ça suffit. Mais cela ressemble au personnage [...]. Quand on a l'immunité diplomatique cela veut dire qu'on a le droit d'agresser des femmes, de tenter de les violer ?" 

Il semble bien que le petit monde politico-médiatique était au courant du comportement douteux de DSK avec les femmes. Un Nicolas Sarkozy, par exemple, ne pouvait pas l'ignorer quand il l'a fait nommer à la tête du FMI. D'aucuns se posent donc la question qui tue : était-ce pour avoir en face de lui un adversaire politique vulnérable dans la course à l'Elysée de 2012 ?

Francis Richard

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 19:45

Petit Pierre Delsol L'Education nationale française qui se prétend le meilleur système au monde avec un effectif comparable à celui de l'ex-Armée rouge a pour résultats mirifiques : illettrisme et échec scolaire.

Dans son dernier livre, La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire, paru dans la collection Tribune libre chez Plon ici, Chantal Delsol explique quelle idéologie sous-tend ce système qui serait parfait.

Il est intéressant de lire ce livre du fait que cette idéologie sévit dans d'autres pays, même si en France elle est pousssée au paroxysme dans ses effets néfastes.

La base de cette idéologie est l'invention d'un enfant qui n'existe que dans le cerveau perverti de ses promoteurs. Le système unitaire français, qui n'autorise pas de penser autrement, a empêché de se rendre compte que cet enfant inventé était un déni de réalité.

Quel est cet enfant inventé ?

"L'enfant est considéré [...] comme un citoyen à part entière, déjà doté de toutes les capacités et attributs nécessaires. [...] Il est autonome de nature, et il s'agit seulement de laisser s'épanouir en lui ses capacités."

Cette conception de l'enfant, où l'on refuse de voir en lui "un être en devenir et attendant pour se structurer des modèles adultes" est à l'origine du déficit d'autorité qui se manifeste à l'école. L'enseignant ne peut plus être un maître que l'enfant respecte parce que :

 

"On commence par enseigner à l'enfant la liste de ses droits, comme s'il était un adulte responsable de soi et capable déjà de savoir à quels devoirs l'exposent ces droits. Il est le roi du monde." 

Cette idéologie provient de la démocratisation généralisée, supposée s'appliquer à tout. Chantal Delsol montre que la démocratie ne peut s'appliquer qu'à la société civile parce qu'il s'agit d'une société ouverte qui "transforme ses finalités au gré du temps".

 

La démocratie ne peut pas s'appliquer à des sociétés fermées qui se donnent des "finalités précises" telles qu'un syndicat, une armée, une église, avec des règles à observer connues à l'avance. L'école est justement une société fermée :

 

"Elle se donne pour but d'élever l'enfant à une vie adulte et raisonnable en l'insérant dans le monde culturel qui est le sien."

L'égalité des chances était réelle naguère. Il s'agissait d'offrir à tous les possibilités de s'élever, sans garantie de succès, puisque celui-ci dépendait des talents et des efforts de chacun. La réussite n'était pas encore devenue un droit pour tous. Il y avait égalité des conditions et non pas des situations :

"L'école républicaine des origines était fondée sur la certitude que tout enfant peut acquérir un savoir de base, essentiel pour accéder à l'autonomie citoyenne et à la maîtrise de son propre destin."

Petite parenthèse : mon père, né en 1906, n'avait que le certificat d'études. Il avait appris à lire, écrire et compter. Ce savoir de base  lui a permis de réussir professionnellement de manière exceptionnelle, tout aussi bien, voire mieux que son frère qui était sorti d'une grande école.

 

L'égalitarisme n'a rien avoir avec cette conception de l'égalité des chances puisqu'à l'école "tous sont censés tout y apprendre", sans tenir compte de la différence des esprits. En conséquence on enseigne d'abord le tout avant les éléments, globalement au lieu de partir du b-a-ba, et les notes sont proscrites puisqu'elles feraient ressortir les différences.

Le pire est que ce "système égalitaire ne produit pas du tout une société égalitaire, mais un vaste marché noir de la distinction". Chantal Delsol raconte ainsi comment les plus malins contournent la carte scolaire pour mettre leurs enfants dans les meilleurs établissements.

De même l'égalitarisme conduit à sélectionner les enseignants sur le seul savoir, sans tenir compte de leur pédagogie et de leur vocation... Une fois réussi leur concours ils deviennent fonctionnaires à vie et ne doivent pas leur avancement à leur mérite, mais à l'ancienneté. Dans ces conditions il faut être très motivé et avoir vraiment la vocation pour accomplir son devoir...

Le refus de la sélection conduit à un système hypocrite. Il y a d'une part l'élite émoulue des grandes écoles fortement sélectives, de l'autre la masse des étudiants qui sortent d'une université non sélective sans diplôme - deux tiers des étudiants abandonnent après la première année - ou avec des diplômes sans valeur :

"Il y a une telle différence entre l'université et la vie que, sorti des campus, l'étudiant ne reconnaît plus le monde."

Ce qui alimente son ressentiment et sa révolte... Tout cela parce que l'on refuse d'admettre que la diversité est la loi de la vie. Quand on est bien obligé de l'admettre, on refuse de lui reconnaître une légitimité...

Les Français sont fâchés avec l'argent et avec l'économie. Ils sont au-dessus de ces contingences matérielles. L'école et l'université sont donc gratuites pour tous, les moins aisés comme les plus aisés, au nom de l'égalité. Il ne faut pas faire apparaître qu'il y a des nécessiteux, au détriment d'une réelle solidarité mais au bénéfice des plus aisés. C'est un encouragement à la facilité, à la paresse, à la ruse, à l'indiscipline. Pourtant :

 

"Ne mérite l'estime que ce qui coûte, pas forcément de l'argent, mais de l'effort." 

Dans cet esprit les Français ne refusent pas de recevoir toujours plus de bienfaits gratuits, qu'ils considèrent comme des droits, car ils sont de fervents adeptes de l'Etat-Providence, responsable pourtant de leur paupérisation :

 

"Les droits deviennent exponentiels comme l'exigence de recevoir."

Les formations professionnelles sont dépréciées en France :

"Dans ce pays travailler uniquement avec son cerveau est infiniment plus respectable que travailler avec ses mains."

Du coup il y a peu de places dans l'enseignement technique, alors qu'il y a plein de débouchés, et beaucoup de places dans l'enseignement général, alors qu'il n'y a que très peu de débouchés. La création du collège unique n'a fait que dévaloriser encore plus les filières professionnelles sous prétexte d'égalité.

Le système scolaire français ne fonctionne pas pour la bonne raison qu'il est immense et ingérable :

"On se trouve devant un gaspillage d'argent et de talents, non pas du tout volontaire ni dû à la désinvolture, mais inhérent à l'organisation."

Ce système planifié engendre l'irresponsabilité de ses acteurs et, pour eux, la nécessité de combines telles, par exemple, que le recours au PACS pour être mutés à l'endroit désiré. Tout le monde en France sait ce qu'il faudrait faire pour y remédier mais, se heurte à l'opposition des personnels de l'Education nationale, idéologues et corporatistes confondus.

Que dit, dans un récent rapport, la Cour des Comptes ?

"Elle réclame la différenciation des moyens d'enseignement, l'accompagnement individualisé, la reponsabilisation des établissements : autrement dit, l'assouplissement général de la Machine, soit une libéralisation des énergies, des responsabilités et des autonomies."

Pour obtenir cet assouplissement du Mammouth, seraient bénéfiques la mise en concurrence de ce monopole avec le privé, où les élèves sont "mieux tenus", et le libre choix, qui est à la base de notre culture "où la personne est censée être autonome".

Pour ce faire, il faudrait justement que le monopole de la collation des grades soit aboli à l'université - il commence à être contourné par la collation de grades européens dans les universités privées - et que les écoles, collèges et lycées privés puissent dépasser le quota actuel de 17% d'élèves, respecté par les gouvernements de gauche comme de droite.

L'autonomie des universités fait l'objet du dernier chapitre du livre. Elle n'est pas cet épouvantail qu'agitent les personnels de l'Education nationale pour l'empêcher. Il faut dire que ces derniers s'accrochent à leur privilège de salaire à vie et à leur place inamovible, récompenses d'un mérite
qu'ils n'ont démontré qu'en début de carrière :

"A l'heure qu'il est les personnels de l'Education nationale savent bien que toute réforme profonde - apte à répondre aux problèmes - ira dans le sens d'une diminution de leur protection statutaire. Aussi préfèrent-ils que l'institution moisisse en l'état, dans un environnement de plus en plus délabré, avec des salaires bas par rapport à leurs homologues étrangers."

Entre-temps le scandale continue : le petit Pierre ne sait pas lire.

Francis Richard

PS du 27 septembre 2011 :

Le grand Francis croyait ne plus savoir lire [voir le premier commentaire]. Il n'en est rien. Voici la couverture de mon exemplaire du livre de Chantal Delsol. A comparer avec la couverture qui illustre l'article et qui provient du site Amazon.fr :

Petit-Pierre-Chantal-Delsol.jpg

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 14:49

La Rhune veille sur DonibaneCe matin je suis allé courir le long de la côte. J'ai quitté Etche Alegera par le chemin qui mène au phare de Sainte-Barbe. Le ciel très bleu était moucheté de nuages de coton blanc.

Je suis allé jusqu'à la plage d'Erromardie. Au retour, la vue de la baie de Donibane Lohitzun (Saint Jean-de-Luz), qui s'ouvrit à mes yeux, faillit me couper le souffle, ce qui aurait été regrettable, puisque j'étais en plein effort.

Imperturbable, la Rhune, la montagne magique du lieu, veille sur la ville enveloppée du halo d'une première chaleur d'un dernier beau jour d'été. A cette heure-là de rares baigneuses s'aventurent dans l'eau de la plage des flôts bleus, parmi les brisants découverts à marée basse.

Sous les tamaris de Sainte BarbeIl est à peine onze heures et déjà l'ombre des tamaris de Sainte-Barbe apporte une fraîcheur bienvenue. Car sous l'effort et les rayons du soleil mon torse commence à coller à mon tee-shirt, qui mériterait de s'appeler sweat.

A grande marée basse la baie dévoile tous ses charmes comme une belle ondine dépourvue de vêtements. Les rochers tapis d'habitude sous la mer surgissent et révèlent leur qualité de pierres marines semi-précieuses.

L'envie me prend de m'arrêter. Je ferme les yeux. Je les rouvre pour m'assurer que je ne me trouve pas au milieu d'un songe. C'est bel et bien un songe pourtant, mais un songe qui me tient éveillé, qui ne me trompe pas, qui marie devant moi un chef d'oeuvre de la nature à l'oeuvre architecturale des hommes.

Sainte Barbe à marée basseUn manteau de sable maintenant à découvert est tout plissé, comme s'il était mal repassé. Ce n'est pourtant que le résultat d'un jeu entre l'eau et ses grains, que les courants ont fini par onduler.

A l'horizon les Pyrénées forment un écrin qui met en valeur ce véritable joyau aquatique. Tout ragaillardi par ce spectacle tonique, je reprends ma course vers la ville.

Mon oeil est distrait par des passantes qui promènent ici leur chien. L'une d'elles, penchée en avant, offre à mon regard des mollets nus et des fesses serrées dans un panta-court moulant blanc, tandis qu'elle attache une laisse à son molosse. Une autre, plus prosaïquement, tient à la main de petits sacs poubelles dont je me garderais de vérifier le contenu.

DLe Grand Hotel à Donibaneonibane est une station balnéaire. Les estivants qui l'ont déserté depuis la rentrée des classes viennent ici passer des vacances en famille. Dans mon enfance, puis avec mes enfants, je n'ai pas fait exception.

Aujourd'hui, sur la grande plage, les clubs ont démonté leurs agrès et leurs filets de volley-ball. Les maîtres-nageurs-sauveteurs ne sont plus là pour surveiller. Le Grand Hôtel est toujours ouvert. Donibane a aussi son côté chic...

Je poursuis ma course sur la digue. Ce n'est pas la foule des mois d'août et juillet. Je n'ai pas vraiment besoin de me frayer un chemin. Je croise des retraités et de jeunes couples, dont certains manoeuvrent une poussette.

Le port de DonibaneDonibane est toujours un port de pêche. Ce ne sont pas des vaisseaux-fantômes que je peux y contempler mais de modestes embarcations. Les autres doivent avoir pris le large.

Je passe devant la Maison de l'InfanteMarie-Thérèse d'Espagne attendait de se marier avec le roi de France, un certain Louis XIV. La rue de la République descend vers la place qui porte le nom du monarque et où se déroulent les bals populaires...

Il ne me reste plus qu'à rejoindre mes pénates. Je fais souvent ce périple marin qui me relie à la terre. Je passe à chaque fois devant l'appartement qu'occupait ma mère les dernières années de sa vie. Je lève rituellement les yeux vers son balcon et songe qu'elle est venue, tout à côté, dans un petit hôtel, alors que je n'étais qu'un nourrisson, pour me redonner vie...

Francis Richard   

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 21:45

Geert Wilders sortie du tribunalSur ce blog, ici, j'ai raconté comment les pseudo-défenseurs de la liberté d'expression avaient finalement réussi à empêcher Geert Wilders de s'exprimer en Suisse en menaçant d'y troubler l'ordre public, en bons démocrates qu'ils se prétendent. Geert Wilders [sa photo à la sortie du tribunal d'Amsterdam provient d'ici] était présenté dans la presse romande comme un extrémiste de droite, un raciste, que sais-je.

 

Pourquoi ? Parce qu'il était poursuivi pour incitation à la haine raciale. La présomption d'innocence ne pouvait pas jouer en sa faveur. Il était condamné d'avance. Il avait le grand tort d'être inquiet de l'expansion de l'islam en Europe, qui comme chacun sait est une religion pacifique, tolérante, qui n'opprime pas les femmes et qui n'est pas le moins du monde raciste.

 

Ses crimes principaux aux yeux des dizaines de plaignants qui le poursuivaient en justice dans son pays ? D'avoir comparé le Coran à Mein Kampf et d'avoir diffusé un film, Fitna, ce qui veut dire discorde, montrant comment le Coran prêché peut être mis en application dans les faits. J'ai posté sur ce blog ici les 16 mn de ce documentaire-choc pour les internautes, afin qu'ils puissent juger sur pièce et non pas sur des on-dit.

 

Aujourd'hui le tribunal d'Amsterdam a rendu son verdict. Geert Wilders était bien innocent, n'en déplaise à tous ses calomniateurs et son jugement n'est pas susceptible d'appel. Il n'avait donc pas incité à la haine raciale, ni à la haine religieuse, contrairement à ce que hurlaient certains avec les loups.

 

Le juge a déclaré, rapporte Le Monde :

 

"Les déclarations de Monsieur Wilders ne constituaient pas une critique des individus mais de leurs croyances. (...) Le tribunal juge ces déclarations acceptables en raison du contexte et du débat de société."

 

Le "quotidien de référence" français ajoute :

 

"S'il a qualifié ces déclarations de M.Wilders de "grossières et dénigrantes", le juge a fait savoir qu'"elles ne constituent pas une incitation à la haine.""

Une autre manière de dire que Geert Wilders n'a pas pris de gants pour dire la vérité.

Cela va-t-il clouer le bec à ses calomniateurs ? Que non pas. Le Monde en tête, qui qualifie Wilders de chef de l'extrême-droite néerlandaise... Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose...

 

Francis Richard

L'internaute peut écouter ici sur le site de Radio Silence mon émission sur le même thème.

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 19:45
Armes lourdes Abidjan CocodyLa semaine dernière, j'écris sur ce blog que Le mondialisme fait main basse sur la Côte d'Ivoire. La suite des événements confirme cette main-mise de la communauté internationale sur le destin de ce pays.
  
Avec les élections présidentielles du 28 novembre 2011 il s'agissait, sous pression internationale, de réunir artificiellement un pays réellement coupé en deux depuis 2002, où une démocratie formelle à l'occidentale ne peut pas fonctionner parce que les fortes minorités n'y seront pas prises en compte, comme elles peuvent l'être en Suisse par exemple.  

Dans cet article du 7 avril 2011 je rappelle :

"A la dimension religieuse, nord musulman, sud chrétien, s'ajoute une dimension ethnique que l'on retrouve dans tous les pays d'Afrique, qui explique les clivages existant dans un même pays et qui fait partie de la longue histoire du continent que la parenthèse coloniale n'a pas gommé. Les ethnies ivoiriennes du nord sahélien et celles du sud et de l'ouest ne s'entendent pas depuis longtemps et la richesse se trouve ... dans le sud, avec son débouché maritime."

Or Alassane Ouattara représente le nord du pays et Laurent Gbagbo le sud, Abidjan étant la capitale économique où les deux Côte d'Ivoire, que les deux adversaires représentent, font jeu égal, avec des quartiers acquis à la cause de l'un ou à celle de l'autre.

Les résultats des élections présidentielles, compte tenu des fraudes commises dans les deux camps, ne permettent pas de les départager de manière absolument certaine. Si bien que chacun d'entre eux peut à bon droit revendiquer la victoire.
 
Toutefois la communauté internationale dans cette incertitude choisit son champion, Alassane Ouattara. Pourquoi ? Parce que ce dernier lui correspond parfaitement. Il est favorable à la réunification jacobine du pays, tandis que Gabgbo l'est de la partition, plus conforme à la géographie et à l'histoire.
 
En outre Ouattara n'est-il pas un bon musulman, de surcroît "libéral" ? Ne fait-il pas partie du sérail puisqu'il a été entre autres économiste au FMI ? Cerise sur le gâteau, n'a-t-il pas été marié par un certain Nicolas Sarkozy du temps où celui-ci était maire de Neuilly-sur-Seine ici ?
 
En face de lui Laurent Gbagbo a le grand tort d'être catholique et d'avoir une femme évangéliste. Dans ces conditions être "socialiste" ne suffit pas à le faire mieux considérer par cette communauté internationale qui désormais dirige le monde de plus en plus.
 
Seulement la communauté internationale ne s'attend pas à ce que Laurent Gbagbo s'accroche autant au pouvoir qu'il détient depuis dix ans. Quinze jours après l'élection du 28 novembre 2010, les sanctions économiques pleuvent sur la Côte d'Ivoire pour le faire céder, provoquant ruines et désolations dans le pays.

Comme Laurent Gbagbo ne cède toujours pas et qu'il reste toujours populaire dans le sud, la communauté internationale arme son adversaire qui lance une offensive éclair au cours de laquelle les troupes de Ouattara montrent leur vrai visage qui ne vaut guère mieux que celui des troupes de Gbagbo, comme en témoignent les massacres perpétrés à Douéké, dénoncés par le CICR. Le mythe des bons et des méchants a fait long feu.

Cette offensive ne rencontre pas beaucoup de résistance jusqu'à Abidjan où les forces de Ouattara se heurtent à celles de Gbagbo qui les attendent de pied ferme. Sans l'aide de la communauté internationale il n'est pas du tout sûr qu'elles auraient fini par l'emporter.
 
Ne respectant même pas la résolution 1975 du Conseil de sécurité, les troupes de l'ONU et les troupes françaises, représentant sur place la communauté internationale, offrent la victoire sur un plateau à Ouattara en pilonnant à coup de missiles la résidence de Gbagbo. Que Gbagbo ait été arrêté par des Français ou des Ivoiriens est alors de peu d'importance. 
 
Dans cette affaire la communauté internationale aura provoqué calamités sur calamités :
 
- une élection portant en elle tous les germes d'une guerre civile
- des sanctions économiques qui ont eu pour conséquence pénuries et appauvrissement de la population civile
- une guerre éclair qui fait en une semaine au moins deux fois plus de victimes que pendant les quatre mois précédents
- une fausse paix [la photo provient d'ici] qui commence aujourd'hui par des pillages et des combats à l'arme lourde.

On apprend aujourd'hui que la France apporte une aide d'urgence de 400 millions d'euros à la Côte d'Ivoire de Ouattara et l'Union européenne de 180 millions d'euros, sans doute pour ... réconcilier et reconstruire, après avoir divisé et détruit.
 
Cette histoire illustre une nouvelle fois le principe des calamités énoncé par Michel de Poncins, qui s'applique tout aussi bien à l'échelle internationale que nationale :
 
"Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité pour soi-disant corriger la première."
 
Francis Richard
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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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