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15 mars 2023 3 15 /03 /mars /2023 20:10
Mais où est donc passé ce crétin de machin?!, de Jacques Métrailler et benohit

Je sentais bien que c'était une mauvaise idée.

Dès le début, mon instinct me le signalait. Partir à LEGOLAND, avec nos quatre bambins, n'allait pas, et de loin, pas être une partie de plaisir. Sans compter que les Lego, je n'ai jamais aimé.

 

Jacques a eu toute sa petite famille contre lui. Chouchou, sa femme, et ses quatre enfants, Jeanne, 12 ans, Lila, 10 ans, Julien, 8 ans, et Eva, 6 ans, ont voté pour ce séjour de trois jours au mois d'octobre:

 

Ce mode opératoire démocratique, typiquement helvétique, dit-on, m'a toujours laissé perplexe. Je ne me souviens pas, étant petit, que ma mère nous ait permis de voter, et encore moins sur de telles thématiques.

 

Un jour, Jacques Métrailler a l'idée saugrenue de proposer à sa famille de prendre un chien. C'était pour lui seulement une réflexion, mais elle a été accueillie unanimement par Chouchou et les enfants.

 

Aller à LEGOLAND avec Jaïko pour jouer aux Lego était exclu. Aussi ce fut un drame de l'apprendre aux enfants. Même si c'était bien de le mettre en refuge, comme Julien avait été mis dans un camp d'été.

 

C'est à l'aller, pendant le trajet en bus, que Chouchou a appris la nouvelle par téléphone: Jaïko s'était enfui. Elle a passé la communication à Jacques qui ne s'est pas montré amène avec la nana du refuge.

 

Pour ne pas gâcher le séjour, ni Chouchou, ni Jacques n'en informent les enfants. Mais, le dimanche matin, ils n'ont toujours pas de nouvelle de leur crétin de machin et doivent leur annoncer qu'il a fugué.

 

Ce qui signifie qu'il est parti en vacances, comme le suggère Julien, approuvé par Jacques, pour trois semaines. Car, lui dit Chouchou, il n'y a guère qu'avec ton père que les "vacances" durent trois jours:

 

La majorité des personnes sensées partent une, deux, voire trois... semaines.

 

Retrouver illico Jaïko n'est pas une mince affaire pour Jacques. Il a dû quitter Fully depuis belle lurette. Mais Chouchou le lui a ordonné et il a dû obtempérer, hésitant cependant à faire comme lui, se tirer.

 

Cette recherche est l'occasion pour Jacques de faire des rencontres, avec une vieille dame solitaire ou avec une belle et douce jeune femme, avant que les enfants ne finissent par se joindre à cette aventure.

 

La recherche de Jaïko prend rapidement des proportions, surtout après que Chouchou a fait une annonce sur Facebook, si bien que cette histoire, où tout est vrai, traitée avec humour, devient une vraie épopée.

 

La réalité y dépasse la fiction, servie par un texte qui emprunte au langage parler, mais où l'auteur manie avec brio l'autodérision, et par des illustrations, et vignettes, non moins désopilantes de benohit 1.

 

Francis Richard

 

1 - Pseudo de Benoît Schmid.

 

Mais où est donc passé ce crétin de machin?!, Jacques Métrailler et benohit, 128 pages, Slatkine

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 19:00
La Folie du pélican, de Jean-François Haas

- Monsieur! Monsieur! Restez avec nous! Vous m'entendez? Restez avec nous!

 

Dans la nuit du 8 au 9 juillet 1998, Simon Thierrins est touché par un éclair, projeté par un clown, alors qu'il rentre chez lui. Ce n'est que dans l'après-midi du 9 juillet 1998 qu'il reprend connaissance et voit devant lui son fils cadet David:

 

Ce fut grâce à David que, dans les jours qui suivirent, il put reconstruire la journée du 8 juillet.

 

Simon, sa femme Lucie et leurs deux fils, Maxime, l'aîné, et David, s'étaient rendus sur leur île, située dans un méandre de la rivière, au pied d'une falaise de molasse: un affleurement de galets, de sable, de limon, d'herbes et d'arbustes.

 

En fait Simon avait découvert cette île dans son adolescence. Il y avait emmené Lucie après qu'ils ont fait co-naissance et, pour la première fois, ils avaient été nus l'un devant l'autre et avaient fait l'amour. Après quoi ils s'étaient mariés.

 

Cette fois, tous les quatre, en famille, ils étaient allés sur l'île pour fêter l'anniversaire de David, né le 7 juillet 1979, dix-neuf ans plus tôt. À leur retour ils étaient tombés dans un guet-apens et David et Simon en étaient les seuls rescapés.

 

Peu à peu le lecteur, effaré, apprend que c'est David le coupable. Ce fils en perdition - il s'est drogué et a fait ce qu'il fallait pour se procurer les moyens de son addiction - voulait enfin changer de vie et, pour cela, hériter seul de ses parents.

 

Peut-être, parce que lui-même et son frère Denis ont subi les colères et les coups de leur propre père, qui aurait pu, en échappant à ses démons leur montrer son amour, Simon ne veut-il pas se conduire de même avec David, quoi qu'il ait fait.

 

L'amour d'un père pour son fils échappe à la raison. De même que celui du fils pour sa famille. Car David, même si ses méfaits disent le contraire, frère 1 son père, sa mère et son frère. Et le pardon est insuffisant pour exprimer cet amour fou.

 

Au cours du procès est lue une lettre de Simon, adressée à David, au nom de Lucie et au sien: Tu as fait ce que tu as fait et tu es la chair de notre chair, l'os de nos os. Quand je pense, et j'y pense sans fin, à ce qui est arrivé, je suis en colère:

 

Pas contre toi. Mais contre le mal qui est en nous.

 

Dans un compte-rendu du procès, un journaliste demande que la loi serve de garde-fou contre un tel criminel et, commentant cette lettre, fait allusion, sans la citer, à l'Allégorie du Pélican, d'Alfred de Musset, où ce passage explique le titre:

 

Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,

Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,

Ses petits affamés courent sur le rivage

En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.

Déjà, croyant saisir et partager leur proie,

Ils courent à leur père avec des cris de joie

En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.

Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,

De son aile pendante abritant sa couvée,

Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;

En vain il a des mers fouillé la profondeur;

L'océan était vide et la plage déserte;

Pour toute nourriture il apporte son coeur.

 

Francis Richard

 

1 - Le verbe frèrer est employé par Jacques Brel dans sa chanson Jojo.

 

La Folie du pélican, Jean-François Haas, 336 pages, Bernard Campiche Editeur

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4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 21:20
S'échapper, de Martine Duquesne

J'ai longtemps cru qu'avec le temps, les remords s'estomperaient. Mais non, c'est faux, le temps passe et rien ne s'arrange. On ne se défait pas de son passé, c'est lui qui vous défait.

 

Maxime, cinquante-deux ans, est agrégé de lettres. Il enseigne le français dans un collège ZEP1 de la banlieue lyonnaise. Il a perdu le feu sacré et c'est le bordel dans [ses] classes.

 

Maxime a pratiquement renoncé à toute vie amoureuse quand il fait la connaissance de Lina. Qui a passé un DESS2 de Comptabilité et a un poste d'expert-comptable chez AXA:

 

Peu de temps après notre rencontre, on s'est installés ensemble.

C'était dans l'ordre des choses.

 

Ni l'un ni l'autre ne sont heureux dans leur métier. La différence est que l'un s'échappe dans le mensonge pour ne pas décevoir l'autre, qui, passionnée, s'échappe dans la littérature.

 

Lina, les dimanches soir de profonde déprime, rappelle à Maxime cette phrase d'Albert Camus, un de ses auteurs préférés: Au milieu de l'hiver, j'ai découvert un invincible été.

 

Maxime et Lina connaissent quatre années merveilleuses, jusqu'au jour de novembre 2015 où leur bonheur s'arrête net. Ce jour-là, Lina apprend qu'elle est atteinte par la maladie:

 

Lina répétait en boucle, Qu'avons-nous fait pour mériter ça? Je ne savais jamais si elle parlait de sa maladie ou des attentats. Rapidement, j'ai compris que les deux événements se télescopaient dans sa vie.

 

La maladie de Lina a des hauts et des bas. Plus que jamais, une fois hospitalisée, elle s'échappe dans la lecture, puis l'écriture. Elle tient un journal dans lequel elle écrit un jour:

 

Je vais mieux. Pour combien de temps? Souviens-toi, Max, tu disais plus de vingt ans d'écart, c'est trop. Au final, tu vois, la vie m'a envoyé une maladie de vieux.

 

Maxime fait son possible pour faire bonne figure quand il rend visite à Lina, mais il sent qu'il n'a pas l'étoffe d'un héros, n'a pas le coeur, un jour, de rester auprès d'elle, par lâcheté:

 

- Reste, s'te plaît... ne pars pas, reste.

- Désolé, je peux vraiment pas.

 

Quand la fin, inéluctable, arrive, Maxime est désemparé, d'autant que sa vie au collège est un enfer après qu'il s'est mis à dos le principal, lequel lui donne des envies de meurtre.

 

Ne reste qu'une seule issue: S'échapper. Après avoir sombré dans l'alcool, renoncé à une thérapie, du jour au lendemain il opte pour un circuit organisé dans l'Ouest américain.

 

Pendant le voyage - il a emporté avec lui son carnet - Lina est d'abord présente à son esprit, puis il se dit qu'elle aimerait être avec lui, enfin qu'il pourrait bien recommencer sa vie...

 

Francis Richard

 

1 - Zone d'éducation prioritaire.

2 - Diplôme d'études supérieures spécialisées.

 

S'échapper, Martine Duquesne, 192 pages, Éditions Favre (sortie le 9 mars 2023)

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 20:10
L'ancien calendrier d'un amour, d'Andreï Makine

L'infidélité de sa belle-mère avait une certaine logique. Le père avait trente ans de plus qu'elle, il était chauve, bedonnant et, à table assourdissait tout le monde de sa voix de plaideur. Tomine, lui ressemblait à l'un des acteurs du cinéma naissant. Ces bruns ténébreux qui palliaient leur mutisme avec une gestuelle expressive.

 

En cet août 1913, en Crimée, Valdas va avoir quinze ans. Il ouvre les yeux sur le trio tchékhovien que forme, sur scène comme à la ville, sa belle-mère Léra, juvénile épouse, son père, mari âgé, et Tomine, le peintre.

 

Car Léra organise des spectacles sur la terrasse de leur résidence d'été, l'Alizé. Ce sont des saynètes, souvent tirées des récits humoristiques d'Anton Tchékhov. Valdas se rend alors compte que tout n'est que théâtre.

 

Ce même été, il connaît les premiers émois que procurent l'aventure, en épiant des contrebandiers, et le contact avec un corps de femme, collé contre le sien pour, de sa cape, le protéger des trafiquants et gendarmes.

 

Revenu un jour sur les lieux, il échappe aux douaniers, secourt cette femme, prénommée Taïa, qui a laissé derrière elle deux ballots de tabac: aux trafiquants, il joue la comédie du client de celle-ci et s'en va avec elle. 

 

À Saint-Pétersbourg, il regrette une occasion manquée de revoir Taïa, qui vit dans les bas-fonds, et satisfait platoniquement son attente amoureuse avec la gracile Kathleen, qui, avec son père, fréquente le salon de Léra.

 

Les événements ont cependant raison de l'idylle promise. Les années passent. Blanc vaincu, il retourne en Crimée où la villa familiale a été réquisitionnée par les Rouges. Il revoit Taïa qui continue la contrebande:

 

Leur vie s'abrita dans le temps de l'ancien calendrier, le nébuleux retard qu'avaient supprimé les hâtifs constructeurs de l'avenir radieux.1

 

Taïa connaît un champ de blé où des épis ont conservé leurs graines. Elle les broie, en fait des galettes qui remplacent leur pain. Ils laissent s'évanouir la chance d'aller en Roumanie, par bateau, en longeant la côte.

 

Taïa meurt violemment peu après. Blessé, en galère, Valdas connaît d'autres femmes, participe à une autre guerre. Mais il n'aura été véritablement vivant que pendant ces quelques jours lumineux de l'automne 1920:

 

Dans le champ des derniers épis.

 

Au soir de sa vie, après avoir, comme son père, connu un triangle amoureux, dont il aura le courage de briser la géométrie, il se souviendra de ce que lui a dit son ami Jean, qui donne un sens à sa vie et fut sa chance:

 

Cet amour à l'écart du temps, c'est ce que nous devrions tous espérer! Le seul qui nous est vraiment offert par Dieu. Mais nous sommes rarement capables de le recevoir.    

 

Francis Richard

 

1 - En 1918, les Rouges ont comblé le retard du calendrier julien sur le calendrier grégorien, en imposant celui-ci, pour renouer avec "le temps dans lequel vivaient les pays civilisés", selon Lénine...

 

L'ancien calendrier d'un amour, Andreï Makine, 198 pages, Grasset

 

Livres précédents:

 

Le pays du lieutenant Schreiber, Grasset (2014)

L'archipel d'une autre vie, Seuil (2016)

Au-delà des frontières, Grasset (2019)

L'ami arménien, Grasset (2021)

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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 20:25
Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2023

Cinq romans ont été sélectionnés pour le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2023:

- La cabine, d'Éric Bulliard, aux Éditions de l'Hèbe

- Fusil, d'Odile Cornuz, aux Éditions d'En Bas

- Les Déshérités, de Valentin Decoppet, chez Bernard Campiche Editeur

- Lettre à mon dictateur, d'Eugène, chez Slatkine

- Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel, chez Sabine Wespieser Editeur

 

Chacun d'entre eux s'est entretenu avec Isabelle Falconnier, Déléguée à la politique du livre de la Ville de Lausanne:

Les cinq romans en lice peuvent être lus gratuitement en ligne. Il est conseillé de le faire plein écran...

 

Pour cette neuvième édition, comme pour la précédente, les lecteurs peuvent voter directement pour le roman de leur choix, jusqu'au 28 février 2023.

 

La cérémonie de remise du prix se tiendra le lundi 6 mars 2023 à 20h au Théâtre de Vidy -Lausanne en présence d'Éric Bulliard, Odile Cornuz, Valentin Decoppet, Eugène et Sarah Jollien-Fardel, ainsi que du syndic de la Ville de Lausanne, Grégoire Junod.

 

Au programme:

Dès 19h15: accueil du public
20h: cérémonie
21h: cocktail dînatoire et dédicaces

  • Lecture d’extraits des cinq romans en lice par les comédiennes et comédiens de l’Espace Mont-Blanc sur une mise en scène de Michel Sauser
  • Moments musicaux par la harpiste Julie Campiche.

Entrée libre, sur inscription

 

La cérémonie est filmée et diffusée en direct sur la chaîne de télévision La Télé Vaud-Fribourg et ses réseaux sociaux.

 

Bonne lecture et bon vote, si ce n'est déjà fait !

 

Francis Richard

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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 19:15
Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel

Je le fuyais mais, en même temps, tout tournait autour de lui. Puisqu'il avait le pouvoir terroriste de moduler l'air et l'ambiance, j'étais en permanence obsédée par lui.

 

Il, c'est le père, Louis. Je, c'est Jeanne. Elle est la plus jeune des deux filles de Louis et Claire. Son aînée de quatre ans, c'est Emma, qui possédait un chat, Micky.

 

Dans ce village campagnard et perché du Valais, où la famille habite, ils pourraient avoir une vie heureuse si Louis n'était pas un tyran domestique, grossier, violent.

 

Louis bat sa femme qu'il aime et a mise enceinte avant leur mariage. Il a des rapports incestueux avec Emma, qui, un jour, se confie ingénument à sa petite soeur:

 

"Tu déconnes, là? Un père qui adore les seins de sa fille! Tu te rends compte de ce que ça veut dire?

- Je sais que c'est mal. Mais j'étais sa préférée."

 

Un jour, alors que Jeanne dessine, son père demande ce qu'elle fait: Un tigre, cher ami, expression entendue dans la bouche du docteur et dont il ressent tout le mépris.

 

Jusque-là Louis l'a épargnée, mais il ne se contient plus, la bat comme plâtre, à tel point que le docteur, appelé par Claire, la soigne, mais ferme les yeux sur la cause.

 

Dès lors Jeanne n'a plus qu'une idée en tête: fuir, avoir une autre vie que la leur. Fuir, cela signifie quitter le Valais pour faire des études à Lausanne et nager dans le lac:

 

Si j'aime tant Lausanne, c'est d'abord par lui, le lac Léman.

 

Fuir signifie se garder des hommes, pas des femmes, un choix de douleur: par intuition, par protection, par instinct de survie, je suis allée là où on ne me ferait aucun mal.

 

La haine, la colère se figent en elle, qui croit avoir vaincu son passé. Mais, de racornie elle devient rance. Née morte, elle reste de travers: elle est la fille de son père:

 

"J'ai le coeur tellement sec.

- Tu trouveras ton arrosoir." répond [son amie Delphine] du tac au tac.

 

Francis Richard

 

Sa préférée, Sarah Jollien-Fardel, 208 pages, Sabine Wespieser Éditeur

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 18:00
La cabine, d'Éric Bulliard

Personne ne se souvenait du moment exact où un hurluberlu avait eu l'idée de planter des poteaux de bois et de tirer une ligne à travers les rocailles pour installer le téléphone au milieu du désert.

 

Gordon, alias Ron, comme Roads Of nowhere, apprend l'existence de La cabine en lisant, le 26 mai 1997, une lettre de N. à Wig-Out, le magazine du groupe auquel appartient Girl-Trouble, une musicienne, qui s'est produite dans sa ville d'Arizona.

 

Plus doux que dingue, il s'intéresse aux lieux les plus propices au rêve: se trouver devant un ordinateur ou dans le désert. Aussi une cabine téléphonique au milieu du désert de Mojave, c'est-à-dire au milieu de nulle part, ne peut-elle que l'attirer.

 

Où se trouve-t-elle? À proximité de l'interstate qui lie Las Vegas à Los Angeles. N. ne donne pas davantage de précision mais il en indique le numéro: (619) 733-9969. Ron et ses amis le composent à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il sonne occupé. 

 

Ce 20 juin 1997, en effet, Ron recompose le numéro plusieurs fois avant que la ligne ne soit libre et que Maria ne lui réponde. Dans son excitation il oublie de lui demander où se trouve la cabine exactement. Cela ne le décourage pas pour autant.

 

Grâce à un historien retraité, Richard Lamothe, auteur d'un livre sur les contes et légendes du Mojave, il apprend où se situe la cabine, qui n'est pas mentionnée dans le livre, et comment y aller: C'est loin de tout, mais, au moins c'est quelque part.

 

Ron se rend sur place et voit cette merveille d'absurdité poétique. Une telle découverte ne peut demeurer inconnue. Ron crée un site internet, lequel en est à ses débuts, pour en faire part au monde. La nouvelle est un jour relayée par un journal local...

 

Des rêveurs venus de nulle part s'y rendent à leur tour dans le seul but de prêter leur oreille au monde. De toutes parts, des gens appellent la cabine, tandis que  d'autres décrochent quand retentit sa sonnerie, immense explosion dans le ciel.

 

Un tel engouement pouvait-il perdurer? Un tel lieu magique pouvait-il être durablement le centre du monde? L'époque n'est plus au rêve qui se transforme en utopie, à l'inutilité qui s'érige en poésie, à l'absurde qui se dresse involontairement en art...

 

Francis Richard

 

La cabine, Éric Bulliard, 224 pages, Les Éditions de l'Hèbe

 

MàJ du 6 mars 2023: Ce livre a obtenu ce jour le Prix des Lecteurs de la Ville de Lausanne.

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21 février 2023 2 21 /02 /février /2023 20:00
Vu de la caverne, de Jean-François Sonnay

Le Roman des dernières nouvelles de Jean-François Sonnay est une mise à jour, dans quelques décennies, de la célèbre allégorie de la caverne, dans La République de Platon.

 

Depuis cinq ou six générations, il n'y a plus sur Terre qu'un État universel. On l'appelle Oecumenia 1. Y règnent la cybernétique, la surveillance armée et la foi en l'avenir.

 

Le nom officiel de cet État est "Empire H & H", le premier H pour "holistique", le second pour "harmonique", toute ressemblance avec un monde réinitialisé serait fortuite...

 

Les gens ordinaires vivent dans des villes souterraines. En surface ne se trouvent que les activités productives et il y fait une chaleur écrasante et une grande sécheresse.

 

Au-delà du Limes 2, l'ultime rempart d'Oecumenia - l'armée est responsable de son étanchéité -, se trouvent îles et Confins, où vivent des gens peu éduqués, peu productifs:

 

Ils entretiendraient des formes archaïques d'organisation sociale, sans commune mesure avec les standards d'Oecumenia. 

 

Le souhait de tout soldat affecté au Limes est de retourner sous terre, au frais, c'est-à-dire dans la zone 1, la zone 2 étant celle des industries et des labos et la 3, celle des Confins.

 

Dans la zone 1, les lois sont observées; les niveaux inférieurs sont occupés par les gens ordinaires, et les supérieurs par la Direction, les Séniors, la crème de la crème d'Oecumenia.

 

Pour savoir ce qui se passe dans la zone 3, des observateurs franchissent le Limes. Leur objectif principal est d'analyser, pour leur officier traitant, ce qui échappe à la règle.

 

Le narrateur, Gédéon, travaille au trente-troisième sous-sol sur un massicot. Son travail consiste à décortiquer les livres, [...] désosser les reliures, découper les couvertures:

 

Pour permettre de scanner chaque feuillet ainsi redevenu volant.

 

Tous les livres sont numérisés, puis mis au rebut, comme des déchets. Au lecteur ils ne permettent donc plus, comme avec le papier imprimé, de savoir où il en est de sa lecture:

 

Même si le papier est fin comme de la soie, l'épaisseur relative des piles de gauche et de droite permet de mesurer physiquement le chemin parcouru, le déjà-lu et le solde, le passé connu et l'avenir encore incertain.

 

Le père de Gédéon voyageait souvent et était sans doute un informateur. Un jour il a disparu, le laissant seul avec sa mère et faisant de lui un enfant, puis un homme, différent.

 

Tout semble sous contrôle social dans Oecumenia, à l'abri d'un quelconque bouleversement. Gédéon, lui, aura appris à être indépendant, ce qui le prédispose à toute éventualité.  

 

Francis Richard

 

1 - En grec ancien, οἰκουμένη signifie ensemble des terres habitées.

2 - Sous Rome, le limes séparait le monde civilisé de celui des barbares.

 

Vu de la caverne, Jean-François Sonnay, 344 pages, Bernard Campiche Editeur

 

Livre précédent:

 

Il n'y aura pas beaucoup de honte (2018)

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 18:20
Cara Clarissa, de Silvia Ricci Lempen

Je voulais écrire une lettre à Clarissa, mais je laisse tomber, c'est trop difficile, et en plus je n'ai même pas son adresse. Pire je ne sais pas si elle est en vie.

 

Clarissa est une amie d'adolescence de Giulia, la narratrice de Silvia Ricci Lempen. Hugo et Giulia habitent à Zollikon et ont deux fils, Martin, qui se trouve à Skiathos, et Mario, en Californie.

 

Giulia a envie d'écrire à Clarissa, quarante ans après. Son inconscient lui dicte de revisiter son adolescence romaine, avant que, de bonne famille, elle ne soit allée faire des études à Genève.

 

Au lycée français de Rome, trois filles, Clarissa, Fiumetta et Giulia, et deux garçons, Daniel et Karol, suivaient le cours de théâtre de Madame Thespy, qui choisirait la pièce où ils joueraient.

 

Clarissa et Daniel, d'un côté, Fiumetta et Karol, de l'autre, formaient un couple. Giulia, amoureuse de Karol, était seule, mais elle était l'amie de Clarissa, à l'humeur changeante à son égard.

 

La mère de Clarissa était une artiste qui avait eu du succès mais son mari l'avait contrainte à abandonner son art pour s'occuper de leur foyer et de leurs enfants, ce qui l'avait rendue malade.

 

Madame Thespy avait jeté son dévolu sur une pièce de Musset et avait attribué à Clarissa le rôle de l'amoureuse comblée par son amant, joué par Karol, et à Giulia, celui de l'amoureuse éconduite.

 

En descendant de voiture pour se rendre au restaurant de l'hôtel où Hugo, en sa compagnie, doit rencontrer des clients suédois, Giulia défait sur vingt centimètres la couture de l'ourlet de sa robe.

 

L'employée de l'hôtel qui le lui recoud s'appelle Dora, comme la gouvernante de Clarissa, tante Dora, qui, en raison de la défaillance de sa mère, en avait tenu lieu. C'est l'élément déclencheur.

 

Après quoi, Pendant que son mari s'absente pour affaires, Giulia se rend à leur chalet de Grindelwald. Là elle tente en vain d'écrire à Clarissa et se remémore tout ce qu'elles ont vécu ensemble.

 

Cara Clarissa est le début de la lettre, mais le reste ne vient pas. De toute façon, à quoi bon? Sauf que le hasard fait parfois bien les choses et que le destin peut alors être forcé, en en suivant les signes...

 

Francis Richard

 

Cara Clarissa, Silvia Ricci Lempen, 152 pages, Éditions d'En Bas (traduit de l'italien par Véronique Volpato)

 

Livres précédents:

 

Ne neige-t-il pas aussi blanc chaque hiver ?, Éditions d'En Bas (2013)

Un homme tragique, L'Aire bleue (2014)

Les rêves d'Anna, Éditions d'En Bas (2019)

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 20:30
Tortues, de Bruno Pellegrino

Tortues est un recueil de textes que Bruno Pellegrino a réécrits pour ce livre. Ils ont paru pour la plupart dans La Revue des Belles-Lettres entre 2019 et 2022 sous le titre général et, au fond, générique: L'inventaire.

 

Chacun de ces neuf textes est un morceau du puzzle de son autoportrait. Une fois qu'est reconstituée leur chronologie, ils correspondent à un moment de sa vie où il a dû trier ce qu'il lui faudrait mémoriser ou oublier.

 

Enfant déjà, inquiet, il range dans un tiroir les biens les plus précieux qu'il voudrait emporter si la maison familiale devait être détruite un jour par un incendie1: Si cela devait arriver, s'il fallait partir, il veut être prêt.

 

À huit ans, il part en vacances pour la Turquie avec ses parents, mais ce voyage ne lui a laissé aucun souvenir. Il ne trouve aucune trace qui pourrait l'aider à le reconstituer: Je déteste avoir oublié, et le savoir.

 

À douze ans, il passe huit semaines en Angleterre avec ses parents et sa soeur. Aujourd'hui il a du mal à démêler ce dont il se souvient réellement de ce séjour qui fut parmi les plus heureux de sa vie en famille:

 

À force de vouloir évoquer l'Angleterre, je risque d'enregistrer de fausses images par-dessus les vraies.

 

À dix-sept ans, il consacre son travail de maturité à Friedrich Dürrenmatt. Il lit ses livres, dont il ne retient rien. Il le rédige à partir de notes, de brouillons, de résumés et d'enregistrements avec sa veuve:

 

J'insérais de longues citations pour avoir dans mon texte un peu de la voix des autres. J'identifiais ma tendance à vouloir tout dire, je faisais avec. C'est toujours comme ça que j'écris aujourd'hui.

 

À vingt ans, il passe une seule journée à Venise avec son amoureuse. Il ne lui en reste rien. Quand il y retourne à vingt-six ans, il consigne tout dans un carnet vert. Mais il efface le contenu de son téléphone:

 

Passé un moment de stupeur, le soulagement - tout ça de moins à trier.

 

Trier chez l'écrivaine lui est justement proposé et il s'y attelle à son retour, pendant des semaines. De quoi être découragé, d'autant qu'il s'agit de tout garder, le contraire de ce que dit une archiviste à la radio:

 

Si fabriquer des archives consiste à en détruire la plus grande partie, alors l'archive n'est pas un moyen de garder la mémoire, mais une méthode pour apprendre à oublier.

 

La tentation serait de vouloir tout dire sur ce livre, de n'omettre de parler d'aucun des textes, de tirer de l'oubli, comme l'auteur, la poétesse Marthe D. ou Jane, la veuve d'un éditeur, menant la grande vie.

 

Si Françoise, qui a pris soin de Gustave Roud après la mort de sa soeur Madeleine, na pas trouvé sa place dans l'histoire qu'il a racontée sur eux, il dit avoir commencé à prendre des notes pour un texte sur elle:

 

Tout vient à point à qui sait attendre...

 

Francis Richard

 

1 - Une tortue ne se pose pas cette question...

 

Tortues, Bruno Pellegrino, 144 pages, Zoé

 

Livres précédents:

 

Là-bas, août est un mois d'automne (2018)

Dans la ville provisoire (2021)

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 20:00
J'oublierai Sarajevo, de Mirela Bera et Philippe Jeanloz

Sam, comme l'enfant prodigue de l'évangile, retourne chez sa mère, Nina. Maude l'a mis dehors. Elle ne supporte plus de ne plus exister pour lui, qu'il s'échappe toujours pour faire des virées en moto, des photos ou des recherches sur la Toile.

 

En 1991, Sam et Nina sont partis de Sarajevo pour Genève, où elle a un contact, laissant son père, Gregori. Depuis, Sam attend son retour, éternellement. Dans sa chambre, enfant, il a collé au-dessus de son lit la photo d'un basketteur qui lui ressemble.

 

Sam ne cesse de rendre la vie insupportable à Nina et à Maude. Sur le conseil de son ami d'enfance Anastase, avec qui il s'est rendu secrètement un jour à Sarajevo en moto, il part pour le chalet que ce dernier loue avec sa soeur à Merishausen.

 

Gregori n'a pas voulu quitter Sarajevo, son pays en danger qui est comme un ami malade, qu'on ne quitte pas. Il a disparu, sans que l'on sache quel camp est devenu le sien pendant la guerre. Mais il hante les rêves et les visions de Sam, retiré au chalet.

 

Sam se rend compte que l'important n'est pas ce qui est advenu mais ce [qu'il peut] en faire. C'est le moyen pour lui d'oublier Sarajevo et de rejoindre Maude non sans s'être éveillé, avoir ouvert la fenêtre et le coeur, lui adresser ces vers:

 

Huitième nuage

 

Aux fleurs du bien

Aux bouquets non cueillis

Aux mots usés

Aux bougies

À l'amour

Le tien

 

Et la nuit

 

Francis Richard

 

J'oublierai Sarajevo, Mirela Bera et Philippe Jeanloz, 88 pages, Éditions de l'Aire

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26 janvier 2023 4 26 /01 /janvier /2023 20:20
Boris, 1985, de Douna Loup

Je ne sais pas pourquoi j'ai eu l'élan si fort de m'intéresser à toi. Mais je sais que je suis faite de ce qui me précède, tissée de liens venant de loin. Je n'émerge pas du néant, je viens de ce terreau passé.

 

Douna Loup parle ici de son grand-oncle, Boris Weisfeiler. qui a disparu au Chili en janvier 1985, à quarante-trois ans. Ce grand mathématicien d'origine juive, né en Russie, a quitté l'Union soviétique en 1975 parce qu'il lui était difficile d'y exercer son métier.

 

Boris émigre aux États-Unis où il enseignera à l'université de Pennsylvanie et sera naturalisé en 1981. Au cours de son récit, l'auteure cite des extraits de ses carnets de voyage au Canada en 1981 et 1984 où il se révèle grand randonneur, comme il l'était en Sibérie.

 

L'auteure décide en 2018, en sortant d'un concert 1, de faire des recherches sur sa disparition. Un an plus tard elle se rend avec ses filles à Boston, où elle se casse le tibia et le péroné à la patinoire et où elle  rencontre pour la première fois des membres de cette parentèle.

 

Ses recherches la conduisent sur les pas de Boris, à Boston, New York, Asheville, puis au Chili, à Santiago, Chillàn, San Fabian, enfin sur les lieux de sa disparition, près des rivières El Ñuble et Los Sauces, à proximité de la Colonia de Paul Schaefer, une secte nazie.

 

Douna Loup est bien faite de ce qui la précède:

Je vois, à mesure que j'avance sur ses pas, que depuis mon premier roman où l'on retrouve

un homme mort dans la forêt

jusqu'au dernier où une soeur part en quête de son frère inconnu,

il y a souvent la mort qui rôde.

ou des disparus ou des quêtes.

 

Ses voyages de 2019 2, comme celui à Moscou en 2020, n'auront pas été inutiles, même si les questions sur la disparition de Boris semblent sans fin. Douna Loup est bien tissée de liens venant de loin, de liens invisibles qui la rassurent dans cette toile immense et vivante:

 

et je vois comme j'ai été heureuse

de me mettre en mouvement jusqu'aux confins du Sud chilien

de déceler en moi des racines de sang

et des peurs inconnues,

d'être vivante

au milieu de

tout ce réel

 

Francis Richard

 

1 - Je viens d'entendre la chanson Vino del mar, dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d'un hélicoptère par des soldats de Pinochet en 1976.

2 - Au retour à Paris, elle peut dire: Je boitille, mais je suis debout.

 

Boris,1985, Douna Loup, 160 pages, Zoé

 

Livre précédent chez Zoé:

 

Déployer (2019)

Les printemps sauvages (2021)

 

Livres précédents au Mercure de France:

 

L'embrasure (2010)

Les lignes de ta paume (2012)

L'oragé (2015)

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21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 20:25
Le piège de papier, de Kyra Dupont Troubetzkoy

L'imposteur est aussi coupable que sa victime qui fait mine de ne pas voir son crime.

 

Ce livre est composé comme le Livre des livres, excepté qu'il y a un prologue et un épilogue. Il transpose l'histoire des relations entre les hommes et Dieu à celle des rapports mouvementés qu'entretiennent L et la narratrice.

 

Elles se sont connues sur les bancs de l'école. Elles étaient alors déjà rivales. La narratrice s'imaginant que L l'avait supplantée dans le coeur de Victor et se consolant en la déconsidérant et en trouvant qu'elle n'avait rien, pour elle.

 

Quand elles se retrouvent toutes deux à l'université, les choses changent. Ces gamineries sont oubliées. L fait même le premier pas en s'installant à côté de la narratrice dans l'amphithéâtre, si bien qu'elles deviennent enfin amies.

 

La rivalité entre elles deux n'a pas pour autant disparu. Elle était, semble-t-il, sous-jacente et ne demandait qu'à resurgir, du moins dans l'esprit de la narratrice, toute fière de réussir mieux dans ses études que L, égale à elle-même.

 

La suite de l'histoire est faite de rapprochements et de distances entre elles, l'une devançant l'autre, alternativement, dans l'accomplissement de sa voie littéraire et se servant de la fiction comme instrument pour régler des comptes.

 

Si L a ouvert le feu avec la publication de nouvelles, la narratrice relève le défi avec un roman qui connaît un succès honorable sans que L ne se manifeste, mais elle a des excuses: elle met au monde un enfant, puis perd son père:

 

Obnubilée par mes angoisses, je n'avais pas vu que pour elle ce pouvait être difficile. On entend ce que l'on veut bien entendre, [...] c'est fou ce que notre état d'esprit du moment peut nous jouer des tours, nous pousser à fantasmer propos et situations.

 

Le succès littéraire est à la fois mystérieux et explicable. Certains critiques le dénigrent, d'autres l'exaltent. Certains éditeurs le fabriquent, prix littéraires à la clé, d'autres le dédaignent. Et la qualité de l'oeuvre? Un vaste sujet.

 

Ce sujet n'est pas secondaire. Car la rivalité peut être un stimulant pour se dépasser. Mais, dans ce cas-là, les dégâts sont d'autant plus grands. La surenchère entre rivales devient Le piège de papier dans lequel il ne fallait pas tomber.

 

Ce roman de Kyra Dupont Troubetzkoy, dédié À tous les imposteurs, raconte un affrontement entre deux plumes, où il est bien difficile de savoir qui, de l'une ou de l'autre, est le réel imposteur et si une eschatologie est possible...

 

Francis Richard

 

Le piège de papier, Kyra Dupont Troubetzkoy, 264 pages, Favre

 

Livres précédents:

 

Petit essai assassin sur la vie conjugale, Éditions Luce Wilquin (2012)

Le hasard a tout prévu, Éditions Luce Wilquin (2013)

L'envol des milans, 5 sens éditions (2021)

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Présentation

  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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