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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 22:00
2148 - Futur antérieur, de Robin des Champs

En 2148, la Terre a subi une catastrophe climatique qui a contraint les humains à vivre dans de grandes villes souterraines. Quelques rebelles toutefois n'ont pas voulu les suivre et vivent dans des cavernes.

 

Un fléau n'arrivant jamais seul, afin de lutter contre la concurrence occidentale des biocarburants, un savant iranien a élaboré un virus hybride1 pour les rendre inutilisables, mais, il a contaminé les humains.

 

Quand les humains ne meurent pas de cette pandémie, baptisée H15N11, ils mutent, sont augmentés. D'aucuns appellent ces mutants plus intelligents que les autres des cyborgs, d'autres des transhumains.

 

Ces mutants, de par leur intelligence, bien que peu nombreux, remettent en cause l'ordre établi, celui d'une économie numérique sans avenir (où il n'y a plus que des fonctionnaires) et d'une société féminisée.

 

Les femmes sont plus nombreuses parce que la force physique, avec les robots, n'est plus nécessaire, que la procréation artificielle est la seule autorisée et qu'en fait on n'a plus besoin que de gamètes mâles. 

 

Des dirigeants de pays du monde ne sont pas décidés à perdre leur pouvoir et leurs privilèges, obtenus aux dépens des autres humains. Les mutants représentent une menace qu'il convient donc d'éradiquer.

 

Les mutants sont d'autant plus une menace pour ces gouvernants qu'avec leur intelligence, ils créent des richesses. Avant qu'ils ne croissent, un vaccin est mis au point pour faire disparaître le virus coupable.

 

Ce vaccin a de tels effets secondaires qu'il décime davantage qu'il n'empêche les mutations de se produire chez les vaccinés, si bien que le monde finit par se diviser en deux camps: les humains et les mutants.

 

Cette division ne se limite pas aux caractéristiques individuelles, puisque d'un côté il y a une élite étatiste qui court à sa perte et de l'autre une élite créatrice qui veut limiter le rôle de l'État au strict régalien.

 

À leur affrontement prennent part, rencontrés dans les volumes précédents, Isabelle, Alain, et leur fille Liberté, qu'infectés ils ont procréée naturellement et qui est devenue une des figures de proue des mutants.

 

L'issue de cet affrontement ne surprendra pas le lecteur, car, comme il est dit dans l'épilogue, où l'auteur résume, volume par volume, ses intentions à l'origine de la longue parabole que constitue sa trilogie: 

 

La subjectivité humaine est l'amie des dictatures pyramidales opaques. L'objectivité scientifique favorise, elle, les lois pérennes, simples, applicables pour tous. 

 

Francis Richard

 

1 - génétique et électronique

 

2148 - Futur antérieur, Robin des Champs, 284 pages, Éditions DoMiNo

 

Volumes précédents de la trilogie 2148:

 

Le Terminal (Requiem Écologie (2017)

Liberté (2019)

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 22:55
Vanité, de Reynald Freudiger

Le vieux Pedro Carvalho appelle sa fille le mercredi soir et lui fredonne au téléphone les premiers mots d'un fado séculaire: "Je connais une rue, à Lisbonne, que les enfants désertent."

 

Les premiers mots de ce fado s'appliquent en fait à sa fille Ana et à son fils Antonio, l'une étant partie en Suisse, l'autre en Angola. Et la rue se situe dans le quartier d'Alfama, où la famille Carvalho habitait.

 

Chaque chapitre porte le nom d'un personnage du roman et commence par l'adverbe rituellement. Aussi les mots fredonnés par Pedro Carvalho ne sont-ils pas le seul rite. Chacun a le sien et s'y soumet.

 

Ces rites sont essentiels pour les personnages, qui, tous, hormis Pedro et son fils Antonio résident en Suisse, le décor dans lequel se sont noués, ou vont se nouer, des liens plus ou moins ténus entre eux.

 

Ces personnages apparaissent les uns après les autres comme au théâtre, sans que soit évident le rôle qu'ils vont jouer dans cette histoire habilement construite, où chacun a son importance, a posteriori.

 

Tangerina est la fille d'Ana. Giacomo, le misanthrope et le haut potentiel, est son contemporain et le grand frère de Matteo. Sissoko, qui nous vient du Mali (où il n'a jamais mis les pieds), est son professeur. 

 

Que viennent faire dans cette histoire la policière Marilou Theytaz-Guevara? l'artiste César Amadeus Do Nascimento? Lilas et ses amis Marko et Matteo? la diplomate Victoria Da Vinci? On le sait à la fin.

 

Le lecteur attentif ne sera pas autrement surpris par celle-ci. En effet il aura retenu au cours de sa lecture deux séries de propos qui, d'une certaine manière, remettent en cause ces rituellement qui se répètent. 

 

Les premiers sont une pensée du professeur Sissoko qui lui est venue après qu'un collègue, professeur d'histoire, a reçu un coup de poing de la part d'un père d'élève énervé par sa partialité et son incompétence:

 

C'est une tarte à la crème de dire que la violence, "au moins", nous sort de la routine et qu'elle est même par moments bienvenue.

 

Les seconds sont ceux de sa femme que César Amadeus Do Nascimento entend dans sa tête avant qu'il n'entre sur scène alors qu'il est la tête d'affiche du Montreux Jazz Festival où l'a conduit Tangerina:

 

Le public est éphémère, tu le sais aujourd'hui. Et ton nom l'est par conséquent aussi. Vanité des vanités, tout finit par s'effacer, les dictatures comme les démocraties.

 

Avec ce roman, Reynald Freudiger ne se contente pas de raconter une histoire quelque édifiante qu'elle puisse être. Il en profite pour écrire une satire de l'époque, dont il souligne avec bonheur les vanités.

 

Francis Richard

 

Vanité, de Reynald Freudiger, 152 pages, Éditions de l'Aire

 

Livre précédemment chroniqué:

 

Ángeles, 192 pages, Éditions de l'Aire (2011)

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15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 22:25
Quand meurent les éblouissements, d'Anne-Frédérique Rochat

La jeune fille en bleu fut appelée, elle était spécialement jolie, avec une taille très fine et de beaux seins. Chiara pensa que c'était la poisse de passer après elle. La porte du fond se referma et le long couloir s'obscurcit. Elles n'étaient plus que cinq, cinq jeunes filles pleine de rêves et d'espoir à attendre d'être choisies.

 

Chiara s'est préparée avec sa mère, Maggy, au casting, puisqu'il s'agit d'un film. Certes Le Carrousel sera un film d'auteur, d'un certain Baldewski, illustre inconnu, mais, si elle est retenue, ce peut être le début d'une belle carrière dans le cinéma.

 

Chiara ne sait pas que, parmi les candidates au rôle de Lina, il y a Claire, une de ses trois meilleures copines. Or, par un coup de pouce du destin, Chiara est finalement choisie par le réalisateur. Claire ne supporte pas cet échec et met fin à ses jours.

 

Ses relations avec ses deux autres amies, Raphaëlle et Cynthia, en sont affectées. Rien ne sera plus comme avant entre elles. Chiara en souffre, même si d'avoir décroché le rôle de Lina récompense ses efforts et ceux de sa mère, quittée par son père.

 

Heureusement, celle-ci, qui confectionne sans succès des poupées de chiffon, et sa soeur, Lise, qui a une dévotion obsessionnelle pour Mylène Farmer au point de se croire une autre Mylène, sont contentes pour elle et lui font une fête méritée.

 

À l'issue du tournage, qui s'est bien déroulé et au cours duquel elle a pris de l'assurance, appris beaucoup de choses, Baldewski lui dit qu'elle peut faire carrière. Cela la décide: si on lui proposait un nouveau rôle, elle l'accepterait sur le champ.

 

Anne-Frédérique Rochat raconte les hauts puis surtout les bas de la carrière de Chiara, qui justifient le titre donné à son roman: Quand meurent les éblouissements. Car, si le lecteur se doute de ce qui va lui arriver, il lui reste à savoir comment.

 

Se posent les questions de la reconnaissance, liée au partenaire, au réalisateur, à la réussite, et de la connaissance de soi, que troublent l'incarnation de personnages ou la prise d'un pseudo, auxquels Chiara finit par s'identifier ou par être identifiée.

 

Les réponses de Chiara à ses interrogations existentielles se feront pour partie par des abandons subis, pour partie par des renoncements voulus. Ensemble ils la libéreront et elle pourra enfin être elle-même et retrouver l'affection de tous les siens. 

 

Francis Richard

 

Quand meurent les éblouissements, Anne-Frédérique Rochat, 260 pages, Slatkine

 

Livre précédent chez le même éditeur:

 

Longues nuits et petits jours (2021)

 

Livres précédents aux Éditions Luce Wilquin:

 

Accident de personne (2012)

Le sous-bois (2013)

A l'abri des regards (2014)

Le chant du canari (2015)

L'autre Edgar (2016)

La ferme vue de nuit (2017)

Miradie (2018)

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12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 19:45
La maison au pied du grand glacier, de Tiffany Jaquet

La jeune femme reste bouche bée devant cette apparition inattendue. Comment son errance a-t-elle pu l'emmener devant un tel édifice dressé au fin fond de nulle part? Aucun bâtiment de cette ampleur n'est indiqué sur la carte.

 

Hannah est une randonneuse suisse qui a décidé de passer ses vacances dans les Rocheuses canadiennes. Elle a laissé sa voiture sur un parking et a commencé son errance.

 

Elle n'est pas une grande sportive: Dans son quotidien de trentenaire active, elle fréquente plus volontiers le bar à tapas au coin de sa rue que la salle de fitness du quartier.

 

L'édifice sur lequel elle est tombée est La maison au pied du grand glacier qui donne son titre à ce troisième roman de Tiffany Jaquet. Il s'agit d'un hôtel des plus luxueux.

 

Le Glacier House lui apparaît en fait dans un rêve étrange et pénétrant qu'elle fait à proximité de l'endroit où il se dressait et qu'elle ne fait qu'une fois, contrairement à Verlaine.

 

Dans ce rêve, elle fait la connaissance de personnes qui ont réellement existé mais qui se trouvaient là... à la fin du XIXe siècle. Les voies de l'onirisme sont impénétrables...

 

Hannah entame dès lors des recherches sur les personnes rencontrées: le cuisiner Wu Lin, l'hôtelière Jane Mollison, la botaniste Mary Vaux, le guide alpin suisse Edward Feuz.

 

Ce faisant, Hannah Guignard accomplit le souhait que Miss Mollisson avait clairement exprimé quand elle lui avait tourné le dos dans son rêve pour monter à sa chambre:

 

- Ne nous laissez pas tomber, s'il vous plaît.

 

Hannah ne va pas les laisser tomber et ses recherches l'amènent à suivre l'aventure du Chemin de Fer Canadien Pacifique qui a construit cet hôtel pour y attirer des touristes.

 

Son récit de voyage, le long de cette voie ferrée, est entrecoupé des notes qu'elle prend dans son calepin où elle raconte l'histoire des personnes qu'elle n'a pas laissé tomber.

 

À ces deux histoires s'ajoute celle du glacier, qui fut l'attraction de la maison désormais en ruines et qui a reculé bien avant qu'il ne soit question de réchauffement climatique.

 

Au terme de son périple, Hannah a changé, rencontré Florian, été confrontée à une nature splendide, redonné vie à des personnes oubliées, et fait sienne cette note de Mary:

 

Combien de choses nous échappent seulement parce que nous ne savons pas reconnaître la valeur de ce que nous voyons?

 

Francis Richard

 

La maison au pied du grand glacier, Tiffany Jaquet, 272 pages, Plaisir de Lire

 

Livres précédents:

 

L'enfant du placard (2016)

Dernière rentrée (2018)

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9 septembre 2022 5 09 /09 /septembre /2022 10:40
L'Amant de la déesse Lune, d'Alain Bagnoud

Le roman existe! dit Morel. Je le sais de source sûre. Il est de grande qualité, semble-t-il. On a même utilisé à son sujet le terme de "génial".

 

Pablo est l'auteur présumé de ce roman. Morel est l'éditeur de son seul et unique roman publié. Il s'adresse à Sybille qui avait illustré celui-ci pour qu'elle recherche le manuscrit de celui-là.

 

L'information vient d'une vieille dame, qui a écrit elle-même plusieurs livres et avec laquelle Pablo aurait eu une liaison. Les frères et soeurs de ce dernier détiendraient ses papiers.

 

Sybille avait accepté de rechercher le manuscrit, se demandant si elle n'avait pas eu tort. Mais, ayant terminé une série thématique qui rejoindrait les autres, invendues, cela l'occuperait.

 

Le roman d'Alain Bagnoud est le récit de cette quête, qui, à défaut de mettre la main sur le manuscrit, dessine le portrait hors normes de l'auteur disparu, sous des prismes très différents.

 

Car, très vite, il s'avère que le manuscrit ne se trouve pas dans les papiers de Paulo. Sybille y retrouve cependant des lettres révélatrices de cette sorte d'anar que Paulo était, assurément.

 

Sybille met beaucoup d'énergie dans cette quête qui l'amène à rencontrer des amis de Paulo lors d'apéros au Café de la Fouine et des Chemins de fer réunis, à faire bien d'autres rencontres.

 

Adepte de la méditation et de l'arbre de vie, quête faisant, elle se soutient moralement en ouvrant au mieux ses chers chakras et en imaginant de mettre en Cène les personnes rencontrées.

 

Ainsi rencontre-t-elle les anciennes maîtresses de Paulo, telle que Pascale. Ainsi le compagnon, Bill, d'un ancien amant de Paulo, Paul, lui permet-il d'en mieux cerner encore le personnage.

 

Tout ce qu'elle apprend à propos du mythique roman est qu'il s'intitulait L'Amant de la déesse Lune, titre inspiré du tableau de Girodet, Endymion, effet de Lune ou Le sommeil d'Endymion.

 

Un détail du tableau est en couverture du roman. Une des participantes des apéros, la poétesse JCR, voit en Endymion un symbole de l'Artiste, sélectionné entre mille par la déesse Séléné:

 

L'idée principale, c'est que les peintres, poètes, écrivains n'ont pas choisi, mais ont été choisis.

 

La quête de Sybille est sans issue, jusqu'à la fin. L'oeuvre d'une vie semble bien avoir disparu avec son auteur, qui aura préféré en faire un autodafé pour une raison inconnue et regrettable.

 

Francis Richard

 

L'Amant de la déesse Lune, Alain Bagnoud, 240 pages, Éditions de l'Aire

 

Livre précédent:

 

Rebelle (2017)

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 18:40
Willibald, de Gabriella Zalapì

Willibald est un vieux prénom germanique qui au jeu de la décomposition donne "wiljô": volonté, désir, souhait et "baldraz" pouvoir, force, bravoure, audace.

 

Dans ce récit, son arrière-petite-fille, Mara, aimerait savoir qui est l'homme qui a tant aimé Le Sacrifice, un tableau qui est la seule chose qu'il a emportée avec lui quand il a fui Vienne en 1938.

 

Juif, Willibald, lors de l'annexion de l'Autriche par les Allemands, risquait sa vie. Il avait pliée l'oeuvre et mise dans sa valise, laissant derrière lui d'autres peintures qu'il récupérerait après la guerre.

 

Ce tableau, grand format, représente Le Sacrifice d'Abraham, une oeuvre significative de Govaert Flink, un apprenti de Rembrandt, que sa mère, Antonia, a dû se résoudre à vendre en 1988.

 

En 2015, Antonia reçoit un coup de téléphone d'un musée de Vienne qui a des verres ayant appartenu à Willibald à restituer. Elle demande à Mara de l'aider à trouver les documents dont ils ont besoin.

 

À cette occasion, vingt-six ans après la vente aux enchères du Sacrifice, Willibald fait son retour dans la vie de Mara. Laquelle va chercher les documents dans le hangar de leur maison de Toscane.

 

Dans ce hangar, Mara passe trois jours à sortir les valises qui contiennent du papier et à les transporter dans la Maison de Poupée, une petite maison de pierre juste à côté du hangar, afin de les trier.

 

La recherche des documents pour le musée est un bon prétexte pour redonner vie à Willibald et pour faire parler sa mère qui, jusqu'à présent, ne lui a pas dit grand-chose sur lui, ni sur sa famille.

 

Peu à peu se dessine le portrait de Willibald, qui est plus complexe que Mara ne le pensait. En effet, le puissant industriel, dans ses lettres adressées à un certain Félix, apparaît fragile, sans socle.

 

Exilé au Brésil depuis l'automne 1940, il revenait chaque année en Europe pendant deux trois mois pour des affaires à régler et des contrats à signer. À ce moment-là, il logeait chez Antonia.

 

Willibald aurait bien aimé renouer avec sa famille et retourner pour de bon en Europe. Mais les choses ne se passent pas avec elle comme il l'aurait souhaité, notamment avec sa fille Esther.

.

Croyant bien faire, Willibald commet l'irréparable avec sa petite-fille Antonia, qui pensait naïvement qu'un vrai lien les unissait. Le lecteur comprend alors tout le sens que prend Le Sacrifice.

 

Francis Richard

 

Willibald, Gabriella Zalapì, 160 pages, Zoé

 

Livre précédent:

 

Antonia, journal 1965-1966 (2019)

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 21:30
Une légère oscillation, de Clément Baudouin

Le livre s'ouvre sur deux épigraphes:

 

De la méditation naît la sagesse.

Bouddha

 

Rien n'est particulièrement difficile si on le divise en petites tâches.

Henry Ford

 

Ces deux citations résument très bien le propos de ce roman, dans l'ordre choisi par le narrateur pour raconter comment sa vie a fini par basculer.

 

Sur les conseils de sa femme Katia, Thomas Dutertre s'est inscrit à une retraite de cinq jours dans un centre de méditation indienne Vipassana:

 

Formellement en sanskrit connaissance par l'expérience.

 

Thomas sort d'un burn-out professionnel et expose au maître ainsi qu'aux autres participants qu'il est venu chercher des outils pour se ressaisir.

 

Thomas raconte par le menu les séances de méditation et, de manière piquante, les autres participants. Guère doué, le soir, il se dit en lui-même:

 

La vérité, c'est qu'aussi bien couché qu'assis, la méditation m'emmerde prodigieusement.

 

Ces séances consistent à écouter le maître, à respirer selon le rythme qu'il donne, à incanter ses mantras, à suivre ses injonctions extravagantes.

 

Son burn-out s'était produit alors qu'il dirigeait une antenne de l'Agence nationale de l'emploi, où, après sciences-po, il avait fait toute sa carrière.

 

Tout était allé bien jusqu'au jour où son supérieur avait voulu retendre la chaîne managériale et lui avait imposé une méthode du dernier cri:

 

Le lean, en français dans le texte, le maigre ou le dégraissé.

 

Ce lean, nourri de chiffres, bien décrit ici, comme l'est la méditation où l'individu disparaît dans le collectif, ne tient non plus compte du facteur humain.

 

Aussi ces deux expériences conduiront-elles Thomas à ajouter son grain de sable en imprimant juste une légère oscillation dans l'ordonnance du monde.

 

Grâce à un complice à quatre pattes, il sera passé de l'atonie, qui le caractérisait depuis son burn-out, à l'action conforme au motto: Ici et maintenant!

 

Francis Richard

 

Une légère oscillation, de Clément Baudouin, 160 pages, Favre

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 19:20
Les ballerines rouges, d'Anne Prêtre

On y parle d'Elle, de Lui, de leurs rencontres et de leur vie.

On ignore comment ils s'appellent, où ils vivent parce que cela n'a pas d'importance.

 

Cela n'a peut-être pas d'importance, mais le fait est que nommer les êtres et les choses est rassurant. Et, là, le lecteur perd très vite pied. Il ne lui reste plus que deux solutions: résister au courant ou accepter de se laisser emporter par lui.

 

C'est bien sûr la deuxième attitude qu'il convient d'adopter pour savourer ce roman où une femme et un homme ne peuvent se passer l'un de l'autre tout en faisant des pas de côté pour mieux se retrouver plus tard et se tenir par la main.

 

Elle rêve aussi bien éveillée qu'endormie, si bien que le lecteur ne discerne plus bien le vrai du faux, encore qu'il ne faille pas considérer que les rêves soient moins vrais que la réalité. En somme, c'est le surréalisme comme mode de vie

 

Lui a une moustache, quelque chose qu'elle sait de lui, parce que, sinon, elle ne sait pas grand-chose sur cet homme, ni sur la vie en général. Elle sait aussi qu'il est beau. Or ça tombe bien: elle ne peut aimer que des hommes beaux

 

Physiquement et moralement, ils ont un besoin irrépressible l'un de l'autre. Pourtant il va se marier. Elle n'aime pas les hommes mariés, même ceux qui le sont avec elle, lui dit-elle. C'est bien pourquoi il ne le lui propose pas, lui dit-il. 

 

Ce qui le séduit chez elle et le bouleverse, c'est qu'elle lui fait découvrir la beauté de l'imprévu et les délices de l'imaginaire. D'être marié n'y change rien. Il voudrait se poser, mais elle a la bougeotte, et il la suivrait jusqu'au bout du monde:  

 

La vie n'a de sens que lorsqu'elle bifurque sans crier gare.

 

Francis Richard

 

Les ballerines rouges, Anne Prêtre, 272 pages, Slatkine

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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 11:30
Grains noirs, d'Alexandre Hmine

Je relis ma nouvelle primée. Elle ne me plaît plus. Peut-être qu'il est temps de salir d'autres pages, semer d'autres grains noirs.

 

C'est à la fin de ce roman que le narrateur dit cette phrase. Elle en résume le propos. Les Grains noirs sont en quelque sorte les épisodes écrits de son apprentissage de la vie.

 

Cette vie a été pour lui semée d'embûches. Comme bien d'autres, la migration d'un de ses parents en a été la cause. Il a poussé à partir de plusieurs racines qui se contrarient.

 

Sa mère a été mise enceinte par un homme qui s'est gardé d'en assumer la paternité, dans un pays, le Maroc, qui, peut-être plus que d'autres, ne tolère pas les filles-mères.

 

Sa mère a accouché en Suisse. Obligée de gagner sa vie, elle a confié son fils à Elvezia, qui s'en est occupée avec beaucoup de dévouement, dans une petite ville de montagne.

 

Tandis que le narrateur raconte sa vie en suivant une relative chronologie, il émaille son récit de souvenirs marquants, qui, enfant et ado, l'ont marqué, en Suisse et au Maroc.

 

Avant de se marier avec un Marocain, sa mère compte plusieurs hommes dans sa vie, ce qui n'est pas stabilisant. Lui-même vit quelques amours débutantes et formatrices.

 

D'origine arabe, il est souvent mal considéré en Suisse tessinoise et en Italie. Et, au Maroc, il n'est pas mieux considéré parce qu'il ne parle pas arabe, ce qui est un comble.

 

Quand il demande un permis de séjour en Italie pour s'inscrire à une université, il se trouve en butte à des formalités administratives parce qu'il ne coche pas les bonnes cases:

 

"Ton lieu de domicile?

- En Suisse. Mais j'aurais besoin d'un permis de séjour parce que je suis de nationalité marocaine.

- Tu n'as pas de passeport suisse?"

Il a l'air surpris. Son tutoiement m'agace.

Je secoue la tête.

 

Ce qui contribue à comprendre ce que vit le narrateur, c'est l'emploi par l'auteur d'un italien auquel se mêlent différentes langues et cultures, que la traductrice a conservées:

 

Le dialecte de l'enfance, l'arabe de ses origines, l'allemand et le français de cette autre Suisse toute proche.

 

Le lecteur ne peut qu'avoir de la sympathie pour le narrateur, devenu enseignant, d'autant qu'il a une telle soif de littérature qu'il ne sait pas combien il achète de livres par an.

 

Francis Richard

 

Grains noirs, Alexandre Hmine, 286 pages, Zoé (traduit de l'italien par Lucie Tardin)

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 19:30
Tamam, de Maxime Maillard

Tamam (mot turc): Du verbe tamamlamak, compléter, terminer, finir. Tamam signifiant: d'accord, très bien, c'est bon, je t'ai compris.

 

Le narrateur a dit tamam à Larisa pour la retrouver à Istanbul. Ils s'étaient rencontrés au Frieda's Büxe à Zurich. Leur idylle avait perduré au-delà des langues, des douanes, de l'attente et de la tentation de s'y dérober.

 

Seulement ils ne s'y sont pas retrouvés à n'importe quelle date, le 24 juillet 2020, c'est-à-dire le jour où la basilique Sainte-Sophie, devenue musée en 1935 par la volonté d'Atatürk, a été reconvertie en mosquée.

 

Le narrateur, journaliste, s'est mêlé à la foule. Il est venu pour regarder et prendre des notes. Un peu emprunté, il a lâché prise et s'est fait tout petit, engageant la conversation avec des fidèles, se tenant sur ses gardes.

 

Après avoir vécu ce moment important dans la vie des Stambouliotes, lui rappelant des moments de sa vie de chrétien, il est revenu auprès de Larisa qui l'avait laissé faire ce qu'il avait à faire et été retournée à leur hôtel.

 

Dire tamam est un trait du caractère spontané de Larisa. Il avait observé cette disposition à dire oui, sans se soucier des implications de sa parole. Cela faisait partie de son charme slave, elle qui avait tout bravé pour le revoir.

 

Se retrouver à Istanbul n'avait pas été facile. Du fait de la pandémie, Larisa avait dû fomenter un plan d'évasion depuis Moscou, en passant par Minsk, d'où elle s'était envolée vers la Turquie, contrée amie de la Russie:

 

Vingt heures de voyage pour échapper clandestinement aux lois arbitraires de l'immobilité...

 

Il ne s'agissait pas de rester à Istanbul mais de voyager ensemble dans l'intérieur du pays où ceux qui ne sont pas adeptes de l'islam conservateur n'ont pas d'autre choix que de se fondre dans la masse et de se faire discrets.

 

Au bout de leur périple, qui leur a permis de faire connaissance avec le couple singulier d'une Iranienne et d'un Kurde, le narrateur devra une nouvelle fois dire tamam à sa belle, sans que son acquiescement soit très spontané...

 

Francis Richard

 

Tamam, Maxime Maillard, 96 pages, La Baconnière (sortie le 25 août 2022)

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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 17:55
L'Épouse, d'Anne-Sophie Subilia

La femme du délégué n'a pas de mission spéciale. Elle accompagne. Elle n'a pas la responsabilité des opérations, ni l'adrénaline, ni les fatigues. Elle n'a pas la satisfaction, la griserie, ni le brut contact du travail.

 

Dans le roman d'Anne-Sophie Subilia, elle est la femme, tout simplement. Elle n'a pas de prénom. Ou plutôt si, mais on n'en compte les occurrences que sur les doigts d'une main. Et encore.

 

Le délégué, lui, s'appelle Vivian. Le délégué? Il est un des délégués de la Croix Rouge à Gaza et a pris ses fonctions en janvier 1974. La femme, L'Épouse, l'a accompagné, comme il se doit.

 

Leur maison de fonction n'a été prête que le 10 janvier. C'est une poterie, que dis-je, un château de sable, bâti au milieu du sable, une maison remplie de sable, entourée par... un jardin de sable.

 

Les journées de la femme s'écoulent lentement, comme le sable. Heureusement, il y a Hadj, qui vient irrégulièrement avec sa carriole tirée par un âne, pour faire du jardin de sable un vrai jardin.

 

Pour s'occuper, la femme, inlassablement, fait le ménage du sable qui s'accumule indéfiniment dans la maison, par tous les interstices, ou part promener son ennui, seule aux alentours ensablés.

 

Sinon, d'origine anglaise, elle fait quelques traductions à distance pour être un peu payée. Les vendredis soir, Vivian et elle se rendent au Beach Club, et les samedis ils vont parfois en centre-ville.

 

En dehors des promenades pour s'échapper, que la femme fait à pied, puis avec la petite voiture qu'ils ont achetée pour elle, elle a ses rendez-vous avec la mer qui l'attire plus fortement que d'autres.

 

La mission de Vivian consiste à faire le tour des prisons et à s'enquérir des conditions de détention, Vivian s'absente de temps en temps, plusieurs jours. Il ne l'emmène que rarement avec lui.

 

La femme fait quelquefois connaissance lors de réceptions. C'est ainsi qu'elle a rencontré Mona, une psychiatre palestinienne. En lui rendant visite à l'hôpital, elle s'est inquiétée du sort d'un bébé.

 

Ce bébé n'avait pas de nom. La femme lui en a donné un, mais n'a pas voulu l'adopter. En s'occupant de cette enfant, elle a simplement fait preuve d'humanité. Désoeuvrée, elle s'est rendu utile.

 

Elle ne se rendra pas utile cette unique fois dans cette contrée brûlante, où elle est la femme privilégiée. Ayant refusé de retourner en Europe, elle sera la femme qui a de l'influence sur le délégué...  

 

Francis Richard

 

L'Épouse, Anne-Sophie Subilia, 224 pages, Zoé (sortie le 25 août 2022)

 

Jours d'agrumes, L'Aire (2013)

Parti voir les bêtes, Zoé (2016)

Neiges intérieures, Zoé (2020)

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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 19:15
Ce grand remous en nous, d'Alexandre Caldara et Karim Karkeni

Notre correspondance, je la vis l'ai vécue comme un refrain précieux et important, depuis nos premiers bredouillages bidouillages. Qu'elle soit publiée me ravit et m'intrigue; qui nous lira? comment? qu'est-ce qui sera perçu de ce fourre-tout hétéroclite cocasse et dense, ponctué souvent par tes trouvailles poétiques et par nos esquisses d'intimité et de familles dévoilées?

 

C'est ainsi que, le 4 mai 2021, Karim Karkeni s'adresse à son ami Alexandre Caldara au terme de leur correspondance électronique qui a commencé le 18 septembre 2020 par un mail de ce dernier.

 

Michel Moret, leur éditeur, leur avait demandé d'échanger des propos de table via la Toile. Consigne que Karim a eu plus de facilité à observer qu'Alexandre, puisque celui-ci a dû être rappelé à l'ordre.

 

Qui lira ce livre qui n'en est pas un, pas vraiment? Tous ceux qui aiment les livres justement parce qu'ils peuvent y retrouver dans cette correspondance quelque chose qui leur ressemble, peu ou prou.

 

En effet ils se livrent l'un comme l'autre, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour connaître leurs personnalités et éprouver de l'attachement pour eux, ces deux quadragénaires qui sont bien de leur temps.

 

Comment lire l'ouvrage? Très naturellement, i.e. tout simplement en suivant la chronologie, même si les deux premiers messages caldaresques ne sont reproduits qu'à la fin: les premiers sont les derniers...

 

Au préalable, le lecteur, ou le liseur, notera que les messages d'Alexandre sont en italiques et ceux de Karim en caractères droits. Mais, très vite, il les distinguera, chacun ayant son style et sa ponctuation...

 

Qu'est-ce qui sera perçu de ce fourre-tout hétéroclite? Chaque lecteur, ou liseur, y fera son miel, qui n'est pas forcément celui du voisin, mais avec un point commun qu'ils partageront avec ces épistoliers.

 

Quel point commun? L'amour des livres, des images et des mots. Car, si Karim tient Boutique du Livre, rue des Chavannes 4, à Neuchâtel, Alexandre est journaliste à Berne et poète exalté un peu partout...

 

Ces propos de table sont émaillés de citations. Elles proviennent d'auteurs connus, d'autres qui le sont moins, d'autres encore pas du tout. Ce sont ceux-ci qui intriguent et donnent envie d'aller y voir de plus près.

 

À propos de citations, citons-les, pour donner le ton de chacun et son angle de vue, qui expliquent qu'en correspondant, ils aient pu, comme le titre de leur livre le dit, faire tourner Ce grand remous en nous:

 

Il y a, me semble-t-il, quand on a attrapé la maladie de la lecture, et je veux dire par là que l'on a un rapport existentiel et passionnel à la lecture nous rendant indigeste tout ce qui est de l'ordre de la lecture-évasion, il y a une sorte de contamination de notre petite réalité par l'immensité de la lecture, et que cela résonne parfois de troublante manière.

 

Karim, le 21 octobre 2020, à 8h52.

 

La littérature entre en moi, me décompose, me stérilise, me rend futile ou savant un instant par tant de secousses sismiques inexplicables. Je ne me revendique d'aucune école. Je sais ce que je n'aime pas, ce qui pour moi ne sert à rien, une certaine mollesse de tout et de ton, dont souvent la Suisse romande se fait la spécialité.

 

Alexandre, le 20 novembre 2020, à 12h30.

 

Francis Richard

 

Ce grand remous en nous, Alexandre Caldara et Karim Karkeni, 176 pages, L'Aire

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 21:25
Le livre des soeurs, d'Amélie Nothomb

Trois années passèrent. À voguer sur les nuages. L'entourage n'en pouvait plus.

- Et si vous aviez un enfant? Leur conseilla-t-on.

- Pourquoi?

- L'amour, ça sert à ça, non?

Ils n'y avaient pas pensé.

 

Alors Florent et Nora, qui jusque-là vivaient un amour que les autres leur enviaient, firent et eurent un enfant, pour, après tout, faire comme tout le monde.

 

Cet enfant, ce fut Tristane, qui naquit le 13 novembre 1973. Au début, comme beaucoup d'enfants, Tristane se mit à brailler la nuit et à déranger ses parents.

 

Florent mit un soir les choses au point. Il parla à Tristane comme si elle pouvait le comprendre, lui ordonna d'arrêter de pleurer. Ce qu'elle fit, aussitôt.

 

Dès que possible, Nora et Florent mirent Tristane à la crèche, pour s'en débarrasser. Et, le soir, vite ils la couchaient, pour mieux se retrouver seule à seul.

 

Ils l'aimaient, mais ils ne la comprenaient pas. Aussi se développa-t-elle toute seule, à leur insu. Ainsi, muette jusqu'à deux ans, se mit-elle soudain à parler.

 

De même, toute seule, se mit-elle à lire, puis à écrire. Cette enfant douée, exclue sans malice par ses parents, à l'école se révéla agréable, inventive, attentive...

 

Sous la pression de leur entourage qui trouvait que la venue d'un enfant n'avait rien changé à leur amour fusionnel, Nora et Florent mirent en route un deuxième.

 

Pendant la grossesse de Nora, Tristane vécut chez sa tante Bobette, où elle fit merveille avec ses cousins. Le 9 août 1978, Tristane eut une petite soeur, Laetitia:

 

Entre Tristane et Laetitia se produisit l'amour au sens absolu, l'amour hors catégorie, un phénomène d'autant plus puissant que non répertorié.

 

Nora et Florent purent continuer à filer le parfait amour. À défaut d'en recevoir des preuves de leur part, Tristane en donnait à Laetitia qui les lui rendait, volontiers.

 

Il fallut se séparer, qui pour commencer le CP, qui pour aller à la crèche. Les deux soeurs n'en eurent que plus de bonheur à se retrouver pendant leurs temps libres.

 

Dans Le livre des soeurs, Amélie Nothomb raconte que cet amour fusionnel entre elles deux, ne se démentit jamais, bien qu'elles ne suivissent pas la même route.

 

De tempéraments très différents, elles se complétaient et se soutenaient l'une l'autre. Bien plus tard, après que leurs parents eurent disparu, Laetitia put dire à Tristane:

 

Notre amour vaut mieux que le leur.

 

Francis Richard

 

Le livre des soeurs, Amélie Nothomb, 198 pages, Albin Michel

 

Livres précédents chez le même éditeur:

Le voyage d'hiver (2009)

Une forme de vie (2010)

Tuer le père (2011)

Barbe bleue (2012)

La nostalgie heureuse (2013)

Pétronille (2014)

Le crime du comte Neville (2015)

Riquet à la houppe (2016)

Frappe-toi le coeur (2017)

Les prénoms épicènes (2018)

Soif (2019)

Les aérostats (2020)

Premier sang (2021)

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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