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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 19:55
Le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2022

Le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2022 sera remis dans deux mois jour pour jour, le 31 mars 2022, à 19 h, au Casino de Montbenon. Ce prix est dédié à l'encouragement de la lecture et à la valorisation de la littérature de Suisse romande.

 

(pour la cérémonie de remise du prix, on peut déjà s'inscrire ici)

 

Pour cette huitième édition, cinq romans, parus en 2021, ont été sélectionnés. Ils l'ont été par les professionnels des Bibliothèques et Archives de la Ville de Lausanne sous la conduite de la Déléguée à la politique du livre, Isabelle Falconnier:

 

- Inflorescence de Raluca Antonescu (La Baconnière)

- Illégaliste de Thierry Luterbacher (Bernard Campiche Editeur)

- Gloria Vinyl de Rose-Marie Pagnard (Zoé)

- Longues nuits et petits jours d'Anne-Frédérique Rochat (Slatkine)

- Septembre éternel de Julien Sansonnens (Éditions de l'Aire)

 

La nouveauté, c'est que tous les lecteurs1 de la Suisse romande et de la francophonie sont invités à voter pour le roman de leur choix. Ils pourront le faire dès le 15 février jusqu'au 15 mars en utilisant ce lien: http://www.lausanne.ch/prixdeslecteurs.

 

Mais, avant de voter, ils ont d'ores et déjà la possibilité de lire en ligne les cinq romans sélectionnés: https://www.lausanne.ch/agenda-et-actualites/prix-des-lecteurs/romans-en-lice.html ou, bien sûr, de les acquérir dans leur librairie préférée.

 

Si lire ces cinq livres ne leur suffit pas, ils peuvent faire connaissance avec leurs auteurs1 en regardant les vidéos dans lesquelles ils s'entretiennent avec Isabelle Falconnier lors de rencontres qui se déroulent depuis octobre au Lausanne Palace:

Chacun des auteurs se présente lui-même et présente son roman:

Chers lecteurs, faites-vous une religion sur chacun de ces romans et votez dès le 15 février 2022 pour exprimer votre préférence. Lisez-les, tous les cinq. Vu le temps qui vous reste, en lire un par semaine, par exemple, ce n'est pas une gageure...

 

Francis Richard

 

1 - Il s'agit d'un masculin pluriel... neutre.

 

Mis à jour le 15.02.2022.

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26 janvier 2022 3 26 /01 /janvier /2022 22:20
Les Déshérités, de Valentin Decoppet

On a deux victimes avec des blessures par balle, un couple. Ça s'est produit hier soir, il y avait les tirs obligatoires dans le stand d'à côté. Personne n'a rien entendu. L'homme est dans l'étable, la femme au salon.

 

Chacune des deux victimes a été tuée de trois balles, une à la tête, une à la poitrine, une au ventre: Les victimes ont été abattues selon le même rituel, constate donc l'inspecteur Gross arrivé sur place en voiture. Lequel apprendra que l'arme utilisée, militaire, est du genre fusil d'assaut.

 

Le tueur a d'abord pris l'homme pour cible et l'a abattu, de loin, d'une première balle dans la tête. Ce ne peut être qu'un excellent tireur. L'homme s'appelle Alexandre Rochat, la femme, Marie, née Walser. Leur ferme se trouve dans un village, La Rochaz, au-dessus d'Aigle.

 

Cette ferme appartenait au cousin d'Alexandre, Jean Rochat, qui la leur a vendu il y a quatre mois, qui habite le village et travaille au Volg. L'information est donnée à l'inspecteur Gross par un paysan, Emanuel Jotterand, qui se rendait à l'étable pour traire les vaches et les sortir.

 

Tandis qu'il sort de la ferme, l'inspecteur Gross aperçoit un homme de taille moyenne, manteau brun, à l'orée du bois. Ils se regardent. L'homme saute une barrière, s'enfonce dans le bois. L'inspecteur se lance à sa poursuite, mais l'homme le distance. Il finit par perdre sa trace.

 

Or, justement, cet homme pourrait bien être Jean Rochat. Il a disparu et ne s'est pas présenté à son travail. C'est le coupable idéal, d'autant qu'il est membre de la société de tir du village. Reste à savoir pour quel motif il aurait commis ce double crime. C'est là toute la question.

 

L'inspecteur Gross enquête sur les familles Rochat et Walser. Il apprend ainsi que le grand-père Rochat s'était présenté au Conseil communal et que Georges Walser, le beau-père d'Alexandre, l'avait emporté sur lui; mais qu'il avait acquis la ferme, promise de vente à ce dernier.

 

Les Déshérités, ce sont John, un des fils du grand-père Rochat, et sa descendance: l'aïeul avait dévolu la ferme à son autre fils Eugène, après le décès de son aîné, Laurent. Jean est un des deux fils d'Eugène et c'est de cette manière qu'il est devenu héritier légitime de la ferme.

 

On ne voit toutefois pas pourquoi Jean aurait tué son cousin Alexandre et sa femme après leur avoir délibérément vendu la ferme. Apparemment, il se pourrait qu'il ait rechuté: Gross apprend en effet qu'il a fait par le passé un séjour psychiatrique volontaire d'un an et demi.

 

Rien n'est simple dans un tel microcosme, où tout s'entremêle. Aussi, quand Jean est appréhendé, l'inspecteur Gross veut-il tout vérifier pour donner l'image la plus exacte des faits, comme le lui dira sa mère, qui sait d'expérience que les choses ne sont jamais ou noires ou blanches.

 

Francis Richard

 

Les Déshérités, Valentin Decoppet, 176 pages, Bernard Campiche Editeur

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25 janvier 2022 2 25 /01 /janvier /2022 23:00
Galel, de Fanny Desarzens

Galel est plus robuste que Paul et il marche mieux que Jonas. Mais quand on pense à lui on pense: il est doux. Et en fait le bon mot, celui qu'il faudrait utiliser pour parler de Galel, c'est réconfortant.

 

Les trois amis se retrouvent au moins une fois l'an à la Baïta, une cabane dans la montagne, tenue par Paul, qui, maintenant, n'est plus guide, tandis que Jonas et Galel le sont toujours. La Baïta comprend en fait trois maisons de pierre toutes pareilles:

 

L'étable au milieu, l'auberge à droite, les douches à gauche.

 

Les trois amis se ressemblent beaucoup: Ce sont les yeux qui sont presque les mêmes. Ceux de Jonas sont noirs et ceux de Paul sont bleus, les yeux de Galel ont cette couleur sableuse un peu étrange. Mais tous ces yeux sont comme plissés, toujours.

 

Un peu plus loin, il y a une autre cabane, l'ancien hôtel Alsane, tenue par Vinciane et sa fille Viviane. Ils s'entraident, de cabane à cabane: Vinciane apporte à Paul des herbes, des saucissons, des oeufs; il lui fournit du lait, du fromage, des pains.

 

Au moment de la désalpe, Paul retrouve son village, son magasin, sa ferme, où il ramène Petite Étoile, sa vache, et Ariel, sa jument. Jonas retourne à sa ville, son appartement, son travail à l'usine; Galel à son village qui n'est que quelques chalets.

 

Cette fois-là, Vinciane discute avec Paul. Elle sait que Galel est venu. Elle lui demande s'il ne lui a pas semblé un peu bizarre. Non: Il était comme d'habitude. Inquiet, il lui demande: Mais pourquoi? Elle ne sait pas: C'est simplement une impression.

 

Peu à peu les passés de Paul et de Jonas sont dévoilés, mais surtout la raison pour laquelle Vinciane a eu l'impression que Galel, le guide infatigable, jusque-là leur armure contre leur propre abattement, n'était décidément plus tout à fait le même.

 

Une fois révélée cette raison, Fanny Desarzens laisse planer le doute jusqu'au bout sur l'issue de ce récit où Galel, profondément en accord avec tout ce qui se trouve autour de lui, marche indéfiniment, parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux.

 

Francis Richard

 

Galel, Fanny Desarzens, 138 pages, Slatkine

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24 janvier 2022 1 24 /01 /janvier /2022 18:45
Les fantômes du presbytère, de Daniel Sangsue

Le narrateur et sa femme Isabel ont décidé de vendre leur maison de Bioulac, située dans l'Aveyron, devenue trop exiguë et inconfortable pour [leur] âge, pour en acheter une plus grande.

 

En surfant sur Internet, Isabel tombe sur une annonce pour un presbytère du XVIIIe siècle sur le site de l'agent immobilier chargé de vendre leur maisonnette. Or il ne le leur a pas proposé.

 

Ce dernier explique que, situé au pied de l'Aubrac, en vente depuis un moment, il n'a pas trouvé acquéreur, accolé qu'il est à l'église du hameau et donnant sur le cimetière, un atout pour le narrateur:

 

J'ai toujours aimé les cimetières. [...] Ce sont les seuls endroits un peu tranquille qui restent dans les villes...

 

Ils visitent le presbytère, tombent sous son charme, donc sa magie: c'est la maison qu'il leur faut. La chance leur sourit puisqu'ils enchaînent vente de leur maisonnette de Bioulac et cet achat.

 

Il se trouve que le narrateur est intéressé par les fantômes, plus précisément par la pneumatologie, qu'il en fait part aux anciens propriétaires avec lesquels ils trinquent pour fêter leur acquisition.

 

Il a alors l'impression que la femme empêche son mari de parler, fait part après de son soupçon à Isabel qui se moque de sa monomanie: les Delage ne l'auraient pas habité pendant quinze ans...

 

Le narrateur est singulier. Non seulement il lit tout ce qu'il trouve sur les fantômes mais il a de réelles connaissances littéraires qui lui permettent de faire en tous temps des rapprochements judicieux.

 

S'il n'est plus confit en dévotion, sa formation religieuse catholique l'a prédisposé à s'intéresser aux fantômes, qui ne le sont que parce que quelque chose s'est mal passé au moment de leur décès...

 

Il aimerait bien que le presbytère abrite des fantômes. Or lui et Isabel sont vite témoins de manifestations sonores, de jour comme de nuit, qui constituent en quelque sorte un délice caché du lieu.

 

Recherches dans les archives, dires des voisins, découvertes de documents dans le séjour et dans la sacristie, décryptages des messages sonores permettent au narrateur d'en élucider le mystère.

 

Que le lecteur croit ou non au surnaturel, il ne peut qu'être captivé par ce récit élégant et plein d'esprit(s), qui pose les éternelles questions du bien et du mal, de ce qui advient, ou pas, après la mort.

 

Francis Richard

 

Les fantômes du presbytère, Daniel Sangsue, 144 pages, Éditions La Baconnière

 

Livres précédents:

 

Journal d'un amateur de fantômes, La Baconnière (2018)

À la recherche de Karl Kleber, Favre (2020)

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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 23:00
L'Amérique entre nous, d'Aude Seigne

La narratrice vit depuis quelque cinq ans avec Emeric. Elle est journaliste à STAR, un magazine de cinéma unique en Suisse. Lui est reporter animalier.

 

Ils se rendent par bateau aux États-Unis où ils vont faire un road-trip pendant trois mois. Elle a obtenu un congé sabbatique, mais en sortira une rubrique.

 

Elle profitera ainsi de ce voyage pour rencontrer des célébrités. Une idée d'article serait de parler de leur personnalité au travers du lieu qu'elles habitent.

 

Pour Emeric, en raison de son métier, l'Amérique est une aubaine. Tout au long de ce voyage, il pourra travailler de son côté, avant de mieux la retrouver.

 

Ce qu'Emeric ne sait pas et qui va tourmenter la narratrice, c'est que tout en l'aimant profondément, elle aime tout autant Henry, un collègue photographe.

 

Le Henry en question est marié, est très attaché à sa petite famille - lui et sa femme attendent un enfant -, mais cela ne l'empêche pas de la regarder...

 

La narratrice, trente ans, a appris qu'elle était enceinte... le lendemain de la réservation du voyage et, sans avoir consulté Emeric, n'a pas gardé l'enfant...

 

Aussi L'Amérique entre nous peut-il s'entendre comme la distance entre elle et Henry, ou celle qui pourrait exister entre elle et Emeric, s'il apprend leur relation:

 

Depuis toujours, on parle de ça, l'amour, les amours, la fidélité, la pluralité, lui a dit, pour la rassurer, son amie Sandra, à qui elle s'est confiée...

 

Une autre question tracasse la narratrice, c'est la frontière entre la fiction et le réel, qui peut aussi se comprendre comme celle entre le fantasme et la réalité:

 

Tout ce que nous ne sommes pas, nous le fantasmons, lui dit justement, en Amérique, une actrice célèbre...

 

Leur road-trip qui s'effectue d'est en ouest et retour, n'est donc pas sans rappeler Sur la route de Kerouac, qu'ils se lisent un seul et unique soir à tour de rôle...

 

Le récit du voyage est assorti de réminiscences de la narratrice sur les faits et projections qui le précèdent, mais également des rencontres qu'ils font route faisant.

 

Il se termine. Et l'épilogue, cinq ans plus tard, est une réponse à la question de savoir s'il est possible d'accorder à l'autre le droit d'aimer deux personnes à la fois...

 

Francis Richard

 

L'Amérique entre nous, Aude Seigne, 240 pages, Zoé

 

Livres précédents:

Chroniques de l'Occident nomade, 136 pages (2011)

Les neiges de Damas, 192 pages (2015)

Une toile large comme le monde, 240 pages (2017)

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 20:00
Horizon R, de Marina Salzmann

C'est horrible à dire. Je me tais donc devant le lit. Je me contente de penser. On pense même quand nos pensées n'en valent pas la peine. Ça part dans tous les sens chez moi, à cause de la peur. Je peux toujours me concentrer sur ce mantra: le nom de Wallace.

 

Celui qui se contente de penser, c'est Tom. Il ne peut rien dire devant le lit de Wallace où elle demeure allongée sans mouvement, dans la chambre d'hôpital qu'elle occupe dans l'unité des soins intensifs.

 

Tom pense, ne parle pas. Il est désemparé devant le corps inerte de Wallace. Il ne sait que lui dire. Alors il se met à lui lire un livre, Vingt mille lieues sous les mers, parce qu'il sait que Wallace aime l'eau.

 

De son côté, Wallace évolue dans un monde à part, un monde noir qui ne laisse pas de la surprendre, un monde onirique dont elle se demande s'il est ou non cauchemardesque, où elle est déconnectée.

 

Comme Tom a du mal à s'exprimer devant elle, il a fait l'acquisition d'un appareil enregistreur qui a la forme d'un gros oeuf noir. Cela va lui permettre de lui parler, de monologuer sans exiger de réponse.

 

Horizon R est un dialogue de sourds singulier où Tom et Wallace monologuent chacun de son côté, lui sans savoir si elle l'entend, elle sans savoir s'il existe un autre monde que celui, intemporel, qui est sien.

 

Tom raconte des histoires à Wallace, via l'oeuf noir, des histoires qu'il engrange lors des lectures ou des déplacements qu'il fait: Je parle pour tu entendes demain ou dans un an ce que j'ai dit aujourd'hui.

 

Wallace ne sait toujours pas ni ce qu'elle est, ni où elle est - est-elle sur une planche, dans un tiroir? -, ni comment retrouver le monde d'avant, car la seule chose qu'elle devine, c'est qu'il y a bien un avant.

 

Marina Salzmann termine son roman qui apparaît comme un chant poétique à deux voix, le vibrato arabesque de Wallace et le monocorde murmure de Tom, par une coda surprenante et ... par cet aveu:

 

Comme dans les rêves quand on les raconte, j'ai oublié beaucoup des détails de leur histoire. De nouveaux se sont sans doute ajoutés. Le faux est parfois devenu vrai, et le vrai faux.

 

Francis Richard

 

 

Horizon R, Marina Salzmann, 112 pages, Bernard Campiche Editeur

 

Livres précédents:

 

Safran (2015)

La tour d'abandon (2018)

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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 22:50
Numéro deux, de David Foenkinos

Pour comprendre l'ampleur du traumatisme de Martin Hill, il fallait remonter à la source du drame.

 

Le traumatisme s'est produit quand il avait onze ans. Il n'est pas inutile de préciser que le cadre familial a son importance.

 

Son père, John, Anglais, sa mère, Jeanne, Française, se sont rencontrés en Angleterre lors d'un concert de The Cure en 1984.

 

Ils sont dissemblables, mais, au fond, complémentaires. Lui a la passion d'inventer; elle veut être journaliste politique.

 

Seulement lui n'est qu'un génie du dimanche - il exerce le métier d'accessoiriste de cinéma - tandis qu'elle réalise son rêve.

 

Cinq ans plus tard, Jeanne est enceinte de Martin, qui naît le 23 juin 1989, un mois, jour pour jour, avant Daniel Radcliffe.

 

En 1999, l'amour de Jeanne pour John s'est émoussé. Une opportunité professionnelle se présente en France. Elle la saisit.

 

John et Jeanne se séparent non seulement géographiquement, c'est-à-dire physiquement, mais aussi conjugalement.

 

Martin passe désormais la semaine avec son père et il rejoint sa mère à Paris pour les week-ends et les vacances.

 

Un jour, le hasard prend alors deux initiatives, qui vont changer la vie de Martin et en infléchir durablement la trajectoire.

 

Rose garde Martin d'habitude, mais un jour, en 2000, elle a un empêchement familial et il rejoint son père sur un tournage.

 

En 1995, une certaine Joanne qui a eu très tôt le goût d'écrire a apporté un manuscrit à l'agent littéraire Christopher Little...

 

Sous le nom de J.K. Rowling, elle est aujourd'hui mondialement connue pour avoir créé le personnage de Harry Potter.

 

Le producteur David Heyman, qui a obtenu de porter à l'écran l'histoire du petit sorcier, croise Martin à proximité du tournage:

 

Il aperçut, de l'autre côté de la rue, un petit garçon assis sur une chaise. Les lunettes rondes, les cheveux noirs en bataille [...], ce fut comme une apparition.

 

Martin participe au casting du film, mais il n'est pas retenu. Daniel Radcliffe lui est préféré. Il devient le Numéro deux:

 

Si Martin avait demandé: "Pourquoi lui et pas moi?", on lui aurait répondu que c'était de la faute de ce petit quelque chose en plus...

 

Le traumatisme, c'est ce retrait d'une aventure merveilleuse. Il va marquer Martin de manière indélébile pendant des années.

 

David Foenkinos montre combien Martin est atteint: ainsi fuit-il les autres pour ne pas risquer d'entendre le nom de Harry...

 

Ce syndrome du perdant pourrit sa vie personnelle - ce qui est un bien grand mot - et contrarie sa vie professionnelle.

 

Comment en sortir? Telle est la question. Il y a une réponse, bien sûr, donnée à la fin du livre ... à partir d'un constat universel:

 

Notre route unique n'offre pas le moindre accès aux chemins que nous n'empruntons pas.

 

Sauf si quelqu'un a la bonne idée de donner un petit coup de pouce salutaire pour dévier cette route de son tracé initial...

 

Francis Richard

 

Numéro deux, David Foenkinos, 240 pages, Gallimard

 

Livres précédents:

Les souvenirs (2011)

Je vais mieux (2013)

Charlotte (2014)

Le mystère Henri Pick (2016)

Vers la beauté (2018)

Deux soeurs (2019)

La famille Martin (2020)

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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 20:00
Anéantir, de Michel Houellebecq

Le verbe Anéantir signifie au sens propre, réduire à néant des choses ou des êtres; au sens figuré, abattre quelqu'un. Dans ce roman, Michel Houellebecq l'emploie dans les deux acceptions. 

 

Le récit commence à la fin de 2026 et du deuxième quinquennat du président. Paul Raison, bientôt 50 ans, est proche collaborateur de Bruno Juge, le ministre de l'Économie, successeur présumé.

 

En effet le président ne peut pas se représenter. Il lui faut céder la place, ne serait-ce que pendant cinq ans, avant de pouvoir revenir à l'Élysée. Ainsi le veut la constitution politique du pays.

 

Le quinquennat a été une réussite sur le papier en matière économique, puisque les soi-disant économistes ne s'intéressent qu'au PIB et à la balance commerciale et n'ont cure du chômage.

 

L'autre zone d'ombre, c'est bien sûr l'immigration. C'est ce qui donne le vent en poupe au candidat du Rassemblement National, qui cette fois-ci ne porte pas le nom néfaste de Le Pen.

 

C'est dans ce contexte des élections présidentielles qui auront lieu au mois de mai 2027, que se produisent plusieurs événements, qui ont des conséquences politiques et personnelles.

 

Un groupe de spécialistes informatiques met sur les réseaux sociaux trois vidéos d'attentats fictifs, mais qui démontrent une maîtrise hors normes de la simulation réaliste, à ne pas croire.

 

La signature de ces vidéos, qui se diffusent sans qu'il soit possible de l'empêcher, sont de mystérieux polygones et des messages qu'il semble impossible de décrypter, vu leurs caractères.

 

Tous les pays occidentaux sont en état d'alerte pour tenter de démasquer les activistes, soupçonnés de vouloir anéantir leur monde. Dans leur dernière vidéo, Bruno Juge est guillotiné...

 

La fratrie de Paul Raison, qui comprend sa soeur Cécile et son frère Aurélien, est anéantie par l'AVC qui touche leur père, Édouard. Il a fallu le transporter à l'hôpital pour le sauver in extremis.

 

Paul se rend en Beaujolais au chevet de son père où se trouve sa compagne, Madeleine, quinze ans de moins, toute dévouée, peut-être encore plus après cet accident qui les a anéantis.

 

Si Cécile et son mari Hervé s'entendent bien, il n'en est pas de même de Paul et de Prudence qui vivent ensemble l'un à côté de l'autre, et d'Aurélien et d'Indy que tout oppose dans la vie.

 

Les événements se précipitent. Les personnages, surtout Paul Raison, sont confrontés à des situations qui soulèvent le problème du sens de la politique et, davantage, celui de la vie personnelle.

 

Qui dit vie, dit également mort. Bien involontairement, Paul est amené à se poser la question. Ses rêves, fréquents, difficiles à interpréter, le laissent sans réponses quand ils l'évoquent.

 

Le vrai sujet est donc la mort - la petite permettant d'oublier momentanément la grande -, qui est aussi celui de toute religion. Face à elle, Paul s'ouvre d'autres vues que celle de Pascal qu'il cite:

 

Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.1

 

Francis Richard

 

1 - Pensée 210, édition Léon Brunschvicg

 

Anéantir, Michel Houellebecq, 736 pages, Flammarion

 

Livres précédents:

 

Chez Flammarion:

Sérotonine (2019)

Soumission (2015)

Configuration du dernier rivage (2013)

La carte et le territoire (2010)

 

A L'Herne:

En présence de Schopenhauer (2017)

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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 23:55
Le Salève de A à Z, de Dominique Ernst

Tout, ou presque, ce que vous avez voulu (ou pas) savoir sur le Salève sans oser (ou pas) le demander se trouve dans ce conséquent Dictionnaire d'une montagne modeste et géniale.

 

Bien que se trouvant aujourd'hui en territoire français, ce massif est la Montagne des Genevois et la montagne préférée de Dominique Ernst, ce qu'il aurait tort de cacher.

 

On peut consulter Le Salève de A à Z comme un usuel ou le lire comme un roman. L'intérêt de cette dernière méthode est qu'elle facilite l'emploi à bon escient de la première.

 

Si on ne connaît le Salève que pour l'avoir vu à distance depuis Genève et/ou pour être passé à son pied sans s'arrêter, cela permet d'avoir une idée de ce que l'on peut y retrouver.

 

Qu'y a-t-il à savoir sur le Salève? D'où vient son nom; comment il s'est formé; quelles sont ses dimensions, son point culminant, sa topographie; ce qu'on y a fait; ce qu'on y fait...

 

Ce dictionnaire répond à toutes ses questions. Il permet d'en connaître les villages, les moyens d'accès d'aujourd'hui et du passé, l'histoire de ses hôtels et de ses châteaux.

 

Ce n'est pas seulement sa nature préservée, ses panoramas sur Genève, le lac ou les Alpes, qui le rendent insigne, ce sont aussi les hommes qui l'ont façonné, célébré ou décrié.

 

Ces hommes sont des habitants, des alpinistes, des aventuriers, des savants, des écrivains, des musiciens etc. Ce sont aussi bien des inconnus du grand public que des célébrités:

 

De Jean-Jacques Rousseau à Alphonse de Lamartine, de Richard Wagner à Franz Liszt, d'Alexandra David-Néel à Ella Maillart ou de Lénine à Philippe Noiret, ils ont tous tracé leur bout de chemin sur le Salève!

 

L'auteur n'en est pas à son premier livre sur le Salève. Il maîtrise parfaitement son sujet. A l'appui de ses dires, il cite souvent, avec justesse, la presse locale de jadis et de naguère.

 

Bref il s'agit d'un dictionnaire amoureux, sans doute le livre le plus complet écrit sur le Salève, et cet amour communicatif que l'auteur lui porte incite à s'y rendre ou à y retourner.

 

Francis Richard

 

Le Salève de A à Z, Dominique Ernst, 328 pages, Slatkine

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22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 20:00
Girassol, de Julien Gonzalez-Alonso

Tournesol, tournesol

C'est le nom de la fleur

Le surnom de la fille

Jacques Prévert

 

Julien Gonzalez-Alonso, 47 ans, a décidé d'écrire de bon matin pour découvrir ce qu'il vit, parce que son tournesol s'est détourné de lui. Il dédie cette confession, cette introspection, à celle pour qui [son] coeur ne cesse de battre, afin de rendre son absence supportable.

 

C'est une déclaration d'amour, dans laquelle il se dévoile pour qu'elle s'aperçoive combien il est complexe. Ainsi écrit-il sans suivre de plan établi, ni de chronologie, révélant par là-même que sa démarche est chaotique (comme sa vie jusque-là), si elle n'est pas sans but.

 

Il a traversé des crises, qui ne s'expliquent pas par le manque d'amour que lui auraient témoigné ses parents: ils ont toujours été là pour le soutenir. Non, c'est pourquoi il a cherché dans d'autres directions et a trouvé qu'elles résultaient d'un conflit personnel inconscient.

 

Pour y parvenir, longue a été la route. Peut-être la rupture amoureuse avec celle à qui est dédié ce texte de connaissance de soi a-t-elle été le déclic lui permettant de chercher à voir clair en lui-même, comprendre qui il est vraiment et prendre enfin son destin en mains.

 

Pour illustrer son récit, il a choisi des poèmes (La poésie est à la vie ce qu'est l'émotion à l'amour): seule la poésie l'enivre. Il prétend ne pas lire beaucoup, ce qui est paradoxal pour un éditeur (il dirige les Éditions du Griffon), mais il lit tout de même pas mal.

 

Pour s'en convaincre, il suffit, tout en lisant son récit, de jeter un oeil sur ses notes, mises à la fin pour ne pas nuire à la lecture et ne satisfaire que les intéressés. Mais ses lectures ne sont pas celles du pékin, car elles sont peu ou prou en rapport avec sa quête de soi.

 

Ses mots de passe sont dépendance affective, peurs, notamment celle de l'abandon, syndrome de l'imposteur, transmission d'émotions par les gènes, confiance en soi, enfant intérieur, interaction entre les énergies et le corps-âme-esprit, et surtout amour inconditionnel.

 

L'auteur a échappé au monde imaginaire qu'il s'était créé. Il sait enfin qui il est, préférant être plutôt qu'avoir, ayant réussi grâce à la solitude à faire éclater en lui le plus de beau des mystères insolubles de Girassol - la guérison par l'amour de soi vers un libre essor.

 

Francis Richard

 

Girassol, Julien Gonzalez-Alonso, 232 pages, Éditions du Griffon

 

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 21:00
Ciel, ma maison!, de Madeleine Knecht-Zimmermann

Un matin, au début du mois d'octobre, je me souviens qu'il faisait très beau, nous avons été réveillés par le cliquetis des échafaudages et les cris des ouvriers. Des bruits de planches jetées les unes sur les autres, des grincements de vis, de crochets, des flottements de toiles nous ont tirés du sommeil.

 

Sans crier gare, cet immeuble de douze étages, dans le sud de Lausanne, vraisemblablement à Ouchy, bâti dans les années 1960, est l'objet de travaux de restauration, de gros travaux.

 

Les locataires n'ont pas été prévenus. Ils ne se doutent pas que ces travaux vont durer des mois, de longs mois, et qu'ils vont devoir vivre dans le vacarme, la saleté, les coupures de courant.

 

N'ont été résiliés que les baux des bureaux, des commerces, des cabinets: nous, familles, personnes seules, couples [dont la narratrice et son compagnon], nous pourrions rester chez nous.

 

L'épigraphe, tirée de Terre des hommes, d'Antoine de Saint-Exupéry, éclaire le propos de l'auteure, qui raconte heurs et malheurs d'habitants survivant au milieu des travaux de l'immeuble:

 

On chemine longtemps côte à côte, enfermé dans son propre silence, ou bien on échange des mots qui ne transportent rien. Mais voilà l'heure du danger. Alors, on s'épaule l'un l'autre. On découvre qu'on appartient à la même communauté.

 

Ici, il ne s'agit pas à proprement parler de danger encouru, encore qu'un chantier qui dure aussi longtemps et où on démolit beaucoup pour reconstruire sans âme, n'en soit pas exempt.

 

Non, il s'agit d'une épreuve interminable et usante qui finit par rapprocher les rescapés qui la subissent et qui, auparavant, s'adressaient à peine la parole, confits dans l'anonymat urbain.

 

Mais le traumatisme d'un tel chantier n'affecte pas seulement les habitants. Ceux qui y travaillent - et qui viennent souvent de très loin - ne sont pas épargnés par l'ampleur du chamboulement.

 

Le lecteur, informé dans le détail de l'évolution des travaux et des misères faites aux habitants, involontairement, par les ouvriers, qui ne sont pas à meilleure enseigne, compatit avec tous.

 

À la fin l'immeuble froid, aux murs blanchis à la chaux, est méconnaissable. Les habitants y ont perdu leurs repères. Et la narratrice de Madeleine Knecht-Zimmermann peut s'exclamer:

 

Ciel, ma maison!

 

Est-ce préfiguration du monde d'après où l'on impose un mode de vie sans l'accord des intéressés? Ce chantier s'est terminé le mois où tout le pays [...] se mettait en hibernation à cause d'un virus...

 

Francis Richard

 

Ciel, ma maison!, Madeleine Knecht-Zimmermann, 212 pages, Éditions de l'Aire

 

Livres précédents:

 

Olga (2014)

Cathala, l'auberge de ma mère (2016)

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 19:25
L'art d'arrondir les angles d'André Klopmann - Illustrations d'Hugo Baud

Les entrés [sic] sont masculines et féminines. L’édition originale était la première du genre. Aux parenthèses de féminisation « (e) » succèdent à présent des «·e » qui ne mettent pas le féminin entre parenthèses. Les « ·x » inclusifs, ce sera pour plus tard. L’évolution de la langue française se révèle ainsi…

a) débile
b) égalitaire

 

(Quatrième de couverture)

 

Publiée originellement en 2006 sous le titre La Diplomatie en 120 formules, cette édition signée André Klopmann a été enrichie d'une quarantaine d'autres formules et est, cette fois, illustrée par Hugo Baud.

 

L'art d'arrondir les angles, sous-titré Avant l'attaque, le tact, est celui de l'emploi de figures de style1 pour en atténuer l'impact. L'auteur utilise ainsi:

 

- l'antiphrase qui consiste à exprimer, souvent ironiquement, le contraire de ce qu'on veut dire et faire comprendre:

 

C'est un emmerdeur.euse.

Point de vue de la direction.

Il.elle entretient d'excellentes relations avec ses collègues.

 

- l'euphémisme qui est une sorte d'antiphrase, mais sans ironie, du moins sans cruauté, qui consiste à atténuer une idée pénible:

 

C'est nul!

Est-ce bien pertinent?

 

Même si c'est par dérision , il est toutefois regrettable que l'auteur ait cédé à une nouvelle étape dans l'évolution de la langue, souhaitée par une minorité agissante, qu'il qualifie pourtant de débile et d'égalitaire en quatrième de couverture.

 

Cette féminisation, qui, heureusement, ne va pas jusqu'à l'abominable inclusivité, enlève, faute de fluidité, un peu du plaisir que le lecteur, et voyeur, prend à lire et parcourir cet ouvrage illustré.

 

Ces formules ne sont pas exhaustives. L'auteur suggère au lecteur de les compléter à l'envi. Celles de ce recueil peuvent être employées - enfin avec modération,

 

dans les rapports en société:

C'est foutu!

Je reste raisonnablement optimiste.

 

pour décrire un état éthylique:

Rond.e comme une queue de pelle.

Pas au top de sa forme.

 

ou un comportement sexuel:

Une femme légère.*

Une femme galante investie dans le domaine public.

* Pas de masculin, les hommes sont lourds.

 

pour, dans l'entreprise, stigmatiser une attitude:

Rien à cirer!

J'en prends bonne note.

 

ou un comportement:

Il.elle n'en fout pas une rame.

Il.elle n'est pas très enthousiaste.

 

pour analyser des compétences:

Il est nul votre projet!

Voilà qui a le mérite d'inciter à la réflexion.

 

ou pour utiliser la langue de bois dans les médias:

On est dans la merde.

La situation est préoccupante.

 

Francis Richard

 

1 - Les définitions de ces deux figures de style sont tirées de ma Grammaire française - Classes de quatrième et suivantes, d'Albert Hamon, éditée par Hachette en 1963...

 

L'art d'arrondir les angles d'André Klopmann - Illustrations d'Hugo Baud, 194 pages, Slatkine

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11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 19:00
À un poil près, d'Yvan Sjöstedt

Au sommet de ton crâne, je vois ce cheveu comme un signe.

 

Vous ne connaissez pas Gratte-Cul Les moineaux? C'est que vous n'avez pas lu Un poil de trop. Mais ce n'est pas grave. Vous pouvez lire ce volume indépendamment du précédent. Sachez toutefois qu'il s'agit d'un village, que dis-je, une bourgade, située dans la région départementale de Veau les sapins, dont la capitale est Taupinière Les Chocottes.

 

Vous l'aurez compris, ce hameau d'une vingtaine d'âmes est le fruit de l'imagination fertile d'Yvan Sjöstedt, qui ne se prend décidément pas au sérieux, puisqu'il persiste et signe dans la dérision avec ce nouvel opus. Aussi, comme le toponyme l'indique, sérieux lecteurs s'abstenir. Encore que... 

 

Les prénoms (Grenadine, Escobar, Fascicule, Belluaire, Lentille, Synovie, Roulotte, Backgammon, Carpette, Alabama, Arachide, Email, Arthrose, Ramon, Quinconce, Gaufrette, Éléphantine, Balzac, Rotule ou Tribor) y sont tout aussi burlesques que les patronymes (Chignolle, Monticule, Gymophane, Milborne, Wonderful, Guingois, Camembert, Ciboulette, Mezzanine, Grangosier ou Duflacon)...

 

Le point bar des habitants est un établissement, à l'enseigne de Chez La Grosse. Ce troquet tenu par Éléphantine Grandgosier est tout autant que l'église au milieu du village, où des rumeurs prétendent que rien ne se passe, et donne sur sa place, comme la plupart des habitations de la localité.

 

Rien ne se passe à Gratte-Cul Les Moineaux, c'est bien ce qui turlupine le maire, Carpette Milborne, qui a un bon plan pour promouvoir et attirer du monde dans ce trou perdu, tout en devant permettre à ses administrés de gagner quelques Sapinets, la monnaie locale, et donc de joindre l'utile à l'agréable.

 

Ce bon plan, c'est une fête automnale, où chaque habitant aurait un rôle à jouer et qui assurerait la promotion de Gratte-Cul Les Moineaux, si bien qu'une bonne réputation en sortirait définitivement, même si Fascicule Autaquet pourrait toujours craindre que des exaltés du dehors ne viennent la ternir.

 

Après une divine séance à la salle communale, où les questions fusèrent et les votes laissèrent Carpette perplexe, tout le monde se mit aux préparatifs de la fête, y compris les nouveaux venus, Pettine Ciocca et Perquéno son épouse, les heureux parents de Gaufrette Mezzanine, la jolie petite souris qui suscitait tant de mystères envoûtants à Gratte-Cul Les Moineaux.

 

Comme l'avait prédit Gaufrette à Carpette, la fête eut bien lieu mais, elle ne se déroula pas, À un poil près, comme il l'avait imaginé... L'important n'était peut-être pas là où le maire le plaçait... De même, l'intérêt du lecteur est-il moins dans l'intrigue que dans la satire poilante d'un microcosme où tout le monde se connaît et où les caractères sont un tantinet archétypiques. 

 

Francis Richard

 

À un poil près, Yvan Sjöstedt, 192 pages, Éditions du Roc

 

Livre précédent:

 

Un poil de trop (2020)

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  • : Le blog de Francis Richard
  • : Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.
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  • Francis Richard
  • De formation scientifique (EPFL), économique et financière (Paris IX Dauphine), j'ai travaillé dans l'industrie, le conseil aux entreprises et les ressources humaines, et m'intéresse aux arts et lettres.
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